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O O O OBSERVATIONS SUR LE V BSERVATIONS SUR LE V BSERVATIONS SUR LE V BSERVATIONS SUR LE VOCABULAIRE AMAZIGH OCABULAIRE AMAZIGH OCABULAIRE AMAZIGH OCABULAIRE AMAZIGH ( ( ( (BERB BERB BERB BERBÉ É É ÉRE RE RE RE) ) ) ) DES PLANTES DES PLANTES DES PLANTES DES PLANTES Mohand Mohand Mohand Mohand T T T TILMATINE ILMATINE ILMATINE ILMATINE Introduction Introduction Introduction Introduction Aborder la botanique berbère est une tâche qui demeure ardue et très risquée. Outre le fait que ce champ reste en jachère, il est certain que les noms de plantes, tels qu’on les trouve dans la flore nord-africaine ne sauraient être acceptés qu’avec réserve en raison du grand nombre d’erreurs de transcription, de l’absence de référence aux dialectes qui les emploient, etc. Il est clair que lorsque des données existent sur les noms de plantes, elles proviennent davantage du botaniste que du linguiste berbérisant. De ce point de vue, le travail réalisé par Laoust demeure probablement le plus important et le plus fourni dont disposent les études berbères jusqu´à présent.1 C’est pour cette raison qu’il nous a semblé justifié reprendre quelques-unes de ses observations comme base de départ pour les commenter à partir d’une perspective actualisée, les confronter à d’autres données et, éventuellement, en dégager les points forts et de possibles orientations de travail. Les “Remarques sur le vocabulaire botanique berbère” de Laoust sont regroupées autour de quinze points, d’inégale importance, dont notamment la forme et la formation des noms de plantes (composition), les noms féminins, l’étymologie de certains noms, le mode de “formation populaire” des noms de plantes, la comparaison dans le règne animal, la diversité ou variation dans la dénomination, les “caractéristiques” des grands groupements de parlers ainsi que des 1 E. Laoust, 1920, auquel nous pourrions ajouter celui de A. Hanoteau-A. Letourneux (1892/1893). Le travail de Laoust qui s’étend sur un long chapitre (pp. 481-524) ne constitue pourtant ni une monographie, ni même un catalogue proprement dit des noms de plantes berbères ; travail que l´auteur lui-même projetait de publier un jour (p. 507). MohanD TILMATINE observations quant au rapport de ce vocabulaire avec d’autres langues (surtout l’arabe avec des références au latin et au grec). La nécessité de recueillir le vocabulaire botanique amazighe n’est effectivement pas discutable, non seulement du point de vue de la connaissance de l’évolution (au niveau intra- et interdialectal), mais aussi des efforts actuels de récupération et de standardisation de la langue. Ainsi, c’est l’observation du fait que beaucoup de noms de plantes berbères sont précédés d’un morphème wa- que nous avons des connaissances un peu plus établies sur la fonction de ce préfixe ainsi que son évolution.2 Champs sémantiques et références Champs sémantiques et références Champs sémantiques et références Champs sémantiques et références Le lexique amazighe des plantes est basé sur l’observation de la plante et de ses caractéristiques (aspect général, forme, consistance de la plante, de la feuille ou de la tige, écorce, racine, fruits, couleur etc...), mais également sur une comparaison de la plante avec son environnement naturel et humain avec, souvent, de claires références à l’imaginaire collectif, la religion, la mythologie et les croyances populaires. Les références au monde animal3 demeurent, cependant, les plus nombreuses. En cela, le lexique amazighe des plantes est organisé selon des structures comparables à celles d’autres langues (Moïnfar, 1988). Voyons quelques exemples tirés en général d’autres sources :4 2 D’abord relevée par H. Stumme (1899), reprise ensuite par E. Laoust (1920, 485) et beaucoup plus récemment par V. Brugnatelli (1998). 3 Cf. par exemple Patte-de-chat et œil-de-rossignol de M. Djafar Moïnfar, 1988. 4 Les abréviations suivantes seront utilisées: Bell (Bellakhdar, 1997) ; Dal (Dallet, 1982); DTF (Dictionnaire touareg-français) ; FDB (Fichier de Documentation Berbère) (Dallet); HL (Hanoteau-Letourneux, 1892/1893) ; Ia (Issa, 1930) ; LM (Laoust, 1920) ; AR (Renisio, 1932) ; T (Taifi, 1991) ; Top (Topper, 1999) ; Tra (Trabut, 1935) ; Tuh (tu|fat al-a|bâb, 1934) ; T&B (Tilmatine – Bustamante, 2002). La transcription des auteurs a été conservée. Les exemples seront cités de la manière suivante: en italiques et en gras: termes berbères ou en arabe dialectal; en italiques : les noms en latin ; entre guillemets “...” la traduction littérale de l’expression ; en lettres normales, la traduction du terme en français. Observations sur le vocabulaire amazighe (berbère) des plantes Être humain Être humain Être humain Être humain Des termes tels que “vieille, vieillard, barbe, cheveux, dent, sein, oreille, berger” etc. peuvent servir de support de comparaison : - tughmas n temgharin “dent des vieilles”, uriÿ umeksa /tur¥ uriÿ umeksa /tur¥ uriÿ umeksa /tur¥ uriÿ umeksa /tur¥ “Pet de berger” (FDB) pissenlit Hyoseris scabra (HL105), Taraxacum dens- leonis; Osyris alba L. warneger “celui qui laisse des enfants males, des rejetons” (HL117), appelée abû layla abû layla abû layla abû layla [sic] en Algérie d’après Issa (IA 131) > en fait bû bû bû bû- - - -lîla lîla lîla lîla en Afrique du Nord (BELL 473) ; tammart n tammart n tammart n tammart n wemghar wemghar wemghar wemghar, litt. “barbe de vieillard”, mousse de chêne, mousse de cèdre, Evernia prunastri Ach. (BELL 6) ; ifadden n tmurt ifadden n tmurt ifadden n tmurt ifadden n tmurt, orobanche, litt. “jambes du pays” (Dal 191) etc. Références Religieuse Références Religieuse Références Religieuse Références Religieuses s s s - abellud urumi abellud urumi abellud urumi abellud urumi, Chataignes (litt. “gland des Chrétiens”, Dal 23) ; - ta¡e¥¥a n Meryem ta¡e¥¥a n Meryem ta¡e¥¥a n Meryem ta¡e¥¥a n Meryem, l’absinthe (FDB 19) [litt.”Branchettes de Marie”] qui s’appelle d’ailleurs également ainsi en arabe dialectal : šajret Meryem šajret Meryem šajret Meryem šajret Meryem (BELL 68); - taxlult n nbi taxlult n nbi taxlult n nbi taxlult n nbi (tixlulin n n tixlulin n n tixlulin n n tixlulin n nnbi nbi nbi nbi) Narcisse (Dal 896, TRA 170), en arabe nuwwar Zwawa nuwwar Zwawa nuwwar Zwawa nuwwar Zwawa, [litt. “fleurs des Kabyles”] en Algérie ; - xizzu n widayn xizzu n widayn xizzu n widayn xizzu n widayn, la moutarde blanche, Aït Atta, [litt. “carotte des Juifs”] (LM); - tarumit tarumit tarumit tarumit (422), figue de Barbarie [litt.: “la Chrétienne”] ; - ttejra urumi ttejra urumi ttejra urumi ttejra urumi, acacia [litt. “arbre du Chrétien”], FDB 11 ; - tigzinin urumi tigzinin urumi tigzinin urumi tigzinin urumi, ortie romaine, litt. “du Chrétien” (Kugelbrennessel Urtica pilulifera), TOP 232 etc. Ces références sont, bien entendu, également très courantes en arabe dialectal: - - - - baxûr ej baxûr ej baxûr ej baxûr ej- - - -jnûn jnûn jnûn jnûn, litt. “fumigations pour les génies”, coriandre, Coriandrum sativum L. ; - - - - baxûr mekka baxûr mekka baxûr mekka baxûr mekka “aromate de la Mecque” ou bien baxûr lilet el baxûr lilet el baxûr lilet el baxûr lilet el jumu‘a jumu‘a jumu‘a jumu‘a, litt. “aromate de la nuit du vendredi” pour le musc (BELL 619) ; - - - - zobb an zobb an zobb an zobb an- - - -nesrâni nesrâni nesrâni nesrâni, litt. “phallus du Chrétien”, Cistanche [passe pour guérir l´impuissance et la stérilité] (BELL 363) ; - - - - zabbu al zabbu al zabbu al zabbu al- - - -qâ’ qâ’ qâ’ qâ’, “phallus des plateaux” en Arabie (IA 50) ; - - - - xilla ši¥ânî xilla ši¥ânî xilla ši¥ânî xilla ši¥ânî “ombellifère” Ammi visnaga du diable (BELL 23) etc. MohanD TILMATINE Mythologie Mythologie Mythologie Mythologie - agursal n agursal n agursal n agursal n tseryel tseryel tseryel tseryel, litt. “champignon de l’ogresse” (LM 502) ; - ime ime ime ime   Â   Âughen n tseryel ughen n tseryel ughen n tseryel ughen n tseryel, litt. “oreilles de fée” (FDB11) ; - iqšušen n tgroÿ iqšušen n tgroÿ iqšušen n tgroÿ iqšušen n tgroÿ “parure de l’ogresse”, Imeghran : érodium (LM 502) ; - taryal taryal taryal taryal “ogresse”, Mandrogora autumnalis, Mandragore (T&B 443) etc... Mais les noms de plantes les plus répandus réfèrent à divers noms d’animaux : OISEAUX : o aÿar utbir aÿar utbir aÿar utbir aÿar utbir, “patte de pigeon”, fausse bourrache, A. Baâmran (LM 500) ; o aÿar n tskurt aÿar n tskurt aÿar n tskurt aÿar n tskurt, “patte de perdrix”; o aghembub n usu aghembub n usu aghembub n usu aghembub n usu, “bec de cigogne”, érodium, Ntifa (LM 501). CHAT o idaren n tmušša idaren n tmušša idaren n tmušša idaren n tmušša [iÿaren iÿaren iÿaren iÿaren] ] ] ] “pattes des chats”, érodium, I. Oukensous (LM501). DROMADAIRE o ajÿiÿ n ileghman ajÿiÿ n ileghman ajÿiÿ n ileghman ajÿiÿ n ileghman “gale des chameaux”, ortie, Tlit ; o duj ilughman duj ilughman duj ilughman duj ilughman, “noix des chameaux”, chardon à feuilles panachées, Tazarin ; o asennan asennan asennan asennan ir’aman ir’aman ir’aman ir’aman, “épine des chameaux”, ronce, Ait Baâmran; o ibau ibau ibau ibaun n iraman n n iraman n n iraman n n iraman [ibawen ileghman ibawen ileghman ibawen ileghman ibawen ileghman], “fèves des chameaux”, légumineuse, Ihahan (LM501). ANE o tikdert b weghyul tikdert uploads/Ingenierie_Lourd/ observations-sur-le-vocabulaire-amazigh-pdf.pdf
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- Publié le Fev 12, 2021
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