Les didactiques du français: FLE, FLS, FLM F. DAVIN-CHNANE Maître de conférence

Les didactiques du français: FLE, FLS, FLM F. DAVIN-CHNANE Maître de conférences Aix-Marseille Université, UMR ADEF f.davin@aix-mrs.iufm.fr Introduction La langue française : du français langue seconde au français langue maternelle LE FRANÇAIS : UN SINGULIER AU PLURIEL  Le français au singulier : repères historiques  Le français au pluriel : FLM/FLE/FLS  La (les) didactique (s) du FLE/ FLM/ FLS  langue de la cour des rois sans être la langue du peuple ;  langue de la littérature chez les intellectuels et les écrivains ;  langue étrangère de prestige parlée par les élites européennes ;  langue seconde pour la majorité des Français il y a encore un siècle et demi ;  langue maternelle des français. Quelques repères historiques  842 : Acte de naissance du français = Le texte le plus ancien en français écrit, celui des « Serments de Strasbourg », à partir duquel le français va se distinguer du latin.  1539 : Acte fondateur de la primauté du français : l’ordonnance de Villers-Cotterêts de François 1er qui impose le français ce qui exclut le latin mais aussi les dialectes = la langue officielle du droit et de l’administration  1790 : un « sondage » organisé par l’abbé Grégoire est diffusé partout en France, l’une des quarante-trois questions était la suivante : « L’usage de la langue française est-il universel dans votre région ? »  1791 : La déclaration de Talleyrand : impose le français, demande l’établissement d’écoles primaires et signe la fin des dialectes régionaux = instauration du français comme langue nationale, langue de la Constitution et des lois.  1881-1886 sous la 3ème République : avec les lois de Jules Ferry, c’est l’ECOLE qui va jouer un rôle dans la grande diffusion du français. La langue de SCOLARISATION est le français, langue de l’enseignement gratuit, obligatoire et laïc.  Hors de France, avec le premier empire colonial (XVIe-XVIIIe siècle) et le second (XIXe-XXe siècle), le français va s’exporter. Il sera présent aux quatre coins du monde, avec des statuts différents : * langue maternelle * langue étrangère * langue seconde « L’usage de la langue française est-il universel dans votre région ? ». Les réponses ne seront publiées qu’un siècle plus tard. L’abbé Grégoire a pu conclure ainsi son rapport : « On peut assurer, sans exagération, qu’au moins six millions de Français, au moins dans les campagnes, ignorent la langue nationale; qu’un nombre égal est à peu près incapable de soutenir une conversation suivie, qu’en dernier résultat, le nombre de ceux qui la parlent purement n’excède pas trois millions et probablement le nombre de ceux qui l’écrivent correctement est encore moindre. »[1]  [1] Brunot, F. Histoire de la langue française, p. 206-207, cité par Chaudenson (2000) p. 15 Paramètres FLE FLS FLM Lieu Pays étranger à la langue Une partie du territoire français/ Pays de l’ex-champs colonial/ Parfois pays francophones/ Autre pays à degrés variables de pratique (Ex. Liban) France et une partie du territoire français Pays francophones (Québec, Belgique, Suisse) Statut politique du français Langue étrangère : Pas de statut politique Variable : Langue officielle/ L. de communication/ L. de l’école/ L. de l’administration Langue nationale, officielle et véhiculaire Environnement Non francophone (pas de français en dehors de l’école) Partiellement francophone Totalement ou largement francophone Valorisation sociale Apprentissage de la L2 valorisé Ambiguïté : valorisation comme langue officielle/ Vécu possible comme abandon de LM, perte d’identité/ Apprentissage scolaire Apprentissage scolaire obligatoire et valorisé Statut psycholinguistique LE en 2e, 3e ou 4e position Langue non maternelle psychologiquement en 2e position. Mais différentes des autres LE par conscience du statut social et politique Langue vernaculaire Statut socio- linguistique Langue internationale extérieure/ Pas de rapport de dominance Langue dominante interne par statut (seule ou avec d’autres) Risque de diglossies Langue dominante (Etat, société, famille, communication quotidienne FLM  La langue maternelle (LM) est une langue « apprise comme premier instrument de communication, dès le plus jeune âge, et employée dans le pays d’origine du sujet parlant » (R. Galisson et D. Coste, 1976, p. 307).  la langue de la mère ou celle du père, de la maison.  La langue commune à un groupe social.  Un moyen de communication dans une communauté linguistique particulière. Chez les linguistes = « langue source », Chez les didacticiens comme « langue de départ » ou encore comme « langue de référence », « langue d’appartenance », qui implique des références culturelles. FLE Les degrés de xénité (L. Dabène, 1994, p. 35) La distance matérielle La distance culturelle La distance linguistique + La distance psychologique (J.-M. Defays, 2003, p. 30) FLS Le FLS « se distingue des autres langues étrangères éventuellement présentes sur ces aires par ses valeurs statutaires, soit juridiquement, soit socialement, soit les deux, et par le degré d’appropriation que la communauté qui l’utilise s’est octroyée ou revendique » (J.-P. Cuq, 1991, p. 139) Trois aspects sont mis en relief ici :  la nature étrangère de la langue ;  le statut de la langue et ses degrés d’appropriation par les locuteurs ;  le rôle particulier de la langue dans le développement mental de l’individu, à travers son comportement langagier, notamment dans les apprentissages scolaires. Didactiques du français et modélisation La didactique du FLE (les années 60) La didactique du FLM (les années 80) La didactique du FLS (les années 70?) DIDACTIQUE DU FLE (DFLE) la langue objet d’apprentissage  Émergence dans les années 60  Évolution et rénovation dans les années 70 = la mise en place de nouvelles méthodes d’enseignement du français aux non francophones  Modélisation en 1972 de M. Dabène se réclamant de la didactique des langues (DDL) et qui renferme la méthodologie, la méthode, la pédagogie, les procédés et les techniques  Modélisation de R. Galisson (1977) se réclamant de la linguistique appliquée ; modèle que l’auteur régule en 1977 en fusionnant la linguistique et la linguistique appliquée (la matière à enseigner).  En 1990, R. Galisson fait évoluer encore son modèle et construit « la didactologie des langues-cultures » où l’apprenant occupe une place centrale.  Modèle de Richterich (1994) qui s’interrogera en DDL sur : - le programme (son origine, ses théories, ses idéologies) - la méthodologie (matériels et pratiques). Années 80 : Implantation de la DFLE dans les universités = développement de la recherche dans ce domaine dans deux directions Les méthodologies du FLE 1 - Traditionnelle - dominante à la fin du 16ème siècle et au 17ème - basée sur les méthodes « grammaire-traduction » - Contestée au 18ème, elle est de retour au 20ème (Le Bon Usage de Grevisse (1936) est la référence et la norme linguistique). 2 - La méthode directe - - la langue orale courante est la référence : moyen de communication sans passer par l’intermédiaire de la LM. 3 – La méthode audio-orale - bénéficie des apports de deux domaines qui se sont rencontrés, l’un linguistique avec le STRUCTURALISME, l’autre psychologique avec le BÉHAVIORISME. - donne la priorité à L’ORAL et à LA PRONONCIATION avec des exercices de discrimination auditive et de répétition systématique. 4 - La méthode structuro-globale-audio-visuelle (SGAV) - née du besoin de LA DIFFUSION DU FRANÇAIS, elle le résultat des travaux de plusieurs équipes de recherches depuis 1954. C’est le linguiste Gougenheim qui dirigera les travaux sur l’élaboration du français élémentaire : « Français fondamental premier degré » avec 1475 mots « Français fondamental second degré » avec 1609 mots. 5 - L’approche communicative L’approche communicative s’impose comme approche dans les années 70. Elle recentre l’enseignement de la langue étrangère sur LA COMMUNICATION = La langue orale s’inscrit désormais dans une situation de communication et l’apprentissage se fait en contexte. L’enseignement de la LE repose sur LES ACTES DE PAROLE et donne la priorité des priorités à la COMPÉTENCE DE COMMUNICATION et au langage comme dimension communicationnelle. Elle prend en compte :  la sociolinguistique (Labov, Hymes, Bernstein),  la sémantique (Halliday, Fillmore),  la pragmatique (Austin, Searle). Il ne s’agit plus d’apprendre des structures linguistiques et de les mémoriser mais d’apprendre pour communiquer. La sociolinguistique est la théorie de référence dominante : la connaissance du système linguistique est étudiée en même temps que la connaissance de son emploi en situation (statut des interlocuteurs : qui parle? à qui ? - cadre spatio-temporel : quand ? où ? - sujet : de qui ou de quoi ? - intention : pour quoi ? - manière : comment ?). La compétence linguistique n’est plus suffisante pour apprendre et utiliser une langue. La notion de compétence de communication voit le jour. Demander quelque chose à quelqu’un est, alors, un acte de parole dans lequel sont mis en jeu tous les paramètres de la situation de communication.  Lire E. Bérard (1991) L’approche communicative Échelle de niveaux de compétences en langues A B C A1 A2 C2 Utilisateur élémentaire Utilisateur indépendant Utilisateur expérimenté B1 B2 C1 Introduction ou Découverte Intermédiaire ou Survie Niveau Seuil Avancé ou Indépendant Autonome Maîtrise CADRE EUROPEEN COMMUN DE uploads/Histoire/ fati-davin-licence-2008-2009-resume.pdf

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  • Publié le Jui 03, 2022
  • Catégorie History / Histoire
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