Editorial Nourri de la matière d’une mémorable CONFRONTATION, ce numéro double
Editorial Nourri de la matière d’une mémorable CONFRONTATION, ce numéro double participe très évidemment de la tradition historienne de notre revue. De plus, cette livraison nous autorise à considérer comme gagnés, dans l’immédiat, deux paris plus récents : soutenir un rythme de parution régulier et mettre en harmonie la vie propre de la revue et l’ensemble des activités de l’Institut Jean Vigo. Telles apparaissaient, au sentiment de notre équipe, les conditions de l’équilibre matériel et rédactionnel d’une publication parvenue à maturité. Telles demeurent aujourd’hui les perspectives de son développement, alors même que Marcel Oms a décidé de quitter la direction de ces CAHIERS auxquels il avait donné la forme et la vie, et qu’il continue, naturellement, à inspirer. Pierre GUIBBERT LES CAHIERS De la CINEMATHEQUE Revue d’histoire du Cinéma Fondateur : Marcel OMS Directeur : Pierre GUIBBERT Administrateur : Pierre ROURA Rédaction : André ABBET Barthélémy AMENGUAL José BALDIZZONE François de la BRETEQUE Raymond CHIRAT Jean A.MITRY Ricardo MUNOZ-SUAY Marcel OMS. Gestion et Documentation : Martine ALCON Henri BOUSQUET Jean-Louis COSTE Carles FERNADEZ-CONTRA Renée-Lise GOMEZ Anne MICHEU Hélène OMS Alain ROBINOT Pierre ROURA Editeur : Institut Jean Vigo Président : Pierre Roura Secrétaires Généraux : André ABET José BALDIZZONE Pierre GUIBBERT Alain MITJAVILLE Trésorier : Jacqueline OMS Version PDF Mars 2006 : Georges Oriol Laurent Ballester SOMMAIRE DES IMAGES POUR L’ENFANCE. 6. Michel ZINK : Projection dans l’enfance, projection de l’enfance : le Moyen Age au cinéma 9. Pierre GUIBBERT : ‘’Pour les petits et pour les grands’’ 21 François de la BRETEQUE : ‘’Une figure obligée’’ du film de chevalerie : le tournoi AU ‘’TEMPS DES CATHEDRALES’" 29. Jean François SIX : François d’Assise 35. Vittorio MARTINELLI : Filmographie de Francesco d’Assisi JEANNE D’ARC 37. Claude LAFAYE : Jeanne Fugitive 39. Régine PERNOUD : Jeanne d’Arc à l’écran 42. Marcel Oms : De Lavisse à Michelet ou Jeanne d’arc entre deux Guerres... 44. Henri AGEL : La Jeanne d’Arc de Dreyer 48. Remy Pithon : Joan of Arc de Victor Fleming, de la résistance à la nuée HOLLYWOOD A BROCELIANE 57. Marcel OMS. Les Yankees à la cour du roi Arthur 65. François d la BRETEQUE : Robin des Bois ou comment une geste s'installe dans l'enfance 75. Héléne OMS : Le Seigneurs de la guerre 77. Henri BOYER : A propos de promenade avec l'amour et la mort MERLIN L'ENCHANTEUR 79. Francis DUBOST : Merlin et le texte inaugural 84. François de la Breteque : L'épée dans le lac ou les aléas de la puissance (Excalibur) 89. François de Breteque : La Table ronde du Far West 94. Marc Plas : Merlin l'enchanteur de Walt Disney : du roman médiéval au conte de fées DE L'HOMMAGE A LA DERISION 97. Dagmar Lorensen et Ulrike WEINITSCHKE : Les Nibelungen, de Fritz Lang à Harald Reinl 104. Jean Marcel Paquette : La derniére métamorphose de Lancelot 109. Alphonse CUGIER : Lancelot du Lac de Bresson : Le moyen Age revisité ou la dimension tragique du XXéme siécle 115. Joseph MARTY : Perceval le Gallois, un itinéraire roman DOMAINE ITALIEN 122. Germana GANDINO : Le moyen Age dans le cinéma Fasciste: un territoire évité. 133. Guy FREIXE : Le Décaméron, de Pasolini 142. Pierre André SIGAL : Branceleone s'en-va-t-en aux coisades, satire d'un Moyen Age Conventionnel. 146. André Abet : Le bon roi Dagobert 148. Jean Pierre Bleys : Filmographie italienne (1930-1980) LA LIGNEE 162. Renée HEIM et Nathallie SAISSET : La Chevalerie dans les étoiles 166. Philippe Bordes : Moyen Age ou Heroic Fantasy Photo de la couverture : Mel Ferrer et Robert Taylor dans Les Chevaliers de la Table Ronde de Richard Thorpe. LE MOYEN AGE AU CINEMA N° 42/43 Coordonné par François DE LA BRETÈQUE © Cinémathèque euro-régionale Institut Jean Vigo y LES CAHIERS DE LA CINEMATHEQUE N° 42/43 y Eté 1985 1 rue Jean Vielledent, 66000 PERPIGNAN y Tél. 04.68.34.09.39 y Fax. 04.68.35.41.20 courriel : contact@inst-jeanvigo.com y site internet : www.inst-jeanvigo.asso.fr 4 Des images pour l'enfance Soldats de plomb, images d'Epinal vivement enluminées, illustrations sévères des livres de classe, bandes dessinées, panoplies de chevaliers, jeux en troupes dans la cour de récréation... Indiscutablement, le Moyen Age participe aux souvenirs d'enfance de chacun de nous. Les images des films prennent place dans cet ensemble. Revenir au Moyen Age, par le biais d'images projetées sur l'écran d'une salle obscure, c'est renouer avec l'âge des enthousiasmes, des Quêtes chimériques, des fraternités idéales. Si nous avons choisi de commencer par les relations du Moyen Age et de l'enfance, ce n'est pas pour répéter l'idée reçue selon laquelle le Moyen Age serait l'enfance de l'histoire européenne. Mais pour souligner comment les films médiévaux, qui doivent tant à leur entourage iconographique, réactivent ainsi les schémas de socialisation, d'aventure, d'initiation, qui sont ceux de tout début d'une vie d'homme. F. B. © Cinémathèque euro-régionale Institut Jean Vigo y LES CAHIERS DE LA CINEMATHEQUE N° 42/43 y Eté 1985 1 rue Jean Vielledent, 66000 PERPIGNAN y Tél. 04.68.34.09.39 y Fax. 04.68.35.41.20 courriel : contact@inst-jeanvigo.com y site internet : www.inst-jeanvigo.asso.fr 5 Projection dans l'enfance, projection de l'enfance le Moyen-Age au cinéma. Michel ZINK "Le cinéma me procure une jouissance infantile et narcissique", déclarait récemment Fellini. (1) Rien d'étonnant à ce que le Moyen Age fasse bon ménage avec le cinéma, car il procure la même jouissance. Définir cette jouissance, c'est comprendre l'attrait du cinéma pour les sujets médiévaux. Mais peut-on la définir ? Elle est à la fois évidente et obscure, comme la séduction qu'exerce le Moyen Age. Les signes et les thèmes de cette dernière, les formes de son imaginaire, sont la quête, le secret, l'aventure, les profondeurs de la forêt, l'énigme du château où l'on pénètre du dehors et, inversement, la clôture, le repli enfantin sur soi, du château qui entoure et qui abrite. Clôture rassurante, mais aussi inquiétante, car le château, par opposition à l'habitat quotidien, est vaste et ancien, émergeant d'une tradition obscure, fruit d'une volonté qui, pour des raisons secrètes, l'a voulu tel qu'il est, inexplicablement compliqué, irrationnel, asymétrique dans le plan d'ensemble ou au moins dans le détail, plein d'escaliers, de recoins, de souterrains, de caches, de passages dérobés, de squelettes au fond des oubliettes, de zones d'ombre : refuge familier et rassurant, mais recelant en son sein des profondeurs ténébreuses, mystérieuses et menaçantes, il est pour chacun une image trop aisée, trop parfaite pour n'être pas troublante, de son narcissisme consolant et terrifiant, de l'autre, inconnu, qui est tapi au plus intime de moi. Le château réunit en lui les deux sensations du gemütlich et du unheimlich. Les exemples médiévaux en seraient innombrables, du château du Graal, accueillant et opaque, au château de la fée Morgain auquel elle donne par magie l'apparence de celui du père de Glaris, dans le roman de Claris et Laris, et qui, refuge apparent, est en réalité une prison. Des considérations analogues s'appliquent à cet autre emblème du Moyen Age qu'est la forêt. Celle du roman médiéval est, bien entendu, le lieu de l'aventure et du dépaysement. Mais en même temps, il suffit de faire trois pas hors de Camaalot, le château du roi Arthur, pour être dans un pays complètement inconnu, aux coutumes et aux habitants merveilleux et dangereux, il suffit de faire trois nouveaux pas pour tomber sur le roi Arthur et sa cour en train de chasser ou de manger sur l'herbe. De même, le héros ne cesse de rencontrer des parents et des connaissances, et plus encore des personnages qui le connaissent, qui savent d'où il vient, ce qu'il cherche, et qui le conseillent ou le renseignent. Tout se passe comme dans un grand jeu de piste. Mais cette familiarité elle-même ajoute au mystère, puisque ni le héros ni le lecteur ne savent comment s'est constitué ce réseau de connaissances et de signes, ni quel est son sens. L'obscurité de la quête et en même temps la certitude qu'elle a, précisément, un sens s'en trouvent renforcées. Le héros est partout le centre d'un monde protecteur et inquiétant. Là encore, les exemples seraient innombrables, les plus caractéristiques étant, bien entendu, celui de Lancelot et celui de Perceval. Ainsi, la dualité du château se retrouve dans la forêt, et le château, sis au cœur de la forêt, est un cas particulier du monde de l'aventure. Voilà ce qui apparaît au lecteur de romans médiévaux. Pour ceux-là même qui ne les ont pas lus, le Moyen Age évoque cette quête, cette aventure significative, qui fait qu'au prochain tournant du chemin, à la prochaine clairière, vous attend peut-être l'inattendu, le fabuleux, qui comblera vos désirs et qui révélera rétrospectivement le sens du chemin parcouru, matériellement et spirituellement. Et les meilleures illustrations du château évoqué il y a un instant, ce sont les châteaux dessinés par Victor Hugo et par Walt Disney. C'est la même fascination, sans doute, qui s'exerce dans le public à l'égard de l'alchimie ou des prétendus mystères de l'histoire, templiers, cathares, etc, ou encore, hors du Moyen Age, à l'égard de la préhistoire, de l'archéologie, de uploads/Litterature/ cahiers-42-43-le-moyen-age-au-cinema.pdf
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- Publié le Oct 05, 2021
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