LA GUERRE OCCULTE EMMANUEL MALYNSKI ET LÉON DE PONCINS MCMXL = A la mémoire du
LA GUERRE OCCULTE EMMANUEL MALYNSKI ET LÉON DE PONCINS MCMXL = A la mémoire du Comte Emmanuel Malynski décédé à Lausanne le 17 mai 1938 PRÉFACE EMMANUEL MALYNSKI Emmanuel Malynski a passé trente années de son existence à observer sur place, à travers le monde, l’évolution du mouvement révolutionnaire moderne et il a mis au service de cette observation une intelligence d’une lucidité presque visionnaire. Né et élevé en Pologne russe à une époque où l’organisation sociale était encore presque féodale, il a vu la naissance et le développement du capitalisme industriel qui a abouti au bolchevisme. Pratiquement, il a ainsi vécu plusieurs siècles d’histoire, car cette évolution a débuté chez nous à la Renaissance pour n’acquérir son plein épanouissement qu’après la révolution française. Il a vu sur place l’effondrement du tsarisme et il a assisté en témoin au triomphe du bolchevisme. Redevenu Polonais à la suite de la reconstitution de la Pologne, il a vu l’application des réformes agraires qui ont suivi la grande guerre. Homme de sport, escrimeur réputé, pilote d’avion de la première heure, parlant et écrivant plusieurs langues avec une égale perfection, doué d’une culture prodigieuse et universelle, il n’est pour ainsi dire pas un coin du monde qu’il n’ait visité et étudié. Des Indes au Japon, il a parcouru l’Asie millénaire avant qu’elle ne fut complètement bouleversée par le contact de l’Occident. Il a observé sur place en Amérique les étapes du capitalisme et de l’industrialisme triomphant ; Il a connu tous les principaux ghettos d’Europe orientale, il a vu ceux de New-York et il est allé en Palestine observer le sionisme à l’œuvre. Il a regardé toutes choses avec l’objectivité d’un penseur qui observe sub specie Æternitatis et ses conclusions sont parmi les plus profondes qui aient été formulées sur la crise du Monde Moderne. Des années à l’avance, il a prévu et annoncé tout ce qui se réalise aujourd’hui, tellement en avance sur la pensée contemporaine qu’il est alors resté incompris. Un des tout premiers, avant même les célèbres études de Max Weber et de Werner Sombart, il a saisi l’essence profondément judaïque du capitalisme moderne et démontré les affinités qui l’unissent au Bolchevisme. Un des tout premiers, il a su voir l’appui involontaire que certains nationalismes suraigus apportaient à la subversion internationale. Un des premiers, il a pénétré l’essence métaphysique du mouvement révolutionnaire, montrant qu’il s’agissait d’une guerre religieuse, du choc séculaire et international de deux conceptions antagonistes du monde. * * * En 1935, vieilli et affaibli par une grave maladie, il m’avait confié la tâche de continuer et mettre au point son oeuvre interrompue. A cette effet, il m’avait remis les observations, notes et manuscrits, articles et livres qu’il avait accumulé au cours de toute une vie de voyages et d’études, me laissant carte blanche pour leur utilisation. De notre collaboration est né ce livre qui traite l’histoire secrète de la subversion, l’histoire terrible qui n’a jamais été écrite, mais qui commence à s’entrouvrir. J’aurais pu en étayer les affirmations sur des preuves documentaires, mais cela aurait trop alourdi un texte déjà nourri. Ceux qui le désirent trouveront la plupart de ces preuves dans mes autres ouvrages1. * * * Ce livre, par la nouveauté des aperçus historiques et par l’audace raisonnés des conceptions de Malynski, a suscité des enthousiasmes passionnés et des critiques violentes, ainsi qu’en témoignent de nombreuses lettres de lecteurs reçues à ce sujet. Il aurait été intéressant d’en publier quelques-unes et d’y répondre, mais cela aurait nécessité une longue étude et aurait allongé par trop un livre déjà dense. Je me suis borné finalement à le rééditer sans y rien changer, me réservant de le compléter par un nouvel ouvrage qui ne sera plus comme celui-ci l’histoire des principes révolutionnaires dans le monde moderne mais l’étude des principes eux-mêmes Ainsi, fidèle à la mémoire du Comte Malynski, je m’efforcerai d’achever son œuvre et de la perpétuer dans l’avenir. Août 1938. Léon de Poncins. LE XIXè SIÈCLE LA RÉVOLUTION EN MARCHE. 1 Dans S.D.N., Super État Maçonnique, j’ai utilisé un passage de La Guerre Occulte cadrant admirablement avec le texte maçonnique qui forme le fond de l’autre ouvrage. Ceux de nos lecteurs qui s’intéressent au chapitre traitant de la Conférence de Paris en trouveront toutes les preuves documentaires dans S.D.N. Super Etat Maçonnique, paru en 1936 aux éditions Beauchesne. 1 Toute l’histoire du XIXè siècle est marquée par l’évolution du mouvement révolutionnaire qui va de 1789 au bolchevisme russe. Cette lutte souterraine commença avec la Révolution française que soutinrent les "Illuminés" rassemblés au "convent" de Wilhemsbad sous la présidence du professeur bavarois Weisshaupt. Un quartier de la place assiégée déjà depuis quelques dizaines d’années, car elle l’était depuis Voltaire, Rousseau, l’Encyclopédie et la diffusion des Loges, et un des plus beaux quartiers, fut enlevé d’assaut et ses habitants furent mobilisés pour attaquer les quartiers environnants. Comme cela arrive dans les véritables sièges, cette partie de la cité fut reprise par les autres assiégés après des combats acharnés qui forment l’épopée napoléonienne. Les assiégeants se retirèrent et rentrèrent dans leurs repaires. Mais ils laissèrent dans la place un germe d’infection qui y demeura, et la France fut pendant le XIXè siècle l’enfant terrible de l’Europe. C’est en France que prenaient naissance les révolutions, sous le pseudonyme des idées libérales, nobles et généreuses, dont la réalisation graduelle modifiait insensiblement, au profit des éléments révolutionnaires, au premier rang desquels il faut placer les Juifs, la face du monde chrétien et la structure interne de la Société. Toute l’histoire profonde du XIXè siècle jusqu’à la guerre mondiale, fut l’histoire de cette lutte sourde et muette la plupart du temps entre les assiégeants qui savaient ce qu’ils faisaient et les assiégés qui ne se rendaient pas compte de ce dont il s’agissait. Ce processus a duré exactement un siècle et deux années, 1815-1917, et il a abouti à deux résultats : Le premier a été la conversion de la sixième partie du globe habité en un foyer révolutionnaire imprégné de F∴-M∴et de Judaïsme, où l’infection mûrit et prend conscience des forces qu’elle organise en toute sécurité en vue de la deuxième partie du programme. Le deuxième a été la transformation du reste de la planète en un milieu flasque, désarticulé et divisé intérieurement - comme la maison dont parle le Christ - par d’irascibles rivalités et haines de clochers. Il l’a rendue incapable de toute initiative d’ordre offensif et même défensif contre un ennemi dont les forces et l’audace se sont considérablement accrues et qui, sûr désormais de son immunité, peut attaquer toujours sans risque d’avoir jamais à se défendre lui-même. En définitive, cela a été l’élaboration d’un milieu mondial à ce point dominé par le capitalisme, anémié par la démocratie, détraqué par le socialisme et divisé par les nationalismes, qu’il n’est plus capable d’opposer la moindre résistance à cette attaque. En 1813, l’Europe traditionnelle et chrétienne se décida enfin à réagir solidairement contre la Révolution personnifiée par Napoléon. C’était bien contre la Révolution, non contre la France, en d’autres termes, comme si l’on disait contre la maladie dont est affectée une personne, non contre cette personne elle-même. La meilleure preuve qu’il en a été ainsi, c’est que le Congrès de Vienne n’a nullement abusé de sa victoire envers la France vaincue, qui n’a rien perdu de son territoire intégral en redevenant une grande monarchie honorable et honorée. Le monarque de droit divin de l’Europe ne faisait que réparer la faute capitale qui avait failli leur coûter leurs couronnes et qui aurait plongé leurs peuples dans les convulsions démocratiques un siècle avant le terme fixé par le destin. Cette faute a consisté en ce que tous les monarques ont rivalisé de myopie avec Louis XVI lui-même. Ce souverain continuait à ne voir que des mouvements accidentels de révolte, dus à des mécontentements occasionnels, dans ce qui était le commencement de l’ère révolutionnaire. Eux aussi n’avaient pensé qu’à des rivalités de clochers nationaux alors qu’ils auraient dû se mettre tous d’accord comme un seul homme et oublier leurs différends chroniques, qui n’étaient comparativement que des discordes de famille, pour écraser dans l’oeuf, et avant qu’il ait pu en sortir et rayonner, le péril qui menaçait le monde. Comme trop de nos contemporains, ils ne semblaient pas se rendre compte qu’un nouveau chapitre s’ouvrait dans l’histoire. La guerre par excellence du XIXè siècle sera celle des couches sociales superposées ; la guerre de la démocratie universelle contre l’élite universelle ; la guerre du Bas contre le Haut ; et la guerre du Très Bas contre le Très Haut en sera généralement le corollaire logique. Là où la démocratie aura triomphé, le Bas sera devenu le Haut et aura à se défendre contre quelque chose de plus Bas, lequel à son tour sera dans la même situation aussitôt arrivé au pouvoir et aux honneurs. Ce sera toujours en principe la guerre de la démocratie contre l’aristocratie relative et il en sera fatalement ainsi jusqu’au jour où l’on aura touché le fond. Seule, jusqu’à présent, la uploads/Histoire/ malynsky-poncins-la-guerre-occulte-pdf.pdf
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- Publié le Dec 01, 2022
- Catégorie History / Histoire
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