Annales de Bretagne Chronique de la faculté 1902-1903 Citer ce document / Cite
Annales de Bretagne Chronique de la faculté 1902-1903 Citer ce document / Cite this document : Chronique de la faculté 1902-1903. In: Annales de Bretagne. Tome 18, numéro 1, 1902. pp. 5-88; https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1902_num_18_1_4092 Fichier pdf généré le 23/07/2021 CHRONIQUE DE LA FACULTÉ 1902-1903 10 CHRONIQUE DE LA FACULTÉ De epico apud Joannem Miltonium versu thesim proponebat P'acul- tati litterarum Universitatis Parisiensis W. Thomas, Lutetiae Parisiorum, Hachette, 1901, XII-89 p. Ce livre est divisé en dix chapitres : I. Le décasyllabe français et italien. IL Le décasyllabe en Angleterre avant Milton. III. Les vers de jeunesse de Milton et ses idées sur le décasyllabe épique. IV. Les mots qui chez Milton ne se prononcent pas comme au XIXe siècle. V. Du décasyllabe épique de Milton. VI. Des pieds disyllabiques, jamais trisyllabiques, employés par Milton dans le vers épique. VIL L'accent dans le décasyllabe épique ; les mots marqués de l'accent ; les vers qui ont plus de cinq accents. VIII. Les césures. IX. Le choix des mots, l'emploi des accents et des césures et l'harmonie du vers épique. X. Rapports de l'expression des idées avec la versification. La métrique de Milton a été l'objet de nombreux travaux. Elle offre un intérêt tout particulier parce qu'elle a servi de modèle à Young, Cowper, Wordsworth et Tennyson. Il reste à déterminer si les imitateurs de la versification miltonienne ne l'ont pas mal interprétée et si, en croyant en suivre la tradition, ils n'ont pas été en réalité des innovateurs. On ne peut douter, à moins d'être dépourvu de tout sens historique, que la prononciation anglaise n'ait été assez différente au XVIIe siècle de ce qu'elle est de nos jours, et si l'on prononce les vers de Milton à la moderne, on ne doit pas s'étonner de trouver dans la versification de ce poète de nombreuses irrégularités. Ces irrégularités apparentes s'évanouissent si l'on pose en principe que la prononciation, au XVIIe siècle, différait de la nôtre et si l'on s'efforce de déterminer quels sont les mots dont la prononciation s'écartait de l'usage actuel. On est aidé dans cette tâche à la fois par l'étude du rythme des vers de Milton et aussi par l'examen de l'orthographe des éditions publiées du vivant de l'auteur. Une dés questions les plus contestées est celle des pieds trisyllabiques. Y a-t-il chez Milton des pieds trisyllabiques, ou bien II CHRONIQUE DE LA FACULTE. est-il possible, en tenant compte des effets de Félision et de la contraction, de réduire ces pieds à des pieds disyllabiques ? Il est clair, en tout cas, que l'accent tonique devait revenir à intervalles égaux et qu'un pied de trois syllabes devait avoir la môme durée qu'un pied de deux syllabes. Toutes les métriques, qu'elles soient fondées sur la quantité ou non, n'en sont pas moins caractérisées par le retour à intervalles réguliers d'un temps fort ou d'un accent tonique. Dans la métrique grecque et latinei, par exemple, pour assurer le rythme on est convenu que deux syllabes brèves sont équivalentes à une longue. Dans l'ancienne métrique galloise, fondée sur l'accent tonique, il n'est pas rare que les divers membres d'un vers, quoique égaux en durée n'aient pas le môme nombre de syllabes. La question est donc de savoir s'il y a accélération de vitesse quand on prononce certaines syllabes, ou s'il y a suppression pure et simple de ces syllabes. M. W. Thomas démontre élégamment que dans les prétendus pieds trisyllabiques de Milton, il y avait suppression d'une syllabe par l'élision ou la contraction et qu'en réalité tous les pieds des vers de Milton sont de deux syllabes. Cette question n'est pas la seule qu'aborde M. W. Thomas. Il étudie en détail l'origine du décasyllabe de Milton. Il montre que ce vers est né du décasyllabe roman et qu'il n'est pas une création originale du poète anglais. Il faut signaler aussi le dernier chapitre, où le sens poétique de Milton est l'objet d'une analyse pénétrante. G. DOTTIN. Abbé Trochu, Grammaire française rédigée conformément aux nouvelles réformes de l'orthographe1, Paris, Tricon, XI-339 p. Cette grammaire offre la grande nouveauté de ne pas se contenter d'insérer dans ses premières pages la Circulaire ministérielle du 26 février 1901 ; la tolérance grammaticale n'y reste pas lettre morte. Tout ce qui dans les rigides prescriptions des grammairiens était erroné et anti-scientifique en a été soigneusement éliminé. L'usage des bons auteurs y occupe la première place ; l'usage des écoles primaires, la seconde. Si les divisions générales reposent sur l'histoire de la langue, cette histoire même ne laisse pas de figurer dans la grammaire sous forme de notes historiques, à la fin de chaque chapitre. Enfin le volume se termine par des notions de versification française. CHRONIQUE DE LA FACULTE. III Quelles que soient les critiques de détail que l'on pourrait sans doute çà et là formuler, cet ouvrage n'en marque pas moins un progrès considérable sur les grammaires analogues en usage dans les classes et nous sommes heureux qu'il soit dû à un ancien élève de notre Faculté. G. D. LICENCE ES LETTRES (session de juillet 1902) Sujets de composition. 1. Expliquer et justifier ce jugement d'un critique contemporain sur l'éloquence de Bossuet : « Bossuet parle à toute l'àme de toute son âme. » 2. On a dit de Figaro qu'il était « le roi et le dernier des Dissertation française. valets de comédie. » Comment faut-il l'entendre et en quel sens est-ce exact ? 3. Quels rapports peut-on signaler entre le drame de Ruy- Blas et le poème d'Eviradnus ? Dissertations latines. 1. Quœritur an merito dictum sit M. T. Ciceronem, in secunda oratione adversus Rullum, tri- bunitiam rogationem argumen- tis impugnavisse quœ rhetore vel causidico potius quam con- sule digna sint. 2. Ostendes quonam modo stoica disciplina usus sit Lucius Annœus Seneca. 3. Quœritur quonam modo intellegenda sit ea quœ Horatio tribuitur « curiosa félicitas. » Thème latin. L'étude des textes ne peut jamais être assez recommandée ; c'est le chemin le plus court, le plus sûr et le plus agréable pour ■ tout genre d'érudition : oyez les choses de la première main, puisez à la source; maniez, remaniez le texte... Les premiers commentateurs se sont trouvés dans le cas où je désire que vous soyez : n'empruntez leurs lumières et ne suivez leurs vues qu'où les vôtres seraient trop courtes ; leurs explications ne sont pas à vous et peuvent aisément vous échapper. Vos observations, au contraire, naissent de votre esprit et y demeurent. Ayez le plaisir de voir que vous IV CHRONIQUE DE LA FACULTE. n'êtes arrêté dans la lecture que par les difficultés qui sont invincibles, où les commentateurs eux-mêmes demeurent court, si fertiles d'ailleurs, si abondants et si chargés d'une vaine et fastueuse érudition dans les endroits clairs et qui ne font de peine ni à eux ni aux autres. Achevez ainsi de vaincre, par cette méthode d'étudier, que c'est la paresse des hommes qui a encouragé le pé- dantisme à grossir plutôt qu'à enrichir les bibliothèques , à faire périr le texte sous le poids des commentaires. (La Bruyère, De quelques usages, 72). Thème grec. Si vous vous laissez persuader, ce sera pour vous un événement heureux et nous vous serons utiles à beaucoup de points de vue ; tout d'abord, parce que c'est à des opprimés et non à des gens qui nuisent à autrui que vous donnerez votre appui ; puis, si vous accueilliez un peuple qui court les plus grands dangers, vous vous constitueriez une immense réserve de reconnaissance, dont le témoignage serait éternel ; d'autre part, nous possédons une force navale qui est la plus grande après la vôtre. Et considérez quel rare succès pour vous, quelle affliction pour les ennemis si une puissance dont naguère l'appui vous eût semblé valoir beaucoup d'argent et de reconnaissance, vient à vous spontanément, se donne sans qu'il vous en coûte ni dangers ni dépense, et de plus, vous apporte la considération auprès de la foule, la reconnaissance de ceux que vous défendrez et un surcroit de force pour vous- mêmes, choses qui de tout temps sont échues toutes ensemble à très peu d'hommes, et peu de ceux qui ont besoin d'une alliance donnent à ceux auxquels ils font appel, autant de sécurité et de considération qu'ils en doivent recevoir. Version allemande. Ich selber bin dièses Guerilla- Krieges mùde und senne mich nach Ruhe, wenigstens nach einem Zustand, wo ich mich meiner natûrlichen Neigungen, meiner traumerischen Art und Weise, meinem phantatischen Sinnen und Grûbeln ganz fessel- los hingeben kann. Welche Ironie des Geschickes, dass ich, der ich mich so gerne auf die Pfûhle des stillen beschau- lichen Gemùtlebens bette, dass eben ich dazu bestimmt war, CHRONIQUE DE meine armen Mitdeutschen aus ihrer Behaglichkeit hervor zu geisseln und in die Bewegung hineinzuhetzen ! Ich, der ich mich aus liebsten beschâftige, Wolkenziige zu beobachten , metrische Wortzauber zu eik- lugeln, die Geheirnnisse der Elementargeister zu erlauschen und mich in die Wunderwelt der alten Màrchen zu versenken... ich musste politische Anna- len herausgeben, Zeitinteres- sen vortragen, revolutionnàre Wûnsche anzetteln, die Lei- denschaften uploads/Litterature/ abpo-0003-391x-1902-num-18-1-4092 1 .pdf
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- Publié le Aoû 19, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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