Trimestriel - janvier - février - mars 2008 - N° 9 - Bureau de dépôt : Liège X
Trimestriel - janvier - février - mars 2008 - N° 9 - Bureau de dépôt : Liège X Août 1988 : la matière des Monuments et Sites, dépendant de la Communauté fran- çaise depuis les années ‘70, est transférée vers la Région wallonne, à l’occasion de la troisième grande réforme de l’état qui régionalise entre autres la Politique éco- nomique, les Travaux publics, les Transports en commun par bus et tram, etc., conférant enfin à la Région wallonne des compéten- ces nettement plus importantes (en termes budgétaires notamment) que celles qu’elle gérait déjà depuis 1980. Par la même oc- casion, cette nouvelle phase de la réforme de l’état (après celles de 1970 et de 1980) décide également la régionalisation du Service national des Fouilles. Feu l’ancien vice-Premier ministre André Cools, grand amateur d’archéologie (on l’a vu sur des chantiers de fouille à l’ancienne abbaye de Stavelot), qui sera assassiné trois ans plus tard, n’est pas étranger à cette régionalisa- tion de la politique du patrimoine immobi- lier. Les Ministres régionaux (on parlait alors d’Exécutif et non de Gouvernement wallon) prennent en charge les nouvelles matières à partir du 1er janvier 1989 et c’est ainsi que la politique régionale du Patrimoine, intégrée à celle de l’Aménagement du territoire, aura alors pour premier titulaire Albert Liénard, auquel succédera Robert Collignon de 1992 à 1999 (avec un intermède de feu André Baudson de février ‘93 à juin ‘95). Vingt-et-un mai 1989 : les premières Jour- nées du Patrimoine sont organisées en Wallonie (ainsi qu’à Bruxelles autour d’un programme commun). Elles sont présidées par Jean-Louis Luxen, qui en a été l’initiateur, auquel Jean Barthélemy succédera dans ce rôle à partir de 1991 et jusqu’à... aujourd’hui. Dès 1990, le président des Journées peut compter sur l’enthousiasme et le travail ex- ceptionnels d’une organisatrice hors pair, Nicole Plumier, elle aussi toujours respon- sable aujourd’hui du Secrétariat permanent des Journées du Patrimoine créé en 1993 au sein du Ministère de la Région wallonne (plus précisément de la Division du Patri- moine de la DGATLP) et transféré début 2005 à l’Institut du Patrimoine wallon, qui lui trouva en catastrophe des locaux dans ses bâtiments de la Paix-Dieu à Amay. Mais cela, c’est l’histoire récente... Entretemps, les Journées wallonnes du Patrimoine sont devenues un modèle reconnu dans tous les autres pays européens, que l’IPW présenta même voici peu en Lithuanie à l’invitation des organisateurs de ce pays. Dès 1991, des activités transfrontalières avec la Sarre, la Rhénanie-Palatinat, le Grand-duché de Luxembourg et la Lorraine sont mises sur pied sous forme de grands circuits. Le cap des 200.000 visites est atteint dès l’édition de 1992 et à partir de l’année suivante, les Journées sont placées sous un thème : parcs et jardins historiques en ‘93, patrimoine in- dustriel en ‘94, patrimoine civil public en ‘95, patrimoine rural en ‘96, archéologie en ‘97. Tous les monuments furent à la fête lors des dixièmes Journées en 1998, avant que vienne le tour du patrimoine moderne et contemporain en ‘99, « au fil de l’eau », puis « des idées » et enfin « du labeur » de 2000 à 2002, châteaux et demeures privées en 2003, la réaffectation des monuments en 2004, patrimoine médiéval en 2005, la ci- toyenneté en 2006 et le patrimoine militaire l’année dernière. On retiendra aussi, de ce bref survol inaugu- rant « l’année des vingt ans », l’organisation depuis 1995 de la « Journée des organisa- teurs », la participation au concours pho- tographique international EPIM à partir de 1997, la collaboration avec le groupe TEC depuis 1999, « les lundis du Patrimoine », pour les jeunes, de 2000 à 2004 puis la mise en place depuis 2005 de la journée « Jeunesse et Patrimoine » autour du 18 avril, le cap des 300.000 visites atteint en ‘95, celui des 400.000 trois ans plus tard, les 520.000 visites de 2003... Pour la vingtième édition de ce qui est devenu la plus grande manifestation culturelle wallonne de chaque rentrée de septembre, le Ministre Jean-Claude Marcourt a voulu associer, dans le thème de l’année, « Patrimoine et culture », mais il a également pris l’initiative d’une part de relancer pour cette édition une collaboration interrégio- nale, d’autre part de proposer au Conseil de l’Europe de s’associer à cet anniversaire. Le programme de l’autom- ne 2008 devrait donc comprendre une manifestation commune des trois Régions début septembre et, fin octobre, dans les trois Régions, une manifestation du Conseil de l’Euro- pe associant tous les coordinateurs européens des Journées. Nous y reviendrons en temps utiles comme il se doit, tout comme sur le programme wal- lon des JP et tout particulièrement les « Nuits blanches du Patrimoine », le samedi 13, et la nuit inaugurale du vendredi 12, qui promettent d’être tout à fait exception- nelles et auxquelles fera écho, fin d’année, un ouvrage anniversaire déjà en chantier lui aussi. Quant aux vingt années de la régionalisation de la matière décidée en août 2008, c’est début 2009 évi- demment, puisque le transfert ne fut effectif qu’au 1er janvier ‘89, qu’elle sera l’occasion de faire le point sur deux décennies d’une politique wallonne. Celle-ci a incontestablement bénéficié en tous cas de sa prise en charge par les autorités régionales, qui y ont vu souvent un pont entre les matières culturelles restées commu- nautaires et un facteur d’identité et de fierté appréciable (songeons au récent ouvrage sur les Cent merveilles de Wallonie). Sans entrer prématurément dans les détails, on rappellera seulement quelle a été la croissance du budget consacré en Wallonie à la politique du Patrimoine sur ces vingt dernières années, avec une multiplication par six, entre ‘89 et ‘99, des moyens transférés en ‘88, puis une stabilisation autour de 37 millions d’euros annuels ces dernières années, avec une tendance récente à la hausse confirmée en 2008 et, espérons-le, au budget 2009. Tout cela s’est traduit sur le terrain des réalisations, comme chacun sait, avec un appui citoyen qui ne s’est jamais démenti en deux décennies. Si on ajoute que la 20e édition des Caius sera organisée, en Wallonie, le 27 novembre 2008, « l’année des vingt ans » portera vraiment bien son nom. 2008 : l’année des vingt ans La Lettredu Patrimoine Institut du Patrimoine wallon • Rue du Lombard, 79 • 5000 Namur BELGIë - BELGIQUE P.B./P.P. B - 78 Bureau de dépôt 4099 Liège X P501407 évolution du budget « Patrimoine » en Région wallonne depuis 1988 (exprimé en millions d’euros) © IPW 1 21,2 38,5 34,2 38 37,7 37,2 38,4 42,7 42 42,2 18,4 16,8 15,7 13,6 13,4 7,1 32,4 26,7 27,5 45,9 43,3 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 In memoriam Luc-Francis Genicot Le Professeur Luc-Francis Genicot, décédé au mois de juillet dernier, a mené une grande carrière universitaire à l’Université catho- lique de Louvain, mais aussi – ce qui est moins connu – durant quelques temps, à l’Université de Liège. En tant qu’éminent spécialiste de l’histoire de l’architecture, il a également mis sa haute compétence au service du Patrimoine de Wallonie. Par la suite, il a participé à la réalisation des diffé- rents volumes de la collection Architecture rurale en Wallonie. Ainsi, dès les années 1970 et le début des années 1980, il a collaboré étroitement aux neuf premiers volumes de la collection Le patrimoine monumental de la Belgique. Wallonie. C’est lui également qui, en 1996, a assuré, avec d’autres, la coordination de l’ouvrage de prestige Le patrimoine rural de Wallonie. La maison paysanne. Plus ré- cemment encore, il a, aussi avec d’autres, assumé la coordination scientifique des cinq volumes d’inventaires thématiques Donjons médiévaux de Wallonie, 2000-2004. Dans la foulée de ce travail d’inventaire est parue en 2002 une remarquable monographie toujours placée sous la direction de ce grand chercheur : Les tours d’habitations seigneuriales du Moyen Âge en Wallonie. Analyse archéologique d’une typologie. Pour mener à bien tous ces projets, le Professeur Genicot savait s’entourer des meilleurs spécialistes qu’il avait groupés au sein de la Cellule de Recherche en Histoire et en Archéologie du Bâtiment (CRHAB), asbl qu’il présida jusqu’à sa disparition. Entamée avec les services de la Commu- nauté française, puis, à partir de 1989, avec ceux de la Région wallonne, la collaboration active du Professeur Luc-Francis Genicot s’est poursuivie avec l’Institut du Patrimoine wallon lorsque celui-ci a été chargé de la politique de sensibilisation du grand public au patrimoine. Outre de nombreuses notices et un important chapitre de synthèse dans le livre de prestige Le patrimoine médiéval de Wallonie, le Professeur Genicot avait en- tamé, avec l’asbl CRHAB, un inventaire des églises paroissiales construites entre 1830 et 1940 et ce, dans une perspective de ra- tionalisation de la gestion de ces édifices dans un avenir relativement proche. Très peu de temps avant son décès, l’Institut du Patrimoine wallon a pu informer le Profes- seur Genicot non seulement que les deux premiers tomes de cet inventaire, consacrés uploads/Histoire/ lettre-du-patrimoine-9.pdf
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- Publié le Apv 10, 2021
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