Stars 2, Nos étoiles manquées © 2020 Anna Todd Tous droits réservés. Ce livre e

Stars 2, Nos étoiles manquées © 2020 Anna Todd Tous droits réservés. Ce livre est une fiction. Les noms, caractères, professions, lieux, événements ou incidents sont les produits de l’imagination de l’auteur utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnages réels, vivants ou morts, serait totalement fortuite. Ce livre, ou quelque partie que ce soit, ne peut être reproduit de quelque manière que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur. Titre original : The Darkest Moon Collection Hugo New Romance® créée par Hugues de Saint Vincent, dirigée par Arthur de Saint Vincent Ouvrage dirigé par Isabelle Antoni Photographies de couverture : © GM visuals/Getty Images © sun07butterfly/Shutterstock Graphisme de couverture : Marion Rosière © 2020, Hugo New Romance®, département de Hugo Publishing 34-36, rue La Pérouse 75116 - Paris www.hugoetcie.fr ISBN : 9782755645521 Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo. Du même auteur After After saison 2 We Collided After saison 3 We Fell After saison 4 We Rise After saison 5 Ever Happy Before, After saison 6 Before, After saison 7 Landon, After saison 8 Between, After saison 9 Imagines (ouvrage collectif) Spring Girls Stars saison 1 Nos étoiles perdues À chacun et à vous tous qui vous êtes déjà sentis perdus, laissez-moi vous aider à vous trouver. SOMMAIRE Titre Copyright Du même auteur Dédicace Playlist Un Deux Trois Quatre Cinq Six Sept Huit Neuf Dix Onze Douze Treize Quatorze Quinze Seize Dix-sept Dix-huit Dix-neuf Vingt Vingt et un Vingt-deux Vingt-trois Vingt-quatre Vingt-cinq Vingt-six Vingt-sept Vingt-huit Remerciements À propos de l’autrice Playlist « What We Had », Sody « Falling », Harry Styles « Possibility », Lykke Li « Little Do You Know », Alex & Sierra « July », Noah Cyrus « Little Bit of You », Kevin Garrett « Idf », Blackbear « Poser », Grace VanderWaal « Lost On You » Lewis Capaldi « Before You Go » Lewis Capaldi « Hollow », James Smith « Lost Without You », Freya Ridings « The Light », The Album Leaf « Lie », NF « Love in The Dark », Jessie Reyez « When the party’s over », Billie Eilish « Watch », Billie Eilish « Rest », Minke « The Other (Stripped) », Lauv « Unspoken », Aaron Smith « Can We Kiss Forever ? », Kina (ft. Adriana Proenza) UN KAEL, 2018 Cet océan de vêtements noirs me fait mal aux yeux. Je ne me suis pas retrouvé entouré d’autant de personnes en uniforme depuis un bail. Je suis tellement habitué aux tenues de camouflage que je porte depuis des années que, même si j’ai quitté l’armée, je les cherche encore, même sur les civils. Ne pas avoir à choisir mes vêtements au quotidien me manque parfois. Quand j’ai retiré ma veste tout juste sortie du pressing de son cintre, j’ai repensé à mon treillis dont le tissu était si raide, à cause du sable et de la boue qui s’étaient incrustés dedans, qu’il crissait à chaque pas des longues heures de nos marches forcées dans la chaleur suffocante de la Géorgie. La main sous ma chemise, je tâte les plaques d’identité militaire suspendues à mon cou. Je ne suis pas comme ces soldats qui les portent avec orgueil, comme des décorations ou pour se faire offrir des verres dans les bars du coin. Non, moi je les porte encore parce que le poids du métal sur mon torse m’aide à garder les pieds sur terre. Je ne les retirerai probablement jamais. Alors que je lâche les plaques et pose les mains sur mes genoux, ma mère remarque : – Il fait un peu frais ici. – Tu veux ma veste ? Elle me répond d’un signe de tête négatif. Une voix que je connais s’élève alors à côté de nous : – Ils doivent garder le corps au frais. – Toujours aussi chtarbé, à ce que je vois ! Je me lève pour serrer Silvin dans mes bras. Il est beaucoup plus mince que la dernière fois que je l’ai vu. – Toi non plus, tu changeras jamais, répond-il en frappant mon bras. Ma mère le regarde, elle n’a pas l’air contente. Elle le tape elle aussi, un peu plus fort encore, et lui lance : – Tu ferais mieux d’arrêter ça. – Combien de fois ai-je entendu ce conseil ? Silvin embrasse ma mère qui se met à sourire. Ils se sont déjà croisés plusieurs fois et elle l’a toujours apprécié, même s’il est du genre provocateur et qu’il a un sens de l’humour bien lourd et bien grossier. Son humour noir nous a permis à tous de nous marrer aux pires moments de notre vie, alors je l’ai toujours kiffé, moi aussi. – Comment ça va, mec ? Je lui pose la question, genre cool, même si je sais qu’il en chie probablement plus que toutes les autres personnes présentes dans cette église. Comme c’était mon cas, la dernière fois. Il s’éclaircit la gorge et cligne des yeux. Ils sont rouges. Il souffle un bon coup avant de me répondre avec un rire embarrassé : – Ça va. Je… euh… C’est bon, je gère. Je préférerais être à Las Vegas devant une machine à sous avec une star du porno et jouer son fric. – Notre rêve à tous. Enchaîner sur sa blague en faisant attention à ne pas lui faire plus de peine. Parfois, il vaut mieux rester à la surface des choses, là où on peut faire comme si de rien n’était. – Tu veux t’asseoir avec nous ? Ou tu as déjà une place quelque part ? – Putain, Martin. C’est pas un concert. Il se marre encore et vient s’asseoir à côté de ma mère. Ce rire qui sonne faux, c’est la seule once de simili-joie qui se manifeste dans cette église, même s’il masque une profonde tristesse. Une tristesse qui dégouline de partout. Elle s’insinue dans ton cœur et tu ne peux plus t’en débarrasser. Et ça se voit sur toi. Le poids de tout ce que tu supportes, qui s’est installé dans ton corps et pèse maintenant sur tes épaules. Silvin soupire et s’affale sur le banc. Il se laisse lourdement aller contre le dossier de bois, comme pour lui refiler une partie de ce poids. Il regarde dans le vide, les yeux perdus dans un souvenir qui refuse de partir, l’empêchant de trouver la paix. Il est bien trop jeune pour avoir l’air si âgé, il a pris un sacré coup de vieux. Avant, on l’appelait tous « bébé joufflu » en y mettant l’accent du vieux Sud du mieux qu’on pouvait. Il vient du Mississippi et lors de notre premier déploiement, il avait l’air d’avoir quinze ans. Maintenant, on dirait qu’il est plus vieux que moi. Bébé joufflu, comme l’appelait tout le peloton, a beaucoup grandi depuis qu’il a reçu sur le visage ce qui semblait être des morceaux de thon cru tombés du ciel. Mon cerveau a eu besoin d’une seconde explosion pour accepter l’horreur de la réalité. En fait, ces morceaux de viande tombés du ciel étaient de la chair humaine, pas du poisson. J’étais si près de la cible qu’un doigt orné d’une alliance a atterri sur l’une de mes rangers. Le visage de Johnson a changé lorsqu’en se tournant, il a compris que son binôme, Cox, n’était plus là. J’ai vu un truc dans son regard, une petite étincelle qui s’est éteinte quand il a levé son arme et s’est remis à avancer. Il n’a plus jamais parlé de lui. Il a gardé le silence lorsque la veuve de Cox, enceinte, pleurait à son enterrement. Quand j’y pense, c’est glauque de rejouer la même scène de funérailles. Je me retourne pour essayer de voir une horloge. Ça ne devrait pas commencer ? J’ai envie que tout soit terminé avant d’avoir à réfléchir à ce que nous faisons ici. Les enterrements, c’est toujours pareil, du moins chez les militaires. J’étais gamin quand j’ai participé pour la dernière fois à une cérémonie pour un civil. Depuis mes classes, j’en ai fait au moins une dizaine d’autres. Dix fois à rester assis en silence sur un banc, à observer les visages de soldats qui regardent droit devant eux, les lèvres fermées, figées dans une expression tant de fois répétée. Dix fois que des enfants qui ne comprennent rien à la vie et encore moins à la mort se traînent aux pieds de leurs parents. Dix fois que des sanglots s’échappent de la foule. Heureusement, seuls la moitié d’entre eux étaient mariés et avaient une famille, alors il n’y a que cinq veuves éplorées dont la vie a été massacrée, bouleversée pour toujours. Je me demande souvent quand le téléphone cessera de sonner. Combien d’années faudra-t-il pour qu’on arrête de se retrouver comme aujourd’hui ? On va continuer jusqu’à ce que nos cheveux blanchissent ? Est-ce que Silvin viendra à mon enterrement ou moi au sien d’abord ? Je ne me suis jamais débiné, comme Johnson que j’ai repéré du uploads/Litterature/ stars-t02.pdf

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