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" Romorantin, le projet oublié " Léonard de Vinci www.romorantin-leprojetoubliedeleonarddevinci.fr Design graphique : François Betting Exposition du 9 juin 2010 au 30 janvier 2011 Musée de Sologne - Espace automobiles Matra 41200 Romorantin-Lanthenay Ville de RomorantiN-Lanthenay Exposition réalisée en collaboration avec le Centre d’Etudes Supérieures de la Renaissance de Tours et le Museo Leonardiano di Vinci. Direction régionale des affaires culturelles Centre p2 Romorantin capitale du Royaume de France ! T el est tout l’enjeu de cette exposition car c’était bien le projet que le jeune roi François 1er avait confié en 1516 au Maître de la Renaissance, l’illustre Léonard de Vinci. Les recherches récentes menées en commun par les chercheurs du Centre d’Etudes Supérieures de la Renaissance de Tours et le service municipal du Patrimoine ont démontré que le projet ne resta nullement à l’état de virtualité mais qu’au contraire les fondations du palais avaient été posées et que la ville devait être ancrée au coeur d’un dispositif de canaux faisant communiquer l’axe Rhône-Saône et l’axe Loire-Cher-Allier. Après trois années de recherches, la ville de Romorantin située dans le Loir- et-Cher va créer l’événement à travers une exposition d’envergure internatio- nale. Il s’agit pour la ville de faire revivre ce passé qui laisse le public largement incrédule. De début juin 2010 à fin janvier 2011, les musées de notre ville, le Musée de Sologne et l’Espace Automobiles Matra présenteront sur une surface de 600 m² une initiation à l’oeuvre du célèbre peintre italien, nous aideront à comprendre toute l’étendue de son inventivité dans de multiples domaines, mais surtout nous dévoileront enfin les surprenantes découvertes liées au faramineux projet local. Le Roi de France qui souhaitait faire de Romorantin la Capitale du Royaume, avait imaginé un montage financier astucieux pour la construction du palais et de la Cité idéale propres à accueillir la Cour. Romorantin est aujourd’hui fière et heureuse, après que les doutes eurent plané des années durant, de lever enfin le voile sur ce projet qui aurait été sans doute la grande oeuvre de Léonard. p3 Léonard, architecte à l’assaut d’un projet herculéen… E xpert en matière d’urbanisme et d’architecture auprès des Sforza et des Médicis, Léonard âgé de 64 ans est donc invité en 1516 par François 1er pour réaliser à Romorantin un palais grandiose et un quartier aristocratique destiné à loger la Cour. Entre 1517 et 1519, Léonard va s’atteler à ce projet titanesque et faire jaillir plusieurs versions alternatives du « palais neuf ». Ainsi dans les codex de Léonard découvre-t’on une vue en perspective d’un édifice situé sur une île accessible par deux ponts et présentant trois niveaux d’étages à arcades. Les angles étant occupés par des pavillons. Le bord de la rivière sur laquelle donnent les fenêtres du château est aménagé en gradins, probablement destinés à accueillir les spectateurs de futures fêtes et joutes nautiques. Nous sommes en face tout simplement de dessins, plans et schémas destinés à bâtir non seulement un palais immense mais bien une « cité lacustre » avec une Sauldre apprivoisée. Esquisse pour une nouvelle résidence royale à Romorantin de part et d’autre de la Sauldre. Codex Arundel fol 270 v. p4 ” Grandiose, prestigieux, unique „ L es qualificatifs viennent de l’expert et du maître d’oeuvre de ce rendez- vous peu banal avec l’histoire. Pascal Brioist professeur au Centre d’Etudes Supérieures de la Renaissance à Tours, spécialiste français de Léonard, a trouvé en Martine Vallon, directrice du patrimoine et passionnée d’histoire locale, un relais de choix. « Tout est parti d’un livre écrit en 1972 par le Professeur Carlo Pedretti, référence mondiale sur les réalisations de Léonard de Vinci, The royal palace at Romorantin ». « Se référant à cet ouvrage, nous avons poursuivi les recherches avec Martine Vallon. Et ô surprise, toutes les traces qui auraient fait de Romorantin la Capitale du Royaume étaient consignées dans les archives municipales. En croisant cette source avec le cadastre napoléonien, on a une idée très précise de l’ampleur du dessein inspiré par Louise de Savoie, mère de François 1er». Et la ville, ancienne cité médiévale rattachée au domaine royal dès l’avène- ment de François 1er, serait devenue capitale de la France ! Cadastre de 1827 . On mesure l’ampleur du site choisi. p5 Les trésors enfouis des archives municipales, C ’est au sein même des archives municipales qu’une équipe d’étudiants du Centre de la Renaissance de Tours dirigée par le professeur Pascal Brioist découvre en examinant les comptes de la ville de Romorantin des années 1515 à 1519 et plus tard de l’année 1523, que des travaux de terrasse- ment s’intensifient à Romorantin au moment du séjour de Léonard. Un travail considérable de transcription des comptes est alors engagé et permet de situer avec certitude les travaux du nouveau palais sur une bande de terre appelée « le grand jardin » s’étendant sur une distance de 400 mètres. Entre 1516 et 1518, des centaines d’ouvriers rémunérés sur des revenus fiscaux d’un grenier à sel communal, s’activèrent ainsi avec leurs tombereaux, leurs brouettes et leurs pelles. Des carrières furent créées, du sable et des cailloux de la rivière furent extraits et on pava les entrées de la ville. Des sondages archéologiques réalisés par Simon Bryant archéologue à l’Inrap, sous la direction du Service Régional Archéologique de la DRAC Centre, seront entrepris. Ils devraient confirmer que la terrasse élevée au-dessus de la Sauldre a bien été réalisée à la Renaissance. Parallèlement, une étude effectuée par une étudiante du CESR du château des Comtes d’Angoulême montre avec certitude que Louise de Savoie avait déjà commencé des travaux d’agrandissement. Et les travaux qui au départ visaient simplement à aménager l’aile neuve du château de Louise de Savoie commencèrent à devenir titanesques… p6 Le dernier, plus ambitieux, permet de joindre Lyon et Tours en passant par Montrichard, Romorantin, Blois et Amboise. L’objectif est donc de dynamiser l’axe économique des bords de Loire, assez vivace depuis Louis XI grâce à l’implantation d’industries armurières et textiles à Tours, en le rattachant à l’axe rhodanien. En résumé, Léonard, l’ingénieur, voulait raccourcir le chemin fluvial entre Briare et Blois en coupant au-dessus des collines du Sancerrois le large méandre de la Loire grâce à une Sauldre canalisée. Comment Léonard comptait-il rattacher ce tronçon à la Saône ou au Rhône ? le mystère demeure… Léonard, le magicien de l’eau qui veut relier l’Atlantique à la Méditerranée ! D ans son esprit et celui de François 1er, le projet de Romorantin se trouvait étroitement lié à un important aménagement hydraulique de la région, destiné à la fois à multiplier d’importantes voies navigables, à amender des terres, à nettoyer la ville idéale pour la débarrasser de ses détritus et faire circuler l’eau stagnante toujours cause de maladies et à pourvoir en énergie des moulins encourageant l’artisanat. Mais Léonard ne s’arrête pas là. Les dessins du codex Arundel et du codex Atlanticus mettent en évidence trois projets, le dernier étant tout simplement pharaonique. Le premier de trois ou quatre kilomètres rattache donc la Sauldre au Cher depuis le village de Pont-de-Sauldre. Le deuxième rattache les deux rivières par un canal joignant Villefranche et un point situé en amont de Romorantin. Les recherches effectuées montrent que Léonard a commencé par étudier de près les possibilités du second projet. Un petit tronçon de ce canal orthogonal à la Sauldre correspond au cours d’un petit ruisseau qui existe toujours et qui pointe vers Villefranche : le Mabon. Le Rio Mabon à l’Est de Romorantin choisi par Léonard pour le tracé du canal entre Romorantin et Villefranche p7 Léonard, et le souci du perfectionnisme... C ertains croquis suggèrent que les écuries étaient extrêmement sophisti- quées avec leurs mangeoires et leurs systèmes automatiques de nettoyage. L’hygiène est au coeur des préoccupations de Léonard à une époque où des épidémies peuvent surgir avec une brutalité rare. D’autres croquis laissent penser qu’il y avait certainement un peu plus loin un monumental pavillon de chasse octogonal dans la forêt de Bruadan, lieu de chasse que François 1er affectionne tout particulièrement. Quoi qu’il en soit, le projet léonardien, extraordinairement cohérent, est le fruit d’une adaptation aux conditions locales, d’une observation scrupuleuse des terrains et d’une connaissance précise du territoire. Il allie une entreprise urbanistique hygiéniste et une planification du développement de la région fondé sur une parfaite maitrise de l’eau. François Ier et le palais inachevé... P ourquoi les travaux s’arrêtent-ils brutalement en 1519 ? Cela reste un mystère car les sources invalident la réponse impliquant une hypothéti- que épidémie. Probablement la réponse est-elle à chercher dans la volonté vacillante du Roi ou bien encore dans la maladie de Léonard. La Cité idéale ne verra jamais le jour car le grand maître toscan était le seul à pouvoir mener à bien la tâche d’une extraordinaire complexité que lui avait confiée François 1er. Léonard meurt le 5 mai 1519. Sans son concours, mieux valait tourner la page. C’est ce que fit le roi… et ce fut Chambord ! La résidence royale au bord de la Sauldre. On distingue les escaliers et les bateaux uploads/Ingenierie_Lourd/ leonardo-da-vinci.pdf

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