ALLEMAND EPREUVE COMMUNE : ORAL EXPLICATION DE TEXTE Christian HELMREICH, Marie

ALLEMAND EPREUVE COMMUNE : ORAL EXPLICATION DE TEXTE Christian HELMREICH, Marielle SILHOUETTE Coefficient de l’épreuve : 2 Durée de préparation de l’épreuve : 1 heure. Durée de passage devant le jury : 30 minutes (20 minutes d’exposé et 10 minutes de questions). Type de sujets donnés : texte littéraire à expliquer en allemand, avec quelques lignes de version. Modalités de tirage du sujet : Tirage au sort d’un ticket comportant 2 indications de texte. Le candidat choisit immédiatement l’un des deux textes (qui sont de genre et/ou d’époque différents). Le texte correspondant lui est alors remis par le jury. Liste des ouvrages généraux autorisés : aucun. Liste des ouvrages spécifiques autorisés : aucun. Textes et auteurs choisis par les candidats (entre parenthèses, le nombre de textes tires. Ces derniers sont donnés par ordre chronologique). Poésie (23) : A. Gryphius (1), C. v. Hofmannswaldau (1), J. W. v. Goethe (2), F. Hölderlin (1), L. Tieck (1), J. v. Eichendorff (1), H. Heine (2), E. Mörike (1), H. v. Hofmannsthal (3), R. M. Rilke (2), G. Heym (2), G. Trakl (2), R. Walser (1), B. Brecht (1), P. Celan (1), E. Fried (1). Prose (16) : C. M. Wieland (1), J. W. v. Goethe (3), E.T.A. Hoffmann (1), H. Heine (1), Th. Fontane (1), R. Walser (2), J. Roth (1), F. Kafka (2), B. Brecht (1), Ö. v. Horvath (1), I. Bachmann (1). Théâtre (10) : G. E. Lessing (2), F. Schiller (3), G. Büchner (3), F. Hebbel (1), B. Brecht (1). Le jury a entendu cette année un nombre nettement moins important de candidats que les années passées (49, contre 61 en 2006 et 59 en 2005), mais, comme le montre la moyenne de l’épreuve (qui s’établit à 10,76), ces derniers étaient souvent bien préparés. Un élève a priori fâché avec la langue allemande peut, en travaillant régulièrement tout au long de l'année, obtenir une note égale ou supérieure à la moyenne ; un autre pourra même, à l'instar des 12 candidats (près d'un candidat sur quatre) notés 14 et plus cette année, s'appuyer sur l'épreuve de littérature allemande pour réussir le concours. Le jury se félicite des progrès notables accomplis par un certain nombre d’élèves redoublants qui ont su améliorer leur note, parfois de façon substantielle. Il est d'autant plus important de bien se préparer à l'épreuve de littérature étrangère qu’elle est discriminante : le jury d'allemand a tenu compte du niveau disparate des candidats et utilisé tout l'éventail des notes, entre 02/20 et 20/20. Les candidats savent en général à quoi s'attendre : il leur est demandé non pas de donner une simple vue d'ensemble du texte, mais bien de proposer une véritable analyse, et, de ce point de vue, l'exercice est comparable à celui qui les attend à l'oral de littérature française. En premier lieu, il convient de bien lire le texte et d'en faire ressortir les grandes lignes. Dans un exposé de vingt minutes, il est sans doute important de rendre compte de l'ensemble de l'extrait proposé, mais plus essentiel encore de mettre en relief ses principales caractéristiques et ses éventuels « accidents », les changements de thématique, de perspective, les ruptures stylistiques, spatiales, temporelles, etc. Les exposés excessivement précautionneux qui suivent le fil du texte en égrenant des remarques de détail ne permettent pas toujours au jury de saisir la spécificité de l'extrait. Cette proposition est souvent le fait de candidats dont les bases linguistiques ou méthodologiques sont peu assurées et qui, de ce fait, hésitent à s’emparer du texte avec curiosité et hardiesse. D'autres candidats, à l'inverse, viennent avec des convictions préétablies fortes qui leur font négliger ce que dit vraiment l'auteur (ou le narrateur), et la façon dont il le dit. S'il est nécessaire de bien se préparer à cette épreuve, s’il est demandé de connaître les différents moments historiques dans lesquels s'est déployée la littérature allemande, il faut aussi se méfier des étiquettes et savoir regarder d’un œil neuf les textes proposés. Il n’est rien de plus nocif que de vouloir reconnaître dans un extrait ce que l'on connaissait déjà. Cette attitude peut conduire dans certains cas au contresens. Ainsi, l'un des candidats, mis en présence d'un poème de Hofmannswaldau (Vergänglichkeit der Schönheit), a-t-il fait un exposé éloquent sur le memento mori et sur la foi, seule à même, selon Luther, de sauver l’âme. L'exposé aurait été convaincant si le candidat avait remarqué, outre la thématique bien réelle du memento mori, l’omniprésence du carpe diem. Mais, là encore, un tel exposé n'eût guère emporté l'adhésion si le candidat ne s'était pas intéressé au traitement spécifique que l’auteur réserve à ce topos. Plutôt que de chercher à toute force les interprétations définitives, les étiquettes, les lectures univoques, il vaut donc mieux poser les questions littéraires avec dynamisme, s’ouvrir et s’étonner de la polysémie, souligner les éventuelles hésitations, voire les contradictions tant les textes littéraires peuvent ébranler nos certitudes ou, du moins, mettre en mouvement notre image du monde et sa représentation. S’il n’est pas de pure naïveté, l’étonnement est une qualité. Quelques questions simples permettent d'orienter l'analyse. L’un des textes proposés cette année par exemple portait le titre Schnee (R. Walser). Qu'attend le lecteur d'un tel texte ? Répond-il à ses attentes ou vient-il au contraire les contrarier ? Un autre texte était intitulé Frage (H. v. Hofmannsthal). Il aurait été intéressant d'examiner la structure même du poème, de rechercher la (ou les) question(s) posée(s) et la (ou les) réponse(s) donnée(s). Il est toujours bon de se demander dans quelle tradition, dans quel genre littéraire un texte s'inscrit. Quelles sont les références littéraires, culturelles ou historiques citées, reprises, modifiées, détournées par l'auteur ? D'autres questions renvoient davantage aux caractéristiques narratives, poétiques et/ou dramatiques du texte : qui parle ? Comment, à qui et dans quel but ? Comment ce narrateur considère-t-il les objets, les personnes, les scènes autour de lui ? Quels sont la perspective, l’éclairage, les couleurs de la scène et changent-ils au fil du texte? Y a-t-il mouvement, déplacement, progression temporelle, etc. ? Les textes en prose sans progression narrative apparente ont cette année particulièrement dérouté les candidats, comme si ce qui paraît admis en poésie, une posture descriptive ou contemplative, était plus difficile à appréhender dans un texte en prose. Pourquoi ne pas examiner, comme dans un poème, les images ou analyser la structure de l’argumentation, étudier le mode de progression de l’extrait ? Le texte, en effet, ne se déploie pas toujours de façon linéaire, il pourra piétiner plus qu'il n’avance ou progresser par bonds, voire par à-coups, etc. Cette impression est particulièrement frappante lorsque le passage à expliquer procède par amplification et qu’au lieu de présenter au lecteur une suite de motifs toujours neufs, il développe et approfondit un thème unique. Tel est le cas des textes itératifs et circulaires de Thomas Bernhard ou Robert Walser dont la structure fait penser à celle d’une variation musicale, souvent non dénuée d’humour. De façon générale, on a l’impression que les candidats imaginent la littérature allemande peuplée exclusivement d'auteurs sérieux, moralisateurs, souvent grandiloquents, parfois morbides et de toute façon tristes. Le grotesque, le comique, le rire et l'humour sont malheureusement trop vite évacués. Nous aimerions terminer en évoquant la question de la langue allemande. Les développements précédents indiquent clairement que l'épreuve de littérature allemande n'est pas une simple épreuve technique, car le jury cherche avant tout à apprécier la sensibilité littéraire des candidats et leur capacité d'analyse. Il va de soi cependant que la solidité des connaissances linguistiques facilite grandement la tâche et qu'il est indispensable de se familiariser tout au long de l'année avec le vocabulaire de l'explication de texte en langue allemande. Insistons cette année encore sur la construction de scheinen (avec zu), sur la conjugaison des verbes (le jury a entendu à plusieurs reprises cette année « er weißt* »), sur le genre (et le pluriel) des substantifs les plus courants : der Text, die Erzählung, der Ausschnitt, das Gedicht, das Theater, der Abschnitt, die Strophe, das Wort, das Verb, der Satz, das Bild, das Gefühl, die Tat, die Handlung, der Blick, der Aufbau, der Bruch, der Anfang, der Höhepunkt, et, schließlich (et non endlich !) das Ende. La disparition du génitif au profit d'un fort incertain datif ou accusatif est inquiétante comme l’est également l'ignorance de la rection des prépositions (pour les candidats, zwischen n'appelle que fort rarement le datif ; la préposition mit est très souvent suivie de l’accusatif) ou encore la méconnaissance de la déclinaison des adjectifs. Par ailleurs, il est important de maîtriser quelques tournures et expressions idiomatiques qui permettent de structurer l'exposé, de rédiger l’introduction, de présenter les principales caractéristiques formelles de l'extrait, de caractériser une situation, un personnage, etc. Ainsi le candidat ne perd-il pas de temps à chercher le vocabulaire nécessaire et peut-il se consacrer à l'essentiel, autrement dit à l'analyse du texte. Le jury a conscience de la difficulté de l’exercice et se montre relativement tolérant tant que les fautes restent mineures et ne déparent pas complètement le travail d’analyse et uploads/Litterature/ allemand-epreuve-commune-oral.pdf

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