L’ESP ACE MAROCAIN N° 68 / 2° TRIMESTRE 2011 20 aromatiques et médicinales ces

L’ESP ACE MAROCAIN N° 68 / 2° TRIMESTRE 2011 20 aromatiques et médicinales ces plantes odorantes qui soulagent la douleur ! les Plantes Dossier Le jardin d'expérimentation de l'INPMA L’ESP ACE MAROCAIN N° 68 / 2° TRIMESTRE 2011 21 Dossier réalisé par Lt-Colonel Hassane BHAR et Cne Abdellah BALOUK, en étroite collaboration avec le Centre de Recherche Forestière et l'Institut National des Plantes Médicinales et Aromatiques D ans un pays regorgeant d’une richesse très importante en flore comme le Maroc, la valorisation de la filière des Plantes aromatiques et médicinales (PAM) est devenue indispensable. Dans cette optique, des initiatives et des actions ont été engagées pour donner une valeur ajoutée à ces plantes et les intégrer dans un développement durable et harmonieux. Les vertus des PAM ne sont plus à démontrer et sont multiples. Elles trouvent leur utilisation dans différentes branches des industries pharmaceutiques, aromatiques, cosmétiques... ce qui a entraîné une concurrence acharnée entre les fournisseurs sur un marché de plus en plus mondialisé. Ce marché exige une qualité répondant aux normes internationales. Ces contraintes obligent les différents acteurs à passer d’un secteur traditionnel à un véritable secteur industriel ; une mutation qui ne peut se faire qu’à travers la modernisation et l’industrialisation du secteur avec une dose d’innovation. A cet effet, les instituts et centres de recherches mettent en œuvre toutes leurs capacités humaines et matérielles pour aborder de manière professionnelle le marché des PAM. Leur mission est de développer, par la recherche, une production suffisante et de qualité. L’ESP ACE MAROCAIN N° 68 / 2° TRIMESTRE 2011 22 L’ESP ACE MAROCAIN N° 68 / 2° TRIMESTRE 2011 22 L es thyms sont des plantes rampantes ou en coussinet portant de petites fleurs rose-pâle ou blanches. Ils poussent à l’état sauvage sur les collines arides et rocailleuses des régions méditerranéennes. Au Maroc, le genre thymus est représenté par 21 espèces dont 12 sont endémiques : le thym de Brussonnet (Thymus satureoides), mais également le thym du Maroc (Thymus maroccanus)… Les formations naturelles à base de thym sont importantes dans le Haut Atlas central et occidental, dans les associations steppiques à arganier, les groupements pré-forestiers à thuya, à chêne vert ou à genévrier rouge. Son goût typé varie d’un terroir à l’autre, à tel point qu’on a donné à différentes variétés le nom de la région où il croit. Au Maroc, il est très précisé dans l’art culinaire, il donne une touche méditerranéenne au plat, avec un goût fort, légèrement piquant, épicé, herbeux, et une odeur plaisante maintenue par le séchage soigneux. L’ajout aux aliments de fines herbes comme le tyhm contribue à l’apport quotidien d’antioxydants. Le thym est également un antiseptique doté de propriétés antivirales. C’est aussi un désinfectant des voies digestives, souvent utilisé en association avec le romarin et la sauge. L’huile essentielle de thym est produite dans le monde entier; l’Espagne et le Maroc figurent parmi les principaux producteurs. La teneur en huile est faible, de 2 à 5 % de la masse végétale sèche, son extraction n’est pas une opération aisée. L’huile de thym contient plusieurs principes actifs dont le thymol, antiseptique majeur, est le plus important. Elle est également utilisée dans l’industrie pharmaceutique et parapharmaceutique (crèmes, savons, dentifrices..) ainsi que pour la fabrication de parfums. A lors que plusieurs médicaments sont re- tirés du marché pour leurs effets secondai- res néfastes à la santé humaine, l’engoue- ment vers la médecine traditionnelle est tellement fort qu’il n’a d’égal que la méfiance vis-à-vis des produits de synthèse. Ce retour au label du naturel s’ac- centue sachant déjà que, selon les statistiques de 2003 de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 80% de la population mondiale a recours aux mé- decines traditionnelles pour satisfaire des besoins en soins de santé primaire. D’ailleurs la pharmacopée humaine est riche d’un répertoire de pas moins de 20000 espèces dont 50% est utilisée en industrie pharmaceutique. Il va sans dire que l’Homme a connu et utilisé les plantes aromatiques et médi- cinales (PAM) depuis la haute antiquité. Toutes les grandes civilisations ancien- nes ont eu recours aux PAM pour leurs propriétés médicinales, parfumantes ainsi que des utilisations rituelles. Les civilisations sumérienne, akkadienne et babylonienne produisaient déjà des préparations à base de plantes aroma- tiques comme l’ase fétide. De même, la Chine, berceau de la phytothérapie, l’Inde, l’Egypte, la Grèce et les Romains ont capitalisé des connaissances en la matière qu’ils ont même consignées dans des ouvrages dédiés aux PAM. En Egypte, le fameux Papyrus d’Ebers mentionne de nombreuses plantes mé- dicinales parmi lesquelles la myrrhe, le girofle, la cannelle,… Le Maroc dispose, lui aussi d’un sa- voir-faire ancestral pour la médication par les plantes, leur utilisation pour l’aromatisation et la conservation des aliments, ainsi que pour l’extraction des principes aromatiques destinés à la parfumerie familiale ou au marché. De par sa situation géographique, le Royaume constitue un cadre naturel tout à fait original favorisant une flore riche et variée. Sur les 7000 espèces et sous-espèces existantes, 537 sont endémiques du pays et 1625 rares ou menacées (Benabid, 2000). Cependant, sur les 800 espèces de PAM potentiel- lement exploitables, seule une dizaine l'est effectivement comme le romarin, le thym, la camomille, l’armoise, l’ori- gan, la menthe pouliot, le laurier sauce, le lichen et le pyrèthre. i LE THYM plantes aromatiques et médicinales Généralités sur les Toutefois, la valorisation de ce pa- trimoine souffre d'un manque de connaissances précises aussi bien sur les potentialités en phytomasse des es- pèces végétales, sur la nature chimique et les caractéristiques biologiques de ses extraits que sur la période optimale de la collecte de la matière première destinée spécialement à l'extraction des huiles essentielles. De même, on note une forte pression sur certai- nes espèces et la filière souffre de la multitude d’acteurs en l’absence d’une structure corporatiste. Valoriser le sec- teur ne peut se faire qu’à travers des alliances entre producteurs (HCEFLCD, Collectivités traditionnelles, secteur agricole), institutionnels (HCEFLCD, Ministères d’Agriculture, du Tourisme, PLANTE CONDIMENTAIRE (Suite p 24) Institut Nationa Dossier L’ESP ACE MAROCAIN N° 68 / 2° TRIMESTRE 2011 23 L’ESP ACE MAROCAIN N° 68 / 2° TRIMESTRE 2011 23 Avec une production annuelle de 20.000 tonnes, le Maroc est le premier exportateur mondial de câpres. 20.000 L’ARGANIER comme CONDIMENT/ Espèce endémique du Sud-Ouest marocain, l’arganier est à usage multiple, c’est « l’arbre- providence » du Souss et du plateau de Haha. Il produit l’huile d’argan, recherché pour ses vertus cosmétiques et médicinales, mais aussi très appréciée pour la consommation. Avec ses somptueux reflets jaune paille, cette huile est jugée comme la plus noble des huiles de table par les gastronomes raffinés : en effet, les chefs des meilleurs restaurants étoilés l’ont adoptée pour son goût subtil de noisette et son incomparable onctuosité. Elle est riche en vitamine E et contient 80% d’acides gras insaturés, ces derniers contribuant à la réduction du taux du « mauvais cholestérol ». L’ORIGAN / L’origan est originaire du bassin méditerranéen. Au Maroc, il est rencontré dans le Rif, le pré- Rif et le Moyen Atlas. Autrefois, l’utilisation de l’origan était plus médicinale que culinaire. Les Grecs utilisaient les feuilles pour faire des cataplasmes soulageant les muscles douloureux. Les Romains l’employaient dans les cas de morsures de serpents et scorpions. Aujourd’hui, l’origan est utilisé en infusion en cas de rhume et pour stimuler la digestion. L’huile essentielle d’origan est un antiseptique puissant, mais il est également recommandé contre les douleurs spasmodiques, la fatigue et le stress. Sa saveur puissante et poivrée en fait un aromate important des cuisines méditerranéennes. Le Pistachier de l’Atlas / Le pistachier de l’Atlas est une espèce forestière assez commune des plaines et semi-arides du Maroc oriental. C’est un arbre puissant, pouvant atteindre 20 mètres de hauteur, à feuilles caduques. Le fruit, de la grosseur d’un pois, est une drupe comestible : elle est très appréciée par les populations locales pour son goût proche de celui du beurre. Il est énergétique, riche en protéines et en acides gras. Grâce à ses composés actifs, le fruit du pistachier de l’Atlas peut contribuer à une bonne santé cardio-vasculaire. On lui attribue aussi des capacités antioxydantes, contre le vieillissement des cellules. LE PIN PIGNON / C’est un arbre méditerranéen, reconnaissable par son port particulier évoquant un parasol. Il est souvent associé au chêne vert et surtout au pin d’Alep. Ses graines, les pignons, ont un fin goût de noisette. Elles sont utilisées en pâtisserie, en garniture de salades, ou encore dans des plats en sauce mélangeant sucré et salé. Le pignon entre dans de nombreuses recettes méditerranéennes. Très nutritif, le pignon est riche en vitamine B1 et présente un taux élevé en phosphore. Le LAURIER SAUCE / Le laurier-sauce, appelé aussi laurier commun, laurier noble ou laurier d’apollon, est une plante spontanée de la région méditerranéenne. Au Maroc, on le rencontre dans le Rif oriental et occidental et le Moyen Atlas, dans les forêts et les ravins humides. Cette espèce est recherchée aussi bien pour ses qualités condimentaires que pour ses vertus médicinales. Elle est également utilisée pour l’ornementation paysagère, notamment uploads/Ingenierie_Lourd/ plantes-aromatiques-et-medicinales-du-maroc.pdf

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