Fonds InternatIonal pour la préservatIon des arts MartIaux entretIens réFlexIon

Fonds InternatIonal pour la préservatIon des arts MartIaux entretIens réFlexIons HIstoIre téMoIgnages enseIgneMent dossIer I n° Thierry Plée, George Charles, Jacques Vieillard, Féodor Tamarsky, Olivier Gaurin, Michel Chauveau, José Santos Nalda Albiac, Xavier Pietrobon, Gilles Aubin, Stéphane Fauchard, Monto dé Patso, Alain Floquet, Gérard Lecoeur, Thierry Tonnellier, Loïc Blanchetete, Claude Thibault F I P A M P s’agit pas d’un nouveau magazine mais d’un tout autre magazine. Il ne s’agit pas, en effet, d’une vue extérieure de la pratique de l’art Martial mais de la perception interne de celui-ci. donc du témoignage personnel de celles et de ceux qui ont ourquoi un nouveau magazine sur les arts Martiaux ? C’est qu’il ne consacré une vie à sa transmission. Cela concerne donc beaucoup plus le « pourquoi » que le « comment ». pourquoi pratiquer, pourquoi enseigner, pourquoi transmettre, pourquoi, souvent, aller à contre courant ? donc en un mot pourquoi résister alors qu’on prône partout le lâcher prise et l’esquive. pourquoi, à notre époque, défendre des valeurs qui ne sont plus cotées en bourse ? 3RXUTXRLDIÀUPHUDXWUHFKRVH" simplement parce que nous sommes là, parce que vous êtes là et que la recherche d’un idéal que l’on pourrait TXDOLÀHU GH FKHYDOHUHVTXH SOXV TXH de martial, existe encore. et ceci quelque soit l’art concerné, fut-il oriental ou occidental. Il existe, en effet, pour gravir une montagne de multiples chemins mais le sommet demeure unique. notre magazine est déjà un peu comme le camp de base RVHUHWURXYHQWHQÀQFHOOHVHWFHX[ qui considèrent ce sommet lointain dans la brume et qui savent que le chemin vers le but importe souvent plus que le but lui-même. et qu’il demeure encore un effort à accomplir. nous souhaitons que ces témoignages constituent un héritage utile aux plus jeunes qui nous succéderont et qui, à leur tour, accompliront l’ascension. g.C. edito par Georges Charles LE MOT DU REDAC’ CHEF s o m m a i r e FIPAM 1 2 Un Mot pour la Fondation - Thierry Plée 6 le FIPAM a besoin de toi ! - Thierry Tonnellier 8 Hommage à Ohtsuka Tadahiko Sensei - Roland Habersetzer 10 La Voie «chemin de l’authenticité» - Alain Floquet 11 Où sont passés nos arts - Gérard Lecoeur 12 La Voie du Zen - Monté Dé Patro 15 Conserver pour transmettre et ne pas oublier - Loic Blanchetete 16 Quelques pionniers des arts martiaux en Occident - Georges Charles 18 Que reste-t-il du Gichin Funakoshi ? - Stéphane Fauchard 20 1950-1960 : la bataille des catégories de poids - Claude Thibault 22 L’esprit du Budo : empêcher de blesser sans blesser - Jose Santos Nalda Albiac 25 Chacun sa place - Michel Chauveau 26 Senpaï et Kohaï - Olivier Gaurin 32 Les origines du Karaté en Russie - Féodor Tamarsky 38 Les arts martiaux Coréens - George Charles 40 L’engagement dans la Voie - Xavier Pietrobon 42 Art martial ou sport de combat ? - Gilles Aubin 44 Karaté : de la transmission à l’enseignement de masse - Jacques Vieillard EnTRETIEn COMMEnTAIRE COMMEnTAIRE REFLExIOn TEMOIGnAGE REFLExIOn HISTOIRE HISTOIRE TEMOIGnAGE TEMOIGnAGE TEMOIGnAGE EnSEIGnEMEnT EnSEIGnEMEnT HISTOIRE HISTOIRE REFLExIOn REFLExIOn DOSSIER EnTRETIEn Interview de thierry plée un Mot sur la fondation FIpaM V 35 ans au dojo historique, vous êtes l’éditeur martial par excellence… la famille plée est déjà une institution. pourquoi avoir créé une Fondation ? Peut-être justement pour la même raison. Ce que j’ai, je le dois aux arts martiaux. Ma vie entière est baignée par les arts martiaux et on peut dire que je suis né dans un dojo. nanbu et Mochizuki m’ont fait sauter sur leurs genoux alors que j’étais nourrisson, j’ai joué avec Sachiko .DVH ODÀOOHFDGHWWHGH7DLML.DVH DORUV que je n’avais pas 8 ans. J’ai commencé le judo autour de 5 ans. J’ai fait de la canne française, du kendo, du karaté dans le dojo familial. J’ai enseigné le judo presque quotidiennement pendant 17 ans, j’ai édité plus de 250 livres sur le VXMHWHWFHQ·HVWSDVÀQL«7RXWHPDYLH fut conduite par les arts martiaux. Alors, otre père est une icône des arts martiaux, votre frère enseigne depuis presque c’est un juste retour des choses que de vouloir rendre un peu de ce que l’on m’a donné. Concrètement, ça consiste en quoi ? Il s’agit d’un grand projet philanthropique destiné à préserver la continuité de la connaissance martiale. Des gens mettent en commun des moyens pour poursuivre un but à vocation caritatif. Dans le cas qui nous intéresse, l’objet agit sur 3 axes : - Conserver la mémoire de notre histoire et des hommes qui la font, - Préserver la transmission du savoir, - Protéger ceux qui ont donné et qui, au crépuscule de leur vie, sont dans le besoin. pourquoi maintenant et pas demain… ou hier ? Aujourd’hui, c’est toute une génération —celle des pionniers– qui s’en va. Il aurait été bon de commencer il y a longtemps mais ce n’était pas possible pour des raisons matérielles. Une chose est sûre : si nous n’agissons pas immédiatement, c’est toute une mémoire qui va disparaître. De plus, les arts traditionnels sont en mutation régulière ; on ne pratique pas le karaté, le judo ou l’escrime aujourd’hui comme hier, les arts hybrides apparaissent (et GLVSDUDLVVHQW  1RXV GHYRQV SUpVHUYHU toute cette richesse. Comment vous est venu ce projet? Cela fait quelques années que ça me travaille mais il me fallait un concours de circonstances favorables parce qu’un tel SURMHWQ·HVWSDVDLVpjPHWWUHHQSODFH« c’est la raison pour laquelle c’est une première au monde. C’est la loi de modernisation de l’économie d’août 2008 qui a généré FIPAM 2 l’outil administratif favorable. Dans son volet sur le mécénat, le législateur à créer un outil tiré du monde anglo-américain : Le Fonds de dotation. Le Fonds de dotation se libère, contrairement à la Fondation d’utilité publique, vis-à-vis de la tutelle de l’État. En revanche, il est beaucoup plus encadré par la Justice que l’Association et en contrepartie, il ouvre droit à déductions ÀVFDOHV donc ce Fonds n’est pas reconnu d’utilité publique ? Il le sera, j’espère, un jour. Pour l’instant c’est un fonds de dotation autonome sans tutelle ni de l’Etat, ni des fédérations, ni d’aucune institution. nous n’avons pas souhaité demander la reconnaissance d’utilité publique car c’est une demande très lourde en formalités et gourmande en temps. En plus, il était nécessaire d’avoir à l’origine un patrimoine important. Et puis, je n’ai MDPDLVHXWUqVFRQÀDQFHGDQVO·LQJpUHQFH GXSROLWLTXHGDQVOHVDIIDLUHVSULYpHV« même si ces affaires privées sont orientées vers la philanthropie. lorsque l’on pense «défense des arts martiaux», on pense «fédération». pas vous ? Je pense que les fédérations font de grandes choses pour le développement GH OHXU VSRUW RX DUW F·HVW VHORQ  PDLV c’est aussi leur limite : elles œuvrent pour LEUR art et non pour LES arts. On ne peut espérer, par exemple, de la Fédération de kyudo (tir à l’arc japonais, QGOU TX·HOOHGpIHQGHOHVLQWpUrWVGXPXD\ WKDL ER[HWKDwODQGDLVHQGOU  Ce n’est pas leur objet. Au mieux elles défendront les arts «amis». Or la mémoire des arts martiaux est transversale aux fédérations. vous avez parlé de solidarité entre les générations. Je trouve inadmissible qu’après avoir passé sa vie à enseigner, à transmettre ses connaissances —des connaissances qui peuvent changer l’individu— un maître, relégué soit par la mode soit par la maladie, se retrouve en situation précaire. Je me souviens de l’appel à la générosité de la famille Kase en 2006 pour venir en aide au maître gravement malade. C’est pour éviter cela —ou que G·DXWUHV ErWHPHQW SOXVÀHUSUpIqUHQWOD misère à l’aumône— que je tiens à ce que cette institution gère un fond destiné à l’assistance aux anciens. C’est le devoir GHV .RKDL MHXQHV QGOU  G·DVVLVWHU OHV 6HQSDL DQFLHQVQGOU 'HSOXVVLQRWUH système social en France est protecteur, FH Q·HVW SDV OH FDV G·DXWUHV SD\V« HW bien des maîtres qui exercent chez nous ou ailleurs, sont originaires de pays à la SURWHFWLRQPRLQVHIÀFDFH FIPAM 3 on dit que la famille plée possède la bibliothèque la plus importante sur les arts martiaux. si c’est le cas pourquoi appeler au legs de documents ? C’est vrai que notre bibliothèque familiale est très importante. Celle de mon père couvre principalement la période 1950- 1980 et la mienne est plutôt axée 1990- 2010. néanmoins, l’incendie du dojo historique en 1994 a détruit ou abîmé pas mal de nos livres. Et puis, certains livres VRQWIUDJLOHVHWQHSHXYHQWrWUHFRQÀpV au public. La possession d’ouvrages en double permettrait d’ouvrir plus facilement la bibliothèque au public. Il existe aussi nombre de documents tels TXH FRUUHVSRQGDQFHV DUFKLYHV ÀOPV photos, éléments personnels glanés au cours des ans qui trouveraient leur place dans un fonds d’archives. Mon père, +HQU\DHXODJpQpURVLWpGHQRXVFRQÀHU VDFROOHFWLRQGHÀOPVG·pSRTXHDX[TXHOV il tenait comme à la prunelle de ses yeux- qui est actuellement en cours de digitalisation. nous pourrons bientôt faire une séance de projection publique. Fondation, mécénat : la loi ne prévoit- HOOHSDVGHVDOOpJHPHQWVÀVFDX[SRXU les «généreux donateurs»? Même si ce ne doit —ce ne peut— être la raison première pour offrir aux autres, l’Etat reconnaît que lorsque l’on donne à une organisation caritative, cela allège la part de l’Etat dans l’engagement sociale ou culturelle et qu’il est juste de ne pas prélever deux fois au titre de la solidarité. Ainsi, si uploads/Histoire/ fipam-1-06-01-13-pdf.pdf

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  • Publié le Mar 09, 2022
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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