The Savoisien Recension ~ version numérique 2013 pierre navarre SAINT PÉTROLE r
The Savoisien Recension ~ version numérique 2013 pierre navarre SAINT PÉTROLE roman syrien ‘‘ La vallée de Siddim était couverte de puits de bitume ’’ (Genèse 14-10) a paris editions self 20. place dauphine 1948 The Savoisien Recension ~ version numérique 2013 OUVRAGES DU MÊME AUTEUR Les exotiques, nouvelles (Editions Ariane). épuisé. L’étrange aventure riffaine, récit. (Editions Ariane). épuisé. La mort mystérieuse du Gouverneur Général Renard, récit. (Editions Ariane). épuisé. Le mensonge du Dr Ganiot, nouvelles (Editions Ariane). El Bir, roman saharien. (Editions Ariane). Moya, roman tahitien. (Editions Self). Les vents de sable, roman du sud. (Editions Self). Dans l’ombre de Jean Charcot, récit. (Editions Arthaud). Divers essais France, arme-toi (en collaboration). (Editions d’Hartoy). épuisé. Visions impériales. (Editions Arthaud). À paraître Olo, roman congolais. La magie chez les noirs. L’étoile noire, roman nègre. Tous droits de reproduction, traduction et adaptation réservés pour fous pays. copyright 1948, by Editions Self. 5x6 Ceux qui trouvent sans chercher, sont ceux qui ont longtemps cherché sans trouver. Un serviteur inutile, parmi les autres 22 septembre 2013 scan, orc, mise en page LENCULUS Pour la Librairie Excommuniée Numérique des CUrieux de Lire les USuels A Madame et Monsieur Fernand Fontaine 7 AVANT-PROPOS C e livre a pour cadre un pays d’Asie Mineure qui fut toujours au premier plan de l’ac tualité... depuis les temps bibliques. Si la Bible nota les événements spirituels de ces contrées du Proche-Orient, de nos jours les remous de ces terres sont, hélas, plus matériels. L’économique est roi dans les pays qui recèlent des matières premières... et les matières pre mières sont convoitées par les trusts internationaux et les grandes nations industrielles. Pour partie, ce roman utilise une documentation dont l’authenticité ne peut être mise en doute. Il n’eût servi à rien de bâtir un ouvrage dans lequel on eût affublé de masques certains acteurs. Nous repoussons cette forme d’hypocrisie romancée. Que l’on n’excipe pas de cette franchise des desseins tortueux. Les meilleurs amis pos sèdent parfois des intérêts divergents. Dans l’âpreté des luttes commerciales modernes, le sentiment n’a pas de place. La France est payée pour le savoir bien qu’elle ignorât, dans son ensemble, la profondeur des répercussions de ces luttes secrètes que l’on nomme « les ba tailles de la paix », dans sa vie intérieure. Ce n’est pas notre faute si certains gouvernements étrangers avalisent l’action de leurs trusts qu’ils hissent au rang de préoccupations nationales. Regrettons seulement que nous ne l’ayons pas fait avant eux dans le cadre impérial. El Bir (1) est le récit romancé des luttes du prospecteur de pétrole. Saint Pétrole est un aspect international de la question pétrolifère. P. N. 5x6 première journée U ne chaleur étouffante. Le train Beyrouth-Damas, pas assez rapide à notre gré, pro longe le supplice de nous faire cuire dans notre jus ; le wagon est transformé en fournaise. La traversée des montagnes libanaises n’apporte pas aux voyageurs la fraîcheur 1 — Du même auteur (Editions Ariane). 8 Pierre Navarre désirée. Liquéfiés, affalés dans notre compartiment, nous ne réagissons plus. La provision d’oranges et de citrons achetée à Zaleh est épuisée depuis longtemps. Seul, un fonctionnaire damasquin, le cou emprisonné dans un col de celluloïd, ne paraît pas souffrir de la tempéra ture élevée ; s’épongeant rarement le visage, il regarde inlassablement le sauvage panorama qui se déroule sous nos yeux. Quand nous traversons la vallée encaissée de Nahr el-Asi, il nous invite à contempler le pittoresque spectacle des troupeaux qui s’abreuvent en se baignant ; heureuses bêtes ! Par politesse pour cette obligeance touristique, nous jetons un coup d’œil sur les paisibles ovins. Et nous continuons à transpirer jusqu’au moment où notre aimable compa gnon nous annonce la proximité de Damas, la ville, assure-t-on, là plus ancienne du monde. Il n’est pas un lettré européen qui n’ait rêvé aux Jardins d’Armide. Voici les Jardins d’Armide, c’est-à-dire les luxuriants jardins de Damas qui doivent leur exubérante végétation au torrent Barada constamment alimenté par les neiges de l’Anti-Liban. Damas — à la fois musulmane, chrétienne et juive — blanche, rose et dorée, conserve, malgré le modernisme occidental, un cachet d’originalité islamique avec ses hanout, sa foule arabe grouillante et ses coutumes vesti mentaires ancestrales qui voisinent avec les indigènes européanisés simplement coiffés du fez. Damas, sentinelle sur la route qui unit l’Égypte à l’Asie Mineure et à l’Arabie au Nord, se révèle au premier coup d’œil un centre commerçant très actif qui échange aux Blancs leurs produits manufacturés contre les marchandises indigènes amenées de l’arrière-pays. Damas, cette grande ville de plus de 250.000 habitants, malgré les souvenirs historiques des Croisades, nos soldats et la généralisation de l’usage de la langue française, présente un aspect général hostile. On sent que l’Arabe s’estime assez évolué pour se passer de l’Occident. Damas, avec ses rues européennes et les fenêtres grillagées de ses maisons arabes, résume le choc de deux civilisa tions au milieu du désert ; mais la solution définitive de suprématie ne se dessine pas encore. Un fiacre m’emmène de la gare à l’Hôtel de Paris où je peux me plonger sans tarder dans une baignoire d’eau tiède. Accoudé à la fenêtre de ma chambre, j’attends une heure raisonnable pour rendre ma première visite en admirant les curieux cars transdésertiques à impériale couverte, aérodynamiques, de la « Nairn Transport Co », le Damascus-Baghdad, tout blancs, tirés par des sortes de tracteurs-limousines à six roues. Ces véritables paquebots roulants produisent une impression extraordinaire de puissance que la meilleure volonté des voitures de « l’Auto routière du Levant » n’efface pas. La sieste ne semble pas respectée ; de nombreux groupes stationnent et discutent avec beaucoup de gestes et une tonalité aiguë. De minces patrouilles nonchalantes suivent le trottoir à l’abri du soleil. Les manifestations de Beyrouth commencent à agiter les damasquins. Quelqu’un frappe à ma porte. J’ouvre. Le liftier enlève sa casquette et s’écarte pour laisser un homme se présenter d’un bref mot : « Police ! » L’inspecteur pénètre dans ma chambre. Je lui demande ses papiers que j’examine avec soin et je lui tends les miens qu’il scrute consciencieusement en les mirant par transparence pour essayer de déceler des traces de grattages. Rien à faire, ils sont authentiques et bien en règle. Voyant que la visite se prolonge, je mets sous le nez de mon visiteur une lettre d’introduction émanant d’un ministre français pour un très haut fonctionnaire du Haut Commissariat de Syrie. Le visage du policier se détend : — Vous m’excuserez, mais votre profession de journaliste nous semblait singulière. Il y a tant d’agents étrangers qui s’introduisent dans le pays et qui, sous prétexte de voyages do cumentaires, sèment des mots d’ordre d’agitation politique ! Vous venez ausculter la Syrie ? Depuis 1925, elle a la fièvre ! Pas une fièvre naturelle, une fièvre injectée par un sérum qui se trouve dans son sol. Damas est le poste d’écoute de l’Asie Mineure. Au revoir, monsieur. Saint-Pétrole 9 Le fonctionnaire prend congé cérémonieusement et je m’habille de cellular et de flanelle blanche pour me rendre à mon rendez-vous. Je hèle un fiacre nonchalant et lui jette une adresse. La course est longue et le petit cheval maigre peine dans les brancards. Enfin, le cocher arrête sa voiture devant une ruelle et m’in dique que la maison se trouve la deuxième à droite. Je frappe à une porte épaisse, bardée de fers longs et j’attends assez longtemps. Derrière le judas grillagé, une voix me demande mon nom, puis celui de la personne que je désire voir. Alors, l’être invisible dans l’ombre intérieure tourne une clef, tire des verrous et entr’ouvre le battant me laissant tout juste la place de m’in troduire dans un vestibule obscur. — Marche devant, commande ce chaouch dont je commence à distinguer le zarouel, la veste européenne et le fez. J’obéis et me dirige vers une trouée de lumière qui plonge sur un escalier. Au premier étage, un homme vêtu à la française m’attend et m’invite poliment à pénétrer dans une pièce vaste richement meublée de vieux meubles•minutieusement travaillés par un artisan ; les sièges sont en cuir brodé et tendu ; la mosaïque est recouverte de vieux tapis persans très beaux de coloris. Mon hôte est, je le sais, un homme excessivement riche. — Êtes-vous M. Abdallah bey Nissim (1) ? demandé-je. — Voulez-vous me montrer vos papiers, s’il vous plaît ? Interloqué par la réponse, je sors mon portefeuille et mon interlocuteur prend une loupe pour procéder à une étude aussi approfondie que celle du policier. Satisfait, il lève la tête. — Donnez-moi la lettre autographe de M. Farel qui vous envoie vers nous. J’obtempère à cet ordre. L’homme que je suppose être Abdallah bey Nissim extrait de son tiroir une lettre et compare les écritures. Je reste décidé à ne m’étonner de rien. Rien d’anor mal n’ayant frappé son regard, mon examinateur se lève : — Je vous conduis chez Abdallah bey Nissim. Veuillez me suivre. Je suis contrarié que cet homme ne soit pas Abdallah ; sous un abord froid, il paraît uploads/Litterature/ 1948-saint-petrole-roman-syrien.pdf
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- Publié le Mar 18, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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