Jacqueline Picoche Professeure honoraire à l'université de Picardie Christiane
Jacqueline Picoche Professeure honoraire à l'université de Picardie Christiane Marchello-Nizia Professeure émérite à l'Ecole normale supérieure Lettres et Sciences humaines (Lyon) Histoire de la langue française Médaille de vermeil, Grand prix du rayonnement de la langue française décerné par l’Académie française cet ouvrage contient des caractères phonétiques voir l'avertissement éditions VIGDOR AVERTISSEMENT L'Histoire de la langue française a paru en 1989 chez Nathan qui l'a diffusée jusqu'en 2000. Ce volume a été établi à partir de la troisième édition de 1999. L'essentiel du texte a été écrit entre 1984 et 1988. À chaque réédition, les auteures se sont efforcées de l'actualiser dans la mesure du possible, le nombre des pages leur étant étroitement compté. La bibliographie établie en 1988 n'a été que très légèrement retouchée. Mettre à jour cet ouvrage en 2008 aurait été une tâche qu'elles n'ont pas cru possible d'assumer. Il contient toutefois quelques rectifications mineures. En ce qui concerne les périodes les plus récentes de cette histoire, le lecteur ne devra donc y chercher qu'une sorte de photographie de l'état de la langue française et des études sur l'histoire de cette langue pendant la décennie 1990-2000. Cet ouvrage contient des caractères phonétiques en cas de défaut total ou partiel d'affichage ceux-ci doivent être téléchargés à l'adresse http://pointecole.free.fr/phonetik.html ou sollicités par e-mail auprès de l'éditeur contact@vigdor.com HISTOIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE éditions VIGDOR 1 AVANT-PROPOS Ce livre a l'ambition d'être une histoire de ce trésor commun qu'est la LANGUE française, non des styles, créations individuelles que cette langue a permis d'engendrer. Histoire externe : À travers les siècles, qui a parlé et parle encore français et sur quels territoires, quel est le nombre de ces locuteurs, quel français parlent-ils, en quelles situations ? Histoire interne : À travers les siècles, comment a évolué ce système de systèmes (phonologiques, orthographiques, morphologiques, syntaxiques, lexicaux) qu'est le français dit « standard », comme toute autre langue ? Quelles ont été les variations de la norme et, en même temps, quels sont les caractères fondamentaux suffisamment stables pour qu'on puisse dire que les œuvres de Chrétien de Troyes et celles de Céline sont écrites « en français » ? C'est tout, et c'est déjà beaucoup pour un seul volume relativement léger ! Le plan, qui procède non par périodes mais par juxtaposition d'histoires parallèles de domaines particuliers, a été adopté pour plus de clarté et permet d'éviter beaucoup de redites. Les chapitres VIII et IX sont l'œuvre de C. Marchello-Nizia, les autres, de J. Picoche. Mais chacune a relu et conseillé l'autre. En matière de bibliographie, nous n'avons pas visé une impossible exhaustivité, mais essayé de donner au lecteur des indications qui lui permettront d'orienter ses recherches. Outre la grande Histoire de la Langue française de Brunot dont les bibliographies ont été remises à jour dans les années soixante, nous citons surtout des ouvrages récents comportant eux-mêmes des bibliographies où l'on trouvera la référence d'études plus anciennes concernant des points particuliers d'histoire de la langue. C'est là un simple « précis » qui ne contient pas toutes les cartes, illustrations, tableaux synoptiques, textes commentés, index, dont nous aurions aimé l'enrichir. Espérons du moins qu'il contient l'essentiel. Depuis la 1re édition (1989), des retouches d'une certaine importance ont été apportées à cet ouvrage. La bibliographie a été rajeunie; en 1991, on a traité de la dernière réforme de l'orthographe ; et surtout, en 1994, le chapitre I a été substantiellement modifié, et l'état de la francophonie mis à jour. En ce qui concerne l'Afrique, Suzanne Lafage, professeur à l'université de Paris-III, nous a apporté une HISTOIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE éditions VIGDOR 2 aide extrêmement précieuse dont nous tenons à la remercier ici, ainsi que le père Nakad pour le Liban, M. Jacques Maurais et Mme Louise Dagenais pour le Canada, et M. Théo Venckeleer, professeur à l'université d'Anvers, pour la Belgique. HISTOIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE éditions VIGDOR 3 ABRÉVIATIONS ET SIGNES CONVENTIONNELS fr. français all. allemand lat. latin afr. ancien français angl. anglais néerl. néerlandais mfr. moyen français frq. francisque occ. occitan frm. français moderne germ. germanique pic. picard auj. aujourd'hui it. italien prov. provençal > : devient < : provient de ≠ : différent de ABRÉVIATIONS PROPRES AUX CHAPITRES VIII ET IX CR : cas régime OV : objet, verbe CRS : cas régime singulier OVS : objet, verbe, sujet CRP cas régime pluriel SCV : sujet, complément, verbe CS : cas sujet SN : syntagme, nominal CSS : cas sujet singulier SV : sujet, verbe CSP : cas sujet pluriel SVC : sujet, verbe, complément CVS : complément, verbe, sujet SVO : sujet, verbe, objet À noter que : les termes précédés d'un * ne sont pas attestés les // encadrent une transcription phonétique HISTOIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE éditions VIGDOR 4 CARACTÈRES DE L'ASSOCIATION PHONÉTIQUE INTERNATIONALE (A.P.I.) Voyelles Consonnes Semi-consonnes /i/ comme dans lit /p/ comme dans pan /j/ comme dans yeux /e/ comme dans thé /b/ comme dans banc /V/comme dans nuit /ε/ comme dans sel /w/ comme dans oui /e/comme dans le /t/ comme dans temps /θ/ comme th dans angl. think /a/ comme dans patte /d/ comme dans dent /A/ comme dans pâte /δ/ comme th dans angl. that /O/ comme dans sotte /o/ comme dans sot /k/ comme dans car /u/ comme dans fou /g/ comme dans gare /y/ comme dans tu /f/ comme dans faux /E/comme dans feu /v/ comme dans veau /œ/comme dans peur /s/ comme dans coussin /C/comme dans fin /z/ comme dans cousin /D/comme dans un /H/comme dans chou /B/comme dans an /ζ/ comme dans joue /I/ comme dans bon /m/ comme dans mer /n/ comme dans nerf /G/comme dans agneau (« n mouillé ») /η/ comme dans angl. parking /l/ comme dans la /λ/ comme dans gli it. figlio « l mouillé » /R/ moderne « grasseyé », comme dans rire /r/ apical ou « roulé » auj. régional /h/ comme dans angl. house HISTOIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE éditions VIGDOR 5 PRÉCISIONS TERMINOLOGIQUES I. POINT DE VUE LINGUISTIQUE La première langue qu'apprend un enfant est sa langue maternelle et toute autre, acquise par la suite, est une langue seconde. Tout parler a sa « grammaire », même quand aucun linguiste n'en a fait un livre. Tout locuteur communique au moyen d'un système de phonèmes, de morphèmes, de lexèmes régis par une certaine syntaxe. En ce sens très général, on peut donc employer le mot langue. Mais lorsqu'il risquerait d'être équivoque, nous préfèrerons le mot idiome. Lorsque l'usage se diversifie au point de nuire à l'intercompréhension, on peut dire qu'un idiome engendre des dialectes. De ce point de vue − à la différence du breton, du basque, de l'alsacien, et du flamand − le français et les langues romanes sont, historiquement, des dialectes du latin; mais, celui-ci mort, ils ne le sont plus, synchroniquement. Les dialectes peuvent se fragmenter en patois, idiomes ruraux propres, à la limite à un seul village, que de menues différences phoniques et lexicales démarquent de ses voisins, mais qui rendent la communication difficile, hors d'un périmètre restreint, à ceux qui ne possèdent pas d'autre moyen d'expression. Non sans une certaine part d'arbitraire (on appelle « dialectes » en chinois ou en arabe des idiomes qui diffèrent beaucoup plus entre eux que le danois et le norvégien), l'« idiome » unitaire originel ayant disparu, on peut décider qu'à partir d'un certain nombre de critères convergents ou divergents, on regroupera les dialectes en langues : langue d'oïl (comprenant picard, normand, wallon, etc.), et langue d'oc (comprenant limousin, auvergnat, provençal, gascon, etc.), opposées au catalan ou au castillan (eux-mêmes subdivisés en dialectes), ou au toscan et au calabrais auxquels se rattachent les variétés septentrionale et méridionale du corse. La « langue » est donc, de ce point de vue, une unité plus grande que le « dialecte ». Quand ces « langues » ne sont pas de simples classifications abstraites mais ont une existence réelle et permettent aux dialectophones de communiquer entre eux moyennant une certaine marge de tolérance (car il peut suffire de minces particularités phonétiques ou lexicales pour brouiller la réception du message), on peut parler d'une langue commune ou koinê (mot appliqué, à l'origine, au HISTOIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE éditions VIGDOR 6 grec, forme simplifiée de l'attique parlée dans les pays conquis par Alexandre). On parle plutôt aujourd'hui, de langue standard. À côté des dialectes géographiques, on peut parler de sociolectes, pour un ensemble d'usages propres à une catégorie sociale. Est francophone quiconque parle habituellement le français, au moins dans certaines circonstances, soit comme langue maternelle, soit comme langue seconde. Avoir comme langue maternelle une langue officielle de grande communication étant un rare privilège, les peuples parlant des langues vernaculaires propres à une seule communauté d'un pays fortement fragmenté ont besoin d'une langue véhiculaire pour communiquer avec les autres. Le contact de langues très différentes a amené la formation de sabirs (systèmes d'appoint mixtes limités à quelques règles et à un vocabulaire restreint aux échanges commerciaux) et de pidgins (systèmes linguistiques uploads/Litterature/ picoche-j-marchellonizia-c-histoire-de-la-langue-francaise-pdf 1 .pdf
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- Publié le Sep 18, 2021
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- Langue French
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