Sommaire I - Un projet d’inscription universel et thématique La dimension unive

Sommaire I - Un projet d’inscription universel et thématique La dimension universelle de l’œuvre de Le Corbusier L’élaboration du dossier de candidature Carte du monde des vingt-deux œuvres retenues La répartition thématique des biens II - Le Corbusier Biographie La Fondation Le Corbusier III - Le Patrimoine Mondial de l’UNESCO Procédure d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial Liste des membres du comité national des biens français Liste des trente et un sites français inscrits I - Un projet d’inscription universel et thématique 2 I- Un projet d’inscription universel et thématique ● La dimension universelle de l’œuvre de Le Corbusier Depuis plus de trente ans, la Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO développe la notion de patrimoine mondial et encourage l’identification de biens de valeur universelle exceptionnelle des biens qui témoignent de l’histoire de l’humanité toute entière et « appartiennent » à tous. A ce titre l’œuvre architecturale et urbaine de Le Corbusier sera présentée à l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial. L’œuvre architecturale et urbaine de Le Corbusier possède un caractère universel sur le plan historique, comme contribution fondamentale à l’architecture et à l’urbanisme moderne du XXe siècle. Sur le plan artistique, par leur qualité exceptionnelle, ses réalisations sont saluées à leur époque comme autant d’événements dans la presse internationale ; elles sont reconnues depuis comme autant d'œuvres majeures et constituent autant de dates-clefs de l’histoire de l’architecture pour tous les grands historiens de l’art contemporain. Profondément universelle par la volonté qu’avait Le Corbusier de toucher à tous les types de programmes pour tous les types de populations, son œuvre est aussi réellement internationale, car présente sur presque tous les continents. Le Corbusier est l’un des premiers, sinon le premier architecte, à construire dans le monde entier. Il œuvre principalement en France, en Inde et en Suisse, mais également en Allemagne, en Argentine, en Belgique, au Japon, en Russie, aux Etats-Unis, en Irak et en Tunisie, soit en tout onze pays différents sur quatre continents. Il conçoit aussi de très nombreux projets pour d’autres pays : l’Algérie, le Brésil, le Chili, la Colombie, l’Espagne, l’Italie, la Suède, le Tchad, la Tchécoslovaquie, la Turquie et l’Uruguay. Rares sont les architectes qui ont eu un tel rayonnement. Le Corbusier participe pleinement de ce phénomène d’internationalisation de la production architecturale qui marque le XXe siècle. L’influence de ses idées comme de ses réalisations trouve une illustration dans le rôle qu’il joue au Brésil, aux côtés de Costa et de Niemeyer, ainsi commentée par ce dernier dans ses mémoires : « Tous ceux de ma génération au Brésil avaient une admiration sans borne pour cet homme qui venait du vieux continent, chargé de culture et d’idées nouvelles. Nous avions lu Vers une architecture, L’Art décoratif d’aujourd’hui, Urbanisme. Mais chez nous, où nous n’avions pas encore une véritable architecture des tropiques, brésilienne et non pas portugaise, novatrice et non pas imitatrice, nous sentions que Le Corbusier était notre maître, le conseiller qu’il nous fallait pour nous débarrasser des pesanteurs du classicisme. » 3 I- Un projet d’inscription universel et thématique ● L’élaboration du dossier d’inscription La proposition d’inscription de « L’œuvre architecturale et urbaine de le Corbusier » s’inscrit pleinement dans l’esprit de la Convention du patrimoine mondial. Elle répond aussi aux orientations récentes du Comité du patrimoine mondial en faveur d’une meilleure représentation du patrimoine du XXe siècle sur la Liste du patrimoine mondial. Cette proposition est aussi la première entièrement consacrée à l’œuvre d’un architecte du XXe siècle. L’originalité de cette candidature au regard des biens déjà inscrits sur la Liste du patrimoine mondial tient à ce qu’il s’agit d’une série d’œuvres – édifices, espaces urbains, répartis sur plusieurs pays. La démarche initiée en France en 2002 par le ministère de la Culture et de la Communication (la Direction de l’Architecture et du Patrimoine) et par la Fondation Le Corbusier, fédère six pays - l’Allemagne, l’Argentine, la Belgique, la France, le Japon, la Suisse, qui présentent un dossier transnational et thématique élaboré collectivement, réunissant vingt-deux œuvres de la production architecturale et urbaine de Le Corbusier. Les vingt-deux œuvres ont été retenues selon plusieurs critères : - l’exemplarité de l’œuvre théorique de Le Corbusier et de l’ensemble de sa production, dont l’analyse a conduit à définir sept catégories thématiques : 1. La résidence-atelier 2. La maison individuelle 3. L’habitat standardisé 4. L’habitat collectif 5. L’architecture sacrée 6. Les grands programmes standards type 7. L’urbanisme - l’authenticité et l’état de conservation - les conditions de protection patrimoniale - la valeur iconique. Pour mener à bien l’élaboration du dossier, un groupe d’experts1 désignés par chaque pays a travaillé pendant deux ans ; il était accompagné par la Direction de l’Architecture et du Patrimoine, la délégation française auprès de l’UNESCO, la Fondation Le Corbusier, la Convention France-UNESCO. La France porte aujourd’hui ce dossier de nomination transnational auprès de l’UNESCO, au nom des sept pays. La responsabilité sur la protection et la conservation de chaque bien est assurée par les instances patrimoniales de chaque Etat partie. Une conférence internationale, instance collégiale regroupant des représentants de tous les pays partenaires, a été créée afin d’assurer la coordination de la série, conseiller ses membres sur la conservation des biens et développer des actions de valorisation. Le secrétariat en est assuré par la Fondation Le Corbusier. 1 Friedemann Gschwind (Office du renouvellement urbain de Stuttgart, Allemagne), Alberto de Paula (architecte, Argentine), Jozef Braeken (chercheur à l’Institut flamand du patrimoine de la Communauté flamande de Belgique), Pierre-Antoine Gatier (architecte en chef des monuments historiques, assisté de Bénédicte Gandini, architecte, France), Gilles Ragot (professeur à l’Ecole nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux, France), Olivier Poisson (inspecteur général de l’architecture et du patrimone, France), Roger Aujame (architecte, France), Kiran Joshi (professeur à l’Ecole d’architecture de Chandigarh, Inde), Yoshiyuki Yamana (Professeur associé, Tokyo university of science, chercheur invité au Musée National des Beaux-arts de l’Occident, Japon), Oliver martin (Section patrimoine et monuments historiques de l’Office fédéral de la culture, Suisse), Marie-Noël Tournoux (chargée de mission, Convention France-UNESCO). 4 I- Un projet d’inscription universel et thématique ● Carte du monde des 22 œuvres retenues 5 I- Un projet d’inscription universel et thématique ● Répartition thématique des biens. La résidence atelier 1926 Maison Guiette Anvers Belgique 1926 Maison Cook Boulogne-sur-Seine France ___________________________________________________________________________ La maison individuelle 1912 Maison Jeanneret-Perret La Chaux-de-Fonds Suisse 1916 Maison Schwob La Chaux-de-Fonds Suisse 1923 Maisons La Roche & Jeanneret Paris France 1923 Petite villa au bord du lac Léman Corseaux Suisse 1928 Villa Savoye & maison du gardien type CIAM Poissy France 1949 Maison du Docteur Curutchet La Plata Argentine 1951 Maisons Jaoul Neuilly-sur-Seine France __________________________________________________________________________ L’habitat standardisé 1924 Cité Frugès Pessac France 1927 Maisons du Weissenhof-Siedlung Stuttgart Allemagne 1951 Cabanon de Le Corbusier Roquebrune Cap-Martin France ___________________________________________________________________________ L’habitat collectif 1929 Cité de refuge de l’Armée du Salut Paris France 1930 Immeuble Clarté Genève Suisse 1930 Pavillon Suisse à la Cité universitaire Paris France 1931 Immeuble locatif à la Porte Molitor - Appartement L.C Paris France 1945 Unité d’habitation Marseille France ___________________________________________________________________________ L’architecture sacrée 1950 Chapelle Notre-Dame-du-Haut Ronchamp France 1953 Couvent Sainte-Marie-de-la-Tourette Eveux-sur-Arbresle France _________________________________________________________________________ Les grands programmes standards type 1946 Manufacture à Saint-Dié Saint-Dié France 1959 Musée des Beaux-Arts (Etablissement principal) Tokyo Japon __________________________________________________________________________ Urbanisme 1953-1965 Site de Firminy-Vert Firminy France 6 I- Un projet d’inscription universel et thématique LA RESIDENCE ATELIER [1] Maison Guiette à Anvers, région Flamande, 1926, Belgique Populerienlaan 32, B-2020 Protégée comme monument historique par arrêté royal du 24/04/1978, en totalité, y compris les aménagements mobiliers. La Maison Guiette représente une interprétation de la typologie de la résidence-atelier et se distingue fortement des autres exemples en raison de sa forme étirée et étroite, typique des parcelles caractéristiques des lotissements en Belgique; s'y ajoutent les prescriptions de rigueur qui imposaient une implantation semi dégagée et les désirs personnels de René Guiette qui souhaitait un séjour au rez-de- chaussée s'ouvrant sur le jardin. Conduit à sacrifier ainsi des éléments tels que la construction sur pilotis, l'architecte s'est vu obligé de trouver une nouvelle solution créative et ingénieuse pour l'agencement des espaces. La conception de l’ensemble et l’aménagement intérieur s’intègrent à part entière dans la phase puriste de l’œuvre de Le Corbusier, et s’inscrivent dans l’application contextuelle du modèle Citrohan. Les problèmes et insuffisances techniques qui sont apparus lors de l'exécution des travaux, tendent à relativiser l'image idéale du projet, résultant des prescriptions locales et de traditions, d'une approche pragmatique et d'un manque de compétence. La Maison Guiette compte, avec les villas du Weissenhof- Siedlung, en Allemagne, parmi les premières expressions de «L’Esprit nouveau» et témoigne de la conception du Purisme en dehors de la France. La Maison Guiette se révèle ainsi comme une phase emblématique dans l'avènement du Mouvement Moderne en Belgique. © FLC ADAGP. Photo O. Martin Gambier [2] Maison Cook à Boulogne-sur-Seine (92), 1926, France 6 rue Denfert Rochereau ISMH du 17 février 1972, façades et toiture. La maison Cook se trouve dans un quartier exceptionnel de Boulogne-Billancourt où la plupart des principaux architectes modernes français des années vingt ont expérimenté ce nouveau langage uploads/Histoire/ dossierpresselecorbusier.pdf

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  • Publié le Jul 13, 2022
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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