Curiosités Le musée sort de sa réserve Cette exposition est née d'une envie de
Curiosités Le musée sort de sa réserve Cette exposition est née d'une envie de présenter et de partager des collections habituellement conservées dans les réserves du musée d'Art et d'Histoire d’Avranches et redécouvertes à l'occasion du chantier des collections débuté en mars 2015. Le musée d'Art et d'Histoire conserve environ 10.000 objets. Seule une petite partie est présentée dans les salles d'exposition permanente pour retracer l'histoire d'Avranches et de son territoire, depuis l'antique Legedia jusqu'à la Libération de la ville en 1944. Le reste des collections, acquises par le passé, est conservé dans les réserves ; si la plupart sont attendues et bien identifiées, certaines sont un peu plus insolites. En effet, les collections d'un musée forment rarement un ensemble homogène. La collection a été rassemblée au gré d'opportunités ; elle est le fruit d'heureux hasards et pas toujours d'un programme mûrement réfléchi. Ainsi, dans l'inventaire, affleurent des bizarreries, des inconnus, des singularités, des beautés... en un mot, des curiosités. Ici, il n'est plus question de présenter en ordre chronologique les témoins matériels de l'histoire locale mais de poser un œil curieux sur les collections du musée d'Art et d'Histoire. Considérant ce que nos prédécesseurs ont souhaité nous transmettre, l'exposition est aussi l'occasion de penser aux contours du patrimoine de demain. Sur le mode du partage et aussi du questionnement, l'exposition s'attache à présenter des objets insolites, à mettre en avant des donateurs remarquables et à opérer des rapprochements atypiques. Histoire naturelle et objets exotiques, céramique et orfèvrerie, peintures et sculptures, costumes et jouets anciens... L'éventail des curiosités se déploie dans les salles d'exposition temporaire du Scriptorial. De quoi ouvrir l'œil et satisfaire les esprits curieux ! En clin d'œil au travail d'écriture, corollaire à l'activité de collection, de collecte et d'inventaire, le parcours de l'exposition est revisitée par l'intervention de deux enlumineurs - calligraphes, Astrid Bertin et Marceau Pradinas (Le Parchemin des Limbes). Un Musée de Curiosités Les réserves du musée sont riches de collections d'histoire naturelle et d'objets exotiques. Une partie de celles-ci est présentée pour restituer l'esprit du musée d'Art et d'Histoire tel qu'il a été pensé au XIXe siècle. Au tournant du XIXe siècle, une prise de conscience patrimoniale a lieu. Des initiatives locales se multiplient afin de constituer des collections et de les ouvrir au public. A Avranches, un musée est créé au sein de la Société d’Archéologie, de Littérature, sciences et arts d’Avranches et de Mortain. Il est alors conçu comme "un petit musée de tableaux et d'objets d'histoire naturelle". Avec ce musée, les membres de la Société d'Archéologie ont la volonté de rapprocher l'art et la science et d'allier la contemplation à l'étude. La présentation des collections d'art et d'histoire répond également à une préoccupation de l'époque : l'instruction publique. Ainsi, l'ouverture du musée est liée à la création d'une école de dessin. Enfin, le musée et son enrichissement contribue à une ambition politique : fortifier et embellir l'image de la ville. T out au long du XIXe siècle, silex, fossiles, coquillages, spécimens naturalisés, objets exotiques, médailles, œuvres d'art sont donnés au musée en quantité par les membres de la Société d'Archéologie et par les habitants de la ville d'Avranches. Le musée est aménagé dans l’esprit de l’époque, associant l’accumulation - propre aux cabinets de curiosités et propice à la contemplation - à une tentative de classement - hérité des progrès de la science moderne et de l’histoire de l'art - . Ainsi, le musée conserve aujourd'hui une quantité importante de pièces archéologiques, de minéraux et de coquillages dont l'origine précise et le contexte d'arrivée au musée sont inconnus. Sur certains d'entre eux, de précieuses étiquettes subsistent et témoignent de la volonté initiale de les présenter, de les classer et de les interpréter. Une partie de ces collections muettes sont ici rassemblées dans l'esprit d'un cabinet de curiosités d'histoire naturelle, propice à la fois à la contemplation et à la réflexion. Aujourd'hui les collections d'histoire naturelle sont souvent délaissées dans les musées pluridisciplinaires, elles témoignent pourtant du rôle des érudits locaux dans la constitution d'un savoir scientifique et d'un répertoire de la diversité biologique. Un musée, des collections Par des dons, des legs et des achats, un musée est aussi une collection formée à partir de collections ou plutôt de fragments de collections. Le curieux a longtemps été perçu de manière négative. Le collectionneur, nécessairement curieux, était alors condamné en raison de sa tentative, déraisonnable, de constituer lui-même son propre savoir. Aujourd'hui, nous rendons hommage aux entêtés dont les collections sont à l'origine de la constitution d'un patrimoine collectif. Au cours de son histoire, le musée a intégré des collections, c'est-à-dire des ensembles d'objets et d'œuvres réunis en raison de caractéristiques communes. Ces collections sont autant révélatrices de la personnalité du collectionneur qu'un reflet des préoccupations de leur époque. Les premiers grands donateurs (Paul Aupinel, Docteur T anquerel des Planches) sont tous d'éminents membres de la Société d'Archéologie. Ils nous ont transmis des collections exotiques rassemblées à une époque où se sont constitués les musées d’ethnographie extra-européenne. À partir des années 1960, un mouvement de collecte à destination des arts et traditions populaires régionaux est initié. Le musée d'Avranches y participe également : le conservateur du musée acquiert, auprès des antiquaires et brocanteurs, les témoignages matériels de la vie traditionnelle (productions artisanales, mobilier, costume) aiguillé par le donateur le plus important du musée Monsieur Marcel Pierre, qui donnera près de 1.000 pièces au musée! Enfin l’enrichissement du musée a une dimension politique : fortifier et embellir l’image de la ville. Des collections passées un musée d'aujourd'hui Conçue comme un bilan à mi-parcours, cette exposition propose un temps de réflexion dans l'avancée soutenue du récolement, qui est toujours en cours. D’autres collections restent à découvrir ! En 2002, le musée d’Art et d’Histoire d’Avranches a reçu l’appellation « Musée de France » qui confirme l’intérêt patrimonial de ses collections. Soumis à une règlementation bien spécifique, il se doit de garantir la bonne conservation et la diffusion de ses collections auprès du public le plus large. L'ensemble des collections du musée doit faire l'objet d'un "récolement". Il s’agit recenser chaque œuvre ou objet, pour répondre aux obligations légales qui sont celles d’un Musée de France. C’est surtout un moyen de mieux connaitre les collections et de les valoriser. De mai à octobre 2015 (6 mois), plus de 3.000 objets, soit environ un tiers des collections, ont été récolés. Les collections de peinture, de verre, de jouets, de numismatique, d’arts graphiques, de sculpture ont été traitées. Cette avancée a été possible grâce à l'investissement du Service des musées et du patrimoine, soutenue dans cette tâche par des bénévoles de l'Association des Amis du musée d'Art et d'Histoire. Ce travail permettra notamment de mettre en place un programme de restauration pour les œuvres en péril et d’identifier les collections susceptibles de venir renouveler le parcours permanent du musée. Quelques collections présentées Hache de cérémonie Kanak, Nouvelle-Calédonie, XIXe siècle Pierre, bois, poils de roussette Haches et herminettes ont la forme d’objets du quotidien mais sont en fait des objets rituels, chargés d’une dimension symbolique. La hache, appelée Gi Okono dans la langue des Kanak, est formée d’un disque de pierre (serpentine ?) enchâssé dans un manche en bois, couvert d’un tressage réalisé en poils de roussette (chauve-souris). Symbole du pouvoir des chefs de village de Nouvelle-Calédonie, elle est un bien précieux, brandi pour rythmer le discours du chef ou donné pour sceller une alliance. Ces objets ont rejoint les collections du musée d’Avranches par un don du Docteur de T anquerel des Planches. Couramment offerts aux administrateurs coloniaux, il n’est pas rare d’en trouver dans les collections des musées occidentaux Adolphe-Alexandre Lesrel (Genêts 1839 - Genêts 1929) L ’Alsace et la Lorraine aux funérailles de Gambetta 1883 Huile sur toile - Restauré en 2013 Adolphe-Alexandre Lesrel, peintre originaire de Genêts, représente souvent ses proches dans des scènes historiques dont il s’est fait une spécialité. C’est le portrait de ses deux filles, Marthe et Jeanne, qu’il peint ici en tant qu’allégories de l’Alsace et de la Lorraine. La gravité de la scène rend presque tangible le traumatisme national encore présent, résultant douze ans plus tôt de la perte de ces deux régions à la suite de la guerre de 1870 avec la Prusse. Le peintre, de retour à Genêts dans la dernière décennie de sa vie, a fait don de trois tableaux à la ville d’Avranches, dont deux ont été détruits lors du bombardement en 1944. Cirque américain Seconde moitié du XIXe siècle - Bois peint Ce cirque, de fabrication artisanale, est constitué de 86 pièces composant les membres d’une troupe itinérante. Autour de Monsieur Loyal, maître de la piste, sont réunis les acrobates et les clowns, les cavaliers et les écuyères, les dompteurs et leurs animaux : chevaux, zèbre, éléphant, ours. Cinq véhicules hippomobiles complètent la parade, dont le char de gala, le char romain, le char du lion. Suivant l’inversion comique des valeurs, le cirque présente également la famille âne à table, le cochon travesti en bourgeois. uploads/Histoire/ curiosites-exposition-temporaire-au-scriptorial-d-x27-avranches.pdf
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Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jan 23, 2021
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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