Après-demain, le second jour après celui où l’on est. Aujourd'hui 6 Valeur dipl
Après-demain, le second jour après celui où l’on est. Aujourd'hui 6 Valeur diplôme 9 Alceste 9 Margarette 11 Agonies 15 Luc 17 Spice Girls 17 Microcosmes 25 >/*° 25 Clémence 30 Mireille 34 Archives 38 Brest ∙ Cellule 451 40 Bordeaux ∙ école de Nuit 42 Avignon ∙ 2012 44 Perpignan 45 Paris ∙ L’Excellence rend con 46 Brest ∙ Cellule 451 48 Paris ∙ Château Commun 49 Avignon ∙ 2016 51 Brest ∙ Cellule 451 52 Bordeaux ∙ école de Nuit 55 Avignon ∙ 2012 60 Paris ∙ Château Commun 62 Avignon ∙ 2016 63 Paris ∙ Château Commun 64 Grenoble 66 Lettre à Andéa 67 Paris ∙ L’Excellence rend con 72 Avignon ∙ 2016 74 Avignon ∙ 2012 75 Lille 76 Avignon ∙ 2012 78 Paris ∙ 2015 86 L'avant-veille 92 Avignon ∙ 2016 81 Paris ∙ 2012 87 5 Depuis une dizaine d’années, une certaine somme d’archives, d’histoires, de documents, de souvenirs, d’ici et de là, passent de mains en mains: informations disparates, témoignages, communiqués de presse, journaux photocopiés, comptes-rendus d’actions, tracts plus ou moins anonymes, textes publiés sur des blogs éphémères… Cette masse d’écrits raconte des tournants et des renversements dans des quoti diens. Ces documents retracent des trajets d’écoles d’art pendant des mouvement étudiants, décrivent leur émergence, font écho des répressions, qui trans forment l’école en autre chose que ce qu’elle est par leur résolution manifeste. L’amicale de la déconfiture s’est construite durant et après les mouvements de 2016. Nous sommes, nous étions, étudiant.e.s dans différentes écoles d’art, et pendant nos années d’école, nous avons connu l’époque du glanage. Nous avons, chacun.e.s de notre côté, récupéré et accumulé tout ce qui nous paraissait faire sens, avoir de la sincérité, du désir pour l’Après-demain. L’amicale a été créée pour mettre en commun tous ces documents qui s’attachent aux bouleversements et aux renversements. Les échanges autour de ces textes étaient devenus notre prétexte pour se parler, se rencontrer. Un désir commun a émergé en nous: transmettre ces archives et les histoires qu’on y lit, en creux. Non pas pour entretenir une nostalgie, et surtout pas pour construire des mythes. Mais avant tout pour diffuser les récits d’événements singuliers et plutôt inaccessibles, dont la connaissance s’est surtout limitée aux cercles de celles et ceux qui ont vécu une aventure collective : celle de construire un commun à travers un mouvement, une lutte, des actions en école d’art. Nous cherchons à faire émerger un outil qui ne vise ni à être un référencement objectif, ni à être exhaustif. Ce livre n’a pas pour vocation d’être une notice, son objet est de susciter le débat, la critique. Un mouvement étudiant soude autant qu'il divise, déboussole autant qu'il rebute, il soulève autant qu'il désintègre. Immanquablement, on se rencontrera, on s’alliera par les convictions et les désirs communs. D’autres resteront dans l’attente d’une main tendue, et d’autres encore resteront convaincus que l’on peut persuader des entités oppressives d’entendre raison par des actions qui “seraient une parodie consensuelle de l’action politique artistique *”. Enfin, nous ne perdons pas de vue que ces “luttes” menées en écoles d’art sont intrinsèques à notre situation dans la société : notre statut d’étudiant. C’est avec et contre toute notre situation, notre statut, notre position et nos privilèges induits qu’il s’agit de lutter. * cf. page 40 7 Étant tous plus ou moins liés à ces écrits, nous avons également le désir d’en dire des choses, peut- être naïvement. Notre position est bancale, et nous le réalisons au fur et à mesure que nous essayons de produire une écriture “sur” ou “ autour ” de ces écrits récoltés. De fait, en tant que documents, ceux-ci ont une présence et une intensité autrement plus sincères et abouties que ce qu’on pourrait avoir à en dire. Ils nous disent bien plus sur ce qui s’est joué collectivement et, entre les lignes, du hors-champs qui est le leur. En tentant de préciser celui-ci, nous nous sommes rapidement rendus compte que notre écriture était en décalage. De par nos lacunes en théorie critique et en historiographie, dans un premier temps, mais plus fondamentalement par la relation au réel, par l’intensité : de fait, la temporalité de ces documents s’inscrit dans l’immédiateté du mouvement, ils sont porteurs d’un sens immédiat. Ils définissent une position, une ligne de front dans un conflit. Notre position est toute autre: notre rapport au conflit est bien plus diffus. Nous ne sommes pas dans une urgence, notre vie quotidienne n’est pas bouleversée par la situation. Si nous nous organisons collectivement, on peut s’interroger sur la réelle portée politique de notre production. Si, de notre point de vue, faire une archive des luttes pour les mettre en circulation est en soi un geste politique, nous ne perdons pas de vue que la position surplombante qui est induite est en soi problématique. Ainsi, il y a un écart qui fait que nos premiers écrits sur ces archives produisent une forme de dissonance. Pour cette raison, nous avons choisi d’accentuer le caractère documentaire de ce livre. Pour ne pas confisquer la parole par le biais d’un système théorique totalisant, mais au contraire pour chercher une possibilité de la libérer. Également, pour laisser au lecteur une forme de latitude, en ce sens qu’il peut aussi se passer de notre regard sur ces documents et se contenter d’en tirer ce qui fait sens pour lui, malgré notre montage. Par ailleurs, nous nous gardons bien de chercher à vouloir les utiliser pour produire un effet de réel: ils n’ont pas vocation à s’inscrire dans une idéologie de l’authenticité. A travers cette démarche, nous cherchons à construire une articulation de points de vue. Aujourd'hui Aujourd'hui Aprés-Demain 9 8 Nous avons voulu confronter au maximum nos expériences des différentes écoles où nous sommes inscrits: nos ressentis, les contradictions, les para doxes. Avec pour objectif d’essayer de trouver les points qui semblaient révélateurs de problématiques essentielles et plus larges. Sans chercher à dégager un système global, ni à faire émerger une structure. Nous avons ensuite décidé de réaliser des séries d’entretiens avec des étudiant.e.s. Ceux-ci ont été déterminés par la position qu’ils occupaient dans leur école ou dans les mouvements. Nous estimons que leur situation révélait précisément un point qui nous semblait en rapport avec les problématiques et les contradictions des lieux dans lesquels ils évoluent. Nous avons tenté de poser des questions de manière à leur faire exprimer cette position et leurs implications. Valeur diplôme Malgré un socle commun dans le fonctionnement et dans le cadre administratif, l’école d’art est un lieu extrêmement hétérogène. On en ressort avec des expériences excessivement variées, tant du point de vue pédagogique, que du point de vue des moyens financiers, des attentes et des échanges entre étudiant.e.s… La principale disparité réside dans les moyens qu’ont à leur disposition les écoles, notamment entre les école territoriales et les écoles nationales. Il existe par ailleurs des filières différentes dans certaines écoles, comme art et design. Par rapport à ces questions, deux entretiens ont été réalisés: deux étudiant.e.s dans des filières et des types d’écoles très différentes. Un entretien avec Alceste, étudiant en parcours art dans une école territoriale (Grenoble), et un autre avec Margarette, étudiante en parcours design dans une école nationale (Nancy). Ils ont tous les deux en commun d’avoir choisi de démissionner à quelques mois de leur diplôme de fin d’année. Pour nous, la confrontation de ces entretiens permettait d’aborder ces problématiques, mais leur principal intérêt, de notre point de vue, c’est qu’ils disent autre chose. × Alceste × Nous avons commencé notre année de DNSEP en Octobre, les enseignants nous ont annoncé que pour eux -comme pour nous- ils considérait que le diplôme n’avait aucune valeur. Mais ils nous ont dit qu’ils allaient nous aider au maximum, pour que toute l’année se passe bien, pour que le diplôme soit un moment agréable, où les gens se sentent à l’aise pour montrer ce qu’ils ont envie de montrer et parler de ce dont ils ont envie de parler. Se retrouver dans des conditions où des gens les mettent en porte à faux, les évaluent ou essaient de les piéger. Ils ont eu envie de créer un moment bienveillant, ou en tout cas attentif. Depuis quelques semaines, je suis dans un truc où je m’éloigne de l’envie de passer le diplôme. Pourquoi? D’une part parce que personnellement j’ai jamais fait l’école dans un but professionnel, j’ai jamais recherché le diplôme comme aboutissement, mais j’ai plus fait l’école parce que je voulais pas travailler. Donc j’ai choisi l’école d’art comme un lieu, comme un espace pour faire des choses qui me plaisent pour prendre du temps. Valeur diplôme Aprés-Demain 11 10 Pourquoi tu veux pas le passer, sachant qu’il n’est pas professionnalisant ? Parce que je trouve que le diplôme reste une forme de légitimation d’un milieu particulier. D’une institution. Qui te dit “ oui oui, c’est bien ce que vous faites, c’est bien votre travail ”… Mais si, par exemple, tu parles de sujets politiques, sociaux, aller chercher la légitimation d’une uploads/Litterature/ apres-demain-le-second-jour-apres-celui-ou-l-x27-on-est.pdf
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- Publié le Jui 23, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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