Aux champs de Guy de Maupassant Bouchriha Mohammed. Lycée Ibn Sina. Marrakech.
Aux champs de Guy de Maupassant Bouchriha Mohammed. Lycée Ibn Sina. Marrakech. E-mail : bouchrihamed@gmail.com Page 1 Consultez le site : http://sites.google.com/site/francaislycee Sommaire Aux champs par Guy de MAUPASSANT ...................................................................................... 2 Fiche-Auteur ............................................................................................................................... 6 Lecture découverte ..................................................................................................................... 6 Évaluation 1 sur la lecture de la nouvelle Aux champs .............................................................. 7 Évaluation 2 sur la lecture de la nouvelle Aux champs .............................................................. 9 Évaluation 3 sur la lecture de la nouvelle Aux champs ............................................................ 10 Évaluation 4 sur la lecture de la nouvelle Aux champs ............................................................ 11 Évaluation 5 sur la lecture de la nouvelle Aux champs ...................... Erreur ! Signet non défini. Évaluation 6 sur la lecture de la nouvelle Aux champs ............................................................ 12 Résumé de la nouvelle : Aux champs ....................................................................................... 13 Un écrivain réaliste ................................................................................................................... 15 Le réalisme dans le récit. .......................................................................................................... 15 Étudier le début de la nouvelle ................................................................................................. 16 Étudier les caractéristiques d'un passage narratif ................................................................... 17 La structure narrative de la nouvelle ........................................................................................ 18 Narrateur et point de vue ......................................................................................................... 19 La temporalité dans le récit ...................................................................................................... 20 Le traitement du temps dans un récit ...................................................................................... 21 Le rythme du récit ..................................................................................................................... 22 Les personnages : Les d’Hubières ............................................................................................. 23 Les discours rapportés. Support : Aux champs. ........................................................................ 24 Évaluer la réussite d'une argumentation 1 .............................................................................. 25 Évaluer la réussite d'une argumentation 2 .............................................................................. 26 Définir une scène, une ellipse, un sommaire ............................................................................ 26 L’emploi des temps du récit ...................................................................................................... 27 Langue : Champ lexical et niveau de langage .......................................................................... 28 Les registres de langue ............................................................................................................. 28 Production écrite ...................................................................................................................... 29 Fiche-synthèse : Le récit............................................................................................................ 30 Aux champs de Guy de Maupassant Bouchriha Mohammed. Lycée Ibn Sina. Marrakech. E-mail : bouchrihamed@gmail.com Page 2 Consultez le site : http://sites.google.com/site/francaislycee Aux champs par Guy de MAUPASSANT A Octave Mirbeau 1 5 10 15 20 25 30 35 40 45 Les deux chaumières étaient côte à côte, au pied d'une colline, proches d'une petite ville de bains. Les deux paysans besognaient dur sur la terre inféconde pour élever tous leurs petits. Chaque ménage en avait quatre. Devant les deux portes voisines, toute la marmaille grouillait du matin au soir. Les deux aînés avaient six ans et les deux cadets quinze mois environ ; les mariages et, ensuite les naissances, s'étaient produites à peu près simultanément dans l'une et l'autre maison. Les deux mères distinguaient à peine leurs produits dans le tas ; et les deux pères confondaient tout à fait. Les huit noms dansaient dans leur tête, se mêlaient sans cesse ; et, quand il fallait en appeler un, les hommes souvent en criaient trois avant d'arriver au véritable. La première des deux demeures, en venant de la station d'eaux de Rolleport, était occupée par les Tuvache, qui avaient trois filles et un garçon ; l'autre masure abritait les Vallin, qui avaient une fille et trois garçons. Tout cela vivait péniblement de soupe, de pomme de terre et de grand air. A sept heures, le matin, puis à midi, puis à six heures, le soir, les ménagères réunissaient leurs mioches pour donner la pâtée, comme des gardeurs d'oies assemblent leurs bêtes. Les enfants étaient assis, par rang d'âge, devant la table en bois, vernie par cinquante ans d'usage. Le dernier moutard avait à peine la bouche au niveau de la planche. On posait devant eux l'assiette creuse pleine de pain molli dans l'eau où avaient cuit les pommes de terre, un demi-chou et trois oignons ; et toute la lignée mangeait jusqu'à plus faim. La mère empâtait elle-même le petit. Un peu de viande au pot-au-feu, le dimanche, était une fête pour tous, et le père, ce jour-là, s'attardait au repas en répétant : "Je m'y ferais bien tous les jours". Par un après-midi du mois d'août, une légère voiture s'arrêta brusquement devant les deux chaumières, et une jeune femme, qui conduisait elle-même, dit au monsieur assis à côté d'elle : - Oh ! regarde, Henri, ce tas d'enfants ! Sont-ils jolis, comme ça, à grouiller dans la poussière. L'homme ne répondit rien, accoutumé à ces admirations qui étaient une douleur et presque un reproche pour lui. La jeune femme reprit : - Il faut que je les embrasse ! Oh ! comme je voudrais en avoir un, celui-là, le tout petit. Et, sautant de la voiture, elle courut aux enfants, prit un des deux derniers, celui des Tuvache, et, l'enlevant dans ses bras, elle le baisa passionnément sur ses joues sales, sur ses cheveux blonds frisés et pommadés de terre, sur ses menottes qu'il agitait pour se débarrasser des caresses ennuyeuses. Puis elle remonta dans sa voiture et partit au grand trot. Mais elle revint la semaine suivante, s'assit elle-même par terre, prit le moutard dans ses bras, le bourra de gâteaux, donna des bonbons à tous les autres ; et joua avec eux comme une gamine, tandis que son mari attendait patiemment dans sa frêle voiture. Elle revint encore, fit connaissance avec les parents, reparut tous les jours, les poches pleines de friandises et de sous. Elle s'appelait Mme Henri d'Hubières. Un matin, en arrivant, son mari descendit avec elle ; et, sans s'arrêter aux mioches, qui la connaissaient bien maintenant, elle pénétra dans la demeure des paysans. Ils étaient là, en train de fendre du bois pour la soupe ; ils se redressèrent tout surpris, donnèrent des chaises et attendirent. Alors la jeune femme, d'une voix entrecoupée, tremblante commença : - Mes braves gens, je viens vous trouver parce que je voudrais bien... je voudrais bien Aux champs de Guy de Maupassant Bouchriha Mohammed. Lycée Ibn Sina. Marrakech. E-mail : bouchrihamed@gmail.com Page 3 Consultez le site : http://sites.google.com/site/francaislycee 50 55 60 65 70 75 80 85 90 emmener avec moi votre... votre petit garçon... Les campagnards, stupéfaits et sans idée, ne répondirent pas. Elle reprit haleine et continua. - Nous n'avons pas d'enfants ; nous sommes seuls, mon mari et moi... Nous le garderions... voulez-vous ? La paysanne commençait à comprendre. Elle demanda : - Vous voulez nous prend'e Charlot ? Ah ben non, pour sûr. Alors M. d'Hubières intervint : - Ma femme s'est mal expliquée. Nous voulons l'adopter, mais il reviendra vous voir. S'il tourne bien, comme tout porte à le croire, il sera notre héritier. Si nous avions, par hasard, des enfants, il partagerait également avec eux. Mais s'il ne répondait pas à nos soins, nous lui donnerions, à sa majorité, une somme de vingt mille francs, qui sera immédiatement déposée en son nom chez un notaire. Et, comme on a aussi pensé à vous, on vous servira jusqu'à votre mort, une rente de cent francs par mois. Avez-vous bien compris ? La fermière s'était levée, toute furieuse. - Vous voulez que j'vous vendions Charlot ? Ah ! mais non ; c'est pas des choses qu'on d'mande à une mère çà ! Ah ! mais non ! Ce serait abomination. L'homme ne disait rien, grave et réfléchi ; mais il approuvait sa femme d'un mouvement continu de la tête. Mme d'Hubières, éperdue, se mit à pleurer, et, se tournant vers son mari, avec une voix pleine de sanglots, une voix d'enfant dont tous les désirs ordinaires sont satisfaits, elle balbutia : - Ils ne veulent pas, Henri, ils ne veulent pas ! Alors ils firent une dernière tentative. - Mais, mes amis, songez à l'avenir de votre enfant, à son bonheur, à ... La paysanne, exaspérée, lui coupa la parole : - C'est tout vu, c'est tout entendu, c'est tout réfléchi... Allez-vous-en, et pi, que j'vous revoie point par ici. C'est i permis d'vouloir prendre un éfant comme ça ! Alors Mme d'Hubières, en sortant, s'avisa qu'ils étaient deux tout petits, et elle demanda à travers ses larmes, avec une ténacité de femme volontaire et gâtée, qui ne veut jamais attendre : - Mais l'autre petit n'est pas à vous ? Le père Tuvache répondit : - Non, c'est aux voisins ; vous pouvez y aller si vous voulez. Et il rentra dans sa maison, où retentissait la voix indignée de sa femme. Les Vallin étaient à table, en train de manger avec lenteur des tranches de pain qu'ils frottaient parcimonieusement avec un peu de beurre piqué au couteau, dans une assiette entre eux deux. M. d'Hubières recommença ses propositions, mais avec plus d'insinuations, de précautions oratoires, d'astuce. Les deux ruraux hochaient la tête en signe de refus ; mais quand ils apprirent qu'ils auraient cent francs par mois, ils se considèrent, se consultant de l'œil, très ébranlés. Ils gardèrent longtemps le silence, torturés, hésitants. La femme enfin demanda : - Qué qu't'en dis, l'homme ? Il prononça d'un ton sentencieux : - J'dis qu'c'est point méprisable. Alors Mme d'Hubières, qui tremblait d'angoisse, leur parla de l'avenir du petit, de son bonheur, et de tout l'argent qu'il pourrait leur donner plus tard. Le paysan demanda : Aux champs de Guy de Maupassant Bouchriha Mohammed. Lycée Ibn Sina. Marrakech. E-mail : bouchrihamed@gmail.com Page 4 Consultez le site : http://sites.google.com/site/francaislycee 95 100 105 110 115 120 125 130 135 140 - C'te rente de uploads/Litterature/ aux-champs-tcs.pdf
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- Publié le Nov 22, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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