Du 16e au 18e siècle • Les guerres d’Italie • La Renaissance • Les guerres de R
Du 16e au 18e siècle • Les guerres d’Italie • La Renaissance • Les guerres de Religion • Vers la monarchie absolue • Les Lumières Les trois siècles qui s’écoulent entre la restauration du pouvoir royal sous Louis XI (1461-1483) et la Révolution française (1789-1799) peuvent être regroupés sous le nom d’Ancien Régime. Cette période marque la culmination du pouvoir royal en France, notamment sous le règne de Louis XIV (1643-1715), soutenu par la noblesse et le clergé. Trois phases essentielles se détachent : la Renaissance du 16e siècle, l’Age classique du 17e siècle et enfin les Lumières du 18e siècle. Chacune de ces périodes est riche d’inventions dans les arts, les lettres et la vie intellectuelle, mais elles révèlent aussi des troubles économiques et sociaux profonds. La Renaissance est l’époque de la redécouverte des valeurs antiques des grandes civilisations grecques et romaines, des courageux voyages maritimes et de la rencontre avec l’autre. En même temps, c’est aussi l’époque de graves conflits internes entre catholiques et protestants. L’Age classique favorise l’avènement des grandes œuvres, fait triompher la raison, mais les rivalités européennes sont exacerbées par des guerres continuelles, les sujets du royaume sont exploités, comme le sont les peuples d’outre-mer par l’esclavage. Le siècle des Lumières fait entrer le pays dans le cycle du progrès et des sciences, les philosophes défendent un esprit libre et tolérant, dénoncent la tyrannie; pourtant, la fracture entre riches et pauvres s’agrandit, les uns (bourgeois et marchands) s’enrichissent tandis que les autres (paysans et ouvriers) s’appauvrissent, jusqu’à ce que la crise de 1789 vienne faire tout basculer. Ces trois siècles sont une période cruciale pour le royaume de France, pour le devenir européen et mondial, ils préparent les mutations fondamentales des 19e et 20e siècles d’un monde en marche vers la modernité. Les guerres d’Italie En 1491, le jeune Charles VIII, qui succède à son père Louis XI, réalise une unité que le royaume de France n’avait jamais connue jusque là. A la suite du siège de Rennes par les armées françaises, Anne, duchesse de Bretagne, consent à se marier au roi de France. Grâce à cette union, cette province occidentale longtemps indépendante rejoint la couronne des Valois. Toutefois, ce mariage ne produira pas d'héritier et le trône reviendra plus tard à une autre branche des Capétiens, les Orléans. Charles VIII ne se contente pas de la Bretagne, il rêve surtout de reconquérir le royaume de Naples, qui a autrefois appartenu à la France par héritage. Son règne de neuf années sera ainsi placé sous le signe de la guerre avec le voisin du sud, et les guerres d’Italie, qu’il commence en 1495, vont durer jusqu’en 1559. D’abord victorieux à Naples, Charles VIII doit abandonner la ville un an plus tard, face à une ligue qui regroupe les Vénitiens, le duché de Milan et les armées du pape. En 1498, son successeur Louis XII, un Orléans, reprend les guerres d’Italie : après des succès initiaux, il est lui aussi contraint de se replier et de renoncer à ses conquêtes dans la péninsule. Au terme d’une paix relative de quelques années, François 1er (1515-1547), nouveau roi de France, enregistre dès l’année de son couronnement une victoire éclatante à Marignan, non loin de Milan, en 1515. A ce moment, il est devenu évident que même si le théâtre des batailles se situe en Italie, l’enjeu véritable est la domination du sud de l’Europe, de son réseau de routes commerciales, essentiel pour les échanges et la vitalité économique du pays. Les principaux acteurs du conflit sont le royaume de France et la Bourgogne, la province renégate alliée de l’Autriche et où règne Charles Quint, l’héritier de Charles le Téméraire. Au-delà de cette rivalité se profilent les disputes religieuses qui apparaissent entre les partisans de la Réforme et les fidèles de l’Eglise de Rome. Ces disputes vont plonger la France dans un climat de guerre civile durant la seconde moitié du 16e siècle. La Renaissance Les expéditions d’Italie ont exercé un effet puissant sur la France, à tel point que le 16e siècle est celui de sa Renaissance. L’Italie, par sa position géographique, ses activités commerciales, est largement ouverte sur les riches sociétés méditerranéennes et orientales; à la suite de la prise de Constantinople par les Turcs ottomans en 1453, une vague de réfugiés de savants et d’intellectuels fuient vers la péninsule, apportant avec eux la brillance et les savoirs de l’Empire byzantin; par ailleurs, l’Italie porte toujours en elle les traces des grandes civilisations antiques de Grèce et de Rome, qui continuent d’inspirer la vie intellectuelle et artistique. Les rois français sont tout simplement impressionnés par cette grandeur du passé de l’Italie et l’éclat de son présent. François 1er fait venir d’Italie des savants, des artistes ainsi que des architectes qu’il assigne à résidence pour produire les joyaux architecturaux de cette époque : les châteaux de la Loire, et notamment Blois et Chambord, dont la construction a demandé plus de vingt ans (1519-1540). Léonard de Vinci est également invité à la cour de François 1er pour participer à la décoration des châteaux. Le grand artiste meurt près d’Amboise, avec le roi de France à son chevet. Dans la seconde moitié du 16e siècle, avec le début de la construction du Louvre à Paris (1546-1559), un style moins flamboyant voit le jour, il est le fait d’artistes français à la recherche de plus d’ordre et de symétrie dans les volumes et les proportions, annonçant ainsi l’art classique du siècle suivant. D’autre part, les voyages maritimes, porteurs de perspectives neuves pour les sociétés européennes, sont encouragés par l’essor des techniques de navigation et la volonté d’accéder à de nouvelles sources de richesse : Christophe Colomb accoste en Amérique en 1492; Vasco de Gama découvre la route des Indes par le sud de l’Afrique en 1498; l’expédition de Magellan (1519-1522) traverse le Pacifique et prouve la sphéricité de la Terre; Jacques Cartier fonde en 1534 les premières colonies françaises au Canada. La vie intellectuelle et littéraire joue également un rôle essentiel dans l’effervescence culturelle de la Renaissance. De multiples facteurs se combinent pour favoriser l’avènement d’une pensée humaniste dont les fondements reposent sur l’établissement de faits et d’évidences et non plus sur des croyances et des dogmes. Dans un climat de redécouverte des sciences disciplinaires (astronomie, physique, mathémathiques) des civilisations grecques et romaines pré-chrétiennes, la traduction latine de la Bible est remise en question par des philologues qui ont accès au texte original en hébreu. Du côté des écrivains, alors que la langue française devient obligatoire dans tout texte officiel à partir de 1539 (Ordonnance de Villiers-Cotterêts), la littérature est en pleine effervescence. Après les poèmes désabusés et sarcastiques de François Villon, l’ancêtre des poètes français (Lais, 1456; Le Testament, 1461), l’humanisme et l’Antiquité relancent la production littéraire, qui bénéficie largement pour sa diffusion de l’invention de l’imprimerie (près de 50.000 ouvrages sont imprimés à Lyon et à Paris au cours du 16e siècle). Clément Marot (1496-1544) invente de nouvelles formes poétiques (Blason du beau tétin, 1536) et est plusieurs fois condamné et forcé à l’exil pour hérésie. Marguerite de Navarre (1492-1549), soeur de François 1er, avec l’Héptaméron (1559), publié après sa mort, s’inspire du Décaméron de Boccace (1353) pour produire une oeuvre d’analyse des sentiments selon une perspective féministe; Rabelais (1494-1553), le premier représentant de la tradition littéraire iconoclaste en France, s’amuse et ironise sur la soif de connaissances de ses contemporains, mais aussi sur leurs croyances (Pantagruel, 1532; Gargantua, 1535); la poésie de Ronsard (1524-1585) et celle de du Bellay (1522-1560) renouvellent la langue française en définissant des normes littéraires strictes (Ronsard, Odes, 1550; Sonnets pour Hélène, 1578; du Bellay, Défense et Illustration de la langue française, 1549); enfin, Michel de Montaigne (1533-1594), un noble de de Bordeaux, publie en 1580 Les Essais, oeuvre unique et fondamentale qui définit de manière remarquable les enjeux humanistes principaux de la Renaissance : appel à la tolérance, refus du dogme, recherche de la connaissance, relativisme culturel devant nécessairement émerger de la découverte de nouveaux continents. Ces paroles de sagesse ne sont guère entendues toutefois, le royaume de France est à ce moment plongé dans une guerre civile violente qui étouffe ces idées généreuses. Les guerres de Religion En 1534, au cours d’une nuit du mois d’octobre, des affiches sont posées partout sur les murs de France, jusque sur la porte de la chambre de François 1er. Ces "placards" dénoncent le pape, l’accusant de blasphémer, le traitant de vermine et de menteur. Cette affaire est le symptôme de la guerre des religions qui émerge en France et en Europe. Les thèses de l’allemand Luther (1488- 1546) puis du suisse Calvin (1509-1564), les principaux théoriciens de la Réforme, ont convaincu une bonne part de la noblesse française - dont la soeur du roi, Marguerite de Navarre, et créent les conditions d’une rupture entre catholiques et protestants. Ces derniers jugent sévèrement les excès scandaleux de l’Eglise de Rome, ses superstitions et la corruption de ses prélats, son influence politique grandissante, renforcée par par les richesses uploads/Histoire/ du-16e-au-18e-siecle.pdf
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- Publié le Dec 02, 2022
- Catégorie History / Histoire
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