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Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/bibliothquedel173ecol CLASSIFICATION DIALECTES ARMÉNIENS MATON, PnOTAT FRKliES, IMPHIMEinS. CLASSIFICATIOiN UKS DIALECTES ARMÉNIENS H. ADJAllIAN KLEVE DIPLOME PE I. liCOI.E ni:s HAUTES ETUDICS PARIS LIBRAIRIE HONORE CHAMPION, ÉDITEUR 5 , O U A I :M A L A Q L' A l S 190!) Tous droits réserves. Cet ouvrage lorme le 173-^^ fascicule de la Bibliothèque de l'École des Hautes Éludes. BIBLIOTIIEOUE DE LEGOLE DES HAUTES ÉTUDES l'LBMKt: SOUS LES AUSPICES \)l MlMSTEHli DE LINSTiaCTiUN l'UHLIgCK SCIENCES HISTORIQUES ET PHILOLOGIQUES CENT SOIXANTE -TREIZIÈME FASCICULE CLASSIFICATION DES DIALECTES ARMENIENS l'AR H. AD.IAKIAX P A H I S LIBRAIRIE HONORÉ CHAMPION, ÉDITEUR S , QUAI M A L A Q U A l S 1909 Tous (.li'oits réservés v^ Sur l'avis de M. A. Meillet, directeur adjoint des conférences de grammaire comparée, et de MM. H. Gai:ïiiiot et F. Macler, commissaires responsables, le présent mémoire a valu à M. II. Adjarian le titre d élève diplômé de la section d' liisloire et de pliilolofjie de V Ecole pnUique des IInu les J'J finies. Paris, le "i jnnvier I90S. Le directeur de la Conl'érencc, A. Meillet. .es commissaires responsables, R. GArTiiiOT. F. Macf,er. Le Pi'ésident de la Seclion, G. MONOD. A M. A. MEILLET Hommage respectueux de son élève dévoué. H. ADJAHIAN. IXTHODrCTIOX L'objet du présent travail est de classer les dialectes de 1 ar- ménien moderne, de détlnir la limite du territoire qu'ils occupent, d en marquer le caractère général et d'escjuisser les dilFérences typiques par lesquelles ils se distinguent les uns des autres. Il convient d indiquer sommairement, avant d entrer en matière, les caractéristiques générales qui séparent larménien moderne de l'arménien classique. C'e.st d'autant plus nécessaire que nous croyons inutile de revenir sur ces différences à propos de chacun des dialectes étudiés. Les ditTérences qui séparent l'arménien moderne de l'arménien ancien se groupent en quatre catégories : I. Différences phonétiques. IL » lexicographiques. m. . » morphologiques. IV. » syntaxiques. I. Différences phonétiques. L'arménien ancien possédait les 45 phonèmes suivants : 7 voyelles : a, e, ê, J, i, o, u ('", ^, ^, /', /', », '"-> 8 diphtongues : ^7/, au, ea, eu, eau, in. ai, ua ('"j, ""-, l" •jU consonnes : h p p d i t' g k k' Di;i lecles .1 rméntens . if i 1 P ) ( V '1 r m \i.i:i;ri;s .vume.mi.ns 1 .ï A y 4 IJIAI.LCII s AUMi:.MI,.\S 7. Orlains cas de métathèse de r sont communs à lous les dialectes : oannmi) en face du class. //niiin.f.f « pont » ; i^arbcd en face du class. /fu.,.>tf.u. (sorte de lapis) i. Le mot dialectal .[.[..[.bi-^ <( mauve " a la forme /)'/;/) V/ dans le dialecte du Karabaj^h. 8. Il y a développement de ;/ devant consonne, après vovelle précédée de nasale, en syllabe linale : menk' « nous » («^i/»), gananc <( vert » (//«/î/»,^). garniNii) (v. le parag-raphe pn-cédent), jatioiiç « connu » (voirie n" (V), aiionk' « ceux-là » (îif,p»//j. L'addi- tion (1 une nasale dans un cas comme k'int « nez », en regard de v. arm. .p/'ff nest pas puicment phonétique et doit reconnaître une autre cause. 1). Pour uiu/fi^ 1' dire » et um'hln .. l'aire » de larménien clas- sique, les dialectes modernes (( orientaux » ont généralement ascl, nih'l. tandis (jue les dialectes c occidentaux » ont ,? initial : ^sel, Jiîcl (t'iiel il l-lr/eroum i. IL — D[Fl•l:Kh^ŒS l.i:.\lCUL.RAl'lllnLES. Le vocabulaire a beaucoup changé. Une grande partie des mots de l'ancien arménien ne se trouvent j)lus dans les dialectes modernes ou ont changé de signification. Des mots nouveaux, inconnus à lancien arménien apparaissent dans les dialectes modernes; jenévalue le nombre à 30.000, sans compter ceux qui ont été créés parles littémteurs. Li's mots qui sont communs à la langue ancienne et à la langue moderne ont subi des change- ments phonétiques qui ne s*expli(|uent pas toujours aisément à Laide des lois j)honéliques générales. Dans certains dialectes, on rencontre des mots assez difformes pour qu'on n'en puisse plus reconnaitre au premier abord la forme primitive : à Moks aït, cf. V. arm. hct " avec » ; àZeitoun baxoh. \ .arm. parav « vieille femme »; à llam.sen o/;/«aÀ' , v. arm. ananux « menthe ». Le nombre de ces cas n'est pas considérable. Les dialectes modernes ont aussi une foule de mots empruntés aux langues étrangères voisines ; le nombre et la qualité de ces I. N'oir iiiïiiiilciKiiil M. (Mîiiiiiiionl, 'Inns A/f7(7H<7C5 (/c ////;'///.s//i/»t' F. ilc Sniis- iuii', p. 2H cl siiiv. noie (le corr. . INII'.ODl CIHIN emprunts varient suivaiiL la position de chacun des dialectes. Au premier rang se trouve le turc, qui a eu une grande influence sur tous les dialectes arméniens sans exception. Le nombre des mots empruntés au turc est de i20() dans le dialecte de Cons- tantinople ; les dialectes de l'Arménie ne doivent avoir ({ue la moitié environ de ce nombre (v. WJ^um-huA, ((J'/M^»,p/.Yi(î#^- il,nf,iiiin.l.iui pujn-lrp , Moscou. 1902). Viennent ensuite le kurde, le géorgien, le russe et l'italien. Les emprunts kurdes dont le nombre est encore inconnu, se trouvent dans les dialectes de Mus, de \'an et de Diarbékir, les emprunts géorgiens seulement dans les dialectes de Tiflis et d'Artwin. Les emprunts russes, dont j'éva- lue le nombre moyen à 600, se rencontrent dans tous les dia- lectes de Russie; à Nakhitchévan sur le Don, ils se comptent par milliers. Les emprunts italiens se trouvent seulement dans le dia- lecte de Constantinople et ses environs. On a encore des emprunts au roumain, au polonais et au hongrois, ces derniers dans le dialecte d'Autriche-Hongrie seulement. Les langues littéraires n'admettent presque aucune de ces innovations lexicologiques ; la forme des mots de l'ancien armé- nien y est rétablie partout (sauf quelques rares exceptions). Les mots nouveaux des dialectes ne tendent à pénétrer dans l'usage littéraire que depuis peu, et les mots étrangers en sont tout à fait exclus en principe. Ainsi on pourrait dire qu'il n'y a presque pas de différence lexicographique entre la langvie ancienne et les langues littéraires modernes, dont le vocabulaire est extrêmement archaïsant et ditîère l^eaucoup de celui des parlers populaires. III. — : DiFFÉBKXCES MORPHOLOGIQUES. Les différences morphologiques sont graves tant dans les dia- lectes modernes que dans les deux langues littéraires. C^es dill'é- rences tendent à la simplification de la langue ; l'analogie a fait généraliser les formes régulières les plus habituelles. 1. La déclinaison ancienne, dont l'extrême complexité faisait de grandes difficultés, est réduiteà une simplicité purfaite ; de ses nombreux thèmes il n'en existe plus qu'un qui soit normal ; le géni- () DIAI.KCTKS AD.MKMF.NS tif-cl;itif"etral)latil'dii sinii^ulier ont respectivement k-s finales -/ et -c (jiii étaient communes aux thènnvs en-fl^-et aux thèmes en-/-; rinslrumental a emprunté la forme des thèmes en -o-. Le pluriel est tout à lait nouveau : tandis ([ue liirménien ancien l'orme les cas du pluriel au moven de sulVixes -/•,-<, -s, etc.) variables suivant les cas et les thèmes, la lani;ue moderne a créé deux sullixes invariables : -<v [lour les monosyllabes et -ucr pour les poly- syllabes (pour l'explication de ces formes, v. Karst, Hist. gramiii. d. Kilih. ann., p. Ki'J et suiv.,et Pedersen, A'.Z.. XXXIX, p. 40^) et suiv.). Les cas obliques du pluriel sont formés sur ce thème en -er ou en -in'r avec la même caractéristique (ju'au sing^ulier ; seulement le génitif-datif a la désinence -//, qui au singulier est propre èi un très petit noml)re de mots. Tel est l'état dans la majeure partie des dialectes modernes et dans la langue littéraire de Constantinople. Quelques autres dia- lectes et la langue littéraire de Tiflis forment leur ablatif à l'aide (l'un nouveau suffixe -/ig {-iç); la forme du génitif-datif plur. est en -^ (-/) dans ces dialectes, ctmime au singulier, et est par con- .séquent plus analogique que dans les premiers. Il faut ajouter aussi que les prépositions ^» ji 7 (/, jy, ~) qui sont préposées à différents cas de l'ancien arménien (conmie l'ac- cusatif, l'ablatif, le locatif, etc.) sont absolument inexistantes dans la langue moderne. Quelques dialectes caractérisent le loca- tif par une désinence -M/;/. \'oici donc le tableau comparatif de la déclinaison des deux langues littéraires : Constantinople S-. PI, N. G. l). A. Abl. Ins. Loc. fman([ue) -(T -)îcr -i -cru -iicrn (comme le uomin. -e -eir -iicre -ov -crcn.' -iierov Tiflis Sg. Pi. -cr -lier -i -cri -iicri (comme le nom. ou ledat.) -iç -cric -ncric -en' -crov ->icrov -mil -cnini -acriiin 2. L'ancien arménien connaissait l'article défini ^' {;/) postposé, IMKdlil CIKIN dont il ne faisait pas un usag'e général : lévolution phonétique a différencié deux formes: ^ (w), après les mots terminés par voyelle, et ^ j, après les mots terminés par consonne. De plus l'arménien moderne fait de l'article un usage géniMal, tout à fait pareil à celui du français moderne ou de rallemaud moderne. 3. L'adjectif de l'ancien arménien pouvait être placé avant ou après le uploads/Litterature/ bibliothquedel-173-ecol.pdf
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- Publié le Dec 13, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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