Trimestriel - octobre - novembre - décembre 2008 - N° 12 - Bureau de dépôt : Li
Trimestriel - octobre - novembre - décembre 2008 - N° 12 - Bureau de dépôt : Liège X Monsieur le Ministre, votre sentiment sur ces 20es Journées du Patrimoine ? Les Journées ont rencontré, cette année encore, un vif succès. De 70.000 visiteurs en 1989, l’événement n’a cessé de croître pour comptabiliser 368.318 visites lors de l’édition 2008. Il apparaît évident que la météo exécrable du samedi a largement perturbé ces « Journées » qui, sans cela, auraient tout aussi largement dépassé les 400.000 visites en bénéficiant d’un temps de saison. Le lancement de l’expérience des « nuits blanches » a aussi été concluant. Les différents sites ouverts de nuit et proposant des activité culturelles ont rencontré un succès étonnant. La thématique de cette année, « patrimoine et culture », a montré encore que les deux matières sont indissociables et je continue à plaider pour leur rapprochement institutionnel, pour une politique davantage cohérente. Précisément, nous évoquions au printemps un accord de coopération conclu avec votre collègue de la Culture. En effet, lors d’un gouvernement conjoint Région/Communauté le 18 avril, nous avons adopté un accord de coopération permettant de faciliter la finalisation de grands dossiers relatifs à des infrastructures culturelles installées dans des monuments classés sur le territoire wallon. C’est une réforme que certains suggéraient depuis plusieurs années. Sa première concrétisation aura été le bouclage budgétaire du dossier de l’Émulation à Liège que j’ai rendu public le 10 septembre. Une autre réforme vient également de se concrétiser en collaboration avec la Communauté… Oui, nous enregistrons actuellement les premières inscriptions à une maîtrise complémentaire en conservation et restauration du patrimoine. Tous les acteurs du secteur savent qu’il s’agit là d’une innovation extrêmement importante : l’ensemble des Académies universitaires et des Hautes Écoles d’Architecture dispenseront conjointement à titre expérimental, en partie au Centre de la Paix-Dieu qui en a pris l’initiative, des cours de très haut niveau à l’attention prioritairement des futurs architectes du patrimoine. Je remercie au passage tous ceux qui ont contribué à la mise en place de ce programme dont ma collègue Marie-Dominique Simonet en charge de l’Enseignement supérieur, mais aussi tous les représentants des établissements concernés qui ont participé ces derniers mois à de multiples réunions de travail pour obtenir ce résultat. Et cela bouge aussi dans le secteur de l’archéologie ? J’ai tenu à assainir et à consolider ce secteur en engageant au sein de l’Administration wallonne ou de l’Institut du Patrimoine wallon, sous réserve de la réussite d’examens très sérieux qui ont eu lieu en septembre, plus d’une soixantaine de personnes (archéologues, dessinateurs, techniciens, ouvriers…). Je m’étais engagé à mettre fin au recours systématique à des partenaires extérieurs (fait dénoncé d’ailleurs par la Cour des Comptes). Cette mesure vise à offrir à nos meilleurs archéologues un cadre de travail stable et c’est aussi, en effet, une révolution dans le secteur. Peut-on parler aussi d’une révolution à propos de la réforme du Certificat de Patrimoine ? Le mot est peut-être un peu fort, mais il est vrai que bon nombre de propriétaires ou d’investisseurs dénonçaient la longueur de ce processus, qui sera à l’avenir simplifié et raccourci. Des délais seront imposés à l’Administration, les demandeurs seront responsabilisés et fixeront le calendrier des réunions en fonction de l’évolution de leur projet. Le texte a été arrêté par le Gouvernement fin juillet, il est soumis à la concertation et sa version finale devrait être adoptée fin d’année. Un commentaire sur la réforme - également - de la Commission des Monuments, Sites et Fouilles ? La restructuration de la composition et du fonctionnement de cette instance d’avis, effective également depuis juillet, poursuivait le même but : simplifier et raccourcir les processus consultatifs. Tout cela va dans le même sens d’un service plus rapide aux investisseurs potentiels, propriétaires, communes ou promoteurs, pour autant que le monument soit respecté dans les limites du raisonnable c’est-à-dire sans empêcher sa réaffectation voire son simple usage. L’extension des missions de l’Institut du Patrimoine wallon date, elle aussi, de juillet dernier. Le décret que le Parlement a adopté fin juillet scelle l’option prise en 2005, de confier à l’Institut du Patrimoine wallon la politique de sensibilisation en matière de patrimoine, dont les publications, un choix que les résultats ont déjà conforté. D’autre part, sur ma proposition, le même décret confie à l’IPW un rôle de conseil en réaffectation de monuments auprès de l’ensemble des propriétaires et le soin de mener des actions de sensibilisation auprès des opérateurs ou de particuliers désireux d’investir dans notre riche patrimoine, au-delà du seul patrimoine menacé. J’espère des premiers résultats d’ici un an sur ce plan. On ne peut pas ne pas évoquer les moyens d’action du secteur. Les moyens d’action, ce sont les structures et les hommes et femmes qui s’y investissent bien sûr, et les budgets. J’avais tenu à donner un signal au secteur dès mon entrée en fonction en obtenant une hausse du budget de 38 à 38,5 millions d’euros à l’initial 2008, hausse minime c’est vrai mais dans le contexte budgétaire actuel, hausse quand même. Cet été, je suis heureux d’avoir encore pu augmenter ces moyens à l’occasion de l’ajustement budgétaire 2008. Et nous faisons mieux encore pour 2009, puisque avec 43,8 millions d’euros, le secteur retrouve les moyens qui étaient les siens voici 6 ans. Nous pourrions clôturer en revenant aux Journées du Patrimoine 2009 ? J’en ai annoncé le thème : « Patrimoine et modernité : du XXe siècle au IIIe millénaire ». Il permettra de souligner l’apport des nouvelles technologies à la réaffection des monuments, de mettre en exergue les courants architecturaux du siècle passé et d’épingler, pour les dernières décennies (avec l’aide de l’Ordre des Architectes), ce que pourrait être le Patrimoine wallon de demain, celui qui se construit sous nos yeux. Interview du Ministre du Patrimoine Comme l’année dernière à pareille époque, nous avons interrogé le Ministre Jean-Claude Marcourt au lendemain des Journées du Patrimoine. La Lettredu Patrimoine Institut du Patrimoine wallon • Rue du Lombard, 79 • 5000 Namur BELGIë - BELGIQUE P.B./P.P. B - 78 Bureau de dépôt 4099 Liège X P501407 1 21,2 38,5 34,2 38 37,7 37,2 38,4 42,7 42 42,2 18,4 16,8 15,7 13,6 13,4 7,1 32,4 26,7 27,5 45,9 43,3 43,8 Quoi de mieux pour inaugurer ces vingtièmes Journées du Patrimoine axées sur le thème « Patrimoine et Culture » que l’inauguration d’un musée qui a pour écrin des monuments historiques protégés et du plus haut intérêt ? Le Musée de la Vie wallonne à Liège, entièrement rénové, a donc ouvert ses portes ce vendredi 12 septembre et a également accueilli, pour l’occasion, l’inauguration officielle de la vingtième édition des Journées du Patrimoine. Après la séance académique menée par Jean-Claude Marcourt, Ministre en charge du Patrimoine, Jean Barthélemy, Président des Journées du Patrimoine et Paul-Émile Mottard, Député Provincial en charge de la Culture et du Tourisme, le grand public a pu déambuler dans les vastes salles du Musée de la Vie wallonne, installé dans le couvent des Frères mineurs remontant au XVIIe siècle, la maison Chamart de la même époque ainsi que l’église Saint-Antoine érigée durant le premier quart du XIIIe siècle et enrichie d’une façade monumentale baroque au XVIIIe siècle. Après l’ambiance feutrée des concerts aux accents jazzy proposés au Musée, place à l’ambiance électrisée qui régnait dans le Forum de Liège pour faire un triomphe au groupe liégeois des Gauff’ qui accueillaient pour l’occasion une multitude de guest stars. 2.000 personnes ont ainsi profité gratuitement du concert et par la même occasion ont pu admirer sous un angle un peu insolite les staffs, stucs et dorures du plus pur style Art déco ornant la salle. Ces 20es Journées du Patrimoine ont rencontré, cette année encore, un vif succès. De 70.000 visiteurs en 1989, l’événement n’a cessé de croître pour comptabiliser près de 370.000 visiteurs lors de l’édition 2008 et ce, malgré la météo désastreuse du samedi. Les visiteurs se sont notamment pressés dans les salles de concert ou de spectacles, musées ou encore lieux exceptionnellement ouverts. Citons par exemple le Grand Théâtre ou le Manège à Verviers qui ont accueilli respectivement 1.500 et 1.000 personnes. Les curieux se sont également bousculés à l’Opéra de Liège (1.000 visites guidées). À Namur, le Théâtre royal a même dû refuser du monde ! Soulignons en cette année anniversaire la mise sur pied pour la première fois des « Nuits blanches » du patrimoine qui ont connu un franc succès en accueillant plus de 26.000 personnes. Vingt grandes villes, en plus des très nombreuses animations organisées à Liège dès le vendredi, ont organisé de très nombreuses activités culturelles dans ou autour des monuments ouverts exceptionnellement de nuit. Concerts, balades contées, expositions et visites guidées sont venus illuminer cette nuit du 13 septembre. Focus sur la prochaine édition Comme le veut la tradition, à l’heure de tirer le bilan, le Ministre du Patrimoine a annoncé le thème qui sera mis en exergue lors de la 21e édition des Journées du Patrimoine des 12 et 13 septembre 2009 : « Patrimoine uploads/Histoire/ lettre-du-patrimoine-12.pdf
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- Publié le Dec 13, 2022
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