ENCYCLOPÉDIE BERBÈRE XXV Iseqqemâren - Juba EDISUD E N C Y C L O P É D I E BERB

ENCYCLOPÉDIE BERBÈRE XXV Iseqqemâren - Juba EDISUD E N C Y C L O P É D I E BERBÈRE FONDATEUR DE LA PUBLICATION GABRIEL CAMPS † DIRECTEUR DE LA PUBLICATION SALEM CHAKER Professeur à l'INALCO (Paris) CONSEILLERS SCIENTIFIQUES H. CAMPS-FABRER (Préhistoire et Technologie) J. DESANGES (Histoire ancienne) O. DUTOUR (Anthropobiologie) M. GAST (Ethnologie) H. CLAUDOT-HAWAD (Anthropologie sociale et culturelle) COMITE DE REDACTION D. ABROUS (Anthropologie) M. ARKOUN (Islam) E. BERNUS (Ethnologie, géographie) A. BOUNFOUR (Littérature) R. CHENORKIAN (Préhistoire) M. FANTAR (Punique) E. GELLNER (Sociétés marocaines) S. HACHI (Préhistoire) J.-M. LASSERE (Sociétés antiques) J. LECLANT (Égypte) K.G. PRASSE (Linguistique) L. SERRA (Linguistique) K. SLIMANI-DIRECHE (Histoire moderne et contemporaine) G. SOUVILLE (Préhistoire) P. TROUSSET (Antiquité romaine) M.-J. VIGUERA-MOLINS (Al-Andalus) ISBN 2-85744-201-7 et 2-7449-0424-4 La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, « que les copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utili­ sation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consente­ ment de ses auteurs ou de ses ayants-droit ou ayants-cause, est illicite » (alinéa 1 e r de l'article 40). Cette représentation ou reproduction par quelque procédé que ce soit constituerait donc une contre­ façon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. © Édisud, 2003 Secrétariat : Maison de la Méditerranée, 5 bd Pasteur, 13100 Aix-en-Provence. INSTITUT DE RECHERCHES ET D'ÉTUDES SUR LE MONDE ARABE ET MUSULMAN (AIX-EN-PROVENCE) CENTRE DE RECHERCHE BERBÈRE (INALCO-PARIS) ENCYCLOPÉDIE BERBÈRE XXV I S E Q Q E M Â R E N - JUBA É D I S U D La Calade, 13090 Aix-en-Provence, France Gabriel Camps (1997). Hommage à Gabriel Camps / 3783 Gabriel C A M P S 1927-2002 Le Professeur Gabriel Camps nous a quittés le 6 septembre 2002, emporté par les suites d'une grave maladie. Né le 20 mai 1927 à Misserghin, en Oranie, il affirma très jeune de grandes capacités intellectuelles. Dès l'âge de huit ans il se passionnait déjà à identifier des collections de pièces romaines. Son père, ingénieur à la Société Nationale des Chemins de Fer Algériens, sut favoriser sa curiosité concernant l'histoire antique de l'Afrique du Nord. Après des études secondaires au lycée d'Oran, il passa ses baccalauréats à Alger en latin-grec en 1944, puis en philosophie en 1945. Après son année de propédeutique, il termina sa licence d'histoire et géographie en 1947 et fréquenta dès 1949 le petit laboratoire de Préhistoire que venait de créer Lio- nel Balout dans un local du Musée du Bardo. De ce modeste laboratoire allait sortir une pépinière de chercheurs qui fondèrent ce qu'on appela « l'école d'Al- ger » et dont Gabriel Camps fut l'un des plus brillants, surtout à partir de la créa- tion par Lionel Balout (devenu doyen de la Faculté des Lettres d'Alger) du Centre de Recherches Anthropologiques, Préhistoriques et Ethnographiques (CRAPE) en décembre 1955. Le bâtiment moderne et fonctionnel sur trois plans, contigu au Musée du Bardo d'Alger, et dont la construction fut terminée en 1960, allait devenir un instrument de travail de premier ordre. Durant toutes ces années marquées par la guerre d'Algérie, Gabriel Camps alors professeur d'histoire et géographie dans différents lycées d'Alger, multiplie ses recherches sur le terrain en Algérie, en Tunisie et au Maroc notamment. De l'examen critique des recherches précédentes en préhistoire et protohistoire, il constate que cette dernière discipline demeure le « parent pauvre » et que cet immense domaine reste à défricher. Après la synthèse magistrale de Lionel Balout sur La Préhistoire de l'Afrique du Nord (1955), Gabriel Camps présente en thèse principale son énorme travail intitulé : Aux origines de la Berbérie. Monu- ments et rites funéraires protohistoriques (1961, 628 p.) et en thèse secondaire : Mas- sinissa ou les débuts de l'Histoire (1961, 320 p.). Ces deux livres sur les origines de la Berbérie fondent d'une façon définitive la protohistoire de l'Afrique du Nord et donnent aux recherches sur les Berbères jusque-là éparses leurs « lettres de noblesse » et leur unité. Après le départ d'Algérie de Lionel Balout en 1962 (avant l'indépendance de l'Algérie), l'entrée de G. Camps au CNRS et son affectation à la direction du CRAPE et du Musée du Bardo, une période incertaine s'annonce en juillet- septembre 1962. Les accords d'Évian accordaient une gestion française durant quatre ans aux instituts de recherches qu'étaient le CRAPE, l'Institut de recherches océanographiques, l'Institut de recherches sur le cancer et l'Institut de recherches nucléaires ; leur financement et leur fonctionnement étaient pilo- tés par une Commission franco-algérienne de la Coopération. Gabriel Camps et son épouse, Henriette Camps-Fabrer, décident de revenir en Algérie après leurs vacances d'été et se retrouvent seuls passagers à bord du bateau qui les ramènent en septembre à Alger. Le CRAPE et le Musée du Bardo, que de méchantes rumeurs annonçaient avoir été déménagés en France, sont 3784 / Hommage à Gabriel Camps immédiatement rouverts ; le personnel algérien retrouve ses fonctions à tous les niveaux et le public des visiteurs peut s'assurer que tout est en place. Gabriel Camps assume alors avec une énergie incomparable les multiples tâches de ses différentes fonctions : cours d'archéologie préhistorique et protohistorique à l'Université d'Alger, séminaires de recherches au CRAPE, direction de diplômes et thèses, direction de la revue Libyca et de la collection des Mémoires du CRAPE, missions et fouilles sur toute l'Algérie et au Sahara, travaux pratiques collectifs au CRAPE (en anthropologie physique, typologie préhistorique, étude des poteries, etc.), direction du Musée du Bardo, réfection et création de nou- velles expositions. Outre sa participation à de nombreuses Commissions au CNRS à Paris et à Alger, le directeur et ses adjoints sont assaillis de demandes de conférences, de visites commentées, de réceptions de chefs d'État étrangers. Le Musée du Bardo et le CRAPE font partie des fleurons présentés à tous les invités officiels, du Maréchal Tito au Président Senghor ; les cinéastes, les pho- tographes affectionnent ce palais turc, bien entretenu avec ses salles d'expositions, qui témoignent de la culture du pays sur plusieurs millénaires. Cet ensemble dynamique suscite des vocations et des passions qu'il faut par- fois tempérer en fermant les bureaux de travail à 23 ou 24 heures la nuit. La bibliothèque, déjà riche des documents accumulés par Maurice Reygasse, devient un centre très sollicité et très actif. Une trentaine d'ouvrages sont publiés de 1962 à 1970; des centaines d'articles sont diffusés dans Libyca et des revues scientifiques françaises et étrangères. Le CRAPE acquiert une renommée inter- nationale et initie des relations avec tous les pays qui s'intéressent au passé de l'Afrique du Nord et du Sahara (de la Méditerranée, mais aussi des pays de l'Est et de l'Amérique). En 1969, la fin des accords franco-algériens relatifs aux instituts de recherches (à cette date ceux-ci devaient passer sous gestion algérienne), mais aussi les bouleversements universitaires engendrés par Mai 1968 incitèrent Gabriel Camps à demander son transfert à l'Université de Provence où il était prévu de créer pour lui la première chaire d'archéologie préhistorique. Une partie des chercheurs et des personnels administratifs (une dizaine de personnes) acceptait alors de partir avec leur directeur pour s'installer dans une salle du rez-de- chaussée à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines d'Aix-en-Provence. A la fin 1969-début 1970 commence la deuxième carrière de Gabriel Camps et de son équipe. Sa nomination au Comité national du CNRS (Anthropologie, Préhistoire et Ethnologie) durant deux mandats successifs lui permet de bien comprendre les mécanismes de fonctionnement du CNRS qui, vus d'Alger, paraissaient opaques et mystérieux. La création de la « Recherche Coopérative sur Programme » (RCP 151), qui proposait une recherche sur le Sahara en quatre ans, avait déjà amorcé à Alger une relation interne avec le CNRS et un financement qui allait remplacer en partie les crédits accordés précédemment par la Coopération franco-algérienne. Ainsi, les recherches pouvaient continuer sans rupture, en gardant une liaison scientifique avec le CRAPE dont le nouveau directeur était Mouloud Mammeri. La RCP 151 arrivant à terme, le Professeur Camps crée alors, en 1969, à l'Université d'Aix, le « Laboratoire d'Anthropolo- gie et de Préhistoire des Pays de la Méditerranée Occidentale » (LAPMO), en sollicitant son association au CNRS. Cette formation lui permet de faire d'abord partie de l'Institut de Recherches Méditerranéennes (IRM), qui évolua ensuite vers une fédération de laboratoires sur la Méditerranée : le « GIS Méditerra- née » (Groupe d'Intérêt Scientifique dirigé par le Professeur J.-L. Miège), finan- cée par le C N R S , les Universités et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Durant les années 1970-1975, après des centaines de réunions souvent âpres et épiques, la « Maison de la Méditerranée » (5/7 avenue Pasteur à Aix-en-Provence) Hommage à Gabriel Camps / 3785 peut enfin accueillir en tout ou partie les cinq formations fondatrices du « GIS Méditerranée », dont le LAPMO. Plus tard, en 1985, le « GIS Méditerranée » sera dissous pour permettre la créa- tion de uploads/Histoire/ encyclopedie-berbere-volume-25.pdf

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  • Publié le Aoû 07, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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