22 – TRANSPORTS & LOGISTIQUE – OCTOBRE 2012 S U P P L Y C H A I N Selon les c
22 – TRANSPORTS & LOGISTIQUE – OCTOBRE 2012 S U P P L Y C H A I N Selon les chiffres 2010 diffusés par ECR France, le taux de rupture moyen en linéaire était de 13 %. Ce chiffre, en légère augmentation depuis 2007, correspond à un enjeu financier de grande envergure, puisqu’il représente 6,6 % du chiffre d’affaires des produits de grande consommation, ce qui correspond à près de 4 milliards d’euros annuels pour les hypermarchés, soit une perte de 2 millions d’euros par an par magasin. Ces chiffres à eux seuls ont de quoi susciter l’intérêt de la part de la grande distribution, mais plusieurs facteurs externes sont eux aussi venus influencer les développements Supply. Contextes réglementaire et économique, impact environnemental, diversification de l’offre proposée, essor des technologies numériques, envolée de l’e-commerce… Autant de facteurs qui ont poussé la distribution à se démarquer dans le domaine de la Supply Chain. Même si la grande distribution française a joué un rôle de pionnier dans de nombreux projets logistiques, face à nos voisins anglo-saxons, de nombreuses pistes restent à explorer. Blandine Bergeret analyse avec d’éminents experts l’influence de cet acteur majeur sur la Supply Chain moderne. La grande distribution dans la Supply Chain © Lionel Barbe, Carrefour OCTOBRE 2012 – TRANSPORTS & LOGISTIQUE – 23 de la mise en place de TMS, réorganisation des tournées, utilisation de véhicules propres), ainsi que le développement, encore timide, du trans- port multimodal (rail-route principalement, encore bloqué par des contraintes identifi ées dans une étude ECR : faiblesse de l’offre de transport multi- modal, remise à niveau en cours de l’infrastructure ferroviaire). L’essor des technologies numériques a eu un effet à la fois sur les modes de consomma- tion (possibilité pour un consommateur d’avoir accès à l’offre, de comparer et de commander 24h/24, 7 jours/7) et sur les systèmes de gestion interne des entreprises (cloud computing, logiciels en mode SaaS, capacité de traitement des don- nées – big data). Les organisations ont dû ainsi s’adapter pour devenir plus réactives, plus agiles et être capables d’apporter aux consommateurs des réponses plus personnalisées et différenciées. Pour résumer, les développements récents vont dans le sens d’une meilleure utilisa- tion des ressources logistiques (mutua- lisation), d’une prise en compte accrue des contraintes en - vironnementales (multi-modalité) et d’une collaboration accrue entre parte- naires (échange de données). » délais de paiement à ses fournisseurs, a eu un impact majeur sur l’importance de la fonction Supply Chain, notamment dans la réduction des stocks pour dégager de la trésorerie. Mais si elle a joué un rôle d’accélérateur dans la mise en œuvre d’actions Supply Chain, ce n’est pas le seul facteur. Pour Mathieu Genoud, Se - nior Manager Supply Chain Strategy chez Deloitte, « la hausse des carburants et la prise de conscience croissante des enjeux environnemen- taux ont dirigé les acteurs de la grande distribution vers le redesign de leur schéma logistique (suppression des intermédiaires, optimisation du positionnement des entre- pôts à l’amont et à l’aval…) et la recherche de solutions innovantes de moyens de transport (camions électriques, développement du fret et des canaux fl uviaux). » Le Directeur Général d’ECR France poursuit l’ar- gumentation en notant que « sont apparues des actions d’optimisation transport (développement « Le contexte réglementaire, avec la loi LME (Loi de Modernisation de l’Economie), adoptée en 2008, a été l’un des déclencheurs de la baisse des stocks chez les distributeurs. L’émergence du Cross-Dock et de la mutualisation logistique (transport, entre- posage entre fournisseurs, centres de consolida- tion…) a été une des réponses à cette volonté de réduire les niveaux de stock dans la chaine d’ap- provisionnement » déclare Xavier Hua, Directeur Général d’ECR France. En effet, la LME, qui a imposé à la grande distribution de réduire les La nécessité de nouveaux schémas logistiques des Approvisionnements, marque un nouveau tournant. En cette période de recherche per- manente d’économies et d’exigence toujours plus grande dans la réduc- tion des coûts de distribu- tion et de stockage, ce nouveau processus de livrai- son est en effet amené à se développer. La GMA, une sorte de co-voi- turage, ou plus précisément de co-camionnage, consiste à livrer en commun des pro- duits vendus par divers four- nisseurs à un distributeur. En effet, grâce à cette mise en commun de la livraison de produits issus de plusieurs industriels, qui peuvent être parfois concurrents, la fréquence de livraison ainsi que le remplissage des camions sont opti- misés. Cela assure au distributeur la réduction de ses coûts liés au stockage et contribue pour les deux partenaires à la diminution des rup- tures et à la plus grande fraîcheur des produits. GPA ET GMA « Du côté de l’environnement économique, la baisse du pouvoir d’achat et le durcissement de la concurrence ont poussé les grands distri- buteurs à réduire leurs coûts, augmenter leur productivité et faire baisser les prix d’achat. Après avoir tiré le maximum de leurs four- nisseurs et pour ne pas trop les fragiliser, les grands distributeurs se sont tournés vers les solutions de coopération » constate Mathieu Genoud du cabinet de Consulting Deloitte. Après le déploiement de la GPA dans les années 2000, où la grande distribution atten- dait de ses fournisseurs la prise en charge de l’approvisionnement de ses dépôts de distri- bution selon des objectifs (taux de service et niveau de stock essentiellement) préalable- ment défi nis, la GMA, Gestion Mutualisée Au niveau opérationnel, les acteurs de la grande distribution française apparaissent comme des leaders d’innovation dans bien des domaines de la Supply Chain. Les apports de la grande distribution à la Supply Chain PLATE-FORME Fournisseur 1 Chantier d’éclatement : palette mono-magasin multi-fournisseurs Dispatching Fournisseur 2 Fournisseur 3 Fournisseur 4 Rayon 1 Rayon 2 Rayon 3 Rayon 4 MAGASIN PLATE-FORME Fourniss seur 1 Chantier d’éclatement : palette mono-magasin multi-fournisseurs Dispatching Fourniss seur 2 Fourniss seur 3 Fourniss seur 4 Rayon 1 Rayon 2 Rayon 3 Rayon 4 MAGASIN J J+1 La GMA permet à plusieurs fournisseurs de livrer en commun le même distributeur Mathieu Genoud, Deloitte Collaboration accrue entre partenaires et modes alternatifs à la route font partie de la nouvelle donne logistique. Ici sur le Port Autonome de Strasbourg Dr arGon ConSuLTinG 24 – TRANSPORTS & LOGISTIQUE – OCTOBRE 2012 S U P P L Y C H A I N des données-produits standardisées et synchronisées quasiment en temps réel. L’échange d’informations est facilité par l’utilisation d’un support dématérialisé, la fi che produit élec- tronique, qui compte plus de 180 critères d’identifi cation marketing (libellé, marque, format, type de lot…), commerciales (date ou fi n de référencement) et logistiques (paletti- sation, poids, dimension, DLUO…). Avec la mise en place des catalogues électroni- ques, la majorité de la grande distribution est alignée sur une même solution dans les échan- ges de données et parle d’une seule voix à ses four- nisseurs » conclut Benjamin Couty, responsable Echan- ges Elec troniques chez GS1 France. Un langage global et commun s’est instauré entre industriels et distributeurs grâce à GS1 France qui, via des groupes de travail, a créé une dynamique afi n que les fournisseurs et la grande distribution collaborent et se concertent sur la mise en œuvre des standards d’échange de don- nées. « Partant du principe qu’avant toute transaction commerciale, les données de base doivent être alignées, GS1 France, né en 1972, La GDS : pour parler la même langue a été l’organisme fédérateur qui a organisé la concer tation entre industriels et distri buteurs pour la mise en place des données standardisées. Des enseignes telles que Pro- vera, Galec, Ca - si no et Carrefour ont été les pion- niers de la fi che produit électro- nique » déclare Alain Tardy, Directeur Déploiement de GS1 France. Aujourd’hui, en France, cinq enseignes sur huit de la grande distribution échangent avec les fournisseurs des don- nées-produits via la GDS (Global Data Synchronization ou Syn- chronisation des informations produits), qui se substitue aux échanges d’informations sur les produits (fi ches techniques ou fi ches articles), réalisés auparavant par mail. « Les catalogues électroniques permet- tent aux industriels d’échanger avec leurs clients Alain Tardy 1- Enregistrement de la fiche produit GS1 Global Registry Fournisseur Client Catalogue éditeur (SDP) Catalogue souscripteur (RDP) 2- Demande de synchronisation 3 - Synchronisation poussée 4 - Confirmation de la synchronisation poussée 2- Demande de synchronisation Les catalogues électroniques permettent aux industriels d’échanger en temps réel avec leurs clients des données-produits standardisées et synchronisées D’aPrÈS GS1 Benjamin Couty OCTOBRE 2012 – TRANSPORTS & LOGISTIQUE – 25 « Avec le boom du e-commerce, de nouveaux canaux de distribution impliquant des schémas logistiques spécifi ques sont également apparus. Ainsi, dans les zones urbaines, les grands acteurs ont tous investi le segment de la livrai- son directe au consommateur, historiquement un modèle exclusivement Business to Business. L’arrivée sur le marché d’AuchanDirect, de Télémarket pour Système U, d’Ooshop pour l’enseigne Carrefour… dédiés au Business to Consumer, a nécessité la mise en œuvre d’en- trepôts dédiés à proximité des hypermarchés classiques » note Mathieu Genoud. e-Commerce et émergence de nouveaux uploads/Industriel/ sdfqsdfqs.pdf
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- Publié le Sep 06, 2021
- Catégorie Industry / Industr...
- Langue French
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