Graphisme de couverture : © © Armand Colin, 2017 Armand Colin est une marque de

Graphisme de couverture : © © Armand Colin, 2017 Armand Colin est une marque de Dunod Éditeur, 11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff ISBN : 978-2-200-61849-0 Ce livre est dédié à mes ami(e)s Mesdames Patricia Jego et Dominique Eloudy, Jean Verdun et Pierre Simon (†), Philippe Deschamps, Jacques Caulin et Christian Hervé. Je remercie Sylvie Chiousse pour ses conseils et sa relecture. Table Couverture Page de titre Copyright Dédicace Introduction : 33 clés pour se glisser dans le secret des loges 1. L’été 1717 ou l’histoire des origines 2. Les textes fondateurs 3. La querelle du Grand Architecte 4. Le combat des franc-maçonnes 5. Les cinq principales obédiences françaises 6. Comment fonctionnent les obédiences ? 7. La loge, cellule vivante de la maçonnerie 8. Le secret au cœur de la franc-maçonnerie 9. Pourquoi et comment devenir franc-maçon ? 10. L’initiation, sur la voie des mystères 11. La planche et autres travaux maçonniques 12. Les « carrières » maçonniques 13. Sacrifice et espaces sacrés 14. Les symboles et la construction du temple 15. Équerre, compas et autres symboles 16. Les rituels 17. La parole et le silence 18. Musique et franc-maçonnerie 19. La fraternité, une obligation morale 20. La vengeance et le pardon 21. Les francs-maçons face aux Lumières 22. Jusqu’où respecter la tradition ? 23. L’universalité maçonnique en question 24. La franc-maçonnerie au risque des sciences humaines ? 25. La réflexion éthique, pilier de la franc-maçonnerie 26. Quelques francs-maçons célèbres 27. La franc-maçonnerie a-t-elle joué un rôle dans les avancées sociales ? 28. Pourquoi l’Église catholique s'acharne-t-elle contre la franc- maçonnerie ? 29. Les attaques de l’extrême droite 30. L’antimaçonnisme au XX siècle 31. La franc-maçonnerie est-elle une secte ? e 32. Le marronnier médiatique 33. Quel avenir pour la franc-maçonnerie ? Postface Pour en savoir plus Introduction 33 clés pour se glisser dans le secret des loges Un demi-siècle après la fin des guerres des Trois Royaumes qui viennent d’ensanglanter les Îles britanniques, la franc-maçonnerie voit le jour à Londres en 1717. Elle a l’ambition d’être une sorte de religion qui mette tous les hommes d’accord. Elle espère ainsi construire une société tolérante et fraternelle qui ne se déchirera plus pour des motifs religieux. La franc-maçonnerie apparait dans les corporations de compagnons bâtisseurs de cathédrales qui accueillent progressivement des gentlemen masons. Les Constitutions d’Anderson commencées en 1721 et publiées en 1722 sont le document fondateur de la franc-maçonnerie moderne. Les références chrétiennes et plus particulièrement christiques y sont importantes, notamment celles qui gravitent autour du sacrifice, une notion au cœur de certains rituels de passage. Cependant, pour éviter les conflits religieux, la franc-maçonnerie se réfère à un Grand Architecte de l’Univers plutôt qu’à un dieu ou à une vision particulière de Dieu dont il est interdit de parler en son sein. Elle revendique également des origines mythiques qui n’ont aucune validité historique en ce qui la concerne : Adam, Noé, Hiram Abif, les bâtisseurs de pyramides, les philosophes grecs, les templiers, etc. Depuis son origine, la franc-maçonnerie prétend jouer un rôle social dont la pertinence est cependant discutée, notamment en ce qui concerne son rôle pendant la Révolution française. Mais pour de nombreux maçons, elle a essentiellement pour but d’accompagner ses membres sur une voie « initiatique » censée les conduire progressivement, par degrés successifs, de l’ignorance à la connaissance, « des ténèbres à la lumière » en langage métaphorique. Cette dimension lui confère une spécificité qui la distingue nettement de nombreuses autres associations philanthropiques. Institution discrète plus que secrète, la franc-maçonnerie fascine et inquiète à la fois. Elle est un inépuisable marronnier médiatique. Elle est fréquemment diabolisée et inspire toutes sortes de théories conspirationnistes. En France, on compte 150 000 franc-maçonnes et francs-maçons répartis dans un nombre important d’institutions maçonniques (une vingtaine). Cette diversité est une particularité très française. Cependant, si on décide de les classer en fonction du nombre de membres, cinq organisations se distinguent : le Grand Orient de France, la Grande Loge de France, la Grande Loge Nationale Française, la Grande Loge Féminine de France et le Droit Humain. Chaque institution ou obédience maçonnique se définit selon des critères qui, au-delà des différences, font appel à des valeurs communes. Le Grand Orient de France, numériquement la plus importante, se définit comme une « institution essentiellement philanthropique, philosophique et progressive, qui a pour objet la recherche de la vérité, l’étude de la morale et la pratique de la solidarité […] » ; la Grande Loge Nationale Française qui ne reconnaît pas les autres « puissances » maçonniques, se définit comme « une libre association d’hommes indépendants, ne relevant que de leur conscience, qui s’engagent à mettre en pratique un idéal de paix, d’amour et de fraternité », etc. Cet ouvrage vous propose trente-trois clés pour ouvrir les portes derrières lesquelles se cachent les secrets de la franc-maçonnerie : autant d’opportunités d’aller voir au-delà des innombrables idées reçues qui entourent d’un halo de mystère cette « vénérable » institution vieille de trois siècles. Ce livre reflète les prises de position de son auteur qui sera inévitablement critiqué. Et c’est tant mieux ! 1 L’été 1717 ou l’histoire des origines La naissance de la franc-maçonnerie date de la fin du XVII siècle, début XVIII , elle est liée à l’émancipation de loges du métier de bâtisseur qui se détachent progressivement des corporations compagnonniques pour se construire autour d’un certain nombre de valeurs. Sa création officielle date de 1717. Petite histoire de la franc-maçonnerie Dès les années 1670, des loges de compagnons bâtisseurs accueillent gentilshommes et bourgeois, principalement en Écosse. Progressivement, mais sans que les historiens puissent précisément décrire pourquoi et comment, des loges s’éloignent du métier de bâtisseur pour devenir purement symboliques, c’est-à-dire « spéculatives » en jargon maçonnique. Ces organisations s’inspirent directement du mode de fonctionnement des loges de compagnons établi par William Shaw, organisateur de la profession à la demande du roi Jacques VI d’Écosse. La plus ancienne loge totalement distincte de la corporation compagnonnique locale est celle de Mary’s Chapel fondée en 1599 à Édimbourg. Ces premières loges pratiquent l’ancienne cérémonie d’admission connue sous le nom de « Rite des Anciens Devoirs » ou, à partir des années 1630, en milieu presbytérien, un rituel d’initiation parfois désigné sous le nom de « Rite du mot de maçon » qui consiste en l’échange d’une poignée de main rituelle et de deux mots de passe. On compte également une trentaine de loges en Angleterre avant la fin du XVII siècle. Des personnalités intellectuelles et savantes y sont alors initiées, telles que Robert Moray et Elias Ashmore, fondateurs de la Royal Society. Ces loges essentiellement e e e philanthropiques entraident les « frères » malades ou dans le besoin, participent aux frais d’obsèques et assistent les veuves ou les orphelins nécessiteux. Personne ne sait pourquoi, ni comment, ces loges se sont séparées des loges de métier, et surtout comment elles sont passées d’un système d’entraide à une institution défendant progressivement un certain nombre de valeurs. La franc-maçonnerie verra finalement le jour à Londres, lors de la Saint- Jean d’été, en l’an 1717. Elle est fondée par quatre loges londoniennes qui décident de s’unir pour créer la Grande Loge de Londres. Plus tard, en 1722, lorsque la Grande Loge de Londres adopte les Constitutions d’Anderson, les principes auxquels toutes les organisations maçonniques se réfèrent sont établis. Les valeurs qui ont inspiré les fondateurs La première grande valeur maçonnique est la tolérance, elle est adoptée en réaction aux luttes politiques et religieuses de l’Angleterre des XVII et XVIII siècles. Beaucoup pensent que la maçonnerie a été conçue pour être une « religion » destinée à mettre tous les hommes d’accord. Ainsi, l’article premier des Constitutions d’Anderson dispose : « Un maçon est tenu par son état d’obéir à la Loi Morale, et s’il entend bien l’art, il ne sera jamais un athée stupide ni un libertin irréligieux. Mais tandis que dans les anciens temps, les maçons étaient obligés en chaque pays d’être de la religion, quelle qu’elle fut, de ce pays ou de cette nation, on juge aujourd’hui plus à-propos de ne les astreindre qu’à cette religion sur laquelle s’accordent tous les hommes, en laissant à chacun ses opinions particulières : savoir, à être hommes de bien et loyaux, hommes d’honneur et droits, quelles que soient les dénominations ou confessions qui puissent les distinguer ; par quoi la maçonnerie devient le “Centre de l’Union”, le moyen d’établir une amitié vraie entre personnes qui sans elle demeureraient à jamais étrangères. » La tolérance, difficile à vivre, est l’ennemie des idéologies et des dogmes qui ne se discutent pas. Elle doit se cultiver longuement et patiemment, ce que permet la pratique maçonnique, tant les idées des uns et des autres peuvent être différentes. Cependant, elle se heurte à une contradiction insoluble, fréquemment abordée en loge : peut-on tolérer l’intolérance ? La deuxième valeur, pour un franc-maçon, est le travail. Une loge est symboliquement représentée par le temple de Salomon qui ne sera jamais achevé, mais que les francs-maçons s’acharnent à bâtir. e uploads/Litterature/ 33-secrets-sur-la-franc-maconnerie-lopez-gerard.pdf

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