a : rectangle noir avec croix noire .................. Der Flaneur und die Mass
a : rectangle noir avec croix noire .................. Der Flaneur und die Masse b : rectangle noir avec croix rouge.................. Die Ware [La marchandise] c : croix jaune couchée .................................................................. spleen d : croix jaune debout .......................................... politische Reaktionen e : croix rouge debout ............................................................ Nouveauté f : triangle marron.... Verfemung des Organischen [Proscription de l’organique] g : disque jaune avec croix noir ................................................ Jugendstil h : triangle bleu ................................ Ewige Wiederkunft [Éternel retour] i : disque violet avec croix noire ................................ aesthetische Passion j : croix violette couchée .................................... die Dirne [La prostituée] k : rectangle rouge l : disque bleu avec croix noire .................................... Physiognomisches m : rectangle bleu avec croix noire n : rectangle noir avec trait violet.......................................... Melancholie o : ovale vert et plein avec croix noire ........................................ Allegorie p : rectangle jaune et plein avec cercle noir.................... chtonisches Paris q : disque noir ................................................................................ ennui r : croix bleue couchée ............................................................ der Dandy s : cercle bleu avec croix noire.................................... Fortschritt [Progrès] t : rectangle bleu ...................................................................... der Heros u : rectangle violet et plein ............ Rebell und Spitzel [Espion, mouchard] v : ovale marron avec croix noire ...................................... perte d’auréole w : ligne verte ondulante ...................................................... Dante-Note x : rectangle rouge avec croix noire .... Sensitive Anlage [Disposition sensible] y : triangle rouge plein........................................................ Gautier-Note z : croix verte debout .................................................................... Lesbos a1 : cercle rouge ...................................................................... Rezeption a1’ : cercle rose .......................................................... Rezeption generell b1 : croix marron couchée ............ Literarischer Markt [Marché littéraire] c1 : croix jaune debout entre crochets noirs d1 : rectangle noir e1 : cercle vert avec croix noire.................................. Rettung [Sauvetage] f1 : quart de cercle rouge [ou rectangle rouge] .......................... Tradition La liasse “k” du Passagen-Werk © Éditions Pontcerq, 2016 ISBN : 978-2-919648-19-1 Éditions Pontcerq 9, rue du Nivernais 35000 Rennes pontcerq@gmail.com www.pontcerq.fr Walter Benjamin La liasse “k” du Passagen-Werk pontcerq Préface de Marc Berdet [La Commune] Crédits photographiques (couverture) : Walter Benjamin Archiv, Aka- demie der Künste (Berlin, Luisenstraße). Manuscrit du Passagen- Werk : bandelettes de liasses. (Remerciements pour son accueil et son aide à Nadine Werner, juillet 2016.) Marc Berdet Walter Benjamin et la Commune À la mémoire de Philippe Ivernel (1933-2016) Le texte de Walter Benjamin sur la Commune de Paris 1 est plein d’embûches, de chausse-trappes et de double-fonds. Ce n’est d’ailleurs même pas un texte. Or ces quelques mots pourraient suggérer — et cela d’autant plus si l’on connaît un peu les habi- tudes du philosophe allemand — qu’il s’agirait, ici comme ailleurs, d’une tactique d’écriture voulue : celle, « parataxique », utilisée par bien des juifs alle- mands de l’entre-deux guerres, dans une affinité se- crète avec le récit utopique de l’époque classique. Un modèle d’écriture « entre les lignes » partagé par des opprimés qui ne peuvent pas s’exprimer direc- tement dans la langue des vainqueurs, ou qui — ce qui est la même chose pour notre auteur — ne veu- lent pas se soumettre aux canons dominants de la communication. S’agirait-il alors de la stratégie « oblique » d’un persécuté cherchant à faire passer 9 des messages à des amis dotés d’une oreille plus fine que le commun, sans trop attirer l’attention ni sur lui, ni sur eux ? Cela aurait pu être le cas. Le philosophe alle- mand est connu en effet pour la sublime sobriété de son style qui frise parfois l’ésotérisme — au point qu’un ami (Brecht) lui reprocha les « métaphores judaïsantes » qui grevaient ses meilleurs écrits (les Thèses). Mais le texte qui nous occupe ici est d’un autre type. Fragmentaire, il ne l’est pas au sens des jeunes romantiques allemands de l’époque révolu- tionnaire, avec leurs aphorismes comme des « hé- rissons » ou des chevaux de Troie, fermés sur eux-mêmes pour mieux contenir des mondes prêts à éclater à la figure de qui ouvrait leurs livres. Il ne l’est pas non plus au sens de « thèses » sur la ligne de front politico-philosophique, comme les Thèses sur Feuerbach de Marx, qui sont au XIXe siècle (en 1845) ce que les Thèses sur le concept d’histoire seront pour le XXe siècle (en 1940) : une récapitulation sai- sissante de la situation historique juste avant d’en- trer dans la bataille 2. Qui n’est pas familier dudit 10 Livre des passages (1927-1929 puis 1934-1940) — « livre » qui n’est pas plus un livre que le texte de Benjamin que nous proposons est un texte — sera étonné de découvrir ici, pêle-mêle, des citations presque toujours sans aucun commentaire, et par- fois doublées d’une remarque énigmatique comme une note de régie. « La commune » n’est pas le chapitre d’un livre, pas même le brouillon d’un tel chapitre, mais une « liasse » (Konvolut), c’est-à-dire un ensemble de fiches de travail qui n’étaient destinées à personne d’autre qu’au besogneux d’un ouvrage jamais achevé. On y trouve, comme dans un inventaire à la Borges : non pas l’analyse classique de Marx, mais une lettre à Engels datée de 1854, dix-sept ans avant la Commune ; un hommage ambigu à 1871 par un socio-démocrate allemand, en 1896 ; une citation tirée d’un manuel d’histoire de l’enseignement se- condaire de 1919 ; une coupure de presse saint-si- monienne de 1830 ; deux extraits d’une monographie d’Engels de 1933 ; une critique de théâtre de 1871 ; une phrase d’un essai réactionnaire 11 de 1872 ; trois extraits de revues prises dans le com- bat culturel antifasciste de l’époque (1935-1936) ; un témoignage de Nadar (1900) et une colère d’Ib- sen (1905) ; trois mystérieuses citations d’un ma- gistrat se faisant l’historien de la Commune en 1928 ; quatre anecdotes sans source ; une descrip- tion de caricature au Cabinet des Estampes de la Bi- bliothèque nationale de France ; et cinq ou six observations au cours d’une exposition organisée par la Mairie de Saint- Denis en 1935. Que voulait faire Benjamin avec ces notes aussi disparates, de provenances aussi diverses, dans un paysage poli- tique aussi contrasté ? Y a-t-il quelque part une quelconque indication 3 ? De 1871 à… 1793 De fait, il existe une phrase de la main de Ben- jamin, en k1,3, la seule peut-être de toute la liasse qui soit véritablement un énoncé qui lui soit propre, indépendant de toute citation : et l’on pourrait être tenté d’y lire, là au moins, son point de vue. Mais il se pourrait tout aussi bien que même cette formule 12 13 se contente en fait de recueillir une impression de lecture, voire paraphrase une source : « La Com- mune se sentit absolument l’héritière de 1793. » (k1,3) Non seulement on ne peut réellement savoir si cette formule vient de Benjamin ou d’ailleurs, mais, de plus, son sens reste ambivalent. Qu’est-ce qu’indique la date de 1793 ? La Constitution de l’an I, promulguée le 24 juin ? Son préambule, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, dont la première version, restée dans les mémoires, fut rédigée par Robespierre en avril 1793 ? Ou la Terreur, qui va de l’été 1793 à l’été 1794 ? Que veut dire ici « se sentir », sich fühlen ? Est-ce malgré soi (« possédé » par 1793) ? De son plein gré (« léga- taire » de 1793) ? Les deux ? Si l’on pouvait trancher, l’interprétation des ci- tations s’en trouverait facilitée. On peut recourir au seul texte à peu près achevé dont, hors liasse, nous disposons sur la Commune. Il s’agit d’un segment intégré à la section « Haussmann ou les barricades » de Paris, capitale du XIXe siècle, l’exposé que Benja- min écrivit en 1935 pour convaincre l’Institut de 14 recherches sociales de financer son projet d’ouvrage, segment qu’il reprend tel quel (preuve qu’il tient à son interprétation) dans le même exposé réécrit en français en 1939. Citons donc la version française, le dernier mot de Benjamin sur le sujet, avec ce charme d’une syntaxe où l’on sent le tremblement de l’exil : La barricade est ressuscitée par la Commune. Elle est plus forte et mieux conçue que jamais. Elle barre les grands boulevards, s’élève souvent à la hauteur du premier étage et recèle des tranchées qu’elle abrite. De même que le Manifeste communiste met un terme à la fantasmagorie qui clôt l’ère des conspirateurs professionnels, de même la Commune met un terme à la fantasmagorie qui domine les premières aspirations du prolétariat. Grâce à elle l’illusion que la tâche de la révolution prolétarienne serait d’achever l’œuvre de 89 en étroite collaboration avec la bourgeoisie, se dissipe 4. Ce texte, qui fait se télescoper l’imaginaire de la barricade et la liquidation des idéologies (nous y re- viendrons), témoigne d’une grande sympathie pour la Commune, que Benjamin inscrit dans la lignée du Manifeste communiste de Marx et Engels (1848). 1871 ne saurait donc être associée à la Terreur de 1793-1794, mais plutôt à la nouvelle constitution de 1792-1793, et peut-être même précisément à ce discours fédéraliste du 11 mai 1793, presque anar- chiste, de Robespierre, à uploads/Ingenierie_Lourd/ berdet-walter-benjamin-la-memoire-et-la-commune-frances-pdf.pdf
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- Publié le Mar 20, 2021
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