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Dans Ia même collection Antoine de Baecquc et Christian Delage (dir.), De I'his

Dans Ia même collection Antoine de Baecquc et Christian Delage (dir.), De I'histrtirt,tu c'inën,t, 200u. Zygrrrunt Bauman. Moderntté et Holocoltste, 2008. Serge Berstein et Pieûe Milza. Histoire de ltt Frunte du t.t,siède, tome I : Ds 1900 à 1930. 2008. Marie-Thérèse Bitsch. Hl.rtolrc de la tottsîrutlion euru4téenne. De 1915 t) t,rrs jours, 2008. (ieneviève Dreylus-Armand. Robcrt Frank, Marie-Françoise Lér'y et Michelle Zancarini-Foumcl (dir.). Les années 68. Le temp.s de la «»te.\lLttion. 2008. François Fcjtô et Jacques Rupnik (dir.), Le printemps tthéco.slovaclue I 968. 2008. Anne Martin-Fugier, Cctntédiennes. Les uurices en France au .\tx' siàr:le, 2008. Jacqucs Portes, Les Étuts-Lnis et lu guerre du l:ietnant.2008. - Élisabeth du Réau" L'Idée d'Europe aLt.\'x.,sièr'le. Des ntfihes uut réalités.2008. René Rémond. 1958. Le Rerour de De Goulle.2008. Jcan-François Revel. Ze St.tle du Générol, 2008. Sous 1a direction d'Antoine de Baecque et Christian Delage De l'histoire au cinéma Avec tles tertes de Antoine de Baecque, Roget Chartier' Christiot Delage, Arlette Farge, Iincent Guigueno, Sttrtut Liebntan, Jean-Ltrc Nancy, Jucque.sRtutciàre, JttcqLres Revel et Paul Rico:Lrr --:ion de cet ouvrage a été publiée en 1998 aux - - : J:lrls la collection « Histoire du temps présent », . - -l:SO. :' :re. Paris, 1998,2008 .--\-l-ti048-0162-5 SOMMAIRE Antoine DE BAECQUE, Christian DELAGE Présentation. Paul RICGUR Histoire et mémoire Roger CHARTIER La t;érité entre rtüion et hîstoire Jacques R{NCIERE L'historicité du cinéma........., Christian DELAGE Cinéma, enfance de I'lzistoire........ Entretien avec Jacques RE\EL Un exercice de désorientement : Blow tp de Michelangelo Antonioni Arlette FARGE Écriture historique, écriture cinématographique . ... .. . .. Vincent GLIIGLTENO Cinéma et société industrielle : le travail à la chaîne à l'épreuve du burlesque. Jean-Luc NAIiCY La règle du jeu dans La Règle du jeu. Antoine DE BAECQLE La Nouvelle Vague. Portrait d'me jeunesse......... 165 StuaTt LIEBMAN Les premières consrellations du discours sur l'Holocattste dans le cinéma polonais 193 217 IIiDE)( 13 17 29 45 6I 99 111 127 t45 Antoine DE BAECQUE, Christian DELAGE PRÉSENTATION Issu d'un séminaire d'histoire culturelle tenu à l'Institut d'his- toire du temps présent (CNRS) de 1995 à 1997, sous le titre « Histoire, cinéma, représentations >>, ce livre réunit quelques-unes des communications qui ont été présentées pendant ces deux années 1. En animant ce séminaire, notre soulrait était de réfléchir à la manière dont le cinéma contribue à la vitalité et 1a diversité des réflexions actuelles sur l'écriture et le statut de vérité de l'histoire. En 1995, un premier état des recherches en France et âux Étah-Unis availété établi dans un numéro spécial de Ia revue Vingtième siècle, " Cinéma, le temps de I'histoire >' 2. En 1997, et parallèle à la manifestation organisée au Centre Pompidou, « Face à l'histoire », une prograrnmation de films avait inscrit le cinéma dans son siècle, en proposant des confrontations de genres et de films inattendues avec l'histoire contemporaine. À cette occasion, la revue Vertigo avait édité une livraison sur le même thème, « Le cinéma face à I'histoire » 3. Aujourd'hui, ce recueil de textes place résolument le cinéma dans l'ordre d'un renouvellement de 1a discipline et des recherches historiques. Si nous pouvions encore nous inquiéter, en 1995, des retards et des malentendus du couple cinéma et histoire, la situation est au- jourd'hui bien différente. En témoigne la manière dont certains cher- 1. Nous remercions Julien Coêffic et Piene Da Silva pou leur aide dans la transcriptiôn de dertains des textes présentés dans ce volume. 2. Christian Delage, Nicolas Roussellier (dir.), Vingtième siècle. Revue d'histobe, n'46, avril-juin 1995. 3. Christian Delage (dir.), Vertigo, r' 16, 1997. .t:: ''11,. Présentation 15 14 ANTOINE DE BAECQT]E, CHRISTAN DELAGE cheurs ont intégré désormais le film parmi leurs objets d'étude, sans en sollicitel abusivement le sens et en se livrant même parfois à un travail historiographique révélant la permanence, au cours du siècle, des croisements du cinéma avec la « ligne des temps ». Ainsi, Carlo Ginzburg, dans un séminaire sur « Histoire, Rhétorique et Preuve >> animé récemment à l'École des hautes études en sciences sociales, a-t-ii opportunément rappelé la manière dont Marc Bloch présentait, dans une introduction rédigée en 1930, 1es enjeux métho- dologiques de son livre, Ie s Caractères originaux de l,histoire rurale Jiançaise: « Suivons, puisqu'i1 le faut, en sens inverse la ligne des temps ; à négliger, de parti pris, à refuser de rechercher ces variations, on nierait la vie même, qui n'est que mouvement ; mais, que ce soit d'étape en étape, attentifs toujours à tâter du doigt les irrégulari- tés et les variations de 1a courbe et sans vouloir - comme on l'a fait trop souvent -, passer, d'un bond, du XVIII" siècle à 1a pierre polie. Au proche passé, la méthode régressive, sainemenr pratiquée, ne demande pas une photographie qu,il suffirait ensuite de projeter, toujours pareille à elle-même, pour obtenir I'image figée d'âges de plus en plus lointains ; ce qu'elle prétend saisir, c'est la dernière pellicuie d'un film. qu,elle s,efforcera ensuite de dérouler à reculons, résignée à y découvrir plus d,un trou, mais décidée à en respecter 1a mobilité. » 4 Le parcours proposé ici s'ouvre par 1'analyse de Paul Ricæur sur I'histoire et la mémoire et, pour la première fois, mêle 1es contri- butions de chercheurs dont les périodes et les spécialités sont très différentes, mais dont 1es préoccupations épistémologiques partagent une série d'interrogations communes : sur la vérité, entre fiction et histoire (Roger Chartier analysant la refondation du régime de connaissance spécifique de l'histoire, ainsi que le contrat passé entre i'écriture de 1'histoire et 1e lecteur d'histoire quant à I'accréditation du récit comme vrai ; Jean-Luc Nancy, décrivant la << performance » de la vérité mise en scène par Jean Renoir dans La Règle du jeu); sur I'historicité du cinéma (Jacques Rancière, pour 4. Marc Bloch, « Quelques obseruations de méthode », Strasbourg, 10 juillet 1930, en introduction à les Caractères originaux de l'histoire rurale française, Paris, Armand Colin. 1988 (le édition, 1931), p.51. Plus rard, en 1958, Robert Mandrou rédigera un article pour les Annales intitulé « Histoire et cinéma,, (Annales ESC, janvier-mars 1958, p. 149). Voir Fâbrice Monrebello, « Les intellectuels, le peuple et le cinéma », in Pierre-Jean Bengozi et Christian Delage (dir.). Une histoire économique du ctnéma françai.s, 1895-1995, Paris. L'Harmâttan, 1997. p. 153-193. :.-: le cinéma a un râppoft intrinsèque avec une ceftaine idée de l'his- :,.::: et avec l'historicité des arts qui 1ui est liée). Le cinéma peut :::rsi proposer à l'historien une forme de modè1e théorique et métho- -rlogique pour 1a manière d'approcher son objet (entretien avec ,:-.:üues Revel, à propos de Blow up sur un << jeu d'échelle » décou- '.3fi dans le film et qui peut inspirer l'expérimentation micro-histo- :,q.re.r. Le récit cinématogrâphique, lui, peut jouer de ses effets et de : 11 influence sur les formes du récit d'histoire (Arlette Farge, pour :.u: la rencontre avec le cinéma permet à i'historien d'élargir son ,-ramp narrâtif pour mieux approcher un réel passé, secoué de rup- :r:es àt de discontinuités dès lors singulières, et de mécanismes co1- .:;tifs. de gestes particuliers, de décisions d'autorité aux méca- rismes subtils). Le cinéma, et son mode de récit, porte au langage :ne erpérience sensible du monde, en même temps qu'il développe jes idées dont les formes permettent d'appréhender des registres :omplexes de temporalité (Vincent Guigueno, à propos de la :.nsion entre un genre cinématographique - le burlesque - et un s) stème technique qui confisque le temps - le travail à la :haîne -), I1 permet également de révéler les héritages qui balisent L;- parcours des communautés et des individus (Christian Delage, sur I enfance de l'histoire dans La Ntit du chasseu?). Loin de constituer un simple catalogue d'informations sur ce qui s'est passé, le cinéma ,-onstruit avec ses spectateurs une relation esthétique et historique .\ntoine de Baecque, sur les conditions de naissance et de mort rapide du phénomène de la Nouvelle Vague dans la France de la fin Jes années cinquânte, accompagnant la montée en puissance des jeunes générations), voire même idéologique (Stuart Liebman, ana- Ivsant la manière dont I'un des premiers films sur les camps d'ex- termination nazis a participé à 1a fondation de f imaginaire com- muniste en Pologne), nous aidant à mieux comprendre 1a corrélation entre 1'<< intériorité de notre mémoire >> et le « processus de notre sociaiisation » (Paul Ricrtur), entre une représentâtion du monde rle cinéma) et la manière dont les hommes vivent dans ce monde r l'histoire). Paul RtcreuR HISTOIRE ET MÉMOIRE Le rapport que j'établis aujourd'hui entre histoire et mémoire représente un pas en avant par rapport à Temps et Récitl où j'opé- rais une sorte de court-circuit entre 1a fonction narrative, dans sa double expression fictionnelle et historique, et l'expérience du temps ;je faisais en quelque sorte I'impasse srr la mémoire. Cette omission ne laisse pas de m'étonner rétrospectivement : je crois même que le mot mémoire ne figure pas dans I'index thématique. Or le problème de la mémoire n'a cessé depuis de me tourmenter pour des raisons à Ia fois existentielles et épistémologiques. Raisons existentielles, d'abord. J'appartiens uploads/Histoire/ de-baecque-delage-de-l-x27-histoire-du-cine-ma-extraits1.pdf