Gravure Pour les articles homonymes, voir Gravure (homo- nymie). Le terme de gr
Gravure Pour les articles homonymes, voir Gravure (homo- nymie). Le terme de gravure désigne l'ensemble des techniques Graveurs en taille-douce au burin et à l'eau-forte par Abraham Bosse, 1643. artistiques qui utilisent l’incision ou le creusement pour produire une image ou un texte. Le principe consiste à inciser ou à creuser à l'aide d'un outil ou d'un mordant une matrice. Après encrage, celle-ci est imprimée sur du papier ou sur un autre support. L'œuvre finale ainsi obte- nue s’appelle une estampe. Par abus de langage, « gravure », « estampe » et « tirage » sont souvent confondus. La première technique identifiée est la xylographie, ap- parue en Chine au VIIe siècle. Parallèlement à l'invention de l'imprimerie en Europe, ces techniques connaîtront un développement considérable à partir de la Renaissance. 1 Les procédés de gravure Durant la préhistoire (pétroglyphes), l'antiquité (gravure lapidaires), l'œuvre finale est l'objet gravé. Cependant, dès le Moyen Âge la gravure va être largement utilisée comme technique d'impression et de reproduction des images. Après avoir gravé le dessin sur un support dur et plat, l'artiste procède à l'encrage de la gravure et la trans- pose sur un nouveau support, en général une feuille de papier. Il existe trois grands procédés de gravure de re- production, qui recouvrent des techniques diverses. La technique de gravure. Illustration de l'Encyclopédie. 1.1 La gravure en taille d'épargne On parle de taille d'épargne, ou de gravure en relief lorsque « la planche est creusée partout où l'impression ne doit pas avoir d'effet ; le dessin seul est conservé au ni- veau initial de la surface de la planche, il est épargné »[1]. L'impression d'une gravure en taille d'épargne peut se faire à la main, ou sur une presse typographique. C'est la technique employée pour la gravure sur bois, la gravure en criblé sur métal et la linogravure. 1.2 La gravure en taille-douce La gravure en taille-douce, ou gravure en creux, se pra- tique le plus souvent sur du cuivre. Contrairement à la taille d'épargne, l'encre va se déposer dans les creux gra- vés par l'artiste. L'impression de la plaque se fait sur une 1 2 2 HISTOIRE presse à taille-douce. 1.3 La gravure à plat Certains auteurs[2] [réf. nécessaire] ajoutent la gravure à plat (ou impression à plat, ou planographie) aux deux précé- dentes catégories. C'est le cas de la lithographie ou du monotype qui ne nécessitent pas de reliefs, et ne sont donc pas des « gravures » au sens strict du terme mais assimilés comme tels. Cependant, la première forme de la lithogra- phie, inventée et lentement mise au point par Aloys Sene- felder à partir de 1796, était une technique d’impression basée sur un très faible relief. 1.4 Des techniques diverses Ces trois procédés recouvrent des techniques diverses, qui peuvent être catégorisées de la façon suivante. • La gravure manuelle utilisant un outil Le burin, la pointe sèche, la gravure sur bois et la xylographie, la linogravure, la manière noire, le pointillé, le camaïeu. • La gravure manuelle utilisant un mordant L'eau-forte, la gravure au lavis, l'aquatinte, la gravure au sucre, la manière de crayon, le vernis mou. • La gravure à plat[3] (ou impression à plat, ou plano- graphie) La lithographie, le monotype, la sérigraphie. • La gravure photomécanique et photochimique Le cliché-verre, la photogravure, la galvanotypie, l'héliogravure. • La gravure mécanique ou semi-mécanique Le timbrage, la gravure au carborundum. 2 Histoire 2.1 La gravure sur bois La gravure sur bois est connue depuis au moins le VIIe siècle en Chine, les plus anciennes traces sont vers les portes occidentales chinoises de la Route de la soie, aux grottes de Mogao, à Dunhuang. Elle étaient utilisée à l'origine pour les sutras, livres des canons bouddhiques. Résumé des différentes techniques de gravures Les Chinois inventèrent également le papier (en −206, sous la dynastie des Han Occidentaux), ce qui permit, avec l'imprimerie de diffuser rapidement et à moindre coût des ouvrages en tout genre, puis à partir du XIe siècle, sous la dynastie Song du Nord, pour imprimer les billets de banque, ou des publicités, des cartes à jouer ou divers autres objets du quotidien commencèrent à être imprimés. On sait que les Arabes se sont appropriés cette technique lors d'une bataille avec les Chinois dans l'actuel Xinjiang. Expansion de l'empire Mongol de 1206 à 1294 Les Mongols qui ont conquis et dirigé la Chine sous la Dynastie Yuan fondée par Kubilai Khan, au XIIIe 2.2 La Renaissance 3 siècle ont également eu accès à cette technique et avaient l'habitude de déplacer techniciens et techniques d'un bout à l'autre de leur empire, le plus vaste jamais créé, étendu jusqu'en Europe de l'Est et en Afrique du Nord à l'Ouest, et en Corée et Sibérie à l'Est. Bien que de nombreuses techniques venues d'Orient, parmi lesquelles de nombreuses découvertes en ma- thématiques (chiffres dits arabes, l'algèbre), les armes (trébuchet, armes à feu, arbalète), le papier, le moulin à vent et autres techniques orientales soient arrivées en Europe à l'époque des croisades et des échanges qui ont suivi, il n'y a pas de preuve formelle que cette tech- nique ait été introduite en Occident par la route de la soie. Certains spécialistes supposent que la technique de la xylographie a été réinventée dans la vallée du Rhin soit en Europe du Nord, la localiser plus finement est impossible.[réf. nécessaire] Le Bois Protat[4], la plus ancienne matrice occidentale en bois, est datée autour de 1380 : plus précisément, il s’agit du fragment d'une planche en bois de noyer (0,60 x 0,23 cm), qui fut exécutée à Laives, canton de Sennecey (Saône-et-Loire) en Bourgogne et qui représente sur une face « Le Centurion et les Deux Soldats » et sur l'autre, « L'Ange de l'Annonciation[5] ». Signalons aussi le Saint Christophe retrouvé dans la bibliothèque de Buxheim col- lé sur un manuscrit de 1423[6]. La xylographie précède l'imprimerie. Les techniques de gravure sont très liées au support, car celui-ci doit être peu onéreux pour que l'utilisation d'un original recopiable soit intéressante, d'où l'importance de l'introduction du pa- pier. L'évolution de la production xylographique va donc suivre le développement de l'imprimerie. 2.2 La Renaissance 2.2.1 En Europe du nord La gravure sur bois se développe parallèlement à l'utilisation du papier vers 1400. Elle permet de repro- duire des estampes en grande quantité et touche un pu- blic populaire. La gravure sur cuivre, permettant des re- productions plus détaillées, est plus onéreuse et s’adresse à des commanditaires cultivés. Elle se généralise à partir de 1430 dans la vallée du Rhin et profite des techniques de l'orfèvrerie : Schongauer et Dürer sont orfèvres de for- mation. Il est difficile avant Schongauer d'attribuer les œuvres : on désigne ces graveurs anonymes le plus souvent « par le nom de leur manière[6] » : • Le Maître de 1446, première gravure au burin en Allemagne (Flagellation, Kulturforum, Berlin). • Le Maître E. S., actif entre 1450 et 1467 : 313 gra- vures sur divers thèmes. Son alphabet sera souvent imité par d'autres graveurs. • Le Maître aux Banderoles, actif de 1460 à 1467[7]. • Le Maître des Cartes à jouer, peut-être plus peintre qu'orfèvre[8], développe les ombres par des hachures parallèles, soit une soixantaine d'œuvres conservées au Kupferstichkabinett (Dresde) et à la Bibliothèque nationale de France (Paris). • Le Maître du Livre de Raison (Hausbuchmeister) appelé aussi Maître du Cabinet d'Amsterdam est actif entre 1465 et 1505. Il semble inaugurer la pointe sèche sur zinc ou étain : 80 gravures sont répertoriées avec des « effets picturaux et de clair- obscur[6] ». • Martin Schongauer, actif entre 1471 et 1491, est le premier monogrammiste auquel on peut associer un nom. Il innove dans la technique du burin. Ses œuvres sont remarquables pour la prédominance de la ligne de contour et l'alternance des zones claires et sombres (la Montée au Calvaire, Fondo Corsini, Rome). • Israhel van Meckenem (1450-1503) « ...figure par- mi les burinistes les plus prolifiques de l'époque avec six cents gravures dont trois quarts sont des copies[6] ». (Jésus et les docteurs de la foi, Pinaco- teca Nazionale, Bologne) • Daniel Hopfer • Albrecht Dürer, formé par Martin Schongauer, sera le plus innovant des graveurs rhénans. • Hans Baldung grave sur bois Les Sorcières en 1510. Il se distingue par la netteté du trait et le ton drama- tique de ses compositions. On lui doit un portrait de Martin Luther en 1521 (Chevaux sauvages, Fondo Corsini, Rome). • Urs Graf (1485-1528), originaire de Suisse, est l'un des premiers à utiliser l'eau-forte dont le procédé est attribué à Wenceslas d'Olmütz (1496). « Avide d'expérimentation, il reprend la « manière criblée », nouvelle appellation de l'opus interrasile[6]. » • Albrecht Altdorfer (1480-1538), élève le paysage au rang d'entité artistique autonome. Il est le premier à utiliser l'eau-forte pour accentuer les variations de la lumière. • Lucas Cranach l'Ancien (1472-1553) sera peintre et graveur : il invente la technique du camaïeu à deux bois. Les bois gravés lui serviront pour la propa- gande luthérienne et pour les illustrations de livres uploads/Histoire/ gravure.pdf
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- Publié le Oct 12, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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