1 BYBLOS L’écriture du second millénaire av. C. Herbert Sauren 2 Introduction.

1 BYBLOS L’écriture du second millénaire av. C. Herbert Sauren 2 Introduction. Byblos, tell Ibeil, Libano, est le berceau de l’écriture alphabétique, selon l’état actuel des découvertes. Il y a une vingtaine d’inscriptions dégagées depuis longtemps qui attendent leur déchiffrement. En 1929, la première des inscriptions de Byblos a été retrouvée. Elle se trouvait sur une dalle de pierre et elle a été publiée un an plus tard par M. Dunand. On avait dégagé pour la première fois un type d’une écriture inconnue dans cette ville. M. Dunand et les collègues orientalistes de son époque ne savaient lire cette écriture, et M. Dunand l’appela énigmatique, 1935, et pseudo hiéroglyphique, 1945. Dans la même année, les premières inscriptions d’Ugarit, Ras shamra, ont été dégagées. Cette fois, l’alphabet a été déchiffré quelques mois plus tard, et depuis on cite l’écriture d’Ugarit comme l’écriture alphabétique la plus ancienne. La différence était la quantité de signes / lettres. M. Dunand, 1945, conte une centaine, les textes d’Ugarit connaissent le système d’environ 30 lettres, connu par l’écriture arabe. La quantité de signes d’écriture menait à la conclusion que l’écriture de Byblos n’était pas de tout alphabétique. On avait oublié l’avis de l’archéologue et égyptologue Flinders Petrie, 1912, 1918, résumé par Gsell, 1927, cf. Reinach, S., 2006 : « Un corps d’écriture, d’origine non pictographique, aurai été constitué en Égypte au moyen de marques usitées dans ce pays, au cours du second millénaire av. C., il se serait répandu à travers différents pays et, par suite de sélection et de modifications, aurait donné naissance à diverses écritures, syllabaires et alphabets depuis l’Espagne jusqu’au sud de l’Arabie. » L’écriture retrouvée à Byblos est alphabétique, provient en partie de l’écriture hiéroglyphique de l’Égypte, mais aussi de l’écriture hiéroglyphique de l’Anatolie et avant tout de l’écriture cunéiforme de la Mésopotamie. Elle s’avait répandu d’abord dans le triangle du croissant fertile, ensuite dans tout le Proche Orient Ancien, du sud de l’Arabie, dans les inscriptions rupestres du Yémen, jusqu’à Damas, et en Syrie jusqu’aux sources de l’Euphrate. L’évolution dans les régions de la Levante menait aux écritures proto cananéennes et cananéennes. Au cours du 1er millénaire, des navigateurs et commerçants portaient l’écriture vers l’Occident, ou elle s’est répandu de Sicile au Sud, jusqu’au milieu de la France au Nord, de l’Espagne et Maroc, jusqu’à l’Ilha Terceira dans les Açores, là avec une inscription rupestre. Dans l’Orient, les écritures modernes de l’hébreu et de l’arabe naissent par l’évolution naturelle au cours des siècles. L’écriture sinaïtique apparaît à peu près au même siècle, 18ème siècle av. C., mais l’impact est moins apparent dû aux rareté d’exemplaires. L’écriture de Byblos, crée au début du second millénaire, est l’écriture alphabétique la plus ancienne, et la mère de toutes les écritures alphabétiques. L’écriture grecque et latine prouve l’empreinte de beaucoup de leurs lettres. Finalement, l’écriture cyrillique se base sur le grec ancien, et provient de cette manière de la même source. L’écriture de Byblos est le berceau de notre culture à tous du Proche et Moyen Orient jusqu’en Europe et de l’Occident entier. C’est la raison d’étudier ces textes. 3 L’histoire du déchiffrement. Presque huitante années sont passées depuis la première découverte. La pierre isolée dégagée en 1929 et la publication de M. Dunand, 1930, ne permettaient déchiffrer l’écriture, la base était trop restrictive. La publication de M. Dunand, 1945, a reçu un commentaire immédiat de E. Dhorme, 1946. Il avait reconnu que les textes contenaient une langue sémitique. Une hypothèse plus que probable dans la région. Il pouvait lire quelques signes. Il voulait voir des inscriptions royales, mais on ne pouvait pas trouver le mot correspondant : m l k, *maelaek / malik, « roi ». Beaucoup d’années plus tard, en 1970, et avec la découverte de Ebla, on sait, que les gouvernants de la région avant Rib- Adad de Byblos utilisaient le titre bēl, « seigneur », pour adresser leur gouvernant. On peut citer encore d’autres essais sans résultats : H. Sobelmann, 1961, G. Posener, 1969, et T. W. Kowalski, 1973, et chacun a entrepris la tentative de reconnaître des signes d’écriture qu’il connaissait des études de sa propre spécialité. En 1975, M. Snycer, lançait l’idée de décrypter l’écriture par le nombre des occurrences des signes et en comparaison avec l’usage des lettres dans des écritures sémitiques. La tentative ne pouvait pas noter de résultats, et Snycer jugeait que l’écriture devrait être syllabique. Cette idée et les écritures grecques du syllabaire A et B, ont influencé la publication de G. E. Mendenhall, 1985, une idée que B. E. Colless, 1992 a repris. Interpréter une écriture inconnue avec un grand nombre de signes était en vogue dans ces décennies, et l’idée de voir une écriture syllabique a été appliquée à beaucoup d’inscriptions trouvées en Europe, en Italie, en France, en Espagne. En résumé cette idée était une fausse piste. On avait besoin d’autres méthodes. C’est par hasard, que j’ai pris connaissance de l’écriture de Byblos. Après l’éméritat du collègue J. Ryckmans, je fus chargé de l’enseignement des écritures alphabétiques, sémitiques anciennes, et les inscriptions de Byblos étaient une partie de ce cours. Des publications parues à cette époque, facilitaient la lecture, et je cite A. G. Lundin, 1983, qui lançait l’idée des formes linéaires de l’écriture cunéiforme d’Ugarit, B. S. J. Isserlin, qui défendait une écriture alphabétique de Byblos, M. W. Green, H. J. Nissen, 1987, et la liste des signes pictographiques d’Uruk, M. Dietrich, O. Loretz, 1988, une publication concernant les alphabets en cunéiforme d’Ugarit et d’autres villes en Palestine. La reconstitution de l’ecriture d’Ugarit dans ses formes linéaires ou pictographiques et la comparaison des signes avec des lettres utilisées dans les écritures alphabétiques sudarabiques menaient à la solution. Une publication a été faite avant mon éméritat, en 1992. L’écriture ibérique, dont j’ai pris connaissance des années plus tard au Portugal, contient à peu près 20% des lettres de Byblos. La lecture de l’écriture de Byblos prouve la lecture correcte de l’autre. La méthode appliquée est simple. 1º Identifier les lettres et utiliser les lettres identifiées dans toutes les inscriptions. 2º Consulter les dictionnaires des langues affines et proche en temps et distance. 3º Contrôler la grammaire et traduire. Des détails ont été notés à titre d’exemple pour l’inscription D, l’inscription monumentale de Byblos, l’exemple le plus ancien contemporaine avec les armes des dieux. 4 1. Les textes. Existent 22 inscriptions, dont quelques unes sont des palimpsestes et d’autres des fragments qui ne permettent plus une lecture d’un texte cohérent. Le support est de bronze pour deux missives au roi, d’autres inscriptions se trouvent sur pierre. La date des inscriptions varie de environ 1750 jusqu’à 1200 av. C. On constate une évolution de l’écriture durant ces siècles. Les lettres sur bronze, A et B, proviennent des villes hors de Byblos. L’archéologie a fourni des dates relatives mais peu précises. On peut grouper les armes des dieux, 1.1 à 1.3, et l’inscription D avant une destruction de Byblos durant le 18ème siècle av. C. La lettre B pourrait être datée vers 1400 av. C., et on peut cataloguer ensuite les inscriptions selon l’évolution des lettres et le nombre diminuant de lettres pour le même phonème avant ou après cette date. Les textes seront présentés dans l’ordre indiqué ci-dessous. L’ordre qui sera utilisé 1º pour la transcription, traduction et commentaire, 2º pour l’histoire et évolution des lettres, et 3º pour le vocabulaire et les notes de la grammaire. Les armes des dieux. 1.1 : Le poignard de Shapash. 1.2 : La hache de Shapash et Aja. 1.3 : La hache d’un dieu inconnu. Les missives. A: La grande lettre au seigneur, BG 77 d. B: La petite lettre aud seigneur, BG 75 c. Les inscriptions monumentales avec des rapports historiques. C: L’inscription de Gade, BG 72 a. D: L’inscription fragmentaire de Byblos, BG 80 g. E: Les traces sur le sarcophage de Ahiram, M. Martin, 1961, 72. Les inscriptions sur pierres concernant des sacrifices humains. F: La pierre d’un autel, M. Dunand, 1978, 60. G: Des règles pour les sacrifices humains, BG 136. H: Le sacrifice de deux enfants, BG 52 k. Des pendeloques de bronze. I: Rapport des sacrifices humains, BG 83 g. J: Transport de prisonniers, Bg 78 e. K: Rapport du gardien de prison, BG 74 b. L: Saisie du huissier, BG 79 f. Fragments, M – P, et Palimpsestes, Q – S. M: M. Dunand, 1978, 57. N: BG 82 h. O: BG 81 j. P: M. Dunand, 1978, 54. Q: M. Martin, 1961, 48. R: M. Martin, 1961, 64. S: M. Martin, 1961, 69, cf. G. 5 Le phénomène du grand nombre de lettres se trouve avant tout pour la lettre A. L’état archaïque de l’écriture à ce moment, la provenance d’une autre ville, et la tentative d’utiliser aussi les lettres de la capitale Byblos peut expliquer le nombre des lettres dans ce cas. Il est certain, que l’écriture alphabétique commençait simultanément en plusieurs villes dans le triangle entre l’Anatolie, la Mesopotamie et la zone de l’influence de l’Égypte en uploads/Litterature/ byblos-lecriture-du-second-millenaire-a.pdf

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