1 Institut d’Etudes de l’Islam et des Sociétés du Monde Musulman (IISMM) Ecole

1 Institut d’Etudes de l’Islam et des Sociétés du Monde Musulman (IISMM) Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) Programme de recherche : L’enseignement de l’Islam dans les écoles coraniques les institutions de formation islamique et les écoles privées. Juillet 2010 Membres de l’équipe : Responsables scientifiques : Jean-Philippe Bras (directeur de l’IISMM) et Sabrina Mervin (co- directrice de l’IISMM). Coordinateur du projet : Samir Amghar (docteur en sociologie). Chercheurs : Lydie Fournier (docteur en science politique), Omero Marongiu (docteur en sociologie) et Bernard Godard. 2 Sommaire Sommaire _________________________________________________________________ 2 Résumé ___________________________________________________________________ 4 Introduction _______________________________________________________________ 8 Chapitre 1 : les écoles coraniques, un dispositif en expansion ______________________ 11 I. Une répartition sur le territoire national qui suit les concentrations de populations de confession musulmane__________________________________________________________ 11 II. Un enseignement lié aux mosquées et salles de prières dans un contexte migratoire ____ 13 I.1. Inquiets de l’acculturation possible de leurs progénitures, les musulmans vont assigner à l’école coranique l’objectif d’assurer la transmission religieuse à la génération suivante, née pour partie en France. __________________________________________________________________________________ 14 I.2. Les États d’origine poursuivirent une politique de nationalisation de l’enseignement de islam en France identique à celle pratiquée chez eux, à l’exception notable de la Tunisie ; __________________ 14 III. Le poids important de la tradition et des pays d’origine dans l’enseignement. ________ 15 III.1 La constitution d’un corps enseignant, en nombre suffisant et présentant de solides garanties de compétences, est une question partiellement résolue. ________________________________________ 15 III.2 Les méthodes pédagogiques d’enseignement utilisées sont très traditionnelles : mémorisation et récitation du Coran par cœur à raison de quelques heures (3 à 6) en fin de semaine. ________________ 16 III.3 La morale islamique y est également dispensée :________________________________________ 18 III.4 Ces écoles coraniques assurent également une mission d'accompagnement éducatif et social auprès des parents._________________________________________________________________________ 19 III.5 L’islam enseigné au sein des écoles coraniques condamne tout engagement au nom de l’islam autre que religieux. Un rempart contre l’extrémisme religieux ? ____________________________________ 19 III.6 Une inadéquation face aux exigences croissantes d’une partie de la jeunesse réislamisée ________ 22 IV. Deux exemples d’écoles coraniques (Argenteuil et Montpellier) ____________________ 22 IV.1. Le cas d’ArgenteuilTITRE ??? _____________________________________________________ 22 IV.2. Le cas de Montpellier TITRE ??? ___________________________________________________ 25 Chapitre 2: les écoles privées musulmanes : former une élite. ______________________ 32 I. Les créations récentes et laborieuses des établissements privés confessionnels musulmans 32 II. Un développement qui s’explique par la rencontre d’une offre idéologique et d’une demande sociétale communautaire _______________________________________________ 40 II.1 l’action militante des Frères Musulmans, omniprésents comme porteurs de projets, dans la perspective d’instauration d’une « citoyenneté musulmane » ;___________________________________________ 40 II.2 la crise de l’école publique, argument de promotion des établissements privés musulmans ;_______ 42 II.3 La prohibition du voile dans les établissements scolaires publics par la loi de 2004 a accéléré les projets éducatifs de la communauté musulmane.__________________________________________________ 43 III. Former une « élite musulmane » et contribuer à l’intégration des musulmans de France 44 III.1 L’objectif affiché des responsables de ces établissements scolaires est de faire de leur établissement des lieux d’excellence. ________________________________________________________________ 44 III.2 Le second objectif est de participer à l’intégration des élèves et promouvoir les valeurs de la citoyenneté. ________________________________________________________________________ 46 3 IV. La place de l’islam dans ces établissements : éducation islamique et entre soi communautaire _______________________________________________________________ 46 IV.1 Les cours d’éducation islamique ne semblent pas être le critère central pour caractériser la dimension islamique de ce type d’établissement _____________________________________________________ 46 IV.2 Un lieu d’entre-soi communautaire __________________________________________________ 48 V. Des besoins de financement importants qui font du conventionnement une obligation dans la durée______________________________________________________________________ 49 V.1 Les établissements sont financés d’abord par trois canaux en dehors des financements de l’Etat: de l’ étranger venant de riches mécènes ou d’institutions religieuses du Golfe, des fidèles musulmans de France et des droits d’inscriptions et.___________________________________________________________ 49 V.2 La nécessité d’un financement public pour la pérennité de ces établissements, pousse à la recherche de contrat d’association__________________________________________________________________ 50 Chapitre 3 : Les instituts supérieurs islamiques, une dynamique contrariée ___________ 53 I. Des instituts tiraillés entre formation des imams et enseignement d’une culture islamique pour le plus grand nombre ______________________________________________________ 53 I.1. Diverses initiatives sur les deux dernières décennies______________________________________ 53 I.2. Des rapports avec l’Etat inaboutis et la recherche d’une autre voie par l’Institut Catholique de Paris 60 II. De l’institut formant des cadres religieux à « l’open university » islamique ____________ 64 II.1. La question cruciale de la difficile reconnaissance des diplômes par l’Etat pour ces établissements. 64 II.2. Dans ce contexte de non-reconnaissance nationale des diplômes, ces instituts sont progressivement devenus des « open universities ». _______________________________________________________ 66 III. Des structures de réislamisations et d’identification plus que des centres de formations professionnalisant._____________________________________________________________ 68 III.1. Un islam marqué par l’idéologie des Frères musulmans européens._________________________ 68 III.2 Vivre au rythme de l’islam : une structure de réislamisation _______________________________ 71 Conclusion _______________________________________________________________ 73 Bibliographie : ____________________________________________________________ 78 ANNEXE 1 : Tableau du nombre estimé de centres d’enseignement religieux par département ______________________________________________________________ 82 ANNEXE 2 Medersas et institut de théologie musulmane à La Réunion ______________ 85 ANNEXE 3 : Liste des institutions par niveau d'enseignement,_____________________ 87 ANNEXE 4 Exemples de quelques fiches de renseignement _______________________ 89 Fiche 1 : Ecole coranique à Marseille _____________________________________________ 89 Fiche 2 : Collège Alif de Toulouse ________________________________________________ 96 Fiche 3 : IASH : Institut Avicenne des Sciences Humaines___________________________ 100 4 Résumé Ce rapport est le fruit d’une étude réalisée entre septembre 2009 et juillet 2010 par une équipe de chercheurs de l’Institut d’Etudes de l’Islam et des Sociétés du Monde Musulman (IISMM), dans le cadre d’une convention entre le Ministère de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales et l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Dans le cadre de ce programme de recherche, un premier travail de recensement de ces structures d’enseignement a été effectué. Il a permis de réaliser un état des lieux non exhaustif des différents groupements scolaires et établissements musulmans qui structurent le champ religieux islamique français. À partir des différentes expériences d’enseignement islamique qui ont été conduites en France au cours de ces dix dernières années, il est proposé une classification des structures de formations à l’islam. Pour bien comprendre cette classification, il est indispensable de conserver à l’esprit qu’un établissement peut relever de plusieurs catégories. Aussi pouvons-nous distinguer trois types de structures, selon leur champ d’intervention et leurs types de public : les mosquées et écoles coraniques, les établissements d’enseignement supérieur et les écoles privées confessionnelles. Le premier objectif du programme a été de dresser un tableau général de l’enseignement de l’islam en France à partir de ces trois types d’institutions repérés. L’inventaire est établi à partir des fiches d’établissement renseignées par les membres de l’équipe.. Puis, ont été conduits des travaux d’entretiens semi-directifs d’observations ethnographiques et d’observations participantes dans le lycée Averroès à Lille, la Réussite à Aubervilliers, Al-Kindi à Décines, des écoles coraniques à Montpellier et dans la région parisienne et dans quelques instituts supérieurs islamiques (Institut européen des sciences humaines et le Centre d’études et de recherches sur l’islam à Saint Denis, l’Institut al-Ghazali à Paris et l’Institut des sciences islamiques et des langues à Aubervilliers). A partir du travail d’inventaire, une attention particulière a été portée aux établissements privés musulmans ainsi qu’aux écoles coraniques 1/ Les écoles coraniques, un dispositif en expansion Un quart des quelques 2000 mosquées métropolitaines disposerait d’une école coranique. On peut estimer aux alentours de 35 000 le nombre d’enfants et d’adolescents susceptibles de fréquenter ces écoles coraniques. L’un des premiers lieux dans lequel l’islam est enseigné est l’école coranique. Dans la majorité des cas, l’école coranique est liée à une mosquée. Par lieux d’enseignement, on entend l’existence d’un minimum pédagogique en vue de pourvoir un enseignement en direction de populations diverses, enfants, adolescents et adultes dans un centre culturel ou une mosquée. Voulues au départ par les primo-migrants comme un lieu de préservation de la culture pour les générations nées en France, elles ont en majorité également désiré se prémunir des expressions religieuses perçues comme dissidentes par rapport à la vision officielle des pays d’origine. Leur nombre est difficile à évaluer. Si on dénombre plus de 2000 salles de prières en France métropolitaine, seul le quart d’entre elles a pu développer réellement une activité éducative suivie ; l’implantation des écoles coraniques épouse la présence plus ou moins dense des populations musulmanes en France. L’école coranique de mosquée reste encore un lieu très marqué par les appartenances ethnico-nationales, 5 même si les mosquées de l’UOIF, à peu près le cinquième au quart de ces centres, échappent à cette classification. Ainsi, les modèles comoriens, turcs, marocains, algériens possèdent leurs spécificités propres de transmission, où l’alphabétisation dans la langue d’origine (arabe ou turc) et les rudiments de morale islamique jouent un rôle central. Deux exemples sont développés, illustrant deux contextes historiques et ethniques différents. Ainsi, on a, avec Argenteuil, l’exemple d’une longue expérience d’implantation musulmane de travailleurs immigrés en usine, où les différences entre centres islamiques sont bien campées et où les modèles turcs et algériens sont illustrés et avec Montpellier et Lunel, l’exemple d’une immigration uploads/Ingenierie_Lourd/ l-x27-enseignement-de-l-x27-islam-dans-les-ecoles-coraniques-les-institutions-de-formation-islamique-et-les-ecoles-privees.pdf

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