Bac 2019 Épreuve de français de première Séries ES-‐S Question de corpus Il s’
Bac 2019 Épreuve de français de première Séries ES-‐S Question de corpus Il s’agit d’un exercice de synthèse. Il faut commencer par lire la question qu’on vous pose, avant même de lire les textes (aussi étonnant que cela puisse paraître), car il faut lire les textes directement à travers le filtre de la question : vous êtes plus efficaces et plus justes, et vous vous gardez du hors sujet. On vous demande trois choses : -‐ RÉPONDRE A LA QUESTION : sinon, vous êtes hors sujet. -‐ ALLER A L’ESSENTIEL : sinon, vous vous perdrez dans vos brouillons et vous noierez l’information essentielle. -‐ CONFRONTER les textes. Il est donc interdit de les étudier un par un. I/Texte 1 II/ Texte 2 III/ Texte 3 IV/ Texte 4 est un plan qui n’est pas admis. Question posée : « Quelle(s) relation(s) le poète entretient-‐il avec la nature dans les poèmes du corpus ? » Remarque concernant le choix du plan. L’intitulé du sujet interdisait le plan dialectique. « Quelle(s) relation(s), etc. ? » suggère qu’il faut repérer quel type de relations le poète entretient avec la nature. Il n’est pas question de se demander s’il entretient des relations avec elle, mais de dire lesquelles. Introduction [Accroche] La nature est un thème poétique traditionnel propice au lyrisme, c’est-‐à-‐dire à l’expression des sentiments. [Présentation des textes] Le corpus soumis à notre étude, corpus qui traite du thème de la nature, est composé de quatre textes. Le premier est un extrait du poème « L’Isolement », strophes 1 à 6, poème extrait des Méditations poétiques que Lamartine a écrit en 1820. Le deuxième est « La Vie profonde », extrait du Cœur innombrable, que Anna de Noailles a écrit en 1901. Les deux derniers sont des poèmes contemporains. Il s’agit de « Destination : arbre », extrait de Tant de corps et tant d’âme, écrit par Andrée Chédid en 1991, et de « La Pluie d’été », extrait des Planches courbes, écrit par Yves Bonnefoy en 2001. [Problématique, qui est en fait la question posée par le sujet, il suffit de la recopier, en faisant attention à retirer le « -‐t-‐il »] .Nous nous demanderons quelle(s) relation(s) le poète entretient avec la nature dans ces quatre poèmes. [ annonce de plan, facultative, pourvu que vous suiviez bel et bien un plan dans le développement] Dans un premier temps, nous étudierons la relation de dépendance et de fusion que le poète entretient avec la nature avant d’analyser, dans un second temps, la relation d’émulation qu’elle entretient avec lui. I/ Premier type de relation : la relation de dépendance et de fusion. Le poète est en symbiose, en communion, avec la nature. A/ Yves Bonnefoy et Anna de Noailles : Perceptions sensorielles intenses -‐ Yves Bonnefoy : la fusion avec la nature est évoquée comme une ivresse (vers 7) puis comme un rêve érotique (vers 11 et 12). Le poète touche la nature (vers 17) et la goûte (vers 19). Il est en symbiose avec elle grâce aux perceptions qu’il en a, abondamment développées. -‐ Anna de Noailles : verbes de sensation « sentir » (vers 3 et 9) et « goûter » (vers 7). B/ Anna de Noailles et Andrée Chédid : se fondre dans la nature jusqu’à être la nature. -‐ Anna de Noailles : le vers 1 « Être dans la nature ainsi qu’un arbre humain » suggère que l’homme est profondément relié au sol et même qu’il y trouve son origine. Le poète trouve son fondement dans la nature. Par ailleurs, il ne fait plus qu’un avec lui, puisqu’il est « un arbre ». La métaphore de l’arbre humain est filée : « feuillage » vers 2, « sève », vers 4. Il se nourrit (vers 7) et s’abreuve (vers 6) de la nature. Il la ressent dans sa chair (vers 9). Le verbe « Être » est récurrent (vers 1 et 12) : il s’agit de fusionner avec la nature. -‐ Andrée Chédid : la strophe 1 procède de la même idée que le poème d’Anna de Noailles évoqué ci-‐ dessus : se lier », « se mêler », « plonger au fond ». Il s’agit de « s’unir , […] rejoindre et […] écouter » II/ Deuxième type de relation : la relation d’émulation. La nature se présente comme une opportunité pour le poète : affranchissement et/ou inspiration A/ Lamartine, l’observateur mélancolique Le poète est observateur face à la nature. Il observe la nature, la considère comme un spectacle qui se déroule sous ses yeux. « je promène au hasard mes regards » vers 3, « portant ma vue » (vers 21) : le paysage est un « tableau » (vers 4 et 17), organisé spatialement sous ses yeux « ici » (vers 5), « là » (vers 7), de bas en haut « fleuve » et « sommet », et même en profondeur « s’enfonce dans un lointain obscur ». La nature est même objet de contemplation (vers 19). Et au spectacle de la nature, le poète développe son sentiment de mélancolie (dépression, très grande tristesse), jusqu’à éprouver de l’indifférence face à elle (vers 17 et 18) : il regarde « l’étendue » sous ses yeux. C’est en regardant le paysage qu’il se rend compte que « Nulle part le bonheur ne [l’] attend » (vers 24). La nature a donc été le support de l’expression de la mélancolie du poète. B/ Chédid, la poétesse qui progresse en cheminant -‐ Andrée Chédid : « Peu à peu s’affranchir/ Des sols et des racines » (vers 6 et 7) suggère l’idée que le poète se détache progressivement de ce qui faisait sa sève, pour acquérir davantage d’indépendance, ou « se greffer » à d’autres « branchages » (vers 10), jusqu’à « embrasser l’espace », donc accéder de progrès en progrès (« gravir ») à la liberté. Il s’agit de « sentir […] la montée des sèves » (vers 29 et 31) et de « cheminer » (vers 35). C/ Anna de Noailles, le paysage comme siège de la rêverie Au travers d’une personnification de l’âme, le vers 16 « Avoir l’âme qui rêve au bord du monde assise » suggère l’idée qu’elle est inspirée par le monde qu’elle regarde (=le spectacle de la nature). Commentaire composé Le commentaire composé suppose DES QUALITÉS CONJOINTES D’ANALYSE ET DE SYNTHÈSE. Il faut comprendre finement le texte (=analyser) et rendre compte de sa lecture de façon cohérente et pertinente (=synthétiser). Tout doit se tenir et être bien organisé : c’est la clef de la réussite. Techniquement, voici ce que le correcteur attend de vous : -‐ Chaque paragraphe doit expliciter une idée et une seule. Chaque idée est logiquement reliée à l’idée du paragraphe précédent par un lien logique (essentiellement) de cause, de conséquence ou d’opposition que le correcteur doit pouvoir lire sans chercher. -‐ Le commentaire est entièrement guidé par une question posée en introduction (la fameuse « problématique »), question à laquelle chaque partie contribue à répondre. En effet, chaque « partie » éclaire le texte : si vous faites deux (ou trois) parties, vous éclairez le texte de deux (ou trois) lumières différentes. Les faisceaux se croisent et se complètent pour finalement donner du sens, un « sens unique » : c’est ce qu’on appelle « interpréter » un texte, et c’est ce que le correcteur attend de vous. -‐ La paraphrase est donc à proscrire, tout simplement parce qu’elle n’apporte rien : or, c’est précisément ce que vous apportez qui est évalué (et noté), le reste vous pénalise systématiquement : paraphrase, mais aussi hors sujet et contresens. -‐ Pour analyser le texte, vous devez repérer et sélectionner les procédés littéraires (= lexicaux, grammaticaux et stylistiques) qui vous semblent les plus pertinents pour votre démonstration. Ne relevez pas tout, mais seulement ce qui est UTILE, c’est-‐à-‐dire ECLAIRANT. Le texte soumis à votre étude cette année était « Destination : arbre », extrait de Tant de corps et tant d’âme, écrit par Andrée Chédid en 1991. Il s’agit donc d’un poème contemporain. Ci-‐dessous un plan possible : Problématique : En quoi le poème d’Andrée Chédid est-‐il un éloge lyrique de la nature et de la vie? I/ Un éloge lyrique de la nature A/ Une nature pleine de potentialités « Arbre […], jardins […], forêts, […] terres », autant de visages de la nature évoqués dès la première strophe. Puis le lexique se précise en « sols […] racines et […] branchages [et] feuilles » : on remarque en outre que quasi tous ces termes sont évoqués au pluriel, majorant encore la variété caractéristique de la nature. B/ Fusionner avec la nature On reprend ici ce que nous avons étudié dans la question de corpus en I/B. II/ Un éloge lyrique de la vie A/ Exprimer l’abondance de la vie et le souffle vital Abondance des verbes d’action et de mouvement des vers 1 à 16 « Parcourir, se mêler, plonger, renaître, s’affranchir, gravir, envahir, se greffer, embrasser, résister, déchiffrer, affronter, uploads/Litterature/ bac-francais-2019-le-corrige-des-epreuves-en-s-et-es.pdf
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Licence et utilisation
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- Publié le Aoû 19, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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