Retrouver ce titre sur Numilog.com « Casser les paroles », telle est la traduc-
Retrouver ce titre sur Numilog.com « Casser les paroles », telle est la traduc- tion plus o u moins i m a g é e qu'on peut proposer à l'ebughi bifia des Fang, tra- dition orale à l'origine du corpus exposé. Cettè thèse a pour départ cette situation contradictoire : u n universitaire africain formé dans u n e université française pour étudier les mouvances sociales africaines. D a n s les démarches « scientifiques » en- treprises jusqu'à c e jour sur les peuples d'Afrique, les comportements sociaux et les faits étudiés sont nécessairement récu- pérés par la mouvance sociale universi- taire elle-même, et rapportés à l'Histoire d e l'Europe. L e s inadéquations entre les outils scien- tifiques et les mouvances sociales sou- mises à l'analyse n e surviennent pas par hasard, dès lors que l'Histoire d e l'Occi- dent s'est érigée e n Histoire universelle. S i cependant les mouvances anciennes sont reconnues c o m m e porteuses d'ave- nir, il appartiendra aux ethnologues afri- cains d e mettre e n lumière les projets sociaux spécifiquement africains qui seuls sont fondateurs d e tout épanouissement d'avenir. Retrouver ce titre sur Numilog.com Retrouver ce titre sur Numilog.com Retrouver ce titre sur Numilog.com Retrouver ce titre sur Numilog.com e b u g h i bifia 4 4 Démonter les expressions 5 y Enonciation et situations sociales chez les F a n g d u G a b o n Retrouver ce titre sur Numilog.com Retrouver ce titre sur Numilog.com M U S É U M NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE M É M O I R E S DE L'INSTITUT D'ETHNOLOGIE - XIII Jean-Emile MBOT e b u g h i bifia "Démonter les expressions Enonciation et situations sociales chez les F a n g d u G a b o n Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique PARIS INSTITUT D'ETHNOLOGIE M U S É E D E L'HOMME, Palais de Chaillot, Place du Trocadéro, 1 6 e 1 9 7 5 Retrouver ce titre sur Numilog.com @ Institut d'Ethnologie, 1 9 7 5 Retrouver ce titre sur Numilog.com P R É F A C E D a n s l'étude anthropologique (et n o n plus sociologique) d e la société universi- taire q u i reste à entreprendre ( c e n e sera p a s par moi), il faudra bien consacrer u n chapitre a u rite d e s préfaces : relation entre préfaceur et préfacé, articulation d e la préface et d u c o r p s d e sujet, taxinomie ... A c e dernier point d e v u e , et s o u s r é s e r v e d e s résultats d e travaux ultérieurs, j e serais tenté d e classer le présent essai d a n s l e s exopréfaces -prétextes à d o m i n a n t e égotiste. Q u e si, e n effet, J.-E. M b o t v e u t bien m'attribuer, d a n s s o n introduction, u n e petite part d e responsabilité, incidente et, pour ainsi dire, latérale, d a n s l'élaboration d e s e s thèses, s a propre responsabilité à p r o p o s d e s réflexions qui v o n t s u i v r e est e n c o r e bien plus m i n i m e , et n u l n e saurait lui tenir rigueur d e l'absurdité o u d e la trivialité qu'on est libre d'y trouver. A u demeurant, l e lecteur p r e s s é o u prudent a toujours loisir d e s e confor- m e r à la c o u t u m e établie, e n sautant les hors-d'oeuvre pour s'attaquer directement a u principal. D e q u o i s'agit-il d a n s c e livre ? B e a u c o u p m o i n s d e l'analyse m o n o g r a p h i q u e d'un s y s t è m e f a n g d'appréhension d u m o n d e — e b u g h i bifia — que, sur u n plan b e a u c o u p p l u s général, d e la position et d e s p r o b l è m e s d e l'anthropologue africain ( m a i s c e serait v r a i a u s s i e n P o l y n é s i e o u c h e z les A m é r i n d i e n s ) , travaillant d a n s s a p r o p r e société. « A n t h r o p o l o g u e » est e m p l o y é ici à dessein. L e c a s d u s o c i o l o g u e — étudié par Y a y a W a n e d a n s u n article c l a s s i q u e 1 — est différent, d a n s la m e s u r e exacte o ù s a discipline est elle a u s s i différente. Q u a n t à « ethnologue », l e t e r m e est a s s e z l a r g e m e n t discrédité aujourd'hui c h e z les intellectuels africains d e formation française, q u i lui donnent volontiers u n e c h a r g e s é m a n t i q u e le rattachant a u c o l o - 1 . Y . W a n e , « Réflexions sur la recherche sociologique e n milieu africain », Cahiers d'Etudes Africaines, 39, 1970. Retrouver ce titre sur Numilog.com nialisme. On renverra, sur ce point, aux travaux de Leclerc, Copans et Adotevi, ainsi qu'aux sarcasmes de Ouologuem2. L'objet d'étude peut bien demeurer, le plus souvent, l'ethnos plutôt que l'anthrôpos - à la limite, l'anthrôpos à partir de tel ethnos : le discrédit n'en reste pas moins signifiant, ou plutôt que ce soit aujour- d'hui qu'il apparaît. La participation d'Africains à l'étude de leur propre société n'est pas une nou- veauté. On peut en faire remonter les prodromes aux écrits des esclaves émancipés du XVIIIe siècle3, mais c'est à partir du XIXe siècle, avec les oeuvres des intellectuels de formation britannique de Gold Coast et de Sierra Leone qu'on a affaire à des études formellement très proches de celles des proto-africanistes européens4. L'apo- gée coloniale freine la tendance, faisant apparaître un Hazoumé et, surtout, un Jomo Kenyatta comme des phénomènes (presque au sens populaire du mot) isolés, et, pour tout dire, anormaux. Les problèmes des anthropologues et pré-anthropo- logues africains de l'ère coloniale sont assez différents de ceux de leurs successeurs actuels. Il s'agit moins de méthode, d'approche intellectuelle, que de revendication socio-politique : dans un premier temps démontrer que cultures et traditions afri- caines ne sont pas si différentes de celles de l'Europe victorienne (qui se survit, en Afrique, bien avant dans le XXe siècle), puis, à partir de Facing Mount Kenya, qu'elles leur sont supérieures. Anthropologie apologétique, plutôt que « scienti- fique », et qui échoue le plus souvent dans ses tentatives — au vrai peu convaincues et peu convaincantes— d'assumer l'objectivité prétendue de l'académisme/ humanisme européen. On ne peut, pour autant, la qualifier d'africaine : c'est en termes européens qu'elle s'affirme et revendique contre l'Europe et continuera à le faire jusqu'à nos jours. Quelle que soit leur valeur ou leur signification en tant qu'acte politique, ces ouvrages ne sont, en général, que de médiocre ethnologie : sur un plan strictement professionnel, la thèse5 de Johnstone Kenyatta est inférieure à celle de la plupart des étudiants non africains de Malinowski qu'il côtoie à la London School of Economics, et ce n'est pas un cas d'espèce mais plutôt, serait-on tenté de dire, l'exemple typique d'une situation qui n'a pas tout à fait disparu aujourd'hui. Tout se passe comme si la connaissance intime et pour ainsi dire congénitale du milieu décrit constituait un obstacle plutôt qu'un avantage : paradoxe qu'on va essayer de résoudre par la théorie de l'extranéité nécessaire et la méthode de la participant observation. L'une et l'autre ne sont pas sans mérite, mais il semble bien que le facteur le plus important est passé inaperçu jusqu'à une date récente.Opposée à l'évolutionnisme biologico-social, pour ne pas dire raciste, du XIXe siècle, la doctrine libérale du relativisme culturel tend, trop souvent, à faire négliger l'irréductibilité l'un à l'autre uploads/Litterature/ 9782307380108.pdf
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- Publié le Mai 09, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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