Bataille d’Iéna La bataille d’Iéna est une bataille qui oppose la France à la P

Bataille d’Iéna La bataille d’Iéna est une bataille qui oppose la France à la Prusse le 14 octobre 1806 à Iéna (Allemagne, actuel Land de Thuringe). Elle a lieu en parallèle de la bataille d’Auerstaedt, dans le cadre de la campagne de Prusse et de Pologne. Les Français sont commandés par Napoléon Ier et les Prussiens par le général de Hohenlohe. S’assurant d’une position en surplomb dès le début de la bataille, Napoléon y remporte une victoire totale qui, couplée à celle d’Auerstaedt du maréchal Davout, précipite la fuite de l’armée prussienne, augurant déjà la fin de la campagne de Prusse. Contexte En août 1806, l’hégémonie française semble assurée en Europe : l’Autriche désarme ; le Royaume-Uni, ruiné par la guerre et démoralisé par la victoire française d’Austerlitz, fait tout pour trouver un accord avec la France, surtout depuis que William Pitt, décédé, a été remplacé par Charles James Fox ; le royaume de Naples est occupé, obligeant son roi à s’exiler en Sicile. Pourtant, Frédéric-Guillaume III de Prusse est mécontent que Napoléon réorganise, sans le tenir informé, le Saint-Empire en Confédération du Rhin. Selon lui, cette nouvelle organisation est trop favorable à la France : les principaux États la composant sont des protectorats français. De plus, Napoléon voudrait restituer le Hanovre à son ancien souverain, qui est le roi d’Angleterre. Or, depuis environ six mois, ce territoire est occupé par la Prusse, en échange de sa neutralité, alors que la Grande Armée est occupée en Bavière et en Moravie contre les unités russes et autrichiennes de la Troisième Coalition. Pendant les mois d’août et septembre 1806, la reine de Prusse, Louise de Mecklembourg-Strelitz, attise la haine de l’armée et de la population contre la France, avec qui la Prusse est en paix depuis le traité de Bâle (1795) ; les officiers se plaisent à aiguiser leurs sabres sur les marches de l’ambassade de France à Berlin tandis que Frédéric-Guillaume III de Prusse lance à qui veut l’entendre : « Pas besoin de sabres, les gourdins suffiront pour ces chiens de Français. » Le tsar Alexandre Ier et Frédéric-Guillaume III de Prusse se rencontrent à Potsdam, et jurent sur le tombeau de Frédéric II de Prusse de ne jamais se séparer avant la victoire sur la France. La Prusse, la Russie, la Suède et la Saxe forment la Quatrième Coalition le 9 août 1806 et mobilisent leurs troupes. Le Royaume-Uni la rejoint après la mort de son Premier ministre Fox le 14 septembre 1806. L’armée prussienne est divisée en trois groupes, commandés par le duc de Brunswick-Wolfenbüttel (70 000 hommes), le prince de Hohenlohe (50 000 hommes) et le général Ernst von Rüchel (30 000 hommes). Le 4 octobre 1806, Napoléon reçoit un ultimatum l’invitant à se retirer de la rive droite du Rhin avant le 8 octobre. Le 6, il fait lire à la Grande Armée un bulletin qui annonce : « Soldats ! L’ordre de votre rentrée en France était déjà donné, des fêtes triomphales vous attendaient. Mais des cris de guerre se sont fait entendre à Berlin. Nous sommes provoqués par une audace qui demande vengeance. » La bataille La Grande Armée (180 000 hommes) envahit la Prusse, ayant pour objectif Berlin. L’avant-garde, sous les ordres du maréchal Lannes, repousse un corps prussien à Saalfeld le 10 octobre. Le prince Louis Ferdinand de Prusse, le neveu du grand Frédéric, y trouve la mort en combat singulier. L’armée prussienne résiste. La cavalerie de Murat est envoyée en reconnaissance dans la plaine de Leipzig, mais sans résultat. En fait, les Prussiens ont décidé de se replier vers le nord, ne laissant sous les ordres de Hohenlohe qu’une forte arrière-garde à Iéna. Napoléon s’y dirige alors avec le gros de ses troupes. Il donne l’ordre à Davout de marcher sur Naumbourg, à une soixantaine de kilomètres au sud de Leipzig, pour prendre l’ennemi à revers et frapper ses arrières. Bernadotte est laissé en réserve, sur les hauteurs de Dornbourg, et doit prêter main-forte à Davout en cas de problèmes. Napoléon à Iéna et Davout à Naumbourg, les deux points importants de la Saale sont ainsi occupés1. Un léger accrochage entre les avant-gardes française et prussienne à Winzerla (de) se termina en victoire française, avec la prise du village par le général Claparède et ses carabiniers du 17e léger. Les prisonniers faits à ce moment informèrent la Grande Armée que l’armée prussienne était placée entre Iéna et Weimar1. L’armée prussienne est divisée en deux colonnes : une sous le commandement du duc de Brunswick- Œls, et l’autre sous les ordres de Hohenlohe avec 50 000 hommes et 120 canons, dont l’ensemble du contingent saxon. Brunswick a pour but de protéger la retraite du premier. C’est le corps de Hohenlohe qui soutiendra l’affrontement avec Napoléon. Les forces françaises comprennent le 4e corps de Soult, le 5e de Lannes, le 6e de Ney et le 7e d’Augereau (ces deux derniers sont incomplets au début de la bataille), et la Garde impériale, soit 55 000 hommes. La réserve de cavalerie s’y ajoute, soit 10 000 hommes. L’artillerie comprend 173 canons. Le tout est commandé directement par Napoléon. Arrivée des troupes françaises Le 13 octobre, à la tombée de la nuit, Lannes arrive devant Iéna, que les Prussiens viennent d’abandonner. La majeure partie du corps contourne la ville par les routes de Weimar et de Naumbourg. La ville est ravagée par les incendies nés des pillages ; ce site convient mal pour une bataille rangée. Il s’agit d’une vallée très encaissée, entourée d’une dense forêt. Au nord-ouest, le plateau de Landgrafenberg atteint 350 mètres, mais les Prussiens ont négligé de le garder, estimant ses pentes infranchissables2. Le futur général Marbot, à l’époque aide de camp d’Augereau, raconte que c’est un prêtre saxon, n’admettant pas l’alliance forcée de son pays avec la Prusse, qui guida l’état-major de Lannes, par un sentier étroit et caillouteux, qui servait habituellement à conduire les chèvres jusqu’au sommet3. Le journal du 5e corps précise uniquement que les éclaireurs de Suchet trouvèrent un moyen d’arriver sur les hauteurs2. Quoi qu’il en soit, l’armée française avait trouvé un moyen de monter sur le plateau. Sitôt prévenu, Napoléon fait armer ses bataillons de pics et de pelles pour élargir le passage afin de faire passer l’artillerie française, bloquée en bas du chemin. L’Empereur dirigeait lui-même l’opération, n’hésitant pas à encourager et aider ses soldats. Tout le centre était « massé » sur ce plateau, la poitrine de chaque homme touchant le dos du soldat placé devant lui3. Les Prussiens entendent enfin les préparatifs français, mais le brouillard est très dense, ce qui permet au corps d’attaquer seul pour gagner un maximum de terrain afin de se déployer correctement. La seule route d’accès vers la vallée est bien gardée par les troupes saxonnes. Napoléon improvise aussitôt une manœuvre inverse de celle d’Austerlitz : il conquiert à l’insu de son ennemi un plateau qui lui assure une situation dominante. Il surplombe ainsi l’armée prussienne concentrée juste devant lui. Mais il surestime tout de même le rassemblement prussien, ne se doutant pas que la seconde partie de l’armée prussienne marche alors sur Naumbourg en direction des unités de Davout. Son corps affronte à Auerstaedt des forces deux fois supérieures en nombre4. Déroulement de la bataille L’armée française progresse : le 5e corps de Lannes se trouve déjà sur le plateau, massé sur plusieurs lignes. À sa gauche, le 7e corps d’Augereau avance depuis le matin ; la division Desjardins vient se placer à côté des troupes de Lannes, tandis que le reste de ses troupes passe sur la route d’Iéna à Weimar, toute en lacets. Le 6e corps de Ney avance à droite de Lannes, avec en avant-garde 3 000 hommes. Le 4e corps de Soult, enfin, monte de la vallée de la Saale, à droite du dispositif5. La Garde impériale est en retrait, entre Augereau et Lannes, ainsi que la cavalerie de Murat, placée à l’extrême droite. En revanche, l’armée prussienne entre en ordre de bataille, en deux colonnes parfaitement alignées, comme pendant la guerre de Sept Ans. Le corps du prince von Rüchel (30 000 hommes) est placé sur le flanc droit prussien, en renfort. Mais celui-ci trop éloigné, ne peut participer immédiatement à la bataille. À six heures du matin, Napoléon donne l’ordre de l’attaque. Les Prussiens, mal réveillés et ébahis, s’attendent à voir déboucher les Français sur leur droite. Les troupes de Lannes lancent les premiers combats : la brigade Claparède s’empare du village de Closewitz (de), la division Gazan prend possession à sa droite de vingt-et-un canons ennemis ; le terrain entre Closewitz et Cospeda (de) est conquis, l’armée ennemie rejetée sur Lützeroda (de). Napoléon est alors maître du sommet du plateau, et ralentit la progression de l’armée afin que les 4e et 6e corps entrent en scène. L’avant-garde de Ney s’intercale entre Lannes et Augereau, et la seconde phase de la bataille débute6. Les Prussiens soutiennent avec succès l’assaut d’Augereau, mais il s’agit d’une opération de diversion. Lannes se dirige d’abord uploads/Litterature/ bataille-d-x27-iena.pdf

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