Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque Sigmund Freud Revue française de psychanal

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque Sigmund Freud Revue française de psychanalyse (Paris) Société psychanalytique de Paris. Auteur du texte. Revue française de psychanalyse (Paris). 1996/07-1996/09. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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Point théorique La sexualité a-t-elle un quelconque rapport avec la psychanalyse?* André GREEN Ce titre est-il provocateur? Même si c'est le cas, le terme a plusieurs signifi- cations. Il peut être synonyme d'agression tout comme il pourraitinciter à réflé- chir à un problèmeréel. J'ai ressenti commeun honneur d'avoirété invité à don- ner la Conférence anniversaire de Sigmund Freud et de m'adresser à vous pour la circonstance. Je me suis rappelé une remarque que l'on m'avait adressée, après une rencontre franco-britannique- en fait, elle en comportait deux: « Vous autres Français, vous êtes trop freudiens, et d'ailleurs vous pensez trop au pénis. » Vieille objection : Freud, d'après ses contradicteurs,était un obsédé sexuel ; si nous sommes trop freudiens, c'est donc également notre cas. Je vou- drais profiter de l'opportunité qui m'est aimablement offerte pour clarifier cer- tains malentendus, nés de divergences de conceptions de la pratique et de l'expé- rience, tenant au sens et à la significationde la sexualitéen psychanalyse. Si j'ai mis en question le rapport de la sexualité avec la psychanalyse, c'est essentiellementpour deux raisons. Premièrement, la lecture des journaux et des revues psychanalytiques de ces dix dernières années révèle une désaffection cer- taine pour la sexualité. Exception faite de la sexualité féminine, qui n'a jamais cessé de poser problème et qui continue de nourrir les débats psychanalytiques par la contestation des idées freudiennes sur ce point, la sexualité en général n'est plus un concept majeur, une fonction théorique à laquelle on accorde une valeur heuristique. On ne la considère plus comme un facteur essentiel du déve- loppement de l'enfant ni comme un déterminantétiologique propre à éclairer la * Cet articleest paru dansl'InternationalJournal of Psycho-Analysis(1996), 76. La version française en a été établiepar Christelle Bécantet revue par l'auteur. La Conférence anniversaireSigmund Freud au cours de laquelle il a été présentéau CentreAnna Freud a eu lieu le 27 avril 1995. Rev. franç. Psychanal, 3/1996 830 André Green psychopathologie clinique. La sexualité semble passer à présent pour une ques- tion limitée à ses aspects manifestes, se posant à l'occasion de problèmes spécifi- ques, circonscrite dans une zone de l'univers intérieurparmi d'autres. Il ne reste apparemment rien ou presque de la signification et de la fonction que Freud avait prêtées à la sexualité dans son oeuvre. Cette mise en cause trouve une seconde raison dans les réactions que m'ont inspiré, lors de différentes rencontres, les présentations de matériel clinique. Constatant que la sexualité était réduite à une place assez subalterne, sinon négligeable et parfois quasimentnulle, parmi les outils conceptuels censés éclai- rer nos idées, j'ai d'abord supposé que je me trompais. C'était peut-être de ma faute ; n'aurais-jepas surestimél'importance de la sexualité dans la pratique psy- chanalytique courante? Pourtant,la sexualité n'était pas absente du matériel des présentationsdétaillées de séances. Elle était là mais, contre toute attente, on eût dit que l'analystepercevait cette partie de la communicationdu patient comme une sorte d'artefact engendré par le cadre, ou une défense qu'il fallait interpréter conjointement avec d'autres aspects cachés « dépassant» la sexualité ou suppo- sés être survenus dans l'enfance la «précédant». Ces deux raisons m'ont conduit à penser qu'il était temps pour la psychana- lyse d'ouvrir un débat sur la question. La Conférence anniversaire de Freud m'en a fourni l'occasion. La sexualité dans la clinique contemporaine Laissons-nous aller à rêver. Imaginonsque Freud, au lieu d'être né en 1856, soit arrivé sur terre cent ans plus tard et que, approximativement au même âge, il ait découvert la psychanalyse vers la quarantaine, c'est-à-dire de nos jours. Sa théorie serait-elle la même? La sexualité serait-elleencore considérée comme un facteur étiologique? La réponse est probablement négative. Mais cette supposi- tion est absurde parce que l'état des choses, telles que nous pouvons les décrire aujourd'hui, résulte en partie de la découverte de la psychanalyse. Il est indé- niable que les hypothèses fondamentalesde Freud reposaient sur un terrain bio- logique, mais ce serait tout de même manquer de clairvoyanceque de croire qu'il s'agissait de la simple applicationde concepts empruntés à sa formation de bio- logiste. Au contraire, Freud a, de fait, inventé lapsychosexualité. Il semble que différents facteurs se soient combinés pour agir sur la pensée de Freud. D'une part, l'hypocrisie morale de la fin du siècle dernier qui l'a aidé à en exhumer les manifestations refoulées et, à plus grande échelle, l'hypothèse de l'influence universelle de la sexualité en tant que composante de la structure générale de la nature humaine. Si, sur le plan social, la morale a profondément La sexualité a-t-elle un quelconque rapport avec la psychanalyse? 831 évolué en ce qui concerne le sexe, si l'on doit des changements plus radicaux encore aux progrès de la biologiequi a supprimé nombre de vieillescraintes rela- tives aux relations sexuelles- exception faite de l'épidémie de Sida récemment découverte-, on ne peut pas dire que les problèmes relatifs à la sexualité mascu- line et féminine aient été résolus. Nos patients se plaignent encore de troubles dans leur vie sexuelle : impuissance partielle ou totale, frigidité, insatisfaction sexuelle, conflits liés à la bisexualité,à l'union ou à la désunion de la sexualitéet de l'agression, pour ne citer que ceux-là. Quels que soient les changements inter- venus et les usages sociaux qui guident dorénavant les comportements indivi- duels, les mentalités n'ont pas évolué au même rythme. Freud pensait même, d'après les notes retrouvées, écrites à Londres en 1938, confirmant des observa- tions antérieures, que la sexualité présentait une incapacité intrinsèque qui empêchait que la décharge et la satisfaction ne soient complètes. Il a même cité une expression (en français pour la circonstance) : « En attendant toujours quelque chose qui ne venait point» (Freud, 1937-1938, p. 288). Cela lui a fait imaginer qu'une inhibitioninterne empêchait que le plaisir ne soit total, en rai- son d'un conflit antagonistefondamentalement enraciné dans le fonctionnement pulsionnel. Bien sûr, le changement le plus spectaculairedans l'oeuvre de Freud est venu de la prise de conscience progressive, avec l'expérience, de l'influence des fac- teurs qui s'opposaient à l'épanouissement des pulsions erotiques. Les différentes phases de son oeuvre semblent témoigner de la progression de facteurs anti- sexuels, au-delà du refoulement. Il est clair, par exemple, que les pulsions d'autoconservation ont, dès lors qu'il s'agit de s'opposer à la sexualité,un pou- voir inférieur à celui des pulsions de destruction. Les pulsions d'autoconserva- tion n'induisent qu'à la prudence, leur mise en exercice n'implique qu'une limi- tation de la satisfaction sexuelle. Pour ce qui concerne les pulsions de destruction, le résultat est plus radical. Si l'on se souvient que, selon Freud, la destruction primaire est d'abord dirigée vers l'intérieur, la sexualité se trouve attaquée en tant que telle et, si l'intrication des pulsions n'est pas suffisamment achevée, une certaine proportion de destructivité est libérée au-delà des combi- naisons sadomasochistes. Ce qui, dans les faits, conduit uploads/Litterature/ andre-green-extrait-revue-francaise-de-psychanalyse-la-psychanalyse-a-t-elle-quelque-chose-a-voir-avec-la-sexualite.pdf

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