SOCIÉTÉ BELGE D'ÉTUDES ORIENTALES L'ABHIDHARMAKOSA DE VASUBANDHU n ts 4' TRADUI

SOCIÉTÉ BELGE D'ÉTUDES ORIENTALES L'ABHIDHARMAKOSA DE VASUBANDHU n ts 4' TRADUIT ET ANNOTÉ PAR Louis de LA VALLÉE POUSSIN INTRODUCTION — FRAGMENT DES KÂRIKÂS — INDEX — ADDITIONS Publié avec le Concours de la Fondation Universitaire de Belgique PARIS, PAUL GEUTHNER LOUVAIN, J.-B. ISTAS, Imprimeur 1931 429 1 / y s > V574- A 352^ /9Z3 <% 1. Par l'aimable générosité de Sylvain Lévi, ce sixième et dernier volume du Kosa est enrichi du texte des kârikâs des trois premiers chapitres d'après un manuscrit népalais du xiii-xiv e siècle. Pour les kârikâs des autres chapitres, dont des fragments figurent dans la Vyâkhyâ ou qu'on peut restituer avec sécurité, voir les notes de la traduction. Le texte tibétain des kârikâs du troisième chapitre dans « Cosmologie bouddhique ». 2. Quatre index : 1. index général ; 2. stances ou kârikâs citées dans le texte ou dans les notes ; 3. premiers mots des citations de Sûtras ou de Sâstras ; 4. noms propres, docteurs, sectes, livres, Sûtra, Abhidharma ; on a placé dans l'index général les mots Meru, Jam- budvîpa, Trâyastrimsas, etc. ' 3. Les Additions et Corrections » contiennent les notes marquées, au hasard de la lecture, dans mon exemplaire de travail. Je n'ai entrepris ni l'accumulation d'une documentation complète, évidem- ment impossible, ni la révision consciencieuse de la traduction. 4. L'Introduction ne contient pas tout ce que je voulais y mettre, a. Manque le sommaire des doctrines du Kosa. La récente étude de René Grousset, Analyse de l'Abhidharmakosasâstra, 2 remplace avantageusement ce que j'aurais écrit. D'ailleurs j'ai commencé l'examen des divers problèmes d'intérêt général que le Kosa éclaire : Nirvana (1925), Morale bouddhique (1927), Dogme et philosophie du Bouddhisme (1930). Je prévois un Chemin du Nirvana (Kosa, chap. v-viii) et une Histoire de l'Abhidharma (Sûtras, Kosa, Siddhi) qui 1. Sont omis les noms royaux et les grands nombres du troisième chapitre, qui sont cités dans l'Index de Cosmologie bouddhique. La VyâkhyS n'a pas été systé- matiquement dépouillée. 2. Dans Philosophies indiennes (1931), i, p. 153-199. Dans le même ouvrage, vol. ii, p. 10-130 et 404-414, analyse des grands traités et des grands problèmes du Vijnânavadâ. — Parfois tendancieux, mais témoignages d'un sérieux effort d'interprétation, les ouvrages de Stcherbatski et Rosenberg cités ci-dessous p. xvii. IV PREFACE devra expliquer ce que le Sarvâstivâda a ajouté à l'ancien Abhi- dhamma. ' Les matériaux réunis pour l'étude de quelques points ou importants ou difficiles ont fait un tas très gros. Ils sont en cours de publication sous le titre « Documents d'Abhidbarma ». La première partie, sur les Asamskrtas (d'après Vibhâsâ et Samghabhadra), paraît dans le Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Suivront des notes sur l'authenticité des Ecritures et le caractère sacré de l'Abhidharma, la prise des Refuges et le caractère u pur » de l'Arhat, la controverse du temps, le moment et l'atome, les deux vérités, les prâptis et les doctrines de vàsanà, les Dârstântikas-Sautrântikas, les Yogasûtras et TAbhidharma. b. On trouvera seulement ici, avec la bibliographie du Kosa, les premières pages d'une étude sur les sources de Vasubandhu : 2 1. Edition annotée des remarques qui figuraient dans l'Avant- Propos de Cosmologie bouddhique (1913) : place de l'Abhidharma dans la vieille littérature du Bouddhisme, place du Koéa dans la littérature d'Abhidharma. 2. Bibliographie du Kosa et de ses commentaires, sources euro- péennes, sanscrites, etc. 3. Problème de la date de Vasubandhu. 1. Les relations historiques de la philosophie orthodoxe ou brahmanique et de la philosophie bouddhique ne sont pas claires. Mais on voit bien que la théorie Sarvfistivadin de la sabhdgatâ, si elle ne se confond pas avec la théorie Vaise- sika, y ressemble beaucoup (Kosa, ii, 198) ; que la thèse du t mot manifesté par la voix » a un air de Mïmamsa ; que l'explication du « Tout existe » de Dharma- trûta s'apparente au Sarakhya (v, 53). Je crois avoir montré que les YogasQtras dépendent du Sarvâstivâda (Ac. de Belgique, nov. 1922, 520-526) ; mais qui affirmera que le Yoga bouddhique n'a pas subi l'influence du Yoga des brahmanes ? (Voir note sur Nirvana dans Mé- langes Raymonde Linossier, 1931). I î. Le Kosa, iv, 189, cite le Saundarananda d'Aévaghosa, que la VyakhyB, à son tum, cite plusieurs fois. Le poème d'Aévaghosa doit être nommé parmi les œuvres qui dépendent étroitement de PAbhidharma. Le progrés spirituel de Nanda, par exemple, est décrit avec une précision technique.— La stance xiii, 44 (qui rappelle Suniangalavilasinï, i, 12) est nûgArjunienne en changeant le dernier pada : bhûta- daréi vitnucyate ; voir Index des stances. PEEFACE V 4. Les sept traités canoniques d'Abhidharma. 5-6. Quelques maîtres et quelques écoles de la Vibhàsà. 7. L'Abhidharma de Sàriputra. 8. Les trois éditions de l'Abhidharmasàra. L'étude de la Vibhàsà, que facilitent singulièrement les références de Saeki Kiokuga (éd. du Kosa), et l'étude des vieux traités d'Abhi- dharma, montrent nettement tout ce que Vasubandhu doit aux sources Sarvâstivâdins : il dit vrai quand il dit que son livre est l'exposé des doctrines des Vaibhàsikas du Kasmïr ; le Kosa est, par définition, une analyse judicieuse et ordonnée de la Vibhàsà. Mais le Kosa est aussi, comme on sait, la réfutation de plusieurs des doctrines essen- tielles de la Vibhàsà. Vasubandhu, que l'orthodoxe Vaibhàsika Sam- ghabhadra nomme " le Sautràntika » , oppose aux vues des Sarvàstivà- dins-Vaibhàsikas les vues des Sautràntikas ou ses vues personnelles : nous sommes ici très mal renseignés sur les sources où il puise ; il utilise des données étrangères, et sans doute postérieures, à la Vi- bhàsà, aux Dàrstàntikas-Bhadanta-Dharmatràta cités par la Vibhàsà. On verra plus clair quand on aura lu Samghabhadra qui documente sur Srïlàta qui doit être une des sources Sautràntikas de Vasubandhu. ' Mon devoir est d'offrir à mes confrères, tels quels et en toute sim- plicité, les renseignements que j'ai en main. Le Kosa et l'Abhidharma font penser à la définition que donna le poète du sanglier, animal propter convivia natum. Des efforts concertés et nombreux sont requis pour débrouiller, sinon les théories, trop exemptes de métaphysique, plus compliquées que profondes, du moins l'histoire des théories et des livres. 1. Une autre autorité de Vasubandhu est le Vasumitra auteur du Pariprccha- sastra ; voir Index s. voc. Sautràntika. Je ne trouve aucun renseignement sur le Netrïpadasastra, ii, 205. INTRODUCTION i. Avant-propos de Cosmologie bouddhique/ La plus ancienne littérature du Bouddhisme se divisait en deux parties ou corbeilles : le Vinaya, règle et formulaire de la discipline monastique, histoire et commentaire de la discipline ; le Dharma 2 , depuis nommé Sûtra, collection des discours qui expliquent le Dharma, c'est-à-dire tout ce qui intéresse directement ou indirectement le chemin du salut : un peu la loi morale, si impuissante qu'elle soit à délivrer définitivement de la douleur ; surtout l'Octuple Chemin, les méthodes de contemplation et de méditation qui conduisent à la délivrance définitive de la douleur, c'est-à-dire au Nirvana : ceci est l'essentiel, car u l'unique saveur de la Bonne Loi est la saveur de la délivrance. » Le Sûtra ou Dharma ne peut pas être exclusivement pratique. On ne combat efficacement la convoitise et la haine (lobha, dvesa) qu'en détruisant l'aveuglement (moha)\ la loi morale la plus humble suppose la samyagdrsti, une opinion exacte sur la survie et sur la rétribution de l'acte. A plus forte raison, l'élimination des passions et de leurs traces les plus menues, indispensable à la libération du cercle des transmigrations, suppose des lumières pénétrantes sur la nature des choses, sur leur caractère accidentel et passager. Les Sûtras contin- rent toujours, on peut le croire, beaucoup de psychologie ou d'onto- logie \ Lorsque la catéchèse se développa, on édita de nombreux 1. Imprimée 1913, publiée 1919, Mémoires in-4° de l'Académie royale de Bel- gique (Luzac, Londres). — Contient la restitution des kfirik&s du troisième chapitre du Kosa, les k&rikas tibétaines, la version du Bhasya, le texte de la Vyakhyâ ; en appendice, sommaire de la Lokaprajn&pti et de la K&ranaprajùapti. 2. Cullavagga, XI, 1, 8. — [Pour un exposé plus exact, J. Przyluski, Concile de Rajagrha, p . 341, 345, 349]. 3. Oldenberg, Buddha..., 6« éd. p. 202; trad. Foucher, 2« éd^.p. 177. — [De la psychologie, oui ; de l'ontologie, c'est douteux.] INTRODUCTION VII u discours du Bouddha », qui sont des énumérations, munies de gloses, des termes techniques. C'est ce qu'une vieille tradition appelle des màtrkàs ou index \ L'Anguttara 2 et le Dïgha 33-4, où les caté- gories sont rangées d'après le nombre croissant de leurs termes, nous ont conservé un type ancien de cette littérature. [Une des mâtrlcàs les plus notables est le Samgïtisuttanta. Le canon pâli en fait un Sûtra qu'il place dans le Dïgha. Sous le nom de Samgîtiparyâya, cette matrkâ prend rang parmi les sept Abhidharmas canoniques du Sarvâstivâda.] ' Une école célèbre entre toutes, qui fut peut-être la première à constituer des corbeilles régulières de Vinaya et de Sûtra, l'école de langue pâlie, fut aussi la première à compiler une troisième corbeille. Les premiers catéchismes avaient été incorporés au Sûtra. A des uploads/Litterature/ abhidharmakosa-vol-6-poussin 1 .pdf

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