Institut National de Formation du Personnel de l’Education Guide Pédagogique -

Institut National de Formation du Personnel de l’Education Guide Pédagogique - français- (enseignement moyen) 1 Guide Pédagogique destiné aux enseignants de la langue française (Enseignement moyen) Le projet pédagogique Pourquoi aujourd’hui parlons-nous de projet pédagogique ? Beaucoup de problèmes se posent à l’éducation. Bien des rapports parvenaient à la tutelle et cette dernière ne pouvait régler toutes les difficultés auxquelles faisaient face et les élèves et les personnels. Donc, qui dit projet dit travail d’équipe, travail de coordination, et ainsi les problèmes pouvaient être résolus au niveau local sans parvenir à la centrale. Par ailleurs, la question suivante peut être posée : pourquoi dans certains établissements, les élèves réussissent bien, or dans d’autres ça ne fonctionne pas du tout ? Ainsi, les personnels peuvent se consulter pour trouver des réponses à leurs préoccupations. Personne ne détient la science infuse et c’est seulement par la consultation qu’on peut régler nos problèmes, et non par le biais d’une circulaire très souvent rédigée par une seule personne. En plus, il ne faut pas attendre tout des autres, il faut savoir se prendre en charge et partager ses préoccupations avec autrui : - percevoir le problème - exprimer son malaise - insatisfaction - besoin - problématiser - émettre des hypothèses - formuler des données : étant donné…. Actuellement : - problème de communication - individualisme - statut de l’écrit - démobilisation - motivation - assistanat - évolution sommative dévalorisante. Projet : Concertation, planification, évaluation sont les termes clés du projet. Projet est une forme de pédagogie dans laquelle l’enfant est associé de manière contractuelle (contrat) dans l’élaboration de ses savoirs. Son moyen d’action est le programme d’activités fondé sur les besoins et les intérêts des apprenants, les ressources de l’environnement, en débouchant sur une réalisation concrète. Institut National de Formation du Personnel de l’Education Guide Pédagogique - français- (enseignement moyen) 2 Réalisation concrète : Pendant longtemps, l’école est restée fermée sur elle-même. Même diplômés, les élèves, quittant l’école, n’étaient pas suffisamment armés pour faire face aux difficultés de la vie quotidienne : problèmes de communication aussi bien à l’oral qu’à l’écrit. Pour cela, la pédagogie du projet préconise l’installation de compétences (nous verrons plus loin la définition de ce terme), pouvant aider l’élève non seulement à acquérir un savoir mais aussi à le préparer à la vie, à le rendre autonome. Ainsi, la finalité du projet pédagogique est que l’apprenant sorte avec une production non pas destinée à lui-même ou à son enseignant mais une production dite «sociale» destinée à un large public comme s’il se trouvait à entreprendre un travail dans la vie de tous les jours. Ainsi, nous parlerons dans le projet pédagogique : donner du sens aux apprentissages. Que signifie cette expression sur le plan purement pédagogique ? C’est tout simplement le savoir que doit acquérir l’apprenant à l’école doit lui servir non pas seulement à l’école, ce qui a été le cas pendant longtemps, mais ce savoir doit impérativement être réinvesti d’une manière sociale, c’est-à-dire en dehors de l’établissement scolaire, on peut parler de l’utilité sociale des savoirs. Ainsi, pourrait-on dire que l’institution scolaire s’ouvre à la vie ? Dans le projet pédagogique, on s’intéresse non seulement au savoir (ce que nous avons fait pendant longtemps), mais aussi au savoir-faire (que sait faire l’apprenant ? Comment le fait-il ?) et le savoir-être (comportement). Nous reparlons de tous ces éléments lorsque nous aborderons le chapitre sur les compétences. Situation-problème : Comment définissez-vous la vie d’une manière générale ? La vie est un ensemble d’obstacles auxquels il faut faire face. Il y a des gens qui réussissent à les dépasser facilement car ils ont pris l’habitude justement à les dépasser. Cependant, il y a d’autres qui arrivent moins et qui n’arrivent pas à résoudre leurs problèmes. Donc, pour préparer à la vie, l’école, dans son enseignement, doit mettre l’apprenant face à des situations-problèmes afin qu’il apprenne à les dépasser, mais pour cela, il faut armer l’élève d’un savoir, d’un savoir-faire et d’un savoir-être pour qu’il apprenne à dépasser ces difficultés. C’est ainsi que nous avons parlé précédemment de situation-problème et de situations d’apprentissage. Des projets à dominantes orale et écrite Finalité du projet (production) doit être orale ou écrite et donc toutes les séquences planifiées lors de ce projet doivent viser un travail final qui est oral ou écrit. Institut National de Formation du Personnel de l’Education Guide Pédagogique - français- (enseignement moyen) 3 Principes pédagogiques : L’erreur : il ne peut y avoir apprentissage que s’il y a erreur. Désormais, l’erreur est partie prenante de l’apprentissage et il va falloir en tenir compte. C’est par l’erreur que l’élève apprend. Il va falloir accorder une place primordiale à l’erreur. Cependant, comment l’erreur peut-elle devenir prétexte à l’apprentissage ? Nous allons d’abord parler de l’évaluation puis nous ferons le lien entre l’erreur et donc l’évaluation. Pour notre part, nous allons retenir trois types d’évaluation même s’il existe toute une littérature sur cet aspect de l’apprentissage. 1 – Evaluation diagnostique : Les activités retenues ont-elles été travaillées antérieurement ? Pour répondre à cette question, il faut prévoir une ou plusieurs activités pour le vérifier. Au début de la séquence, poser quelques questions pour tester les élèves sur ce qu’ils savent du projet que vous allez traiter avec eux ou encore demander à vos élèves, la semaine qui précède le lancement du projet, de faire des recherches sur un sujet particulier. Si l’étude suppose la maîtrise de certaines bases (pré-requis), il est nécessaire de s’assurer que ce minimum est réellement acquis par tous. Un questionnement oral, écrit, un test rapide permettront de vérifier si ces bases sont acquises. Si elles ne le sont pas, prévoir des rappels pour que tous les élèves débutent le cours avec le même savoir minimum structuré. Un élève débutant n’est que rarement un débutant absolu. Il a, un jour ou l’autre, été mis en contact avec la langue qu’il apprend. Dans la rue, au cinéma, à la TV, ou ailleurs. Qu’en a-t-il retenu ? Lui-même ne le sait pas. Pour moi, enseignant, il est capital, avant d’aborder la formation, de clarifier certains points. Je peux supposer qu’il est débutant mais je dois vérifier si son état supposé correspond bien à son état réel. 2 – Evaluations formative/formatrice : L’évaluation permet de savoir où en sont les apprenants et leur permet de progresser dans leur propre apprentissage. Il faut «contrôler» à plusieurs moments, la progression des apprentissages pour ne pas risquer de laisser s’installer des incompréhensions. C’est à ce moment-là que l’enseignant mettra en place des moments de remédiation. «Evaluation = recueillir les informations pour prendre les décisions». L’élève commet des erreurs, cela veut dire qu’il est en train d’apprendre : c’est en les analysant avec lui qu’il pourra progresser. L’évaluation formative ne donne pas lieu à une notation mais elle s’appuie sur des critères élaborés avec les élèves et dans une perspective d’auto et de co-évaluation. Au vue des résultats des exercices, il régule la fréquence et le rythme des activités afin d’assurer au mieux les acquisitions des élèves. Institut National de Formation du Personnel de l’Education Guide Pédagogique - français- (enseignement moyen) 4 Qui ? Quand ? Comment ? L’enseignant Au cours de l’apprentissage Oral/écrit Le groupe évaluation formative Elaboration de critères L’élève Interaction en élèves Dialogue pédagogique Quoi ? Savoir Savoir-faire En vue de la compétence Savoir-être Alors maintenant qu’est-ce qu’on entend par auto-évaluation et co- évaluation ? Si on s’inscrit dans la perspective de l’apprentissage et plus particulièrement dans le courant psychologique «constructivisme», par opposition à la logique d’enseignement par conditionnement, on apprend par construction personnelle du savoir, donc il n’est plus admis aujourd’hui que l’apprenant, lorsqu’il commet des erreurs, lors de son apprentissage, qu’il reprenne une correction élaborée collectivement sans même comprendre le bien- fondé de cette correction. En effet, il est impératif, dans un premier temps, qu’il arrive à identifier son erreur, qu’il l’analyse (pourquoi cette erreur ?) et enfin s’autocorrige. Et s’il en était incapable, on peut avoir recours à la co-évaluation, correction entre pairs – en consultant les deux documents nécessaires là où il trouvera l’information lui permettant de se s’autocorriger, c’est de cette manière-là seulement qu’on peut dire qu’il y a véritablement apprentissage. Nous avons donc parlé de l’évaluation formative, mais au début de notre cours, nous avons évoqué également un terme relevant de l’évaluation elle- même c’est l’évaluation formatrice. Quelles différences faisons-nous entre formative et formatrice ? Formative relève du savoir des connaissances, des acquisitions. Formatrice relève du savoir-faire, savoir-être, relevant précisément de la compétence à installer chez l’apprenant. Au-delà donc du savoir qu’on voudrait faire acquérir à l’apprenant, il y en effet une dimension comportementale à inculquer chez l’élève : l’école sert aussi à former le citoyen pour qu’il apprenne à faire face aux difficultés de la vie quotidienne. 3 – Evaluation finale à fonction sommative : on parle aussi d’évaluation certificative. Celle-ci ne peut intervenir qu’après avoir assuré l’évaluation formative ; elle a pour but d’évaluer les acquisitions des apprenants et elle est sanctionnée Institut National de Formation du uploads/Ingenierie_Lourd/ fr-1re-am.pdf

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