L’analyse de texte Un texte peut être analysé de trois manières différentes : l

L’analyse de texte Un texte peut être analysé de trois manières différentes : la lecture linéaire, la lecture analytique, le commentaire composé. Ces trois approches s’entremêlent et se complètent. Le commentaire composé est obligatoire à l’écrit du bac de français, tandis que la lecture linéaire et la lecture analytique sont privilégiées à l’oral. Il convient donc de connaître ces trois approches. Ces trois approches consistent à observer en détail les éléments constitutifs d'un texte, à les analyser, afin de parvenir à une interprétation personnelle et fondée du texte. Il ne s'agit pas de décrire le texte, de raconter ou de répéter ce qu'il dit (→ paraphrase). Il ne suffit pas non plus seulement d'identifier des champs lexicaux ou des figures de style : il faut rendre compte de leur intérêt dans le texte, de leur effet. Les outils d'analyse sont des moyens de parvenir à une construction de l'interprétation du texte et ne sont pas une fin en soi. I- Premières approches : Quelle que soit la démarche d’analyse choisie, une analyse de texte repose sur une première approche qui donnera des pistes d’observations et d’interprétations. Il convient donc de prendre en compte certains éléments contextuels et textuels. 1) carte d’identité du texte : repérer le titre, la date, l’auteur, qui peuvent donner des indications sur le sujet, le contexte pour éviter le contre sens ou des erreurs d’analyse. Par exemple : Le mariage de Figaro ou la folle journée, Beaumarchais, 1784 (théâtre) > il s’agit d’une pièce de théâtre du 18ème, qui respecte probablement la dramaturgie classique > le titre semble indiquer que Figaro est le héros, que la pièce va tourner autour d’un mariage, dans des conditions difficiles ou étonnantes, voire drôles (« la folle journée ») ? > si on connaît Beaumarchais, on peut deviner une comédie teintée de politique. 2) lire 2 fois le texte et noter ses premières impressions : de quoi parle le texte (si on devait expliquer un texte à quelqu’un, qu’en dirait-on ?), ce que l'on comprend et les difficultés rencontrées, réactions et émotions à la lecture du texte. > ces impressions serviront de base à l’analyse car le sourire ou le malaise du lecteur sont souvent voulus par l’auteur. 3) Approche globale du texte, qui repose sur plusieurs observations, qui doivent être systématiques :  le genre littéraire du texte : roman, poésie, théâtre, essai, etc.  le registre littéraire dominant (s'il y en a un)  la forme générale du discours : narration, description, argumentation, explication  la composition du texte, sa structure (les étapes) : combien y a–t-il de paragraphes, y a-t-il alternance de récit et dialogue, enchaînement des paragraphes etc.  en particulier : les premiers et derniers mots du texte, puisque l’extrait a été délimité pour des raisons précises.  la typographie : utilisation de l'italique, guillemets, etc. 4) puis, plus en détail :  qui ? quand ? quoi ? où ?  la situation d'énonciation (qui parle à qui ?)  pour un récit : narrateur dans ou hors du récit ? focalisation interne, externe, omnisciente  les champs lexicaux et leur répartition dans le texte pour observer les thèmes dominants.  le lexique : connotations, le niveau de langue, le choix original des mots, les répétitions, les oppositions et les rapprochements de certains mots…  les procédés grammaticaux (nature et structure des phrases, modes et temps verbaux) 1  les figures de style, en particulier les images (métaphores et comparaisons)  les rythmes (basé sur la ponctuation) et les sonorités (allitérations, assonances ? les sonorités permettent-elles des rapprochements entre les mots ?)  la versification si le texte est écrit en vers.  la mise en évidence de l'implicite  le choix des références culturelles : noms d’auteurs, de philosophes, références à des œuvres, à la mythologie, à la Bible, à l’histoire. Références implicites et explicites. Exemples d’observations : > le lexique : dans un roman policier, le champs lexical de la justice ou du crime peut apparaître et souligner l’évolution de l’intrigue ; cela semble normal mais doit être souligné. Mais dans un poème, ce champ lexical peut aussi apparaître pour montrer que le poète accuse la femme aimée de le tuer en rejetant son amour. > la syntaxe : une phrase très courte dans un texte où les phrases sont plutôt longues doit avoir son importance ; et inversement. > les sonorités : dans un poème de Louise Labé (16ème siècle), la poétesse écrit que « l’amour est amer ». Le rapprochement des deux termes (amour/amer) se fait d’après celui des sonorités : les deux mots deviennent indissociables et la souffrance amoureuse est d’autant plus marquée. > les images : il n’est jamais innocent de comparer une femme à : une fleur, une sorcière, une dinde, un tableau de Kandinsky, une cuillère crasseuse qui aurait trop longtemps macéré dans une tasse de café… > les références culturelles : référence à l’Odyssée d’Homère, à Adam et Eve, à un auteur admiré et qui aurait été source d’inspiration : « à Octave Mirbeau » en exergue, noms de personnages atypiques repris, noms de personnes très connues mentionnés (la nouvelle Pauvre petit garçon, de Buzzati, mentionne « Mme Hitler ») Attention : tout repérage doit être accompagné d’un commentaire. Si on ne trouve aucun commentaire, pour donner du sens à ce repérage, on considère ce dernier non valable et on le passe sous silence. 5) Regroupement final et définition d’une hypothèse de lecture (problématique) - Progressivement, on s’aperçoit que les observations accompagnées de leurs commentaires ne sont pas indépendantes. Des centres d’intérêt apparaissent et chacun correspond à plusieurs commentaires ponctuels. A la fin, on rassemble tout ce qui a été expliqué et l’on conclut en mettant en évidence les principaux centres d’intérêt. - Toutes les observations ne sont pas exploitables : il faut sélectionner les plus pertinentes. Vous pouvez procéder sous forme de tableau, prendre plusieurs feuilles de brouillons ou utiliser plusieurs couleurs pour regrouper les observations allant dans le même sens. - Il faut donc confronter les idées trouvées, trouver une hypothèse d’analyse globale puis revenir au texte et valider l’hypothèse par des indices textuels précis. Dès lors, il est possible d’établir la lecture linéaire, un plan de lecture analytique ou de commentaire composé. II - Trois types d'analyse : 1) La lecture linéaire Elle est une analyse ligne après ligne du texte. De fait, l’analyse se fait plutôt par « unité de sens » : paragraphes, regroupement de 3 ou 5 lignes etc. L’analyse suit donc la progression du texte et doit 2 en montrer le cheminement. Mais, dans le même temps, et c’est la difficulté de cet exercice, la lecture linéaire doit montrer la cohérence d’ensemble de l’extrait à la manière d’une lecture analytique. → Elle doit ainsi rendre compte premières observations en suivant la progression du récit, montrer, d’unité textuelle en unité textuelle, comment les différents éléments se combinent pour former les diverses pistes d’observations déjà repérées. 2) La lecture analytique est celle qui est majoritairement faite à l’oral de français. Elle consiste à observer le texte sous un angle d’approche précis, en excluant les autres axes d’observation. Elle est structurée et propose une approche progressive du document. → Toutes les observations faites et regroupées dessinent au moins deux axes d’observation, donc au moins deux possibilités de lecture analytiques. Un seul axe sera alors privilégié, sans pour autant négliger totalement le second. La lecture analytique sera concentrée autour d’un axe d’observation, tout en se permettant quelques références ponctuelles aux autres axes, afin d’enrichir l’analyse. 3) Le commentaire composé a volonté de tout dire sur le texte. Il doit donc combiner plusieurs lectures analytiques et multiplier les angles d’approches. → Il s’appuie sur les différents axes d’observations que les premières approches ont permis d’identifier. A chaque axe d’observation correspond une partie du commentaire. Il est plus dense et plus complet que la lecture analytique. En bref : 1. Identification technique du texte 2. Visée du texte (représentation d'un événement, message ou émotion) 3. Analyse approfondie du texte 4. Organisation des idées III Quelques remarques supplémentaires - Attention à ne pas confondre votre avis personnel avec la vision de l’auteur, vous commettriez un contre-sens. Vous pouvez ne pas être d’accord avec l’auteur (sa vision positive d’un phénomène est pour vous négative) mais l’analyse doit rendre compte des idées du texte, pas des vôtres. - Si la démarche traduit une approche personnelle du texte, vous ne devez pas écrire à la première personne. Il est préférable d’employer des tournures impersonnelles : « on remarque… il est à noter… ». - De la même manière, votre avis personnel ne doit pas apparaître explicitement (à mon avis, je pense que l’auteur a voulu ...). Votre avis apparaît dans l’orientation de la démarche et dans le choix des mots et des modalisateurs. - Ecrivez au présent et au passé composé, corrects et beaucoup plus simples à manipuler que le passé simple. IV Présentation Quelques règles simples : on ne saute de lignes qu’entre chaque grande partie (introduction uploads/Litterature/ analyse-lineaire-analytique-et-commentaire-compose.pdf

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