FRANÇAIS 6800 MODULE II Jean-Marc Lemelin GRAMMAIRE DE LA POÉSIE Analyses de po
FRANÇAIS 6800 MODULE II Jean-Marc Lemelin GRAMMAIRE DE LA POÉSIE Analyses de poèmes Littérature de langue française OBJECTIFS L’objectif général de ce cours est d’initier les étudiants à diverses littératures de langue française, aux principaux genres littéraires et à différentes époques socio-historiques en Afrique, en Europe et en Amérique, selon chacun des trois modules, qui partagent le même barème d’évaluation mais qui ont leur spécificité théorique et méthodologique. L’objectif particulier de chaque module est de présenter une méthode d’analyse, par exemple la grammaire du texte dans le Module II, où est étudiée la poésie française et québécoise. ÉVALUATION Pour ce module, l’étudiant(e) doit choisir un poème en vers réguliers, en vers libres ou en prose de la littérature de langue française ; son choix doit être approuvé par le professeur. Le devoir, à remettre lors de la treizième semaine ou avant, consiste à faire l’analyse complète de la grammaire du poème selon les exemples et les modèles qui suivent ; il doit y avoir une introduction présentant l’auteur, le recueil de poèmes et le poème choisi, ainsi qu’une conclusion = 22 points (une vingtaine d’heures). Il y aura aussi un test d’une heure lors de la quatorzième ou quinzième semaine : il comprendra un choix de sujets concernant la grammaire du texte : voir SUJETS = 11 points (une dizaine d’heures). Pour des références à la grammaire du texte, voir le site de JML : www.ucs.mun.ca/~lemelin/ Bibliographie de pragrammatique 3. Linguistique, sémiotique, pragmatique et poétique SUJETS INTRODUCTION GRAMMAIRE DU TEXTE LA FORME DE L’EXPRESSION LA PHONOLOGIE LA PROSODIE La métrique La rythmique LA MORPHOLOGIE L’analyse lexicale Le vocabulaire de la sensibilité LA FORME DE L’EXPRESSION ET LA FORME DU CONTENU LA MORPHOSYNTAXE La rhétorique La (pra)grammatique LA FORME DU CONTENU LA SYNTAXE DES ACTEURS La liaison narrative Lieux Liens Luttes L’évaluation narrative Trois fonctions Quatre sous-codes d’honneur La schématisation narrative Schéma actoriel LA SÉMANTIQUE DES VALEURS La valorisation sémio-narrative L’analyse sém(ém)ique LA GRAMMAIRE DES ACTANTS Schéma antagonique CONCLUSION MÉTHODE OU THÉORIE DIALECTIQUE RADICALE ET FONDAMENTALE TRIPLE ARTICULATION DOMINATION ← DÉTERMINATION ↑ SURDÉTERMINATION INTRODUCTION La poésie est à la fois « poiêsis » (création, fabrication), « tekhnê » (art, métier) et « praxis » (action, faire) ; elle est art de dire et art de faire : langage et technique. La poésie n’est pas nécessairement de la littérature ; il peut y avoir de la poésie en musique, à l’opéra, au cinéma, etc. Elle ne se confond pas non plus avec le langage poétique, qui se caractérise par la redondance, c’est-à-dire la répétition de signification (son ou autre), ni avec la fonction poétique, qui est l’insistance sur le message en tant que tel ; il peut y avoir langage ou fonction poétique dans la chanson, dans la publicité, dans la propagande politique, dans le folklore (dictons, maximes, proverbes). La poésie est aussi irréductible au poème, qui est lui-même irréductible au vers ; il y a des romans et des pièces de théâtre en vers. Ici, la poésie est donc la rencontre du langage poétique et de l’art littéraire dans le poème ; même si elle a précédé la littérature, qui n’a pas toujours eu un sens esthétique, n’a pas toujours été de l’art… La poésie a d’abord été associée à la musique et plus particulièrement à un instrument : la lyre, sorte de guitare à deux manches ; chez les Grecs de l’Antiquité, la poésie était chantée, le chant étant accompagné de musique. Quand la poésie s’est détachée de la musique, elle s’est attachée à la littérature, à l’art du langage et donc à la grammaire. Il faut distinguer : la poésie lyrique du poème, plus particulièrement du dithyrambe, qui est un hymne à la gloire du dieu Dionysos, la poésie épique de l’épopée ou du roman, qui est « l’épopée moderne », la poésie tragique de la tragédie (grecque, anglaise, française) et la poésie dramatique du drame romantique (allemand ou français) : les quatre sont des discours esthétiques… Dans l’évolution de la poésie de langue française et au niveau de la forme de l’expression, il y a eu passage des vers réguliers ou irréguliers aux vers libres ou aux poèmes en prose à partir du XIXe siècle, où il y a une véritable césure avec Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud et Stéphane Mallarmé… Dans l’histoire de la France, la poésie n’a pas toujours été en langue française ; il y a eu le languedocien des troubadours du XIe siècle chantant l’amour courtois, l’occitan, le provençal, l’anglo-normand, l’ancien français (IXe-XIIIe siècles), etc. ; le moyen français, parlé du XIVe au XVIe siècle, est déjà du français par sa grammaire, mais pas l’ancien français avec ses cas hérités du latin ; le français classique et moderne, avec son vocabulaire en plus de sa grammaire, apparaît au XVIIe siècle. PHOTOGRAPHIES CHARLES BAUDELAIRE ARTHUR RIMBAUD STÉPHANE MALLARMÉ 1821-1867 1854-1891 1842-1898 __________________________________________________ PRINCIPAUX POÈTES FRANÇAIS MOYEN ÂGE Langue d’oc Troubadours : amour courtois (XIe) Ancien français Chanson de geste (XIe) Marie de France (XIIe : lais) Romans en vers : courtoisie - Tristan et Yseut - Romans de Chrétien de Troyes (fin du XIIe) - Roman de la Rose par de Lorris et de Meung (XIIIe) Théâtre comique en vers (XIIIe) Rutebeuf (XIIIe) Moyen français C. de Pisan (fin du XIVe) C. d’Orléans (début du XVe) F. Villon (XVe) RENAISSANCE (XVIe) C. Marot Les poètes de la Pléiade (la gloire du sonnet) - P. Ronsard - J. du Bellay - R. Belleau - A. de Baïf A. d’Aubigné École de Lyon - M. Scève - L. Labé XVIIe Français classique Le classicisme - F. de Malherbe - N. Boileau - J. de La Fontaine - C. Perrault - Le théâtre tragique / P. Corneille / J. Racine - Le théâtre comique / Molière Le baroque - Le théâtre comique / P. Corneille - C. de Bergerac XVIIIe : LUMIÈRES - Le drame en vers / Voltaire - A. Chénier RÉVOLUTION XIXe : NOUVEAU RÉGIME Le romantisme - A. de Lamartine - V. Hugo - A. de Vigny - A. de Musset Le parnasse - C.-M. Leconte de Lisle - J.-M. de Heredia - T. de Banville - T. Gauthier (Vers le) symbolisme - C. Baudelaire - G. de Nerval - P. Verlaine - C. Cros - T. Corbière - G. Nouveau - A. Rimbaud - S. Mallarmé - La poésie en prose / C. Baudelaire / Lautréamont (Isidore Ducasse) / A. Rimbaud - Le vers libre / J. Laforgue (+ vers régulier) XXe Le vers régulier - P. Valéry - C. Péguy - A. Gide - F. Jammes Le vers libre - P. Claudel : verset - G. Apollinaire - M. Jacob - P. Reverdy - Le surréalisme / A. Breton / P. Soupault / R. Desnos / L. Aragon / P. Éluard - A. Artaud - P.-J Jouve - S.-J. Perse - J. Supervielle - R. Char - F. Ponge - H. Michaux - J. Prévert - S.-P. Roux - L.-P. Fargue - J. Cocteau - A. de Noailles - Y. Bonnefoy - M. Deguy - H. Meschonnic - M. Noël - D. Roche - E. Guillevic - H. Bauchau PRINCIPAUX POÈTES QUÉBÉCOIS XVIIe-XIXe Le vers régulier - M. Lescarbot - R.-L. Chartier de Lotbinière - J. Quesnel - J. Mermet - M. Biraud (premier recueil publié : 1817) - F.-X. Garneau - J. Lenoir - O. Crémazie (École de Québec) - F.-G. Marchand - A. Garneau - P. Lemay - L. Fréchette - É. Nelligan (École de Montréal) XXe Le vers régulier - N. Beauchemin - E. Evanturel - L. Dantin - C. Gill - A. Ferland - A. Lozeau - R. Chopin - P. Morin - Jean Narrache (Émile Coderre) - J. Bernier - A. Desrochers - C. Marchand - G. Delahaye Le vers libre - J. A. Loranger - A. Grandbois - H. de Saint-Denys Garneau - R. Choquette - F. Ouellet - R. Lanier - A. Hébert - G. Hénault - C. Gauvreau - G. Miron - R. Giguère - P. Chamberland - A. Horic - P.-M. Lapointe - G. Lapointe - M. Van Schendel - J.-G. Pilon - J. Brault - G. Godin - G. Langevin - M. Beaulieu - D. Vanier - C. Beausoleil - P. Nepveu - R. Des Roches - F. Charron - J. Yvon - M. Gagnon - F. Théorêt - N. Brossard - D. Fournier ___________________________________________________ GRAMMAIRE DU TEXTE La grammaire du texte ou la grammaire textuelle distingue la forme de l’expression (le phénotexte : le comment) du poème comme genre et la forme du contenu (le génotexte : le quoi) du récit comme histoire et discours et comme architexte ; entre les deux formes, il y a isomorphisme (le pourquoi) du texte par la voix (l’archétexte ou la parole, qui n’est pas le simple parler) : si l’expression change, le contenu change ; ce qui fait que la traduction littéraire est nécessairement trahison, surtout en poésie (en vers réguliers). forme de l’expression ← forme du contenu ↑ isomorphisme comment ← quoi (surface) (profondeur) ↑ uploads/Litterature/ apprendre-la-poesiz.pdf
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- Publié le Mar 28, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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