ECONOMIE K3 Vous disposez ci-dessous d’une synthèse issue d’un rapport sur le c
ECONOMIE K3 Vous disposez ci-dessous d’une synthèse issue d’un rapport sur le conseil national de la productivité de juillet 2019. 1/ Retrouvez la structure (le plan) de cette synthèse et exposez-en les idées principales. 2/ Analysez le graphique ci-dessous 3/ Comment pouvez-vous intégrer cette analyse dans la synthèse ci-dessous ? 4/ Rappelez la méthodologie de la rédaction de synthèse pour les sujets de concours BCE. La productivité mesure l’efficacité productive d’un pays et on peut la cerner en utilisant soit la productivité du travail mesurée par la valeur ajoutée par travailleur (ou par heures travaillées), soit la productivité globale des facteurs (PGF) qui mesure l’efficacité combinée du travail et du capital. Celle-ci correspond donc à l’augmentation de la quantité de facteurs de production utilisée. La France est un pays avec un niveau élevé de productivité semblable à celui de l’Allemagne. En revanche, les deux mesures de productivité ont ralenti en France et dans l’OCDE depuis la fin des années 1990. Certains voient dans ce ralentissement les signes d’une faiblesse persistante de la demande ou d’un excès d’épargne au niveau mondial, d’autres y voient un ralentissement simple du progrès technologique que certains considèrent cependant comme temporaire. Le point commun à ces positions divergentes est que le ralentissement de la productivité en France s’explique principalement par des facteurs communs à l’ensemble des pays développés. Tout d’abord, la structure productive s’est orientée vers des secteurs à plus faible productivité que sont les services par rapport à l’industrie. Depuis les années 2000, c’est cependant plutôt le ralentissement de la productivité au sein des secteurs qui a contribué au ralentissement global. Deuxièmement, la contribution des technologies de l’information et de la communication (TIC) à la croissance s’est essoufflée depuis le début des années 2000. Ce phénomène est d’abord lié au ralentissement du progrès technique dans le secteur même des TIC, mais également au fait que les gains issus des changements organisationnels provoqués par ces nouvelles technologies et la réallocation de l’activité vers les entreprises les plus à même de les mobiliser ont perdu en intensité. Il n’est pas exclu que la productivité rebondisse sous l’effet de nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle, l’informatique quantique ou l’exploitation de la puce 3D ; ou avec la montée en puissance des gains liés aux TIC actuelles, qui peuvent mettre du temps à être mobilisées pleinement. Troisièmement, l’affaiblissement de la productivité globale s’est accompagné d’une plus grande dispersion des productivités entre entreprises. Sa croissance est plus faible au sein des branches où les divergences de productivité sont les plus prononcées, ce qui pourrait être le signe d’une mauvaise allocation des ressources. La divergence accrue pourrait s’expliquer par un essoufflement de la diffusion technologique, due notamment à une difficulté croissante à la maîtriser. Par ailleurs, d’autres éléments ont pu également jouer un rôle mais pour lesquels un débat demeure. Par exemple, la baisse structurelle des taux d’intérêt a pu contribuer à la baisse de la productivité en rendant rentables des entreprises ou des investissements moins productifs qu’auparavant. En outre, l’augmentation des niveaux de concentration et de concurrence sur les marchés a pu influer sur la productivité en réduisant les incitations aux investissements et à l’innovation. Ainsi, le ralentissement de la productivité observé en France s’explique d’abord par de nombreux facteurs communs aux économies avancées, mais d’autres facteurs sont plus spécifiques à notre pays. Mais des caractéristiques spécifiques peuvent expliquer un ralentissement plus marqué en France Premièrement, nous mettons l’accent sur les compétences de la main-d’œuvre en France plus faibles que la moyenne de l’OCDE et sans guère d’amélioration. Cela pose particulièrement problème compte tenu des exigences croissantes liées à l’évolution de la technologie. Le système d’éducation français est caractérisé par un écart de compétences selon les origines sociales plus important que dans les autres pays. Les compétences des adultes sont inférieures à la moyenne des pays participant aux enquêtes de l’OCDE, avec une déqualification au fil de la vie active, notamment par manque de formation continue et en particulier chez les salariés les plus précaires. La France souffre également d’un retard en matière de compétences « comportementales » (soft skills). De plus, la France présente une inadéquation marquée entre les compétences des salariés et celles requises par les postes qu’ils occupent. Les enquêtes sur la qualité du management et des pratiques organisationnelles au sein des entreprises révèlent en outre un score moyen de la France dans ce domaine. Le World Management Survey suggère notamment que les entreprises françaises sont moins performantes sur les aspects « humains » du management plutôt que sur les techniques de production. Deuxièmement, certaines caractéristiques du système productif français peuvent nuire à la productivité. L’écart constaté entre les entreprises à la frontière technologique et les autres en termes de gains de productivité est plus marqué en France dans les services moins qualifiés non exposés à la concurrence internationale. Par ailleurs, le niveau de productivité des entreprises les plus performantes dans ce secteur en France est inférieur à celles des pays les mieux placés, contrairement à ce qu’on observe dans le secteur manufacturier et les services qualifiés. D’autre part, les entreprises françaises accusent un retard dans l’adoption et la diffusion des TIC, ce qui pourrait notamment s’expliquer par ces mêmes insuffisances en matière de management et de compétences. Une moindre fluidité du marché du travail pourrait également jouer un rôle, tout comme la présence plus nombreuse de barrières réglementaires sur le marché des produits. En limitant la pression concurrentielle, ces barrières réduiraient l’incitation à mobiliser les technologies les plus performantes et à investir. Plus globalement, les performances françaises en matière d’innovation apparaissent nettement inférieures à celles des principaux pays européens en pointe dans ce domaine. Cela pourrait être lié à un niveau de dépense nationale dans la R & D inférieur aux objectifs de la Stratégie de Lisbonne, en particulier du fait de la faiblesse de l’investissement privé – une faiblesse qui provient essentiellement de la structure du système productif moins orienté vers l’industrie que chez nos partenaires. L’efficience des dépenses de R & D en France est en question et certains pointent notamment de moindres interactions entre recherche publique et secteur privé. Enfin, d’autres facteurs idiosyncratiques pourraient expliquer les spécificités françaises, sans toutefois que leurs effets aient encore été clairement identifiés. La protection de l’emploi pourrait limiter l’adaptabilité des entreprises au renouvellement technologique mais elle pourrait à l’inverse encourager la productivité des salariés et l’investissement des entreprises dans le capital humain. Le poids plus important des impôts de production en France a pu peser sur la dynamique de productivité. Enfin, le choix des multinationales françaises de localiser leurs sites de production à l’étranger pourrait nuire aux gains de productivité mesurés sur le territoire national. Ces questions feront l’objet de travaux à venir du Conseil national de productivité. uploads/Industriel/ economie-k3.pdf
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- Publié le Dec 28, 2021
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