Cours d’Escrime Médiévale l’Epée à deux Mains Maistre Jean-Luc Pommerolle Saint
Cours d’Escrime Médiévale l’Epée à deux Mains Maistre Jean-Luc Pommerolle Saint Quentin Sommaire Avant propos pages 3 Introduction pages 4 à 10 Les déplacements pages 11 à 18 Techniques à longue distance pages 19 à 48 La Tenue de l’arme pages 20 à 22 Les Gardes pages 23 à 34 Les Attaques Simples pages 35 à 40 Les Préparations pages 41 à 43 Les Attaques Composées page 44 La Défensive pages 45 à 48 Techniques à courte distance pages 49 à 62 La Tenue de l’arme page 50 Les Gardes pages 50 à 52 Les Attaques Simples pages 53 à 61 Considérations sur le combat pages 62 à 65 Références Bibliographiques pages 66 2 Avant Propos Bien que l’escrime soit l’art du combat armé, à pied, l’appellation d’escrime est souvent refusée au combat médiéval. Les historiens de l’escrime et certains praticiens le jugent instinctif et brutal. Ainsi, Egerton Castle dans son livre de 1888 «l’Escrime et les Escrimeurs», date de la Renaissance les premiers ouvrages sur l’escrime et estime qu’ils ne sont que des successions de coups ou de «bottes secrètes» sans émergence d’une véritable technique. Aujourd’hui, les nouvelles technologies ouvrent les portes des bibliothèques nationales et mettent, à la portée de tous, des documents rares. Les écrits (1) sur le sujet ne manquent pas. Ils sont pour la plupart allemands, italiens, espagnols, anglais et français. Certains remontent au XIII ième siècle, soit près deux cents ans avant la Renaissance. L’escrime, contrairement à une opinion populaire, n’est pas instinctive. Déjà, au Moyen Age, son enseignement est du ressort de spécialistes. La profession de Maître d’Armes remonte à cette époque. En 1292, sous le règne de Philippe le Bel, un rôle de la taille levée sur les habitants de Paris, fait mention des noms, demeures et taxes payées par les sept «escrémisséeurs» de la Capitale (2). Les armes utilisées dans le combat médiéval sont les armes de taille ou d’estoc (épée, rapière, dague, sabre,...), les armes d’hast (3) (Hallebarde, vouge,...) les armes de masse comme la masse d’arme, le marteau et le fléau d’arme et les armes dites de défense tels les boucliers, targes et rondaches. Gràce à l’étude des documents, une nouvelle conception de l’escrime médiévale est en train de naître. Quelles étaient les us et coutumes ? Quelles étaient les règles acceptées et respectées par les escrimeurs médiévaux ? Quelles étaient les techniques utilisées dans les combats ? Ce cours porte exclusivement sur le combat à l’épée à deux mains. L’appellation générale d’épée à deux mains correspond à des armes qui se caractérisent par une lame relativement longue, une poignée permettant la préhension à deux mains. Plusieurs types d’armes répondent à ces critères : la «Bâtarde» ou épée à une main et demie, l’épée de guerre du XIIIè siécle et XIVè siècle, l’épée des Mercenaires Suisses du XVè siècle, l’épée des Lansquenets Allemands du XVIè siècle, autre troupe de mercenaires, L’épée à deux mains n’est pas l’apanage des Lansquenets et des Suisses. Selon Jean-Jules Jusserand (4), cette arme était fabriquée à Abbeville (Somme) et largement utilisée en France. En 1450, le maître en fait d’armes Guillaume de Montroy enseigne à Paris le jeu de l’épée à deux mains. L’auteur. (1) Cf. Bibliographie fin de livre (2) Daressy page (3) Cf . lexique (4) «les Sports et Jeux d’exercice dans l’ancienne France» Page 18 3 Introduction Avant de parler de combat, il est nécessaire de définir ce que pourrait être la logique interne du combat médiéval de façon qu’elle puisse être compatible avec deux aspects de notre discipline : la reconstitution spectacle qui raconte une histoire, le combat médiéval à plaisance dans lequel un vainqueur est désigné. La logique Interne du combat médiéval Cette logique interne du combat ne peut pas intégrer la mort comme issue du combat et dans ce cas, son simulacre, la touche, n’est pas l’objectif recherché. L’objectif est de mettre l’adversaire ou ses adversaires hors de combat : soit en l’immobilisant par exemple au sol, soit en s'emparant son arme et en immobilisant celle-ci, soit en le désarmant, soit en le mettant à la mercie de son arme. Dans cette conception du combat armé, la distance est une notion fondamentale. En conséquence, les différentes techniques seront classées et abordées en fonction de la distance. Quatre types de techniques sont à distinguer : les techniques d’approche à hors distance. les techniques à longue distance, les techniques à courte distance, les techniques de corps à corps . Les techniques communes telles que les déplacements seront vus dans le premier chapitre. Les techniques à la longue distance feront l’objet du chapitre deux. Les techniques à courte distance seront abordées dans le chapitre trois et le chapitre quatre portera sur les techniques d’approche. Les techniques de corps à corps seront étudiées ultérieurement dans un futur cours. 4 Pour qu’il y ait combat, il faut que l’espace de combat existe. L’espace de combat naît de la résultante de trois variables : la distance, le moment et la vitesse avec en toile de fond une constante qui est l’équilibre. Enfin, le dernier concept est la capacité à percevoir les opportunités, ce qu’en escrime on appelle l’à-propos. 1 La distance Dans le combat, la notion de distance est essentielle. Plusieurs distances sont identifiables : La hors distance : Les combattants sont hors distance, l’espace d’opposition n’existe pas. Les deux combattants devront s’approcher l’un de l’autre pour que l’espace de combat naisse. La longue distance : Cette distance correspond à la mesure en escrime sportive. Les combattants sont à distance pour lancer une attaque. Cette attaque sera réalisée avec un déplacement marche ou demi fente. La courte distance : Les protagonistes sont distants d’un allongement du bras. L’épée est tenue soit les deux mains sur la fusée de la poignée, soit une des mains reste sur la poignée, l’autre empoigne la lame. Les actions portées avec la lame de l’épée peuvent être des coups de taille ou de pointe ou des coups donnés avec les quillons ou le pommeau. Les attaques peuvent se terminer en corps à corps avec pour objectif de mettre l’adversaire à terre. La distance de corps à corps : A cette distance, les actions s’approchent des combats à mains nues afin de terrasser au sol l’adversaire et de le daguer. De nombreux ouvrages montrent des entraînements à ce type de combats. Dans un combat, il est nécessaire de jouer sur ces quatre distances afin de pouvoir placer son attaque au moment le plus opportun. 5 2 Le moment de l’attaque : L’attaque sera portée : - soit avant l’attaque adverse, ce qui correspond à l’attaque sur la préparation. - soit en même temps que l’attaque adverse, l’attaque venant s’opposer à l’attaque adverse. - soit après l’attaque adverse, ce qui suppose l’utilisation d’une parade ou d’une esquive afin de porter notre attaque après celle-ci. Chaque attaque, chaque botte possède une ou plusieurs défensives. Le choix du moment de l’attaque dépendra du rapport de compétence entre les protagonistes, du rapport de taille, de poids et d’armement. 3 Le changement de rythme C’est la capacité à accélérer ou à décélérer une action afin de contrarier l’action adverse et de prendre l’avantage, voire de changer de système technique afin d’utiliser la technique optimale en fonction d’un adversaire. Ce n’est pas la vitesse pure qui donne les conditions d’une action réussie, mais le changement de vitesse : lent - vite, vite- lent - vite. 4 L’équilibre Les temps de déséquilibre restent des moments privilégiés pour loger une attaque d’où l’importance de la qualité des déplacements et de leur amplitude. Il faudra privilégier des déplacements petits, équilibrés et rapides aux déplacements de grande amplitude qui par nature sont lents et déséquilibrés. Les phénomènes de déséquilibre peuvent être accentués par le poids de l’arme et des protections ( armure à plates, haubert, côte de mailles, ...). Les déplacements encore appelés fondamentaux permettent le travail de cet équilibre. 5 L’à-propos 6 C’est la capacité chez un individu à voir, à saisir les opportunités qui se présentent à lui, voire à les créer. L’expérience, le travail avec différents partenaires, est certainement un des meilleurs moyens pour acquérir cette expérience. En spectacle, cette qualité se traduit par une capacité à l’improvisation. L’improvisation n’est possible qu’avec des virtuoses. Lire et décoder les actions de notre partenaire sont une nécessité pour notre sécurité. La communication se fait par le corps et pour permettre une bonne lecture à son partenaire, il faut avoir une gestuelle précise. Raison pour laquelle il est parfois difficile pour quelqu’un d’expérimenté de comprendre les intentions d’un débutant. Ceci oblige à mettre en place un travail lent avec une gestuelle très précise. 6 Généralités sur les attaques Les attaques peuvent être distinguées par la manière de porter le coup : attaques par coup de tranchant, de taille, attaques par coup de pointe, d’estoc. Ainsi, certains auteurs par référence à l’héraldique, utilisent les différentes parties de l’écu pour distinguer les attaques. Mais, il est possible de classer les attaques en fonction d’autres critères : a) en fonction de l’intention tactique uploads/Histoire/ epee2mains-pdf.pdf
Documents similaires










-
31
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mar 22, 2021
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
- Taille du fichier 3.3476MB