Source: ÖT KONTINENS Five Continents Location: Hungary Author(s): Ilona Kovács
Source: ÖT KONTINENS Five Continents Location: Hungary Author(s): Ilona Kovács Title: Casanova et la franc-maçonnerie Casanova and the Freemasonry Issue: 1/2013 Citation style: Ilona Kovács. "Casanova et la franc-maçonnerie". ÖT KONTINENS 1:35-44. https://www.ceeol.com/search/article-detail?id=425259 The Central and Eastern European Online Library The joined archive of hundreds of Central-, East- and South-East-European publishers, research institutes, and various content providers You have downloaded a document from CEEOL copyright 2020 CEEOL copyright 2020 ÖT KONTINENS, az Új- és Jelenkori Egyetemes Történeti Tanszék tudományos közleményei, No 2013/1. ELTE, BUDAPEST, 2014. 35 Ilona Kovács Casanova et la franc-maçonnerie Abstract This study presents Casanova’s life in few words, his travels in Europe and in the meantime the author analyzes his characters and his relations with the freemason. At the end of the study we know the role of the alchemy and the kabbala in the carreer of Casanova. Keywords: freemason, Casanova, lodge, kabbala, alchemy. Un aventurier dans la franc-maçonnerie Casanova (1725-1798) en tant qu'escroc s'intéressait aux sociétés secrètes et à toutes les formes de l'occultisme. Les motifs éventuels de cet intérêt peuvent être explicités par certains passages de ses mémoires et de la correspondance, sans toutefois démontrer indubitablement l'importance des différents points de vue. Le rattachement de Casanova aux idées des sciences occultes et au mouvement clandestin des franc-maçons est attesté en tous cas par des documents extérieurs également, donc c'est surtout les motivations qui restent à éclairer. Il est sur que les Rose-Croix, la Kabbale ou la franc-maçonnerie devaient déjà l'attirer au même titre : par curiosité. Sa vitalité et son appétit de connaissances le poussait vers les différentes branches du savoir de l'époque. Il était motivé par un côté plus pratique aussi qui pourrait se réduire à la question suivante : comment tirer profit de ces idées (ou croyances) et surtout des réseaux sociaux qui s'étendaient à cette époque à toute l'Europe se rattachent aux idées non admises officiellement. Voyageant énormément lors de sa période active tant par plaisir que par contrainte, il avait besoin de repères personnels et « professionnels ». C'est ainsi qu'il pouvait s'assurer les ressources nécessaires lui permettant de subvenir à ses propres besoins, souvent au jour le jour et de se faire un prestige social et intellectuel auquel il aspirait profondément malgré certaines apparences contraires et contradictoires. Avant d'aborder dans le détail les ressorts secrets de son activité et ses ambitions, il faut examiner dans les grandes lignes son caractère et sa carrière d'escroc et d'intellectuel. Chez lui, ces deux tendances, celle de se faire reconnaître comme penseur et écrivain d'une part et la nécessité d'appliquer ses savoirs dans une perspective pratique pour pouvoir vivre aux dépens d'un public crédule et suffisamment riche, sont très étroitement liés. Né dans une famille de comédiens, ni pauvre ni riche, ni déconsidérée, il grandissait dans un milieu théâtral intéressant. Bien que sa famille n'ait pas appartenu à la noblesse, il a été élevé dans l'entourage d'acteurs et de gens cultivés déjà avant la mort subite et précoce de son père, décédé subitement lorsqu'il était encore très jeune. Resté semi-orphelin, il a été placé sous la tutelle de l'abbé Alvise Grimani qui descendait CEEOL copyright 2020 CEEOL copyright 2020 Ilona Kovács : Casanova et la franc-maçonnerie 36 d'une famille de patriciens de Venise. Cette protection des Grimani semblait confirmer les suppositions selon lesquelles son père naturel aurait été un autre membre de la même famille patricienne, notamment Michele. Accordant confiance à cette rumeur, le jeune homme avait nourri très tôt des rêves sur son éventuelle origine noble et ces idées ont fini par constituer une conviction enracinée peu après la mort tragique de son père. Sa mère, Zanetta Farusso était une beauté renommée qui avait des liaisons avant et après la mort de son mari, ce qui autorisait apparemment Casanova à se considérer comme bâtard d'un patricien de Venise. Cette idée, développée dans son esprit, mais non explicitée que vers la fin de sa vie1 l'a conforté dans sa position de « noble » qu'il a jugé avoir mérité sur tous les plans (du point de vue de son origine, de son éducation, de ses talents et du principe égalitaire des Lumières). Toute sa carrière d'escroc, de magicien, de diplomate et d'intellectuel est basée psychologiquement sur cette idée et il faut la prendre en considération à propos de sa culture et de ses relations maçonniques aussi. On connaît le début de son admission dans une loge française par des documents extérieurs,2 admission dont il parle assez abondamment dans ses mémoires.3 Il mentionne la franc- maçonnerie à plusieurs endroits de l'Histoire de ma vie, dans plusieurs contextes, notamment dans le premier tiers du texte où il se prononce ( tout en restant dans les généralités) sur l'utilité et le prestige du réseau : « Tout jeune homme qui voyage, qui veut connaître le grand monde, qui ne veut pas se trouver inférieur à un autre et exclu de la compagnie de ses égaux, dans le temps ou nous sommes, doit se faire initier dans ce qu'on appelle la Maçonnerie. »4 Sans pouvoir relever des allusions à ses aspirations personnelles, il est évident que le portrait esquissé dans ce passage convient exactement au profil que Casanova désirait avoir et s'est donné dans la suite. A d'autres endroits du texte, il insiste encore plus sur la protection qu'exerce une loge contre les liaisons dangereuses, surtout dans des villes inconnues où on peut avoir affaire à des escrocs et des aventuriers... Étant donné qu'il appartenait au réseau international de cette espèce de vagabonds colportant des idées, entre autres, celles des Lumières et de la magie noire à la fois, on peut trouver des passages qui confirment la supposition selon laquelle l'aspect social du mouvement l'attirait autant que le côté mystique. L'historique de son admission Son appartenance aux loges devait être connue déjà à l'époque, d'autant plus qu'il y renvoyait plus d'une fois avec des mots couverts et ses fréquentations 1 Ne' Amori, ne' Donne (1782), Venezia, le pamphlet ou Casanova a exprimé sa conviction intérieure sur sa naissance et qui a scandalisé tout le monde et a contribué à sa décision de quitter de son plein gré la ville. 2 V. les Dictionnaires de la franc-maçonnerie ou les entrées relatives à son appartenance traitent comme évidence qu'il était membre des loges citées ci-dessus. 3 Le titre intégral de ce texte est l'Histoire de ma vie. 4 Ibid. 553. CEEOL copyright 2020 CEEOL copyright 2020 ÖT KONTINENS, az Új- és Jelenkori Egyetemes Történeti Tanszék tudományos közleményei, No 2013/1. ELTE, BUDAPEST, 2014. 37 étaient sans aucun doute facilement déchiffrables pour ses contemporains. Casanova figure ainsi dans les grands dictionnaires et encyclopédies de la franc- maçonnerie, considéré comme un membre du réseau du XVIIIe siècle, et à juste titre. Pour son admission, on peut reconstituer son initiation sur la base des manuels et des mémoires de l'époque également. Dans l'Histoire de ma vie, il raconte son admission comme apprenti de la manière suivante : « Un respectable personnage que j'ai connu chez M. Rochebaron, me procura la grâce d’être admis parmi ceux qui voient la lumière. Je suis devenu franc-maçon apprenti. Deux mois après j'ai reçu à Paris le second grade et quelques mois après le troisième, qui est la maîtrise. »5 En fait, il a été admis au premier degré à Lyon grâce à des amis dont un inconnu dont il passe le nom sous silence, et ses vielles bonnes connaissances, les Balletti qui l'avaient déjà recommandé dans une loge écossaise.6 Il a obtenu le deuxième degré, le titre de compagnon à Paris, probablement à la loge R...L...de Saint-Jean de Jérusalem à l'O....7 Le troisième et suprême degré devait succéder à Vienne, probablement par l'intermédiaire de ses amis viennois. On ne dispose pas de documents sur cette admission, mais le fait est sûr à en juger par les allusions et ses relations dont Ignace Borne, Mozart et d'autres franc-maçons célèbres. Il mentionne vaguement cette relation aussi, mais restant toujours vague et se gardant de citer des noms : « La maîtrise est certainement le suprême grade de la Franc-Maçonnerie; car tous les autres, que dans la suite on m'a fait prendre, ne sont que des inventions agréables qui, bien que symboliques, n'ajoutent rien à la dignité de maître».8 Il est connu que la franc-maçonnerie a grandement contribué à la formation d'un espace public européen et dans ce processus les aventuriers, surtout « les aventuriers des Lumières »9 avaient une grande part. Casanova comme penseur et philosophe ambitieux, réunissait en lui toutes les caractéristiques de ces voyageurs parmi lesquels on trouve des célébrités comme Jean-Jacques ou Beaumarchais. Il y avait une règle de la franc-maçonnerie que Casanova appréciait par-dessus tout et c'était l'inviolabilité du secret. La conception et les statuts de la société ont exigé un secret absolu et pour s'assurer le silence, il fallait cacher les idées tout aussi bien que les personnes, étant donné que révéler un savoir non acquis est impossible. Casanova explique combien cet arrangement est ingénieux, étant donné qu'on ne peut pas révéler des secrets ignorés. uploads/Histoire/ casanova-and-the-freemasonry-content-file-pdf.pdf
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- Publié le Jui 18, 2022
- Catégorie History / Histoire
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