Epreuve de Rorschach : principes de l’analyse interprétative / 1 Université Ren

Epreuve de Rorschach : principes de l’analyse interprétative / 1 Université Rennes 2 L’ÉPREUVE DE RORSCHACH Principes d’analyse interprétative1 I. LES CRITÈRES DE COTATION ET LE PSYCHOGRAMME Hypothèses interprétatives 1. Critères d’appréhension 1.1. Réponses globales 1.2. Réponses de détail 1.3. Mode d’appréhension 1.4. Succession 2. Critères esthésiques (ou déterminants) 2.1. Réponses-forme 2.2. Réponses kinesthésiques 2.3. Réponses-couleur 2.4. Réponses de clair-obscur 2.5. Réponses d’estompage 3. Critères de contenu 3.1. Contenu animal 3.2. Contenu humain 3.3. Autres contenus 4. Autres critères 4.1. Banalités 4.2. Critères complémentaires II. ORGANISATION DE L’INTERPRÉTATION 1. Analyse synchronique et analyse diachronique 2. Plan d’analyse pour l’interprétation Références bibliographiques Annexe Tableau comparatif des différentes lignées structurelles en psychopathologie (d’après Jean Bergeret) 1 - Texte : Claude BOUCHARD, MC Psychologie, Université Rennes 2 – version : décembre 2012. Epreuve de Rorschach : principes de l’analyse interprétative / 2 L’ÉPREUVE DE RORSCHACH Principes d’analyse interprétative I. LA COTATION – Hypothèses interprétatives 1. Critères d’appréhension Le premier constat à faire, pour analyser une réponse Rorschach, est de considérer si le sujet a utilisé l’ensemble de la tache ou seulement une partie de celle-ci. Dans le premier cas, on parlera d’une appréhension globale (symbolisée par la lettre G) ; dans le second cas, d’une appréhension de détail (symbole D). En fait, on s’aperçoit qu’il existe plusieurs façons de produire une réponse globale, et plusieurs façons aussi de produire du détail. 1.1. Réponses globales 1.1.1. Définition On distingue principalement quatre types de réponses globales : a) La G simple (ou G primaire) : lorsque la réponse correspond à une appréhension perceptive immédiate, directe, et le plus souvent unitaire, de la tache. Exemples :  pl. V : "un oiseau"  pl. X : "feu d’artifice"  pl. I : "c’est un masque de renard". b) La G combinée (ou G secondaire, dite encore : G organisée) : lorsque la réponse correspond à un ensemble composé de plusieurs éléments associés ou articulés entre eux, la combinaison pouvant être simultanée ou successive. Exemples :  pl. I : "une femme emportée par deux anges" ("femme" = partie médiane, "anges" = parties lat.)  pl. VIII : "un blason avec des animaux et des armes dessinés dessus"  pl. III : "un couple qui danse dans une fête, sous des lampions" ("lampions" = rouge sup. lat.). c) La G confabulée (ou DG) : lorsque la réponse correspond à un ensemble produit par généralisation à partir d’un détail (vision de type pars pro toto). Exemples :  pl. I : "un crabe" (à cause d’un détail vu comme "pinces")  pl. VII : "un oiseau" (à partir d’une impression de "plumes" au niveau de détails saillants). Soulignons que : "Le DG vrai n’est cotable que si le détail a déterminé la réponse et non pas s’il en précise a posteriori la composition." - (Rausch de Traubenberg, Boizou, 1977, p. 21) Epreuve de Rorschach : principes de l’analyse interprétative / 3 d) La G contaminée : lorsque la réponse correspond à la fusion de deux (ou plusieurs) images intriquées, télescopées, et dont la combinaison est absurde. Exemples :  pl. VIII : "des souris qui mangent leur corps" ("souris" = rose lat., "leur corps" = parties médianes)  pl. III : "des hommes à tête d’oiseau" (noir). Certains auteurs ont distingué d’autres types de réponses G. Citons seulement : e) La réponse Gbl : lorsque le sujet spécifie que l’ensemble interprété inclut les espaces intermaculaires (= espaces blancs internes à la tache ou entre deux parties de la tache). Exemples :  pl. I : "une tête d’animal, avec ses yeux et sa bouche" (= "yeux" et "bouche" = détails blancs int.)  pl. II : "une coupe de la colonne vertébrale avec le canal rachidien". f) La G limitée ou G) : lorsque le sujet interprète l’ensemble de la tache, dont il retire secondairement une partie. Exemples :  pl. V : "une chauve-souris... sans les antennes" (= saillies sup.)  pl. IV : "un gorille avec de grosses pattes, sauf ça en bas" (= partie axiale inf.). Récapitulatif des réponses et symboles : ˗ G = G simple ˗ G comb. = G combinée (ou organisée) ˗ G confa (ou DG) = G confabulée ˗ G conta = G contaminée ˗ Gbl = G avec détails blancs ˗ G = G limitée N.B. : Par convention, et pour la seule planche III (à l’endroit), lorsque le sujet perçoit des personnages (quels qu’ils soient) dans le noir latéral, on cote systématiquement ces réponses en G, même si le rouge n’y est pas intégré. 1.1.2. Valeur interprétative Soulignons d’abord deux points importants : a) La structure du stimulus étant très variable d’une planche à l’autre, la réponse G n’aura pas la même valeur de synthèse selon la planche concernée. Les planches I, IV, V, VI favorisent plus facilement une appréhension globale que les planches II, III, VII, VIII, IX, X. Un auteur américain, Samuel Beck, a même imaginé un coefficient spécial (coefficient Z) permettant de pondérer la valeur synthétique de la réponse G selon les planches (Beck, 1967). b) Qu’il s’agisse d’une réponse globale ou d’une réponse de détail, les critères de l’appréhension ne présentent pas tant d’intérêt significatif pour eux-mêmes, que pour leur proportion réciproque (mode d’appréhension) et leur succession (lorsqu’il y a plusieurs réponses pour une même planche). (Voir plus loin pour ces concepts.) Pour interpréter la signification du facteur G dans un protocole donné, il faudra donc considérer : Epreuve de Rorschach : principes de l’analyse interprétative / 4 - sa fréquence : l’approche globale, synthétique, est-elle fréquente dans ce protocole ? ou bien rare, impossible… ? - son occurrence selon les planches : s’agit-il de G "faciles" (c’est-à-dire qui peut-être aisément perçue et traitée à part, en soi, en fonction de la structure de la tache) ou de G "élaborées" ? - sa place dans une série d’interprétations : le sujet commence-t-il par une approche d’ensemble de la tache, qu’il détaille ensuite, ou l’inverse ? - les déterminants qui lui sont associés et la qualité de ces déterminants : s’agit-il d’une globalité plutôt déterminée par la forme de la tache ? est-elle plutôt "vague", plutôt "impressionniste" ? correspond-telle à une mise en action, voire une mise en scène du percept ?... - éventuellement aussi les contenus qui lui sont associés : la globalisation est-elle coïncidente avec un contenu particulier ou une qualité particulière de contenu ? "Le G n’a pas et ne peut avoir de signification psychologique univoque étant donnée la diversité des processus qui le suscitent. (...) En résumé, l’analyse du processus de globalisation doit se faire en fonction de la distribution des G dans le test, de la qualité intrinsèque de leur organisation, de la plasticité de celle-ci, et des moments associatifs ou affectifs qui y sont donnés." - (Rausch de Traubenberg, op. cit., p. 45 et 47) 1.2. Réponses de détail 1.2.1. Définition Comme les réponses globales, les réponses de détail sont susceptibles d’apparaître de plusieurs manières : a) La réponse D proprement dite : lorsqu’il s’agit de parties "qui s’imposent le plus" (Rorschach), c’est-à-dire dont les qualités de structure perceptive (forme, position, contraste...) permettent facilement leur traitement comme sous-ensembles. Exemples :  le rouge médian de la planche III  la partie médiane inférieure de la planche IV  le rose de la planche IX. b) La réponse Dd (ou "petit détail") : lorsqu’il s’agit soit de parties correspondant à des découpes inhabituelles, peu fréquentes de la tache ; soit de parties minuscules de la tache, "qui échappent presque toujours au sujet normal" (Rorschach). Exemples :  pl. V : la fine saillie sur le bord supérieur de la partie latérale  pl. II : partie supérieure du noir latéral. "Contrairement aux D, les Dd ou "détails de l’image qui restent après qu’on a éliminé les détails statistiquement les plus fréquents" ne s’imposent pas. Qu’ils soient minuscules ou qu’ils couvrent une surface plus grande que certains D, ou qu’ils concernent des D pris dans une position insolite, ils dépendent bien plus du sujet que de la structure perceptive de la tache. Si certaines planches les suscitent plus que d’autres ce n’est pas en fonction de leur configuration, mais bien plus en fonction de leur valeur spécifique et de l’écho émotionnel qu’elles éveillent. Le Dd constitue donc un élément plus personnel, plus projectif où le sujet crée plus qu’il ne perçoit." - (Rausch de Traubenberg, op. cit., p. 54) Epreuve de Rorschach : principes de l’analyse interprétative / 5 c) La réponse Dbl (ou détail blanc) : lorsque le sujet interprète les espaces blancs à l’intérieur de la tache, ou parfois en bordure de la tache (Dbl de bordure). Pour Rorschach, le Dbl est une variante du Dd. Les auteurs contemporains distinguent : Dbl et Ddbl, selon qu’il s’agit d’un détail blanc clairement distinct (comme dans les planches I, II, IV, VII, IX), ou d’un détail blanc plus rare ou plus petit (par ex. : l’espace intermaculaire entre le bleu et le rose-orangé à la planche VIII). d) La réponse Do uploads/Ingenierie_Lourd/ epreuve-de-rorschach-analyse-interpretative.pdf

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