Maurice MERLEAU-PONTY [1908-1961] Philosophe français, professeur de philosophi

Maurice MERLEAU-PONTY [1908-1961] Philosophe français, professeur de philosophie à l’Université de Lyon puis au Collège de France (1955) Les aventures de la dialectique Un document produit en version numérique par Maxime Frédérick, bénévole, Professeur de philosophie au Cégep de Chicoutimi Page web. Courriel: mfrederick@cegep-chicoutimi.qc.ca Dans le cadre de: "Les classiques des sciences sociales" Une bibliothèque numérique fondée et dirigée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Site web: http://classiques.uqac.ca/ Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.ca/ Maurice Merleau-Ponty, Les aventures de la dialectique. (1944) 2 Politique d'utilisation de la bibliothèque des Classiques Toute reproduction et rediffusion de nos fichiers est interdite, même avec la mention de leur provenance, sans l’autorisation formelle, écrite, du fondateur des Classiques des sciences sociales, Jean-Marie Tremblay, sociologue. Les fichiers des Classiques des sciences sociales ne peuvent sans autorisation formelle: - être hébergés (en fichier ou page web, en totalité ou en partie) sur un serveur autre que celui des Classiques. - servir de base de travail à un autre fichier modifié ensuite par tout autre moyen (couleur, police, mise en page, extraits, support, etc...), Les fichiers (.html, .doc, .pdf, .rtf, .jpg, .gif) disponibles sur le site Les Classiques des sciences sociales sont la propriété des Classiques des sciences sociales, un organisme à but non lucratif composé exclusivement de bénévoles. Ils sont disponibles pour une utilisation intellectuelle et personnelle et, en aucun cas, commerciale. 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Courriel : mfrederick@cegep-chicoutimi.qc.ca à partir de : Maurice MERLEAU-PONTY Les aventures de la dialectique. Paris : Les Éditions Gallimard, 1955, 341 pp. Collection Idées. Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times New Roman, 14 points. Pour les notes de bas de page : Times New Roman, 12 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2008 pour Macintosh. Mise en page sur papier format : LETTRE US, 8.5’’ x 11’’. Édition numérique réalisée le 12 janvier 2017 à Chicoutimi, Ville de Saguenay, Québec. Maurice Merleau-Ponty, Les aventures de la dialectique. (1944) 5 Maurice MERLEAU-PONTY [1908-1961] Philosophe français, professeur de philosophie à l’Université de Lyon puis au Collège de France Les aventures de la dialectique. Paris : Les Éditions Gallimard, 1955, 341 pp. Collection Idées. Maurice Merleau-Ponty, Les aventures de la dialectique. (1944) 6 Maurice Merleau-Ponty Les aventures de la dialectique Paris : Les Éditions Gallimard, 1955, 341 pp. Collection Idées. Maurice Merleau-Ponty, Les aventures de la dialectique. (1944) 7 [7] Les aventures de la dialectique. SOMMAIRE Quatrième de couverture Préface [9] Chapitre I. La crise de l’entendement [17] Chapitre II. Le marxisme « occidental » [48] Chapitre III. « Pravda » [90] Chapitre IV. La dialectique en action [111] Chapitre V. Sartre et l’ultra-bolchevisme [142] Épilogue [297] Maurice Merleau-Ponty, Les aventures de la dialectique. (1944) 8 [7] Les aventures de la dialectique. Quatrième de couverture Retour au sommaire Cette étude de philosophie politique commence au moment où, avec Max Weber, le libéralisme cesse de croire à l'harmonie éternelle. Les contraires que Max Weber maintenait ensemble ne peuvent-ils être réconciliés ? La génération communiste de 1917, avec Georg Lukács, l'a cru. La politique révolutionnaire se donnait pour but la synthèse. On allait voir paraître dans les faits la dialectique. Le pouvoir du prolétariat devait éliminer les contradictions. Mais d'autres tâches, que le marxisme supposait accomplies, ont surgi. Dès 1917, se dessine dans les écrits de Lénine un marxisme des antithèses. Enfin Sartre, selon Maurice Merleau-Ponty, voit le communisme comme un effort volontaire pour détruire et recréer l'histoire. Photo Marc Rihoud. Magnum. Maurice Merleau-Ponty, Les aventures de la dialectique. (1944) 9 [9] Les aventures de la dialectique. PRÉFACE Retour au sommaire Pour traiter les problèmes auxquels nous touchons ici, il faut une philosophie de l'histoire et de l'esprit. Mais il y aurait fausse rigueur à attendre des principes parfaitement élaborés pour parler philosophiquement politique. À l'épreuve des événements, nous faisons connaissance avec ce qui est pour nous inacceptable et c'est cette expérience interprétée qui devient thèse et philosophie. Il est donc permis de la raconter franchement, avec ses reprises, ses ellipses, ses disparates, et sous bénéfice d'inventaire. On évite même, à le faire, le faux-semblant des ouvrages systématiques, qui naissent, comme les autres, de notre expérience, mais se présentent comme nés de rien et semblent donc, au moment où ils rejoignent les problèmes du temps, faire la preuve d'une pénétration surhumaine, quand ils se bornent à retrouver savamment leurs origines. De là, en attendant le traité, l'idée d'un ou plusieurs petits ouvrages, où l'on trouvera des échantillons, des sondages, des anecdotes de la vie philosophique, des commencements d'analyses, enfin la rumination continuelle qui se poursuit à travers les lectures, les rencontres, les événements. [10] Mais il faut lier tout cela, et c'est l'objet de cette préface. * Alain parlait d'une politique de la raison qui totalise l'histoire, lie tous les problèmes, s'oriente sur un avenir déjà inscrit dans le présent et où ils seraient ensemble résolus, déduit donc la tactique d'une stratégie, traite comme préhistoire tout ce qui a été vécu jusqu'ici par Maurice Merleau-Ponty, Les aventures de la dialectique. (1944) 10 l'humanité, postule un nouveau commencement, un renversement des rapports existants par lequel l'humanité se recrée, capable, cette fois, de vivre... Il opposait à cette grande politique celle de l'entendement, qui au contraire ne se flatte pas d'embrasser le tout de l'histoire, prend l'homme comme il est, à l'œuvre dans un monde obscur, résout les problèmes un à un, cherche chaque fois à faire passer dans les choses un peu des valeurs que l'homme, quand il est seul, discerne sans hésitation, et ne connaît d'autre stratégie que la somme de ces actions de harcèlement. Tous nos malheurs, pensait Alain, viennent de ne pas pratiquer la politique de l'entendement. On lui a répondu avec raison 1 qu'il n'y a pas de politique qui ne soit et d'entendement et de raison. Jamais la politique n'est le tête-à-tête de la conscience et des événements un à un, et jamais elle n'est la simple application d'une philosophie de l'histoire, jamais elle n'envisage directement le tout. Elle vise toujours des ensembles partiels, un cycle de temps, un groupe de problèmes. Elle n'est pas morale pure. Elle n'est pas un chapitre d'une [11] histoire universelle déjà écrite. Elle est une action qui s'invente. Le politique de l'entendement ne peut pas juger sur l'événement tout seul. Si la décision qu'il prend, juste en elle-même, doit demain par ses conséquences compromettre les valeurs qu'il reconnaît, personne ne l'absoudra d'avoir acheté à ce prix sa tranquillité du moment. Il n'est pas quitte avec l'histoire pour avoir, sur l'instant, agi selon ce qui lui paraissait juste. On ne lui demande pas seulement de traverser les événements sans s'y compromettre : on veut qu'à l'occasion il change les termes du problème, il faut qu'il entre dans les choses, qu'il les prenne à son compte, qu'il ne se distingue pas de ce qu'il fait. Autrement dit : il n'y a pas de décisions justes, il n'y a qu'une politique juste. C'est bien de faire tout le possible à chaque pas et de laisser le reste aux dieux. Mais comment savoir où s'arrête le possible ? Soit une grève générale, ou bien le politique de l'entendement jure de ne pas abandonner l'opprimé parce qu'il a toujours raison comme opprimé, et le voilà peut-être révolutionnaire ; ou bien il ne le suit que jusqu'au point où la propriété et l'appareil d'État sont mis en cause, et, comme on n'a jamais assez fait pour rassurer quand on est désintéressé, le voilà bientôt plus conservateur que personne. Que ce soit par le mépris ou par le respect, 1 Raymond Aron : Introduction à la philosophie de l'histoire. Maurice Merleau-Ponty, Les aventures de la dialectique. (1944) 11 l'entendement donc présume du tout. À regarder de près cette politique franche et même candide, qui voulait dans chaque cas juger sans arrière-pensée, on la trouve indécise entre l'« accommodation » et la révolte. Laissant face à face une pure valeur et une situation de fait à sa manière impérieuse, il faut qu'elle cède tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, et cette action patiente, qui [12] devait peu à peu former le monde, ne peut que le uploads/Litterature/ aventures-de-la-dialectique.pdf

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