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Table des Matières Page de Titre Table des Matières Page de Copyright Remerciements 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 © Librairie Arthème Fayard, 2006 978-2-213-64566-7 Responsable d’édition : Patrick Mosconi volume VI janvier 1979 - décembre 1987 PRÉSENTATION C'est en 1979 que Guy Debord décide, une première fois, de quitter un Paris qui à ses yeux avait, depuis longtemps déjà, tout perdu de son charme. Si le siège de l’état-major s’est déplacé, l’état de guerre, pour lui, reste permanent : depuis la situation en Italie, dont il donne une analyse lucide dans sa Préface à la quatrième édition italienne de «La Société du spectacle», à celle de l’Espagne de l’après-franquisme, qui le conduit à mener campagne en faveur des « autonomes » emprisonnés à Ségovie, le tout entrecoupé de « jours tranquilles » passés ici ou là, durant lesquels conseils, traductions et publications se succèdent. Le 5 mars 1984, le mystérieux assassinat de son ami éditeur le pousse dans un nouveau type de combat, cette fois contre une presse particulièrement déchaînée et hostile où, écrivait-il à son défenseur dès le 30 mars, « l'on me présente comme un hors-la-loi systématique qui ne peut évidemment, en aucune circonstance, et même pas provisoirement, placer une “confiance quelconque… dans les institutions judiciaires”. Ceci implique en effet que je devrais être exclu de toute protection des lois qui règnent acruellement, puisque la plupart existent contre mon opinion. […] À l’avenir, on ne sera plus “surpris” que je puisse attaquer des calomnies journalistiques; et l’existence de cette nouvelle “arme de dissuasion” évitera sûrement bien des imprudences de plume ». De ces années pleines de bruit et de fureur en tout genre, beaucoup de choses vont être retenues et analysées qui alimenteront les prochains Commentaires sur la société du spectacle. On devrait déjà entrevoir ici quelques-uns de ses pronostics, dans la mesure où le permettait alors une correspondance que tant d’événements lourds de conséquences obligeaient de toute évidence à une certaine circonspection. A. D. REMERCIEMENTS À Jeanne Cornet et Jean-Paul Rocher. 1979 janvier – Rédaction d’une Préface à la quatrième édition italienne de « La Société du spectacle ». février – Guy Debord rédige une Déclaration à paraître dans tous les catalogues des Éditions Champ libre. 28 – Publication aux Éditions Champ libre de Préface à la quatrième édition italienne de « La Société du spectacle ». mars – Guy Debord quitte Paris. mai – Parution aux Éditions V allecchi, à Florence, de La Società dello spettacolo, précédée de la Prefazione alla quarta edizione italiana de «La Società dello spettacolo » (traduction de Paolo Salvadori). décembre – Champ libre publie Protestation devant les libertaires du présent et du futur sur les capitulations de 1937, par un « Incontrôlé » de la Colonne de Fer (traduit de l’espagnol par Alice et Guy Debord). À Paolo Salvadori V endredi 19 janvier 79 Cher Paolo, Il semble que la situation commence à s’éclaircir sur le terrain de l’édition en Italie. Notre Nuovo-V allecchi a enfin envoyé à Paris le contrat signé du Spectacle1. Il a donc probablement réussi à garder son emploi, et j’espère que le camarade Cieszkowski2 passera du même coup. J’ai dit à Lebovici qu’il pouvait signer ce contrat. Je pense t’envoyer vers la fin de ce mois la préface (de 15 ou 20 pages), que j’écris en ce moment3. La réponse de Nizza4, insolente en surface mais très embarrassée au fond, confirme évidemment qu’il avait bien l’intention de publier l'I.S., et ne dit pas positivement qu’il y renoncera. C'est le ton, bien contemporain, du petit truqueur vexé, qui en tout cas n’a pas non plus le courage de maintenir fermement son projet. Je crois tout de même que l’éventualité la plus probable est qu’en fin de compte il n’osera pas. Surtout après la brève et dure réponse de Lebovici4, dont tu vas recevoir une copie. Je pense donc que, pour l’instant, il suffit que tu écrives, à celui que la rumeur publique a pu présenter, malheureusement pour son repos, comme le traducteur éventuel5 de Nizza, une violente lettre d’injures et de menaces. Pense en l’écrivant qu’elle devra figurer dans le volume II de Correspondance6, et donc fais-la terrible et magnifique. Mais au plus vite. Après quoi, nous pourrons attendre la suite, qui peut- être n’existera même pas. Arcana7 a envoyé à Paris la lettre ci-jointe. Évidemment, c’est un effort pour conclure la chose par-dessus ta tête, et en nous parlant de 3 000 francs ! Lebovici leur répond que c’est avec toi qu’ils doivent s’accorder sur les termes du contrat. Je lui ai dit de t’envoyer aussi, comme tu me l’avais demandé, ses propres formules de contrat. Ajoute toutes tes conditions, sans les ménager en rien (y compris sur les conditions financières pour toi, avances, etc.). S'ils sont d’accord, qu’ils signent le texte que tu auras établi, et envoie-le alors à Champ libre pour la dernière signature. J’espère que tu pourras, et surtout s’ils viennent te parler, leur faire savoir combien l’auteur les méprise pour leur passé indiscutable et leur avenir très probable; et qu’il ne les acceptera que s’ils se montrent extrêmement doux. Assurément, ils veulent une réponse rapide, et on ne pourra plus les faire attendre beaucoup. Considérant que nous n’avons plus le Spectacle à offrir à Bologne8, il faut savoir au plus vite si Bologne veut prendre les Œuvres cinématographiques. Si Bologne signait tout de suite, tu dirais à Arcana que l’auteur a préféré un éditeur moins compromis avec Ratgeb-Dupuis9, Perniola et autres piteuses charognes. Sinon, on pourra laisser faire Arcana, si ces gens souscrivent à tout ce que tu veux. Dans cette éventualité, il ne resterait plus pour Bologne que le projet I.S.-anthologie. À mon avis, l’histoire des Ciompi10 est facile à traduire. En tout cas, je pourrai réviser la traduction (je n’ai pas eu encore de nouvelles à propos de l’option demandée). Tu verras, par un des documents ci-joints, que Viénet, non seulement est devenu journaliste, mais fait lourdement l’éloge du dictateur de Formose11. Il ne se contente pas de ses concessions aux staliniens ; il court aussi vite qu’il peut à une prostitution universelle. Où en est l’Italie ? Pour le moment, l’Iran a dépassé tout le monde dans le désordre, et l’Espagne du post-franquisme paisible pourrait bien voler en éclats dans un très bref délai. Nous serons à Paris du 5 février aux premiers jours de mars (tel. 278 30 26). Quand verra-t-on les Ides de mars12> Amitiés, Guy À Gérard Lebovici Mercredi 7 février Cher Gérard, V oici la préface que j’envoie en Italie. Je l’ai faite impartialement pour déplaire à tout le monde; mais je crois que c’est la prochaine fois que nous nous promènerons à V enise, qu’il faudra particulièrement prendre garde à nos admirateurs. J’arriverai à Paris vers la fin de la semaine, et vous téléphonerai aussitôt. J’espère que vous m’apporterez quelques belles publications, et bonnes nouvelles de nos affaires (et aussi des fonds stratégiques-historiques, car mon impécuniosité grandit aussi vite que les malheurs du gouvernement italien). Amitiés, Guy À Paolo Salvadori 7 février 79 Cher Paolo, J’ai vite reçu ta lettre du 21 janvier, et j’espère que depuis tu as reçu aussi la mienne, envoyée le 19. V oici la préface. Souhaitons que le néo-V allecchi n’aie pas le temps de la lire ! On pourra en tout cas la publier en France. Le ton général (je le dis pour la traduction) est froidement machiavélien, et même, comme ils disent, « cynique », mais digne : un peu moins « oratoire » qu’In girum…, parce qu’il ne s’agit que du détournement du genre mineur de la «savante préface », avec cependant deux ou trois tournures railleuses populaires (« ils ont fait les bouchers dans leur jeunesse »). Mon détournement de la phrase de Machiavel est à laisser tel quel, et sans guillemets. Un seul problème : j’espère que « rovinamento » (dello Stato) passe bien, et qu’il peut laisser entendre, comme serait dans le français de ce temps-là le « ruinement », qu’il implique quelque chose d’actif, non une simple contemplation critique. Au cas où cela n’irait pas, change le mot (« negazione », « distruzione » ? ou plutôt vers le sens d’effondrement, comme pour un bâtiment) ; autant que possible en le prenant d’époque cinquecento13. Le mot que l’on aurait le plus probablement employé alors en français était « déconfiture », mais il est devenu très léger en vieillissant. Pour employer dans la version française le mot, neutre et général, de « ruine », j’ai pris la tournure «méditer la ruine », qui a une coloration nettement conspirative. Mais en italien il faut s’écarter au minimum du texte de Machiavel. Je te renvoie aussi la réponse à tes questions sur le texte du livre même14. Je constate, à voir la subtilité des problèmes qui restaient, que tu as fait un merveilleux travail. La « Brigade rouge » poursuit sa carrière, et la dernière réaction des staliniens confirme encore ce que sont les uns et les autres. Connaissais-tu le sénateur uploads/Histoire/ debord-correspondance-volume-6-janvier-1979-decembre-1987.pdf

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  • Publié le Apv 05, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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