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HAL Id: tel-00911635 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00911635 Submitted on 29 Nov 2013 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. La construction avec aunque : définition, sélection modale, traductions françaises Carmen Ballestero de Celis To cite this version: Carmen Ballestero de Celis. La construction avec aunque : définition, sélection modale, traductions françaises. Linguistique. Université de la Sorbonne nouvelle - Paris III, 2010. Français. ￿NNT : 2010PA030134￿. ￿tel-00911635￿ UNIVERSITÉ SORBONNE NOUVELLE – PARIS 3 ÉCOLE DOCTORALE 268 Études Hispaniques et Latino-Américaines ÉQUIPE DE RECHERCHE Langues romanes : acquisition, linguistique, didactique (CALIPSO) Thèse de doctorat Carmen BALLESTERO DE CELIS LA CONSTRUCTION AVEC AUNQUE : DÉFINITION, SÉLECTION MODALE, TRADUCTIONS FRANÇAISES Thèse dirigée par Monsieur le Professeur Gilles LUQUET Soutenue le 4 décembre 2010 Jury : Madame Marie-France Delport (Université Paris Sorbonne/Paris IV) Madame Gabrielle Le Tallec-Lloret (Université de Haute-Bretagne/Rennes II) Monsieur Gilles Luquet (Université Sorbonne Nouvelle/Paris III) Monsieur José Antonio Vicente Lozano (Université de Rouen) À Gilles Luquet, pour ses enseignements et l’intérêt porté à mon travail. À María Soledad Sicot-Domínguez, pour son aide précieuse et inestimable. À Justino Gracia-Barrón, pour ses remarques constructives et conseils enrichissants. À Éric Beaumatin, pour ses lectures attentives et ses commentaires encourageants. À Chantal Sobrino i Tafunell, pour son aide et son soutien indispensables. À ma famille, pour m’avoir permis d’arriver jusqu’ici. Enfin, à mon chien, pour sa fidélité et sa compagnie. IBA EL LENGUAJE He estado acordándome intensamente de ti. Me puse a traducir a un poeta alemán, en principio a leerlo, pero tuve que recurrir al diccionario, y luego salió algo sorprendente. Creo que te gustaría. Es un desconocido. Mi memoria quizá no es la mejor. Fíjate, qué comienzo: Iba el lenguaje por sotos y praderas… Juan Antonio González Iglesias, Un ángulo me basta 1 Introduction Il n’est guère difficile de remarquer, quand bien même on ne consulterait qu’un petit nombre de grammaires espagnoles, que la construction avec aunque y est généralement considérée comme une structure de subordination. Il nous est dit plus précisément que la proposition introduite par ce relateur est une « subordonnée adverbiale concessive », étiquette dont les trois termes appellent un certain nombre de remarques. Pour ce qui est du premier, il n’est pas aisé de démontrer, comme on le verra dans les premières pages de ce travail, le caractère subsidiaire de la proposition introduite par aunque. Quant au deuxième, mis à part la difficulté d’établir un parallélisme total entre la phrase simple et la phrase complexe, il est avéré qu’il n’y a pas en espagnol d’adverbe proprement concessif. Enfin, en ce qui concerne le troisième terme de cette étiquette, il y a de bonnes raisons de penser que la valeur concessive n’est qu’une valeur permise par la définition que aunque apporte en langue. Le fait que les exemples auxquels les grammariens ont recours pour illustrer cette construction soient presque toujours les mêmes n’est pas anodin. Ils choissisent des séquences, telles que « Aunque llueve, salgo », sans doute la plus repertoriée dans l’explication de ce type de proposition, dont le contenu fait référence à des faits qui entretiennent dans la réalité extralinguistique des relations facilement identifiables. L’inconvénient de ces explications réside dans le fait qu’elles prennent la langue pour la réalité et décrivent « ce dont parle »1 la séquence, la sortie malgré la pluie, mais non « ce qu’elle dit ». Cela les amène à soutenir que la proposition en aunque exprime un obstacle inopérant, une cause inefficace ou une condition insuffisante, des notions qui n’arrivent pas à rendre compte de toutes les séquences construites à l’aide de ce relateur. Il suffit de penser à des énoncés comme « Vive en Andalucía, aunque ignoro en qué ciudad » ou « Se llaman arándanos, aunque aquí las llamamos anavias ». Définir la relation instruite par aunque au moyen de ces notions constitue donc une 1 M.-F. Delport, Ce dont on parle et ce qu’on en dit, de la distinction opératif / résultatif et de sa pertinence dans l’expression de la voix en espagnol, communication du séminaire de linguistique dirigé par Marie-France Delport et Jean-Claude Chevalier à l’Institut d’Études Hispaniques, 23 janvier 2008. 2 forme de « péché de réalité »2. Cette démarche référentielle, dans le présent travail, sera de ce fait écartée. L’objectif y est de définir la construction avec aunque au moyen de ce qu’elle « dit » en langue, et non au moyen de ce à quoi elle est capable de réfèrer dans la réalité extralinguistique. Cela implique l’adoption d’une démarche sémasiologique, qui prend comme point de départ le signe aunque. La conviction qu’une lecture de la matérialité du signe de ce relateur permet de définir avec plus de précision la construction dont il fait partie motive et oriente le premier chapitre de ce travail. En ce qui concerne le mode employé dans une proposition en aunque, les explications de la plupart des grammariens se révèlent également référentielles, car c’est le caractère réel ou hypothétique du fait référé par la proposition en aunque, très souvent la pluie, qui détermine le mode utilisé après aunque. Cela amène à des explications inadéquates qui ignorent ou condamnent des emplois absolument normatifs. Afin de rendre compte de ces emplois, d’autres propositions explicatives postulent une neutralisation des valeurs traditionnelles des modes de l’espagnol et créent de nouvelles oppositions, essentiellement pragmatiques. L’inconvénient principal de ces démarches est qu’elles n’établissent aucune relation entre la valeur traditionnelle et la nouvelle valeur accordée. Quant aux démarches qui essaient de rendre compte de la sélection modale opérée dans ce type de proposition dans une perspective purement pragmatique, l’inconvénient est qu’elles présentent comme des valeurs proprement linguistiques des effets de sens qui ne sont que discursifs. Cela incite à penser que la description traditionnelle des modes de l’espagnol est inadéquate, car elle implique une complexité évidente : ne parvenant pas à rendre compte de certains emplois modaux, elle doit être reformulée constamment pour pouvoir les expliquer. Le fait que l’on soit persuadé, comme Maurice Molho3, que « Los sistemas lingüísticos son siempre de una extremada y desconcertante sencillez »4, incite à rechercher une approche dont la description des modes permette une explication plus simple et générale de la sélection 2 Notion empruntée à Jean-Claude Chevalier. J.-C. Chevalier, « Le péché de réalité », Langues et Linguistique, 1982, nº 8, t. 2, p. 91- 125. 3 M. Molho, Sistemática del verbo español (aspectos, modos y tiempos), Madrid, Gredos, 1975. 4 Ibid., p. 19. 3 modale opérée dans la proposition en aunque. Cette motivation pousse à entrer dans le cadre théorique proposé par Gilles Luquet5, car, ainsi que le dit cet auteur, […] la única satisfacción a la que pueden aspirar gramáticos y lingüistas es pensar que las hipótesis de que se valen para describir una lengua o una estructura lingüística determinadas tienen un “coste” menor que las hipótesis que se han manejado anteriormente en la descripción de dicha lengua o de dicha estructura. Sabido es que la ciencia progresa por medio de generalizaciones y que estas generalizaciones son otras tantas simplificaciones6. La nouvelle théorie des modes de cet auteur promet non seulement une explication plus simple et générale, elle annonce aussi une explication plus objective que les précédentes, car elle est basée sur un modèle descriptif qui donne la priorité au signifiant. Le deuxième chapitre de ce travail naît de la volonté de montrer les avantages qu’il y a à expliquer, à partir de cette nouvelle théorie, la sélection modale opérée dans la proposition en aunque. Quant à la traduction en français de la proposition en aunque, la plupart des grammaires espagnoles destinées à un public francophone s’accorde à soutenir, explicitement ou implicitement, que lorsque la proposition en aunque est suivie d’un temps de l’indicatif elle doit se traduire par une proposition en bien que et un verbe au subjonctif, alors que quand la proposition en aunque est construite avec un temps du subjonctif, elle doit se traduire par une proposition en même si et un verbe à l’indicatif. Cette règle de traduction suscite de sérieuses réserves, car, comme il sera montré dans le troisième chapitre de ce travail, elle se fonde à nouveau sur une analyse purement référentielle des formes verbales du système verbal espagnol, autrement dit, sur ce dont elles « parlent », en négligeant ce qui est « dit » par ces formes. En outre, dans une volonté de simplification, cette règle attribue aux relateurs bien que et même si des valeurs qui ne les définissent pas. Si les problèmes que la réalité pose au linguiste, comme il sera montré dans les deux premiers chapitres du présent travail, sont assez fréquents dans l’analyse des phénomènes langagiers, ceux qu’elle uploads/Litterature/ 2010-pa-030134.pdf

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