projet d'établissement FÉDÉRATION DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE CATHOLIQUE Ensei

projet d'établissement FÉDÉRATION DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE CATHOLIQUE Enseignement Secondaire Ordinaire et Spécial Secrétariat Général de l'Enseignement Catholique - a.s.b.l. rue Guimard 1, 1040 Bruxelles – Tél. (02)507.07.59 - Fax. (02)507.07.46 - S.G.B. 240-0382412-42 LES ENJEUX DE L’ÉVALUATION DU PROJET D’ÉTABLISSEMENT Deux exposés d’Alain Bouvier, Directeur de l'IUFM de Lyon Ateliers des FUCAM Mons – 1er mars 2000 PLAN DES EXPOSÉS EXPOSÉ 1: LES ENJEUX DE L’ÉVALUATION 1.1. L’évaluation 1.1.1. Du familier aux enjeux 1.1.2. Éclairages épistémologiques a) Pratiques sociales versus référents théoriques b) Scientificité et rigueur versus évaluation impliquante c) Evaluation versus recherche d) Sens versus mesure e) Évaluations formelles versus évaluations informelles f) Évaluations internes versus évaluations externes 1.2. Le pilotage 1.2.1. De l’évaluation au pilotage 1.2.2. Sur les indicateurs et leurs usages 1.2.3. Les grandes familles d’indicateurs 1.2.4. Cinq remarques sur les indicateurs EXPOSÉ 2: ÉLÉMENTS DE MÉTHODOLOGIE POUR ÉVALUER UN PROJET D’ÉTABLISSEMENT 2.1. Une méthodologie en sept étapes a) Préciser les enjeux et les objets b) Le référent et le référé c) Les outils d) Le recueil des données e) L’analyse des données f) L’évaluation g) Les décisions 2.2. Sur les tableaux de bord 2.3. Caractéristiques et qualités des indicateurs projet d'établissement 1. LES ENJEUX DE L'EVALUATION Remarque préalable: l'organisation en deux exposés est quelque peu artificielle: le premier insiste davantage sur les enjeux, tandis que le deuxième est plus méthodologique. 1.1. L’évaluation Ce premier exposé établit une distinction entre l'évaluation du projet et son pilotage, en adoptant le point de vue du chef d'établissement qui doit conduire une/des action(s) et qui, dans cette perspective, a besoin d'une série d'indicateurs. 1. 1. 1. Du familier aux enjeux Bien souvent, l'évaluation, c'est le « café du commerce » où, à propos de tout et de n'importe quoi, chacun a un avis, un jugement de valeur sur la façon de diriger un établissement, d'animer une salle de classe, ou de communiquer avec les familles, les élèves, les partenaires. Quel est donc l'enjeu de cette situation où chacun se sent autorisé à juger de tout? Reconnaissons d’abord que, derrière le désir d'évaluation, il y a toujours quelque part un désir de pouvoir: pouvoir agir sur les autres, pouvoir de décider ce qui est bien, ce qui est efficace, pertinent ou non, pouvoir de s'exprimer sur le registre des valeurs. Qui dit pouvoir, dit enjeux. Certains de ces enjeux peuvent être qualifiés d'éthiques: décider de ce qui a de la valeur et ce qui n'en a pas - ce qui suppose d'être au clair vis-à-vis de ses propres valeurs. Il y a aussi des enjeux sociaux: le chef d'établissement a une responsabilité certaine vis-à-vis des acteurs qui travaillent autour de lui, en vue de leur permettre d'accroître leurs responsabilités; cette responsabilité consiste notamment à communiquer et à négocier. Enfin, il y a des enjeux pédagogiques, pour soi, car l'évaluation s'inscrit toujours dans un processus d'apprentissage, mais aussi pour les autres, puisque le travail que nous faisons est toujours un travail au sein d'un collectif dans lequel nous jouons un rôle particulier. L'évaluation du projet est donc nécessairement plurielle (personne ne peut revendiquer d'être le seul ou la seule à pouvoir s’y livrer) et contradictoire. Cela a des conséquences, dont la principale est de donner au débat toute sa place 1.1.2. Eclairages épistémologiques Quand on parle de l'évaluation d'un projet et d'évaluation d'un objet complexe en général, de quoi parlons-nous? Pour y voir clair, quelques oppositions rapides (toujours dichotomiques et donc, quelque peu caricaturales) seront utilisées. a) Pratiques sociales versus référents théoriques Le premier point qui frappe, en matière d’évaluation, c'est que deux mondes se côtoient et s'ignorent quelque peu. D'un côté, on trouve de nombreuses pratiques sociales d'évaluation et de l'autre, on trouve le monde de la recherche avec des travaux théoriques qui souvent s'appuient très peu sur la première catégorie d'évaluations. Dans les pratiques sociales, on va par exemple parler d'évaluation des hôpitaux, des politiques de l'État, ou encore d'évaluation des projets (l’école n’en a pas le monopole). Tout ceci crée un marché de l'évaluation, qui s'exprime à travers de nombreux cabinets de consultants spécialisés, des corps de spécialistes dans certaines administrations, des inspecteurs… De l’autre côté, il y a des recherches qui relèvent des domaines classiques des sciences humaines et sociales: sociologie, économie (qui a une grande influence sur les travaux en évaluation), sciences politiques, psychologie cognitive et sociale, philosophie, sciences de l'éducation. projet d'établissement b) Scientificité et rigueur versus évaluation impliquante La deuxième interrogation consiste à savoir s'il faut aller vers des évaluations qui prétendraient être scientifiques et rigoureuses, en opposition à d'autres catégories de démarches qui elles, seraient volontairement très impliquantes et donc plus subjectives. Posons d’abord que l'évaluation est nécessairement non scientifique puisque dans « évaluation », il y a valeur; l'évaluation est un jugement de valeurs, elle est donc parfaitement subjective et n'engage que celui qui la formule, en fonction de son système de valeurs ou du système de valeurs dominant de référence. Néanmoins, on peut parler de rigueur dans le choix de la méthodologie. La rigueur consiste à limiter au maximum l'écart entre ce que l'on prétend faire et ce que l'on fait vraiment. Un travail d'évaluation peut donc être, effectivement, plus ou moins rigoureux. L'évaluation impliquante, quant à elle, nourrit l'idée que l'implication des acteurs dans l'évaluation contribue à accroître les effets de ce travail, voire à les modifier dans leur nature. On devine que derrière cela, il peut y avoir tout un débat d'école sur ce que cela change vraiment lorsque l'on passe d'une évaluation un peu distanciée à une évaluation très impliquante. Quand on s'inscrit dans la direction de la recherche-action et des évaluations plus impliquantes, on est sur le paradigme plus global du management participatif. Cela suppose d'organiser des lieux de débat, afin que celui-ci puisse être utilisé, structuré et productif. c) Evaluation versus recherche On oppose également évaluation et recherche à partir de leurs finalités respectives. On évalue pour décider, en particulier lorsqu’on est chef d’établissement. L'objectif, ce sont donc les décisions, l'action. En recherche, par contre, on souhaite d'abord comprendre des phénomènes jusque là obscurs, des problèmes mal posés ou des questions demeurées sans réponse. d) Sens versus mesure On touche ici à l'opposition entre la signification d'une part et les mesures que l'on peut établir avec une certaine scientificité d'autre part. Ceux qui prônent l'importance du sens se rattachent en général à des courants philosophiques ou à la psychosociologie. Pour eux, le primat du qualitatif est central et ils estiment qu'il faut travailler sur le global et le transversal. Par contre, ceux qui s'intéressent à la mesure sont plutôt formés en psychométrie; ils accordent une grande importance au quantitatif, aux données, et pour cela, préconisent de prendre des objets assez pointus, délimités et sur ces objets délimités, de faire un travail extrêmement précis. Tout travail d'évaluation se situe en fait quelque part entre ces deux oppositions. e) Evaluations formelles versus évaluations informelles On appelle évaluations formelles, celles qui sont explicites et formalisées, c’est-à-dire qui comportent un commanditaire et un objet précis. Dans une évaluation formelle, on indique le but de l'évaluation c'est-à-dire les catégories d'actions auxquelles elle va contribuer. En général, on y trouve un calendrier et une procédure. Les évaluations informelles sont en principe spontanées (en principe, parce que la spontanéité se manipule, elle peut se provoquer). Leurs procédures sont implicites. Elles sont sauvages: on ne peut pas savoir d'où elles vont venir, par qui, pourquoi, à quelle occasion. Elles relèvent quelque peu d'un contre-pouvoir par rapport au pouvoir formel et organisé. f) Evaluations internes versus évaluations externes Une autre opposition importante est celle qui distingue les évaluations internes (qui sont de la responsabilité de l'établissement) des évaluations externes décidées par quelqu'un d'autre. Dans l'évaluation interne, le commanditaire est connu, c'est l'établissement. Dans l'évaluation externe, le projet d'établissement commanditaire peut être l'organisme de tutelle ou bien des partenaires, mais il y a d'autres formes d'évaluation plus ou moins dissimulées, à travers les médias, par exemple. Y a-t-il une évaluation plus importante que l'autre? Non. L'évaluation n'a de sens que par rapport à celui qui la commande et par rapport aux décisions qu'il a à prendre. Les décisions que prendra le pouvoir organisateur ou que prendront les partenaires ne sont pas de même nature que celles que prendra le chef d'établissement. En résumé, l'évaluation du projet est complexe par ses dimensions. On ne peut pas la simplifier parce qu'il y a des enjeux très différents qui, quoi qu'on fasse, ne peuvent être annulés. Le rôle du chef d'établissement par rapport à ces catégories de positions, d'enjeux, de points de vue, c'est de créer des articulations. L'essentiel se joue dans les interactions. 1.2.Le pilotage 1.2.1. De l'évaluation au pilotage "La première étape d’un travail d’évaluation est dans la construction d'un référentiel", entend-on dire souvent. En réalité, très peu d'évaluations d’objets complexes fonctionnent ainsi. En général, les travaux d'évaluation conduisent au contraire à la production, en aval, d'un référentiel. Le mieux est souvent l'ennemi du bien et à vouloir trop travailler sur l'évaluation au sens théorique, on passe à uploads/Ingenierie_Lourd/ evaluation-projet-etablissement.pdf

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