CHAPITRE II LECTURE ATTENTIVE DU TEXTE §1. COHÉRENCE DU TEXTE Les phrases du te

CHAPITRE II LECTURE ATTENTIVE DU TEXTE §1. COHÉRENCE DU TEXTE Les phrases du texte sont réunies entre elles de façon à obtenir un tout cohérent. On entend par la cohérence textuelle l'ensemble de liens (lexicaux, syntaxiques et logiques) qui existent entre les unités du texte. I. Les moyens d'obtenir un texte cohérent sont multiples. La cohérence thématique consiste à parler du même sujet tout en évitant la répétition constante des termes. Pour le faire on a recours aux procédés lexicaux (synonymes, métaphores, métony- mies) et aux pronoms (personnels, démonstratifs, possessifs). La métaphore est un procédé de langage qui consiste à remplacer dans le proces- sus de désignation un objet par un autre qui lui ressemble. Le pays entre dans une nouvelle campagne électorale. La course a démarré. L'emploi du mot course pour désigner une campagne électorale constitue une mé- taphore. Or cet emploi est tellement usagé que la métaphore n'est plus perçue en tant que telle. La métonymie est un procédé de langage qui consiste à remplacer dans le pro- cessus de désignation un terme par un autre, ce dernier étant lié au premier par des rapports de cause à effet, de contenant au contenu, d'une partie à l'ensemble, etc.1 Par exemple, dire Le Matignon a pris la décision... au lieu de Le Conseil des Ministres a pris la décision... est une métonymie. Les pronoms sont un des moyens principaux permettant d'éviter la répétition des termes tout en assurant la cohérence textuelle. Cependant le maniement des pronoms exige une certaine habileté. Il faut prendre garde à ne pas rendre l'exposé ambigu par le mauvais usage des termes et l'emploi abusif des pronoms. 1 Voir Appendice §3. II. La cohérence thémo-rhématique prévoit l'enchaînement des idées lorsque le nouveau (le rhème) de la phrase précédente devient le point de départ (le thème) de la phrase suivante et ainsi de suite. Dans ce cas-là aussi les termes peuvent être repris ou remplacés par des synonymes ou des pronoms. Un simple enchaînement linéaire est pourtant rare. Le plus souvent les éléments du texte entretiennent entre eux des rapports beaucoup plus compliqués. D'où le rôle prépondérant joué par les connecteurs1. 8-r E X E R C I C E 1. Les deux paragraphes suivants tirés de l'article Faut-il craindre VAméri- que ? parlent de ce pays. Relevez dans le texte les moyens à l'aide desquels ce pays est désigné. Identifiez ces moyens. Face à l'énigme américaine les motifs de perplexité ne manquent pas. Dans ses relations avec le reste du monde, en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient, voire en Eu- rope, la « république impériale » n'a cessé d'accumuler les fautes. Après avoir mis en échec la SDN 2 en refusant d'entériner une institution pourtant créée par le président Wilson3, les États-Unis contribuent aujourd'hui à paralyser l'ONU4. Il n'en reste pas moins que, dans des circonstances décisives, ce peuple insolent a fait triompher les droits de l'homme. Si les victoires de l'Oncle Sam sont parfois contestables, une dé- faite des États-Unis n'a jamais été une victoire de la liberté. En politique intérieure, la bannière étoilée semble également partir en morceaux. Le problème noir y laisse une déchirure ouverte. Aux yeux de l'Européen moyen, les écarts de salaires atteignent, outre-Atlantique, des seuils insupportables. 9-T E X E R C I C E 2. Les phrases suivantes ont été rendues incompréhensibles par le mauvais emploi des pronoms. Récrivez ces phrases de façon à éviter toute ambiguïté des pro- noms. ι. La communication entre les jeunes et leurs grands-parents n'est pas toujours aisée. Ils prennent parfois pour leur parler un ton pédagogique et moralisateur. 2. L'article sur ce problème a été écrit par un jeune rédacteur. Il en a étudié les différents volets. Mais il a été ensuite presque entièrement refait par le chef de rubri- que. E X E R C I C E 3. Dans le fragment suivant observez l'enchaînement thémo-rhématique des idées. Quels sont les procédés employés pour reprendre les termes ? La croissance dépend de l'augmentation de la productivité. L'augmentation de la productivité dépend des innovations dans la conception et dans ses applications. Ces applications prennent la forme d'une industrie à forte intensité de capital, aux dépens 1 Voir Appendice §i. 2 SDN (Société des nations) — Лига наций. 3 Wilson Thomas Woodrow — président des USA de 1913 à 1921. 4 ONU (Organisation des nations unies) — Организация объединенных наций. de l'industrie à forte intensité de main-d'œuvre. Cela se traduit par des licenciements dans le secteur à forte intensité de main-d'œuvre, notamment parmi les travailleurs sans qualification ni formation. Le chômage prolongé entraîne la marginalisation so- ciale. La marginalité représente un secteur fonctionnellement superflu où les pers- pectives d'amélioration sont rares. Cette marginalité individualise le risque. Le risque réduit l'efficacité des programmes d'aide aux déclassés. Les pathologies sociales qui s'étendent absorbent une part croissante de fonds publics. Ces dépen- ses grèvent les frais généraux du secteur social. Ceux qui restent dans le monde du travail sont imposés, afin de faire face à l'augmentation des dépenses sociales. Pour absorber ces coûts, il faut accroître la productivité et développer l'innovation. Le cer- cle se répète à une échelle toujours plus grande. 8-ТГ E X E R C I C E 4 . Évitez la répétition du terme par différents moyens. ι. Nombreuxsont les médecins qui prêchent une alimentation saine et équilibrée. Or, pour avoir ce genre d'alimentation il faut disposer de légumes et de fruits frais. 2. La population du Globe ne cesse d'augmenter. Cette augmentation est due aux progrès de la science et de la médecine. Cette augmentation touche surtout les catégories les plus pauvres et les affecte sensiblement. E X E R C I C E 5 . Lisez le texte suivant et relevez tous les moyens servant à relier les élé- ments du texte entre eux (procédés lexicaux, pronoms, connecteurs). La notion de « travail noir » n'est pas toujours facile à définir. En effet, où finit le « bricolage », le « coup de main » donné à un ami ? Où commence le travail illégal ? D'autre part, celui-ci bénéficie souvent de la complicité générale : même les entrepre- neurs du bâtiment hésitent souvent à le dénoncer. Il faut bien dire aussi que beau- coup de travaux ne seraient sans doute pas réalisés s'il n'existait pas. Quant à celui qui le fait exécuter, il y trouve de toute évidence un avantage de coût, et peut être aussi un meilleur contact avec le travailleur. La répression est donc très difficile. Sbnr E X E R C I C E 6 . Les phrases d'un texte court vous sont données ci-dessous en désordre. Retrouvez l'ordre logique des phrases de façon à obtenir un texte cohérent. Le texte a pour titre Qu'est-ce que les Lumières ? ι. Les hommes de science et de culture se battent pour que la plus grande partie de l'humanité puisse accéder aux lumières du savoir. 2. La raison doit promouvoir le progrès sous toutes ses formes et doit contribuer à l'amélioration de la vie (extension de la vaccination, progrès de l'hygiène). 3. L'Encyclopédie — dont les rédacteurs sont d'Alembert et Diderot — est en ce sens un projet exemplaire des Lumières : elle est le remède contre la maladie du siè- cle, l'obscurantisme. 4. On appelle époque des Lumières ce moment de la seconde moitié du XVIIIe siè- cle européen où les écrivains et philosophes, affirmant une confiance absolue dans le pouvoir de la raison, veulent être les guides spirituels de temps nouveaux. 5. Largement illustrée, elle doit permettre à tous de s'initier aux nouvelles décou- vertes scientifiques et techniques. 6. Et c'est avec un espoir total et une confiance absolue que les hommes croient au progrès qui est une idée toute neuve en Europe. 7. Mais les Lumières ne se contentent pas de vouloir faire reculer l'ignorance. § 2 . CONNECTEURS La structure d'un texte argumentatif est l'organisation logique de ses idées. Elle est soulignée par la présence de mots de liaison — appelés aussi connecteurs — qu'il est important de maîtriser pour bien comprendre le raisonnement de l'auteur ou pro- duire un texte bien structuré. Les mots de liaison, très nombreux, expriment des valeurs différentes : valeur ad- ditive, consécutive, concessive, causale etc. Ces mots servent à relier les termes d'une proposition, plusieurs propositions ou les parties d'un texte. On distingue quatre ty- pes de mots de liaison : conjonctions de coordination {mais, ou, et, donc, car, etc.), adverbes (d'abord, enfin, pourtant, au contraire, etc.), conjonctions de subordination (parce que, bien que, à condition que, etc.) ; prépositions (sans, grâce à, à cause de, malgré, etc.). À ceci s'ajoutent de nombreux verbes, noms et adjectifs pouvant aussi servir d'articulateurs logiques (il en découle que.., cela revient à, à ceci s'oppose, cela a pour effet, la cause en est, etc.). Enfin, les rapports logiques peuvent être exprimés par des moyens syntaxiques tels que la proposition participiale, les propositions jux- taposées, etc.1 I. Pour exprimer la progression ou l'énumération, on emploie les termes suivants : premièrement, deuxièmement, etc. uploads/Industriel/lire-et-resumer-p-39-82-lecture.pdf

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