1 Bibliothèque nationale de France direction des collections département Littér

1 Bibliothèque nationale de France direction des collections département Littérature et art octobre 2005 LE SURRÉALISME BELGE Bibliographie Le surréalisme se constitue après la Première Guerre mondiale. C’est un mouvement révolutionnaire qui a un impérieux désir de transformer le monde. Les surréalistes belges ont très tôt participé au mouvement surréaliste français. Le dadaïsme, mouvement culturel contestataire né à Zürich vers 1916 à l’instigation du poète Tristan Tzara, sera illustré en Belgique par Clément Pansaers (1885-1922), Édouard Léon Théodore Mesens et Paul Neuhuys. Il semble avoir marqué le surréalisme belge d’une empreinte profonde et se retrouvera dans certains courants comme le Daily-Bul. Le Groupe de Bruxelles Le surréalisme naît à Bruxelles lors des premières rencontres entre Camille Goemans, Marcel Lecomte et Paul Nougé dans l’été 1924 autour du poète et musicien E.L.T. Mesens. René Magritte et Mesens annoncent en octobre 1924 la création de la revue Période, projet sabordé par Nougé ce qui amène la scission du groupe. En novembre Nougé, Goemans et Lecomte lancent Correspondance : c’est le début du surréalisme bruxellois. Magritte et Mesens créent en 1925 Œsophage, d’esprit dadaïste, et Marie de 1926 à 1927. Ils rejoindront ensuite Nougé et formeront le Groupe de Bruxelles. Groupe surréaliste du Hainaut L’autre grand pôle du surréalisme belge s’est constitué à La Louvière, petite ville minière du Hainaut. La récession économique frappe durement le monde du travail dans cette région du Centre. Le groupe Rupture, fondé par Chavée en 1934, rassemble les intellectuels et les artistes qui désirent prendre part aux luttes ouvrières, fixant des objectifs à la fois littéraires, politiques et scientifiques. Ils veulent allier surréalisme et marxisme dans une tentative de libération de l’homme pour une remise en cause de la société à travers la création poétique. Rupture disparaît en 1939. Le Groupe surréaliste du Hainaut voit alors le jour et réunit Achille Chavée, Fernand Dumont, Marcel Havrenne, Christian Dotremont, toujours rassemblés autour de l’engagement social. Les caractéristiques du surréalisme de Belgique Des écrivains et des peintres se rassemblent autour de ces groupes surréalistes comme autour de Breton. La révolution poétique n’a pas été comprise de la même manière à Paris et à Bruxelles. Les Belges, plus frondeurs, plus ironiques, plus méfiants vis-à-vis des règles ou des dirigeants, sont aussi plus révoltés. Nougé et ses amis précisent leur option dans un texte, La poésie transfigurée (1932), où, tout en manifestant leur sympathie pour les idées marxistes, ils affirment que surréalisme et communisme sont distincts, et rejettent d’emblée toute confusion entre les domaines (politique et littéraire). Si les disciples d’André Breton rejettent la littérature, ils se font publier. Nougé, Goemans, Scutenaire publient parcimonieusement ; leur revue Correspondance est publiée sous forme de tracts, rédigés sur le mode du pastiche. Ils cherchent à introduire la suspicion sur le caractère achevé des œuvres. Si l’automatisme s’est imposé pour les surréalistes parisiens, les Belges n’adhèrent pas à l’écriture automatique, mais pratiquent un patient travail de sape et de détournement. Nougé et ses amis tiennent à faire sens tout en insistant sur la matérialité de l’écriture, comme le feront l’OULIPO et Jean Ricardou. Les Belges ont su utiliser et diffuser les thèmes centraux du surréalisme de Breton tout en s’en affranchissant. Après la guerre ils seront liés au communisme, qu’il s’agisse du groupe de Bruxelles de Nougé ou de Chavée et du Groupe du Hainaut, et consommeront la rupture avec Paris en rejoignant en 1948 le mouvement Cobra qui réunit les surréalistes de Belgique, Copenhague et Amsterdam. 2 Cette bibliographie sélective recense des ouvrages disponibles en accès libre, principalement dans les salles H et F de la Bibliothèque d’étude (niveau haut-de-jardin). SUR LE SURRÉALISME BELGE Béchet, Achille Surréalistes wallons. Bruxelles : Labor, 1987. 238 p. salle F – art – [709.493 BECH s] Toussaint, Françoise Le surréalisme belge. Bruxelles : Labor, 1997. 135 p. salles H et V – littératures d’expression française – [BE840.9 TOUS s] “ Les surréalistes belges ”. Europe, no. 912, avril 2005. 379 p. salle G – littératures étrangères– [GENE Euro] LES ACTEURS DU SURRÉALISME BELGE CHAVÉE, Achille (1906-1969) Fondateur du groupe Rupture puis, avec Fernand Dumont, du Groupe surréaliste du Hainaut, il prône le régionalisme culturel à une époque où le choix entre Paris et Bruxelles s’impose le plus souvent aux écrivains belges comme un pénible dilemme. Il est l’auteur d’une œuvre copieuse : Le cendrier de chair, Ecorce du temps, Cristal de vivre, Le grand cardiaque. Il se distingue par une imagination bouillonnante et un humour corrosif. Le rejet de toute contrainte en matière d’art s’allie chez lui à l’anticonformisme de la pensée politique et sociale. Son écriture franche traduit un désarroi profond, tempéré par un accent désinvolte mais garde toujours une humeur allègre et tonique. A cor et à cri. Bruxelles : Labor, 1985. 241 p. salle H – littératures d’expression française – [BE84 CHAV 2 a] Avatars. La Louvière : Le Daily-Bul, 1991. Non paginé. salle V – littératures d’expression française – [BE84 CHAV 4 avat] Adjugé. La Louvière : Le Daily-Bul, 1966. [24 p.] salle V – littératures d’expression française – [BE84 CHAV 4 adju] L’éléphant blanc. La Louvière : Le Daily-Bul, 1983. [54 p.] salle V – littératures d’expression française – [BE84 CHAV 4 elep] Le grand cardiaque. La Louvière : Le Daily-Bul, 1983. [ca 80 p.] salles H et V – littératures d’expression française – [BE84 CHAV 4 gran] Œuvre. La Louvière : les amis d’Achille Chavée, 1994. 302 p. salle H – littératures d’expression française – [BE84 CHAV 1 o5] Petit traité d’agnosticisme. La Louvière : Le Daily-Bul, 1983. 39 p. salle V – littératures d’expression française – [BE84 CHAV 4 peti] MIGUEL, André Achille Chavée. Paris : P. Seghers, 1969. 196 p. salle H – littératures d’expression française – [BE84 CHAV 5 MI] 3 COLINET, Paul (1898-1957) Fonctionnaire communal, dessinateur et poète, il fut un compagnon de route des surréalistes. En 1945 il fonde et anime avec Christian Dotremont la revue Le Ciel bleu. Une carrière idéale. Bruxelles : les Lèvres nues, 1975. 5 p. salle G – littératures étrangères – [R98026] support imprimé microformé GOEMANS, Camille (1900-1960) Cofondateur du premier groupe surréaliste bruxellois, il rédige avec Paul Nougé et Marcel Lecomte les tracts de Correspondance (1924-1926) après avoir collaboré au Disque vert de Franz Hellens. Ses écrits restés inédits jusqu’à sa mort furent publiés par la revue Les Lèvres nues. Écrits : anthologie. Bruxelles : Labor, 1992. 266 p. salle H – littératures d’expression française – [BE84 GOEM 4 ecri] LECOMTE, Marcel (1900-1966) Influencé par Clément Pansaers qu’il rencontre à 18 ans, il fonde avec Nougé et Goemans le groupe Correspondance. Il est proche du surréalisme mais plus indépendant. Comme Pansaers, il est attiré par l’ésotérisme, les tarots, les philosophies orientales, Nietzsche. Exclu du groupe en 1930, il ne cessera de participer aux différentes activités des surréalistes belges. Ses œuvres : Les minutes insolites, Le vertige du réel révèlent un humour très particulier. Dans La servante au miroir, Le sens des tarots, il approfondit sa pensée créatrice tournée vers le spectacle quotidien de l’existence. Œuvres. Bruxelles : J. Antoine, 1980. 167 p. salle H – littératures d’expression française – [BE84 LECO 2 o] Marcel Lecomte : une étude de Marie-Thérèse Bodart ; avec un choix de poèmes [de Marcel Lecomte]. Paris : Seghers, 1970. 192 p. salle H – littératures d’expression française – [BE84 LECO 5 BO] MARIËN, Marcel (1920-1993) A partir de sa rencontre avec Magritte et Nougé à 17 ans, il mit toute son énergie au service de la révolution surréaliste. Il fut à la fois éditeur, poète, essayiste, grand touche-à-tout du surréalisme belge, révolté, sarcastique, poète subversif, ami intime et complice de René Magritte. L’activité surréaliste en Belgique. Bruxelles : Lebeer-Hossmann, 1979. 508 p. salle F – art – [709.040 6 MARI a] Le chemin qui ne mène pas à Rome. Bassac : Plein chant, 1995. 138 p. salle H – littératures d’expression française – [BE84 MARI 4 chem] Les fantômes du château de cartes : nouvelles. Bruxelles : Labor, 1993. 341 p. salle H – littératures d’expression française – [BE84 MARI 4 fant] Figures de poupe : nouvelles brèves. Bruxelles : Devillez, 1996. 180 p. salle H – littératures d’expression française – [BE84 MARI 4 figu] Lettres surréalistes : 1924-1940. Bruxelles : les Lèvres nues, 1973. 120 p. salle G – littératures étrangères – [R98026] support imprimé microformé Quand l’acier fut rompu : variations sur quelques questions périssables. Bruxelles : les Lèvres nues, 1957. 158 p. salle H – littératures d’expression française – [BE84 MARI 4 quan] 4 Radio-Ponge. Bruxelles : les Lèvres nues, 1974. [7] p. salle G – littératures étrangères – [R98026] support imprimé microformé Tout reste à dire : un entretien avec Christian Bussy. Bruxelles : Devillez, 1997. 68 p. salle H – littératures d’expression française – [BE84 MARI 5 BU] MESENS, Édouard (1903-1971) Musicien, poète, collagiste, collectionneur, organisateur d’expositions, il animera avec René Magritte les revues Œsophage et Marie, d’inspiration dadaïste. Il est très connu pour son action en faveur de la peinture, et devient une sorte de lien entre surréaliste belges uploads/Litterature/ biblio-surrealisme-belge.pdf

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