Après Marie Stuart de Schiller créé au Théâtre 13 en 2008, la nouvelle création

Après Marie Stuart de Schiller créé au Théâtre 13 en 2008, la nouvelle création de la compagnie Orten : A mon âge, je me cache encore pour fumer de Rayhana mise en scène Fabian Chappuis (création) 1h50 sans entracte Avec Marie Augereau Fatima, masseuse, 45 à 50 ans Géraldine Azouélos Zaya, jeune intégriste 30 ans Paula Brunet Sancho Madame Mouni, une immigrée en France, 50 ans Linda Chaïb Samia, masseuse, 29 ans Rébecca Finet Nadia, étudiante, 26 ans Catherine Giron Louisa, femme au foyer, 60 ans Maria Laborit Aïcha, belle-mère, 65 ans Taïdir Ouazine Latifa, institutrice, 35 ans Rayhana Myriam, jeune fille enceinte Assistante à la mise en scène Stéphanie Labbé Scénographie Fabian Chappuis Lumières Franck Michallet Vidéo Bastien Capela Univers sonore Pierre Husson Costumes Rayhana Administrateur compagnie François Nouel Production / diffusion Isabelle Decroix (ID Production) Production Compagnie Orten Coproduction Maison des Métallos et Arcadi Avec l’aide à la création du Centre National du Théâtre, l'aide à la production et à la diffusion du fond SACD et le soutien du Théâtre 13 / Paris. Remerciements à l’Association Beaumarchais. Coréalisation Maison des Métallos. Texte édité aux Editions Les Cygnes. Contact Scène et Tournée ID Production Isabelle DECROIX - 01 42 87 96 60 - 06 16 28 82 77 i.d.prod@sfr.fr 5, rue de Turbigo 75001 Paris du mardi 04 au samedi 15 janvier 2011 et du mardi 25 au samedi 29 janvier 2011 du mardi au vendredi à 20h00 et le samedi à 19h00 Maison des Métallos 94 rue Jean-Pierre Timbaud - 75011 Paris Métro : Couronnes, Parmentier. Bus : 96 Des rires, 9 paroles, le sifflement d’une balle et le silence de Dieu…. A mon âge, je me cache encore pour fumer est une tragi-comédie qui rassemble 9 femmes d’âges et de conditions diverses dans un hammam à Alger… Elles sont là pour se laver mais surtout parler, se parler … Dans l’intimité de cet espace protégé de l’extérieur, les regards et les points de vue se croisent, entre pudeur et hardiesse, dans le dévoilement violent, ironique, drôle et grave des silences refoulés de femmes qui se sont tues trop longtemps. Peu à peu se révèlent leurs destins particuliers, à travers des histoires qui ont marqué et modelé leur chair, dévoilant progressivement la violence politique, sociale et sexuelle d’une Algérie en proie à la corruption, à la misère, aux attentats et aux combats quotidiens que se livrent les factions gouvernementales et les islamistes en utilisant, la plupart du temps, le corps de la femme comme champ de bataille. Loin de tout regard accusateur, elles peuvent échanger états d’âmes, confidences, rêves, colères, joies, coups-bas ou petites mesquinerie. Elles peuvent parler de morale, de religion, de sexe mais aussi de politique et bien sûr … débattre allégrement des hommes. Un enfant s’apprête à venir au monde et par instinct et nécessité, toutes, d’une manière ou d’une autre se lèveront pour protéger et défendre cet être nouveau, leur espoir et projection dans la vie future à l’aube de la fin de l’intégrisme meurtrier. 9 femmes, 9 destins entre rébellion, rêve ou soumission. Mères, amantes ou « saintes », sont réunies au cœur de la matrice, le Hammam, où le combat contre l’oppression, la violence et la guerre se panse entre fous rires et pleurs, secret et exaltation. Tout ça donne, dans un joyeux désordre : Des rires en rafale, un dentier oublié, un rêve de mariage étoilé, 8 grossesses imposées, le prix de la paix avec son homme, une marieuse pour fille vierge, le son de l'eau, une femme d'intérieur, un fils d'épicier à marier, un tremblement de terre, quatre limonades, une chanson d’amour, l’amour pour son homme, l'amour des hommes pour leur mère, une princesse mariée à 10 ans, un mari cocu, un certificat de virginité, les aboiements d'une belle mère, le mektoub de la belle fille, des rondeurs à cacher, un fils à l'asile, un autre stérile, une masseuse pétrisseuse, le fils de l'émigrée promis à marier, un frère vengeur du déshonneur de sa sœur, une mécréante et une pieuse, des brûlures à l'acide, des livres responsables / irresponsables, les fesses et le foulard de Dieu, un Imam assassin, le secours d'un hijab, le tajine et des cornes de gazelles, des langues qui se dénouent, un poulailler en furie, un plombier cagoulé, la peste et le choléra, le viol d'un homme et un vol de cigarettes, des rires, 9 paroles, le sifflement d’une balle et le silence de Dieu…. L’une des grandes forces de ce texte, et également son originalité, est que Rayhana a réussi à traiter d’un sujet grave mais sans misérabilisme, sans complaisance, dans une écriture vivante, directe et très rythmée et souvent très drôle. L’émotion et le rire cohabitent en permanence dans un portrait bouleversant de l’Algérie contemporaine. Rayhana Née à Bab el Oued, le quartier le plus populaire d'Alger, Rayhana a quitté son Algérie natale et a adopté la France, où elle habite depuis plusieurs années. Après une formation à l’École des Beaux-arts puis à l’Institut national d’art dramatique et chorégraphique d’Algérie, Rayhana se joint à la troupe nationale de Béjaïa comme comédienne et plus tard, comme metteur en scène. Elle joue dans divers films pour le cinéma et la télévision puis met en scène plusieurs de ses pièces. Elle reçoit de nombreux prix à l’occasion de divers festivals en Algérie dont celui de Batna (meilleure interprétation), de Béjaïa (meilleur spectacle), d’Annaba (meilleure interprétation) et de Carthage en Tunisie (meilleure interprétation). A mon âge, je me cache encore pour fumer est sa première pièce écrite en français. Notes de mise en scène Le corps des femmes Le thème du rapport entre l’intime et le pouvoir est un sujet que j’explore depuis quelques années dans mon travail de metteur en scène. A mon âge, je me cache encore pour fumer pousse la réflexion encore plus loin, où le pouvoir et la violence s’insinuent dans la chair des êtres et ici tout particulièrement des femmes. Le sexe même de la femme devient politique. Il n’est plus question de choix lorsque notre corps même dicte ce que nous sommes socialement, culturellement, religieusement, politiquement, notre rapport aux autres, au pouvoir, et nous relie à notre histoire collective. A mon âge, je me cache encore pour fumer donne la parole à ces femmes, qui sont exclues parce qu’elles sont femmes. Et pourtant, ce sont elles qui assurent la continuité de la société dans laquelle elles vivent, comme si les hommes étaient en guerre et qu’elles devaient assurer la paix. Leur corps pour subir la guerre et la violence des hommes, leur cœur, leur courage et leur foi pour construire la paix. Comme si le fait de donner la vie faisait d’elles des protectrices instinctives et nécessaires de cette vie. Le corps des femmes est ce par quoi la violence des hommes arrive. Mais il est aussi le dernier rempart qui protège l’intime. Dans A mon âge, je me cache encore pour fumer, le corps de ces 9 femmes raconte ce qu’elles ont vécu, subi, mais elles semblent humainement et intiment moins abîmées que ce corps qu’elles ont utilisé comme protection. Leur force est restée intacte, leur désir de vie d’une force étonnante. Et la pièce raconte cela. Des femmes libres, fortes, dans un corps qui les a condamnée. Et si le hammam était justement ce lieu où les femmes retrouvaient ce rapport sain, sensuel, généreux avec leur propre corps. Et cette cérémonie de la réconciliation se fait à travers les mains et le corps d’autres femmes. Une déclaration d’amour à l’Algérie A mon âge, je me cache encore pour fumer parle aussi de ce lien à la fois magnifique et douloureux que l’on peut entretenir avec la patrie que l’on a été obligé de fuir. Même si des événements récents ont donné toutes les raisons objectives de partir, la patrie reste le lieu de nos origines, de l’histoire dont nous sommes le fruit, de l’histoire de nos parents, de notre enfance. Une patrie qui a été source de souffrance mais que l’on ne peut s’empêcher d’aimer profondément. Une histoire difficile mais qui reste, malgré tout, notre histoire. Si Rayhana condamne certains aspects de l’histoire récente de l’Algérie, le portrait qu’elle fait de ces femmes est pour moi une déclaration d’amour. L’ombre de la France La France est omniprésente dans ce portrait contemporain de l’Algérie. Terre d’asile naturelle et historique pour fuir les violences quotidiennes, la France attire pour l’espoir d’un avenir meilleur qu’elle suscite. Mais elle offre aussi un visage plus sombre : celui d’une terre d’accueil qui a échoué dans l’intégration de ses étrangers, terre de souffrances qui engloutit les amants, sépare les familles et transforme les frères en fanatiques. Et ces femmes ont sur ce pays un regard lucide et même temps chargé d’espoir. Et c’est peut-être cela qui caractérise les femmes d’Algérie : une lucidité étonnante sur le monde dans lequel elles vivent et en même temps une foi insolente en l’avenir. Bien sûr, A mon âge, je me cache encore pour fumer parle de l’Algérie, de l’Islam, uploads/Litterature/ a-mon-age-je-me-cache-encore-pour-fumer 1 .pdf

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