LES FINALITES ET LES GRANDES ORIENTATIONS DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE ET SECONDA

LES FINALITES ET LES GRANDES ORIENTATIONS DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE ET SECONDAIRE DE L'HISTOIRE DEFINIES PAR LES TEXTES OFFICIELS Textes réunis par Jean Leduc Mis en ligne le 8 janvier 2008 Indication des sources. AN : Archives nationales CIOIP : Circulaires et instructions officielles relatives à l'instruction publique, Paris, Delalain, 1863 BU : Bulletin universitaire BAIP : Bulletin administratif de l'instruction publique BAMIP : Bulletin administratif du ministère de l'instruction publique JO : Journal officiel BO : Bulletin officiel de l'éducation nationale PM : Philippe MARCHAND, L'histoire et la géographie dans l'enseignement secondaire. Textes officiels, t. 1, 1795-1914, Paris, INRP, 2000) Lettre circulaire du 21 septembre 1799 du Ministre de l'Intérieur aux professeurs d'histoire des Écoles centrales. (AN F17 1339, PM p. 90) […] Votre cours, destiné, ainsi que tous ceux des écoles centrales, à conduire les jeunes gens depuis la fin de l'instruction du premier âge jusqu'au moment où ils se livrent à l'étude particulière de la profession qu'ils veulent embrasser, ne doit renfermer que ce qui est nécessaire à la généralité des citoyens qui ont le loisir de se donner une éducation soignée. Ses principaux avantages seront : 1. de donner à vos élèves une connaissance générale des événements qui se sont successivement passés chez tous les peuples qui ont mérité des historiens, de manière que, dans ce genre, rien ne leur soit absolument étranger et ne les arrête dans le cours de leurs études et de leurs lectures ; 2. de leur faire observer la marche de l'esprit humain dans les différents temps et dans les différents lieux ; les causes de ses progrès, de ses écarts, de ses rétrogradations momentanées dans les sciences, dans les arts, dans l'organisation sociale et dans la relation constante du bonheur des hommes avec le nombre et surtout la justesse de leurs idées ; 3. de les rendre capables de pousser plus loin leurs recherches, s'ils en ont le désir ou le besoin. Vos leçons doivent donc présenter un tableau sommaire de l'histoire universelle, accompagné de l'indication des sources où l'on peut puiser des connaissances plus approfondies sur chacune de ses parties, et de bons conseils sur la manière de se servir de ces auteurs et de les apprécier. Circulaire du 4 juillet 1820 relative aux programmes des cours d'histoire des collèges royaux. (CIOIP, t. 2, p. 375-376; PM, p. 115-116) […] Le professeur aurait une fausse idée des soins qu'on attend de son zèle s'il se croyait obligé d'entrer dans les développements et dans les discussions de haute critique qui appartiennent à un enseignement approfondi : ce n'est point ici un cours de faculté. Le professeur ne peut espérer d'être utile à ses élèves qu'en se mettant toujours à leur portée ; c'est pour eux et non pour lui qu'il doit faire sa classe. Son objet étant de graver dans leur mémoire les principaux faits de l'histoire, dont on n'acquiert la connaissance qu'imparfaitement et avec beaucoup de difficultés dans un âge plus avancé, il ne doit chercher d'autres ressources d'intérêt que dans la simple exposition des faits historiques et dans la liaison naturelle qu'ils ont entre eux. Il devra surtout éviter tout ce qui pourrait appeler les élèves dans le champ de la politique, et servir d'aliment aux discussions des partis. Cet avertissement regarde particulièrement le Professeur chargé de l'enseignement de l'histoire moderne. Sans doute il lui serait difficile et il ne conviendrait même pas de dérober à la jeunesse la connaissance de certains faits qui sont du domaine de l'histoire ; mais il doit s'abstenir de tout commentaire. J. Leduc Finalités de l’enseignement de l’histoire 2 2 Procès verbal du Conseil royal de l'Instruction publique du 31 octobre 1820. (AN F17 3285 ; PM, p. 118) […] Le but de l'enseignement de l'histoire est surtout moral. Le professeur d'histoire ancienne s'appliquera spécialement à faire chérir aux élèves le gouvernement monarchique sous lequel ils ont le bonheur de vivre. Le professeur d'histoire moderne qui s'occupe principalement de l'histoire de France s'attachera à fortifier de plus en plus dans les cœurs des élèves les sentiments d'amour pour la dynastie régnante et de reconnaissance pour les institutions dont la France lui est redevable. Circulaire du 5 février 1828 à MM. les Recteurs des Académies. (BU, t.1, n° 1, p. 2-3 ; PM, p. 124) […] C'est un sentiment inné chez les Français que l'amour pour leurs princes légitimes ; mais ce sentiment s'affermit et se développe par une éducation bien dirigée et surtout par de saines études historiques qui apprennent à la jeunesse tout ce que la France doit à ses rois. En suivant la chaîne des temps, elle voit découler d'une même source, quoiqu'à d'immenses intervalles, l'affranchissement des communes, l'établissement d'une justice régulière et indépendante, les mesures sages et fortes qui ont conservé les libertés de l'Église gallicane et enfin la Charte constitutionnelle qui a fermé, comme l'a dit son auguste auteur, l'abîme des révolutions. C'est par le rapprochement de ces bienfaits, dont le dernier a surpassé tous les autres, que nos élèves apprécieront quelle doit être l'étendue de notre reconnaissance ; que leur cœur unira dans un même sentiment d'amour le roi et la patrie ; que leur esprit comprendra l'heureuse alliance des principes monarchiques et des libertés nationales. Instruction du 17 juillet 1840 relative à l'exécution de l'arrêté du 14 juillet 1840 prescrivant un nouveau règlement pour l'examen du baccalauréat es lettres. (CIOIP, t.3, n° 821, p. 70 ; PM, p. 167) […] Pour le programme d'histoire, il contient surtout un cadre d'histoire universelle dans lequel on s'attache aux grandes divisions, aux grands résultats, beaucoup plus qu'à des détails. Il ne faut pas qu'un homme digne de ce nom ignore le genre humain, comme dit Bossuet. En géographie comme en histoire, c'est l'ensemble qui importe ; et il convient de se tenir à une égale distance d'une philosophie de l'histoire qui dégénérerait en notions systématiques, où les faits réels ne seraient plus reconnaissables, et d'un enseignement détaillé et minutieux qui accumulerait les faits sans ordre et sans lumière et s'adresserait à la mémoire bien plus qu'à l'intelligence. Instruction générale du 15 novembre 1854 sur l'exécution du plan d'étude des lycées. (BAIP, t.5, n° 59, p. 360-375 ; PM, p. 253-255) […] Division de grammaire. […] Le professeur n'oubliera pas qu'il s'adresse à des élèves très jeunes, très peu avancés, dont le jugement n'est pas formé encore et qui manquent, sur la plupart des sujets dont on leur parle, des notions les plus élémentaires. Il s'imposera la loi de ne pas trop élever son enseignement, d'éviter les généralités, les digressions savantes, et de s'attacher au récit des événements ; il se bornera même aux plus importants, à ceux qui ont eu quelque influence sur la destinée des peuples ou sur la marche générale de l'histoire. Au lieu de multiplier les faits, il les développera de manière à frapper l'attention des élèves et à graver une forte empreinte dans leur mémoire. […] Division supérieure. […] Au lieu d'un long récit, continué de classe en classe avec une inévitable monotonie de langage, dans lequel nulle circonstance n'était oubliée, nul détail passé sous silence, les leçons du professeur signaleront aux élèves les hommes, les événements et les peuples qui ont laissé une profonde empreinte de leur passage sur la scène historique et auxquels s'attache un intérêt général. La description des caractères individuels et nationaux, les tableaux des crises par où passent les sociétés et de l'action qu'exercent sur le développement des peuples la religion, les arts, les lettres, l'industrie, le commerce, la diplomatie, la guerre ; la nature et les causes des relations que le voisinage ou l'éloignement même forme entre les nations diverses : tels seront les objets principaux qui, animant l'exposition du professeur, devront se graver dans la mémoire des élèves et leur rappeler les faits J. Leduc Finalités de l’enseignement de l’histoire 3 3 particuliers. Sobre de détails dans l'énumération des événements de médiocre importance et se contentant de lier par de rapides transitions les scènes mémorables qui seules ont de l'intérêt, il réussira d'autant mieux à s'emparer de son auditoire et à l'instruire qu'il n'appellera son attention que sur ce qui en est réellement digne et qu'il le soulagera du fardeau des fais insignifiants et des considérations superflues. Circulaire du 18 mai 1859 relative à l'enseignement de l'histoire et de la géographie dans les lycées. (BAIP n° 113, mai 1859, p.92 ; PM, p. 283) […] Un autre point, sur lequel j'appelle toute votre attention, est la tendance à l'esprit de système qui se manifeste chez certains professeurs par des attaques dirigées contre les grandes réputations historiques. Un des principaux avantages de l'enseignement de l'histoire doit être de former l'esprit de la jeunesse à l'amour du bien, en lui inspirant l'admiration pour les hommes qui ont honoré leur pays et l'humanité. Les rabaisser en insistant sur leurs faiblesse ou sur leurs fautes, c'est accoutumer les esprits au dénigrement et au scepticisme, c'est s'écarter de la voie morale où il importe de retenir l'enseignement de l'histoire. Les professeurs doivent aussi éviter uploads/Histoire/ finalites-de-l-x27-enseignement-de-l-x27-histoire.pdf

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  • Publié le Apv 22, 2021
  • Catégorie History / Histoire
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