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Chapitre 3 - Humanisme et Renaissance Boudier Aurélien - 2e B - Page 1 I. La renaissance artistique A. L'art de la Renaissance, culture chrétienne et tradition antique 1. Les sujets religieux sont encore majoritaires La plupart des peintres des XVe et XVIe siècles s'inspirent de la tradition religieuse chrétienne. Leurs sujets d'étude portent sur les récits de l'Ancien et du Nouveau Testament. C'est le cas du peintre Véronèse qui réalise une toile mettant en scène le récit des Noces de Cana pour le réfectoire d'une abbaye ou encore de Michel-Ange qui n'hésite pas à proposer une représentation du divin sur le plafond de la chapelle Sixtine. Toutefois, l'évocation des sujets religieux rompt avec la tradition médiévale. Au Moyen Age, à la suite de la querelle iconoclaste, les règles artistiques imposent une disproportion des personnages pour répondre au commandement divin qui interdit "toute image de ce qui est dans le ciel et sur la Terre". Les artistes de la Renaissance se réapproprient les textes religieux et tendent au contraire à donner une image la plus réaliste possible de leurs sujets. 2. L'importance du voyage en Italie Pour les artistes comme pour les philosophes humanistes, le voyage en Italie est nécessaire à une bonne formation. Travaillant au contact des ruines de l'Empire romain, ils inscrivent parfois leurs sujets au centre de paysages antiques : le saint Sébastien de Mantegna est supplicié sur une colonne, au milieu de ruines antiques. La référence à l'Antiquité est parfois plus directe, comme L'Ecole d'Athènes de Raphaël. Les constructions architecturales intègrent elles aussi cette tradition. La façade Henri II du Louvre illustre cette tendance : les fenêtres sont encadrées de pilastres antiques. B. La Renaissance met l'homme au centre du système artistique 1. Nouveau statut de l'artiste et de l'œuvre d'art L'artiste est désormais considéré comme un ouvrier à part entière. Soutenu par de riches mécènes (princes, grands bourgeois ou puissants ecclésiastiques), il répond le plus souvent à une commande. En France, les règnes de François Ier et Henri II permettent l'ouverture de chantiers royaux qui représentent près du tiers des dépenses publiques. 2. La représentation des sujets profanes L'homme est désormais un sujet digne d'étude : les artistes ne s'interdisent plus la représentation de scènes profanes mettant en valeur les activités de leurs temps. Ce constat peut être fait chez les artistes italiens (une scène de bataille par Paolo Ucello), mais aussi chez les flamands (Les Epoux Arnolfini de Van Eyck, ou les activités de commerce chez Quentin Metsys dans Le Changeur et sa femme). C. L'art intègre les apports des scientifiques humanistes 1. L'apport des recherches mathématiques Les mathématiques sont utilisées pour les tableaux autant que pour les constructions architecturales. Les artistes de la Renaissance insistent sur la perspective en élaborant les constructions pyramidales de leurs toiles (L'Ecole d'Athènes de Raphaël). Chapitre 3 - Humanisme et Renaissance Boudier Aurélien - 2e B - Page 2 Ils intègrent le nombre d'or, nombre un peu mystérieux que l'on rencontre en mathématiques depuis l'Antiquité. Il apparaît dans certaines fresques de la Chapelle Sixtine à Rome, Léonard de Vinci fait remarquer son existence dans les proportions du corps humain (la divine proportion). En outre, le "rectangle d'or" sert de mesure à la construction des fenêtres de la Cour carrée du Louvre. 2. L'apport de la médecine et de l'anatomie La médecine progresse à cette époque grâce à la pratique de la dissection. Léonard de Vinci s'y intéresse et élabore de nombreuses planches d'anatomie. Avec lui, de nombreux artistes peignent et sculptent le corps humain de la manière la plus réaliste possible. La statuaire antique est une fois encore source d'inspiration. II. L'humanisme, une nouvelle vision du monde A. Naissance et diffusion de l'humanisme 1. 1453, une date charnière dans l'histoire européenne Si l'activité intellectuelle ne s'est pas arrêtée au Moyen Age, le milieu du XVe siècle marque toutefois une rupture dans l'histoire culturelle de l'Europe. 1453 voit la fin du conflit franco-anglais qui a contrarié et donc appauvri les relations entre intellectuels. La même année, le flux de réfugiés de l'Empire byzantin fuyant l'avance des Turcs, devient de plus en plus important en Italie. Ils apportent avec eux les textes des philosophes antiques oubliés depuis des siècles en Occident. Les conditions politiques nécessaires au renouveau des idées intellectuelles semblent assurées. Elles s'ajoutent à des conditions techniques favorables : en 1453, Gutenberg publie sa première Bible. 2. Des conditions propices à la diffusion de l'humanisme La multiplication des ateliers typographiques va de pair avec celle des ouvrages imprimés. Les écrivains antiques et contemporains acquièrent alors une audience plus large qui dépasse le lectorat traditionnel des clercs. Sensibles à ces innovations, certains princes (François Ier, Henri VIII), de riches bourgeois commerçants (Laurent de Médicis) ou encore de puissants ecclésiastiques (le pape Jules II) s'entourent de philosophes et d'artistes qu'ils aident par une politique de mécénat très active. Ainsi la communauté humaniste est hétéroclite. Unie par une même révérence pour les auteurs antiques et une curiosité pour tous les domaines de la science, elle utilise le latin pour échanger à travers toute l'Europe. B. Les champs d'action des humanistes remettent en question l'ordre établi 1. Les sciences expérimentales Certains savants humanistes orientent leurs recherches vers les sciences de la nature. La médecine progresse alors grâce à une meilleure compréhension du corps humain rendue possible par la multiplication des dissections. D'autres s'intéressent à l'organisation de l'univers : c'est le cas de Copernic qui soutient l'héliocentrisme. Il est soutenu par l'Italien Giordano Bruno qui envisage par ailleurs un univers infini. S'opposant ainsi aux théories admises par l'Eglise, il est condamné au bûcher. Chapitre 3 - Humanisme et Renaissance Boudier Aurélien - 2e B - Page 3 2. Pédagogie, théologie: Les conséquences de la révolution humaniste L'éducation est à la base de la philosophie humaniste des Français Rabelais ou Montaigne : ces savants considèrent que toutes les facultés humaines méritent d'être valorisées. Aussi préconisent-ils un dosage équilibré entre l'acquisition de connaissances, le travail de réflexion et l'exercice physique. Ainsi devient-on "honnête homme", l'idéal humaniste. Cette valorisation de la réflexion personnelle remet en cause la mainmise traditionnelle de l'Eglise sur les champs du savoir et n'est pas sans rapport avec les tentatives de réformes religieuses qui se succèdent alors (protestantisme). Certains théoriciens comme Machiavel ou Thomas More utilisent leur connaissance intime des cours européennes pour élaborer des ouvrages politiques. L'un cherche à conseiller au mieux les princes sur la manière de conserver le pouvoir (Le Prince), l'autre imagine un Etat utopique ou communauté des biens et tolérance religieuse seraient un gage de paix perpétuelle (L'Utopie). III. L'imprimerie et la redécouverte de l'Antiquité A. Invention de l'imprimerie 1. Les progrès de l'industrie du papier L'invention de l'imprimerie est facilitée par les progrès de l'industrie du papier. En effet, pour écrire, on utilisait jusqu'au XVe siècle du parchemin, qui n'était ni assez mince, ni assez souple pour pouvoir passer dans des pressoirs. Le papier de chiffon avait été inventé par les Chinois, et transmis par les Arabes à l'Occident. Mais il restait un produit rare et coûteux. Progressivement, la technique de production de ce papier de chiffon se perfectionne. La qualité de la matière première (faite d'un mélange de lin et de chanvre) est améliorée ; on remplace les meules par des maillets, qui broient plus efficacement cette matière première. Enfin, on améliore la qualité de la colle, pour donner au papier un aspect plus lisse. Les progrès de cette industrie papetière ont lieu d'abord en Italie, puis se diffusent dans toute l'Europe. Le papier voit son prix baisser de manière significative : il est bientôt quatre à cinq fois moins cher que le parchemin. 2. L'invention du procédé de l'imprimerie Jusqu'à la fin du XVe siècle, les livres étaient manuscrits, c'est-à-dire écrits à la main par des copistes. Leur diffusion était donc très réduite. L'invention de l'imprimerie va bouleverser cette situation. La première technique d'imprimerie consistait à graver le texte en relief sur une planche de bois, à encrer les lettres et à appliquer cette planche sur du papier. Mais les lettres n'étant pas mobiles, elles ne pouvaient pas servir pour d'autres textes. L'invention des caractères mobiles est mise au point par l'allemand Johannes Gutenberg dans son atelier de Mayence, entre 1450 et 1455. Le procédé est le suivant : dans une sorte de moule représentant les signes de l'écriture, on fait fondre de l'étain ou du plomb. Les caractères ainsi fabriqués sont ensuite enduits d'une encre noire et grasse. Puis on les presse contre le papier pour qu'ils laissent leur empreinte. Les caractères étant mobiles, on peut les réutiliser. C'est vers 1455 que Gutenberg achève grâce à cette technique son premier livre imprimé : il s'agit d'une Bible de 1 282 pages. Chapitre 3 - Humanisme et Renaissance Boudier Aurélien - 2e B - Page 4 3. La diffusion de l'imprimerie L'imprimerie gagne rapidement les autres pays d'Europe. Le roi de France Charles VII envoie à Mayence Nicolas Janson pour se renseigner sur cette nouvelle technique. Il s'établit ensuite comme imprimeur à Venise. Des imprimeurs uploads/Histoire/ 03-2b-chapitre-3-humanisme-et-renaissance.pdf

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  • Publié le Fev 15, 2021
  • Catégorie History / Histoire
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