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1 ALICE AU BAL MASQUÉ par CAROLINE QUINE * N'ÉCOUTANT, comme toujours, que sa générosité et son courage, Alice Roy prend la défense de son amie Gilda : lorsque la police soupçonne cette dernière d'être la complice du malfaiteur qui met à sac la plupart des demeures de Rivers City, Alice se jure de tirer l'affaire au clair. Et la voici lancée dans une nouvelle enquête aux péripéties imprévues et romanesques. Les énigmes s'accumulent. Que signifient ces menaces? Qui sont ces étranges personnages masqués que l'on voit aux réceptions et aux bals de la ville? Espérant faire échouer l'enquête d'Alice, les bandits sèment les embûches sur sa route. Il en résulte entre les adversaires une lutte longue et périlleuse dans laquelle la jeune fille devra déployer toute sa ténacité. 2 3 CAROLINE QUINE ALICE AU BAL MASQUÉ TEXTE FRANÇAIS D HÉLÈNE COMMIN ILLUSTRATIONS D'ALBERT CHAZELLE HACHETTE 19 4 TABLE DES MATIÈRES I. LE BAL MASQUE 6 II. UN COUP D'AUDACE 20 III. ALICE SE RENSEIGNE 31 IV. RENCONTRE AVEC M. TOMBAR 39 V. LE TROUBLE-FETE 52 VI. MENACES 67 VII. NOUVEAU MYSTERE 75 VIII. UNE RUSE 83 IX. LE RAPT 93 X. POURSUITE 100 XI. UNE FEMME MYSTERIEUSE 112 XII. CONTRE-ESPIONNAGE 121 XIII. NOUVELLE RUSE 129 XIV. UNE ETRANGE COÏNCIDENCE 140 XV. ALICE MENE L'ENQUETE 149 XVI. EN VISITE 157 XVII. L'AUBERGE DE L'IRIS-BLEU 163 XVIII. ALICE SE DEGUISE 169 XIX. DANGER DANS L'OMBRE 179 XX. ALICE MARQUE UN POINT 186 XXI. LE PLAN D'ALICE 194 XXII. PRISONNIERES ! 203 XXIII. LE SECRET DE MARION 213 XXIV. AU FEU ! 221 XXV. LE MASQUE TOMBE 228 5 ALICE AU BAL MASQUÉ CHAPITRE PREMIER LE BAL MASQUÉ « Ce costume te va à ravir, Alice », dit la vieille Sarah. Elle enveloppa la jeune fille d'un regard plein de tendresse, puis ajouta en souriant : « Il te donne, de plus, un air si mystérieux.... » Alice Roy achevait de s'habiller pour le bal masqué auquel elle était invitée ce soir-là chez les parents de Gloria Harwick, son ancienne camarade de lycée. Elle devait s'y rendre en compagnie de Ned Nickerson, ami d'enfance qui se faisait volontiers son chevalier servant. Pour l'occasion, elle avait revêtu un déguisement de grande dame espagnole : longue robe rouge à volants et mantille de entelle. Debout devant sa psyché, Alice assura soigneusement la perruque brune qui dissimulait ses boucles blondes. Un loup de satin noir au bavolet de tulle dissimulait entièrement son visage, ne laissant voir que les yeux bleus, pétillant de malice derrière les fentes du masque. « Merci de ton compliment, Sarah », dit la jeune fille. Et elle poursuivit d'un ton joyeux : « Sais-tu que tu as raison? J'ai vraiment l'impression de me 6 sentir en plein mystère, comme s'il allait se passer ce soir quelque chose d'extraordinaire.... - J'espère bien que non! » s'exclama Sarah. Puis elle poussa un soupir résigné. « Hélas! ajouta-t-elle, je commence à savoir ce que cela veut dire lorsque tu as des pressentiments de ce genre : ils n'annoncent jamais rien de bon.... » Quelques instants plus tard, Alice faisait son entrée dans le salon où son père, James Roy, installé comme à l'habitude dans son fauteuil préféré, lisait le journal du soir. « Mazette, quelle élégance! s'écria-t-il en considérant sa fille, l'air amusé. Tu vas sûrement tourner la tête à tous tes danseurs, mais défie-toi du traître à l'œil ténébreux qui, dans les mauvais mélodrames, ne manque jamais de se glisser parmi les invités pour gâcher là soirée.... » Alice se mit à rire. « Eh! qui sait? fit-elle. Moi, en tout cas, je ne réponds de rien! » A vrai dire, James Roy ne pouvait songer sans fierté à l'habileté et à la clairvoyance dont sa fille avait fait preuve, dans un passé récent, au cours de plusieurs affaires particulièrement difficiles à élucider. Il appréciait chez elle cet esprit vif et ce jugement sûr qui lui avaient permis de résoudre certaines énigmes tenues jusque-là pour indéchiffrables par les enquêteurs professionnels.... Alice était de plus une jeune fille charmante. Mais son père ne l'avait encore jamais vue aussi jolie que ce soir-là, où elle se tenait devant lui, tout auréolée de lumière et le regardant d'un œil espiègle par-dessus son éventail de dentelle noire. « Tu sais bien, papa, que j'adore le mystère et l'imprévu », reprit-elle. Elle replia vivement son éventail, et le laissa tomber sur les genoux de son père, puis elle compléta 7 sa toilette par une paire d'anneaux d'or qu'elle mit à ses oreilles. « Cette fois-ci, ma fille, te voici franchement irrésistible, fit James Roy en riant. Mais, dis-moi, qu'est-il donc arrivé à ton ami Ned? Il devrait être déjà là, ce me semble.... Ma parole, vous allez finir par être en retard! » II était près de huit heures et demie à la pendule du salon. Pourtant Ned avait promis de venir dès huit heures pour revêtir le déguisement qu'Alice avait loué pour lui chez un costumier de River City. « Et Gloria qui m'a tellement recommandé de ne pas arriver trop tard ! » murmura Alice. A cet instant, un coup de sonnette retentit. « C'est Ned! » s'exclama la jeune fille. Elle courut ouvrir la porte d'entrée et accueillit son camarade par une grande révérence. En la voyant plonger ainsi dans sa jupe éclatante tout étalée autour d'elle, Ned fut si surpris qu'il en eut un moment le souffle coupé. Puis il laissa échapper un sifflement d'admiration avant de s'écrier : « Formidable, Alice! Tu es d'un chic! Et moi qui trouve le moyen de te faire attendre.... Excuse-moi : j'ai dû conduire mes parents au théâtre en voiture avant de venir ici. Mais quel dommage qu'ils n'aient pu te voir, belle comme te voilà!... Trêve de compliments, s'il te plaît, et dépêchons-nous », dit Alice en riant. Elle entraîna le jeune homme dans le salon. « Viens voir le costume que j'ai trouvé pour toi. Eh là, pas si vite, protesta Ned. D'abord, est-il vraiment nécessaire que je me déguise, moi aussi? - Bien sûr, voyons! Ce travesti est superbe et je suis certaine qu'il te plaira beaucoup. C'est Linda Sedley qui m'a aidée à le choisir. 8 - Linda? Qui est-ce? demanda Ned d'un air soupçonneux. -'Une vieille amie : nous allions à l'école primaire ensemble.... Elle est maintenant employée chez Parnell, le patron du Joyeux-Carnaval, la maison où je me suis adressée pour louer nos costumes. » Tout en parlant, Alice était allée chercher un immense carton. Puis elle l'ouvrit et, feignant mille précautions, en sortit un somptueux costume de grand seigneur espagnol du xviii" siècle. « Regarde, Ned! s'écria-t-elle. Un chapeau à plumes, des souliers à talons,... une fraise de mousseline blanche,... et jusqu'à des manchettes de dentelle! Qu'en dis-tu? C'est magnifique, n'est-ce pas? » Ned prit un air indigné. « Tu ne t'imagines tout de même pas que je vais m'exhiber dans cet accoutrement! s'exclama-t-il. - Oh! Ned, sois gentil, pria Alice. Et puis, ce travesti t'ira si bien! Tu auras aussi fière allure qu'un vrai grand d'Espagne, je t'assure! - Ce serait bien le moins, pour escorter une aussi jolie dame que toi, repartit le jeune homme avec malice. Allons, puisque tu y tiens tellement, je vais essayer de mettre ces oripeaux, mais cet habit est si étroit que jamais je ne tiendrai dedans! - Je vais vous aider à vous habiller, Ned », proposa James Roy. Les deux hommes montèrent dans une chambre du premier étage. Pendant les dix minutes qui suivirent, un étrange concert de grognements accompagnés d'imprécations assourdies parvint jusqu'aux oreilles d'Alice et de la vieille Sarah. Ces dernières avaient grand-peur que le tissu et les coutures du costume ne craquent de toutes parts avant que le 9 pauvre Ned ne parvînt à s'y insinuer. Cependant le jeune homme fit bientôt son apparition au sommet de l'escalier. Il salua d'un grand coup de chapeau et, prenant une attitude théâtrale, demanda : « Qu'en dis-tu, Alice, et comment me trouves-tu? Superbe! Cet habit te va comme un gant. » Ned descendit rejoindre Alice, puis l'aida à mettre sa cape de soirée. James Roy accompagna les deux amis jusqu'à la voiture que le jeune homme avait garée devant la maison. « Et surtout, Ned, si ma fille s'avisait de vous entraîner dans l'une de ces mystérieuses aventures dont elle semble avoir le secret, prenez bien garde à ne pas gâter votre bel habit, conseilla James Roy, l'air moqueur. Rappelez-vous que vous ne l'avez qu'en location! - Soyez tranquille, dit Ned. Mais j'espère que vous serez bon prophète et que cette soirée nous réservera en effet de l'imprévu. - Je n'en serais pas étonné, répliqua James Roy. Ouvrez l'œil.... » A ces mots, Alice se tourna vivement vers son père. « Dis donc, papa, fit-elle intriguée, j'ai l'impression que tu en sais plus long que tu ne veux l'avouer : tu semblés vraiment persuadé qu'il va se passer ce soir des choses extraordinaires. Peut-être.... - Oh! je t'en prie, raconte-nous uploads/Litterature/ caroline-quine-alice-roy-03-bv-alice-au-bal-masque-1953.pdf

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